God of War Ragnarök, oh nom de dieu !

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Un mois après la sortie du jeu, il était temps de rendre mon verdict sur la fin de l’aventure de Kratos chez les nordiques.

Test garanti ZERO spoil (si vous n’allez pas lire le paragraphe signalé)

GoW c’est comme la coupe du monde, un trophée tous les 4 ans

Et je parle bien sûr de la question qui était sur toutes les lèvres, Ragnarök est-il le GOTY 2022 ? Pour ma part il n’y a pas combat. Il faut savoir que je n’ai pas aimé Elden Ring du coup il est forcément vainqueur par absence de concurrence. Mais même en essayant d’être plus objectif, je ne vois pas comment ce God of War pourrait ne pas l’être (C’est quand même dur de comparer à un jeu qu’on n’a pas aimé). Le jeu est la suite directe de l’épisode GOTY 2018 et en reprend tous les ingrédients et nous porte dans une aventure d’une grosse cinquantaine d’heures qui va vous marquer un moment. Face à un jeu lent et pataud avec une histoire cryptique et une difficulté artificielle, forcément ça gagne haut la main.

Après j’avoue que Stray ou Sifu aurait pu prétendre au titre mais franchement, on combat pas dans la même catégorie.

« Mais qu’est ce que je vais faire de ce môme ! »

Un épisode 4.5 et alors ?

Oui Ragnarök est la suite directe de l’épisode de 2018. Et comme à peu près toutes les suites, il en reprend une très large partie des mécanismes. Les gens sont tellement habitués, que God Of War (2018) est même passé pour un reboot aux yeux de beaucoup. Vous comprenez, une suite avec plein d’innovations et de changements faut vite lui trouver un nom pour justifier ça. D’autant plus quand les développeurs sont assez cons (oui je me permets) pour le renommer God of War au lieu d’avoir un 4 derrière ou un sous-titre comme Ragnarök. Pourtant le 4 est bien une suite, il reprend l’histoire là où s’arrête le 3 (enfin quelques années après) et nous raconte la suite. Il ne fait pas table rase de tout pour recommencer. Non. Il raconte la suite en mettant à jour le gameplay pour permettre à la licence de revenir de façon plus moderne et surtout de nous foutre une énorme claque qu’était cet épisode 2018 (on est obligé de l’appeler comme ça du coup).

Ragnarök lui est une suite plus classique. J’entends par là qu’il n’y a pas grande nouveauté par rapport à son ainé. Alors oui, on va faire la même chose que dans le précédent, avec les mêmes ficelles, le même gameplay et les mêmes mécaniques de game design. Mais quand c’est bon on ne va pas bouder notre plaisir et demander de tout changer à nouveau. De toute façon tant qu’on retrouve cette sensation de puissance et cette violence quand on incarne Kratos que demander de plus.

En plus l’adage « la même chose en plus » est vrai pour cette suite. Plus de monstres, Plus de combats épiques, plus d’activités, plus d’armes, plus de ceci et plus de cela dont je ne parlerai pas. Bref on a le droit à tout en version plus.

La construction du jeu est également similaire. Si dans le 4 on avait un début assez long jusqu’à notre arrivée au lac, il en est de même dans Ragnarök où le début du jeu prend son temps pour finalement décoller après une dizaine d’heure. Alors je vous rassure j’avais adoré le début en 2018 et il en de même ici (à quelques exceptions près). Un rythme plus lent ne veut pas dire raté. Mais c’est sûr qu’on ne prendra la pleine mesure de cet épisode qu’en passant du temps dessus et en découvrant tout ce qu’il a à nous offrir. Et de ce côté là, on ne sera pas frustré.

On le sait Ragnarök sera le dernier épisode de la saga nordique, ça a été dit par les développeurs bien avant la sortie du jeu et à la façon d’un GoW 3, qui finissait notre aventure Olympienne, Kratos va donc avoir du pain sur la planche et les évènements vont forcément s’enchainer laissant une impression de grandiose au final. D’ailleurs si je n’ai pas apprécier la fin et quand je dis « fin », je parle des 15 dernières secondes, la fin de l’aventure est absolument incroyable et en fera même oublier, à un joueur comme moi, les quêtes annexes tant l’envie d’avancer dans l’histoire est présente. Cette fois-ci je parle de « fin » en parlant des 5 dernières heures, peut-être même un poil plus. D’ailleurs Santa Monica Studio a fait un très bon boulot au niveau scénaristique. C’était pas évident de donner une suite aussi prenante alors qu’ils avaient collé Atreus dans les pattes de Kratos. On a tous voulu lui écraser la tête dans un mur dans le 4 et là on repart en sa compagnie. Et bien le pari est réussi. S’il reste le personnage le plus insupportable, ça fait parti du jeu et l’évolution de la relation avec Kratos est intéressante et bien gérée jusqu’à la fin du jeu. Chapeau.

Alors Atreus cette nouvelle attraction te plait ?

Bref sans en dire plus il va être difficile de parler plus de cet épisode. Il m’aura fallu plus de 60h pour le finir à 100% et décrocher le platine. Car oui il est largement assez réussi pour nous donner envie de tout faire dans les moindres détails. Quand on sait que derrière chaque quête se cache souvent un combat ultime, on ne peut s’empêcher d’aller tout chercher jusqu’au bout. D’ailleurs j’en profite pour parler d’une dernière chose, la difficulté. J’ai lu ici et à que le jeu n’apportait aucun challenge. J’aimerai bien regarder jouer ceux qui ont écrit ça. En normal, le jeu est déjà largement assez compliqué. Si la trame principale se fait sans trop d’encombre, les quêtes dites annexes (mais qu’il serait tellement dommage de ne pas faire tellement elle font partie de l’aventure) relèvent parfois de la folie. Perso j’ai joué en mode difficile, mais bien vite certains affrontements m’ont convaincu de laissé tomber pour le mode normal. Ce qui est assez rare chez moi. Et même là, deux évènements en particulier m’ont largement mais alors largement apporté le challenge que l’on peut rechercher. Voir plus.

J’ai failli oublié de parler des musiques du jeu. Un grand Merci Bear McCreary. Voilà c’est tout.

Pas toujours si divin

Encore une fois si le jeu est excellent, il n’est pas pour autant parfait. On va évoquer ici les petits trucs qui ne vont pas ou qui sont un peu moins bons tout du moins. Et la liste peut paraître étonnement longue. La plupart relève du détail et ne perturbe pas l’expérience de jeu mais l’addition donne, à mes yeux, une expérience inférieure à celle du quatrième opus de la série. Et surtout cette perfection que je peux vanter dans les productions Sony (argument valable sur toute la fin de la PS4 mais qu’on peut aussi retrouver sur Ratchet ou Returnal) n’est pas tout à fait de la partie pour une fois (comme pour Horizon d’ailleurs).

Et si on leur refaisait le coup du lac
  • Déjà on va subir quelques problèmes de caméras durant les combats. Les murs sont parfois les ennemis les plus redoutables de vos affrontements et ça peut être très vite frustrant quand on voit l’ampleur de certaines rencontres. Autant dire que ma manette a failli prendre son envol une fois ou deux.
  • Dans la même veine, certains ennemis vont aller explorer l’intérieur des textures murales et ça c’est très étonnant pour un jeu Sony. Ça ne devrait jamais exister mais qu’on me traite de fanboy ou non mais on en voit partout sauf dans les jeux Sony et c’est ce que je me tuais à expliquer en parlant de finitions parfaite de ces jeux. Bah ici, c’est pas le cas. On a même le droit à certaines animations où Kratos va pousser un rocher en travers de notre chemin qu’il va gentiment et en toute décontraction rentrer dans la texture du rocher voisin. C’est anecdotique mais assez mal venu pour une production de ce calibre.
  • L’abondance d’énigmes, que ce soit pour avancer ou pour trouver les coffres utilise toujours les mêmes mécaniques. Cette redondance fait perdre de son charme à cet exercice. D’autant que l’utilisation de ces énigmes ressemble vraiment plus à des phases de jeu à la Uncharted ou aux tombeaux de Tomb Raider qu’à un God of War. Un peu c’est bien, trop, bah c’est trop.
  • Le bestiaire est assez limité et répétitif. Pour faire simple on a quasiment une seule espèce par lieu avec 3 ou 4 variantes d’unités qui vont avec. Les combats se ressemblent vite un peu tous. Et en plus on nous ressert ceux de l’épisode précédent. Je trouve ça logique mais la nouveauté aurait pu être plus importante pour varier les plaisirs. (ndlr : Alors ce point là s’estompe largement avec les heures de jeu et le bestiaire fini même par être beaucoup plus large que dans le 4.)
  • Quelques longueurs et là je pense particulièrement à notre passage dans le bois de fer qui est est long… très long. Déjà, j’étais assez déçu de ce choix de gameplay mais je ne peux pas l’expliquer sans spoiler mais c’était assez prévisible. Mais en faire une scène digne d’un Star Wars de Disney ça ne fait pas trop God of War une fois de plus.
  • Le côté rpg a été retravaillé mais pas pour le mieux. Ça c’est assez personnel mais je trouvais le principe plus « simple » et accessible dans le 4ème opus que dans celui-ci. Les combinaisons sont un peu plus difficiles à prendre en main et les combos réclament souvent de changer l’intégralité de notre équipement, ce qui peut être assez contraignant. Dans tous les cas, dans l’épisode de 2018 comme dans Ragnarök, on en profite surtout en fin de partie.
  • Et enfin je conclurai avec la prise en compte anecdotique de la manette Dualsense. Fort dommage pour une telle production Sony.

Bon, pour ceux qui veulent en savoir plus, voici le paragraphe interdit

Je vais parler ici de phases de gameplay, de la construction de la narration (pas du scénario en lui-même) et de personnages que l’on rencontre.

Je vais pas y aller par quatre chemins, on va rencontrer beaucoup de gens dans cet épisode et on va aussi en côtoyer. Fini la ballade entre père et fils. Là c’est une véritable orgie. Une fois avec Freya, une fois avec les nains, et même avec les dieux scandinaves en contrôlant non pas Kratos mais Atreus.

 

La première scène qui m’a donc déçue c’est justement celle où on incarne Atreus. Non seulement j’étais sûr qu’ils allaient nous faire ça mais c’est tout ce dont je n’avais pas envie. Et en plus, il s’avère qu’elle est aussi longue que pénible. Quitte à spoiler, je vais la dézinguer un peu plus. Mais jouer Atreus dans une forêt aux mille et une couleurs avec une gamine métisse qui se ballade sur un yack dans une rivière bordée d’innombrable petites bêtes « extra-terrestre » et qui se bat avec des bombes de couleur comme si on était en plein Holi je peux vous assurer qu’on est plus proche de Disneyland que du papa qui découpe en deux des corps de monstres à mains nues. Malgré tout, comme quoi je suis peut-être un vieux con mais pas totalement aigri non plus, passé cette scène, cette variété va permettre de contribuer à l’impression grandiose qu’il se dégage de Ragnarök. Si ce n’était pas vraiment ce que je cherchais (en grand fan de Kratos, un peu primaire, moi ce que j’aime c’est découper violemment du monstre en deux) l’alternance et la profusion de situation vont donner une toute autre dimension à l’aventure. Quoi de plus épique que de jouer avec des dieux en compagnie de dieux.

 

Ça apporte aussi de la profondeur au côté RPG-light du jeu avec un arbre plus complet pour Atreus que l’on incarnera donc et un arbre pour Freya qui sera souvent notre acolyte.

En conclusion

Il n’est pas parfait mais il est bien là pour autant notre GOTY 2022 (tout du moins le mien) (EDIT Smy: Tu sais bien que mon GOTY est Elden Ring). Ragnarök a quelques défauts mais le plus important est le vide qu’il va laisser une fois achevé. Ce sentiment où on se sent con car le compteur indique 100% et pourtant on a tellement envie que cela continue malgré nos 60h déjà passées sur le jeu. Une aventure grandiose dans la veine de God of War 3 mais en plein Ragnarök. Santa Monica arrive à aller plus loin dans la relation père et fils tout en offrant autre chose lors de cette aventure. Un grand oui malgré toutes mes critiques !

Voilà je vous laisse sur ce trailer assez classe mais qui spoile plus que mon test je vous préviens :

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