Le nouveau Souls en monde ouvert a surpris tout le monde, bien au-delà du cercle des fans du genre. Suivez nos aventures dans ce jeu impressionnant.
Dès sa sortie, le nouveau jeu de FromSoftware a déclenché un buzz qui a largement dépassé le cercle habituel des fans des Souls. Les retours quasi unanimes de la presse jeux vidéo, des joueurs, les appels au GOTY 2022 alors que nous n’étions encore qu’en février, son monde ouvert qui ferait date, ses 12 millions d’exemplaires vendus en quelques semaines, tant d’éléments très surprenants pour un jeu à priori dans la lignée ultra difficile des jeux du studio, et donc plutôt de niche.
Coté Rédac, pas grand monde pour défendre le studio, en dehors de Smy qui prêche les Souls tel un récent converti. Mais la curiosité aidant, Fylo a aussi rejoint l’aventure pour en devenir un des plus ardents défenseurs. Plutôt que d’attendre 2023, improbable date à laquelle nous aurons terminé le jeu, nous allons vous partager petit à petit nos avis, au fur et à mesure de nos découvertes. Cet article sera donc modifié, semaine après semaine mois après mois. On va essayer aussi de ne pas spoiler, en dehors du nom des régions et des boss.
Premiers pas
Fylodindon : Autant être clair dès le début : Je n’ai pour ainsi dire aucune expérience en matière de Souls. Le seul jeu du genre, et de l’éditeur, auquel j’ai pu m’essayer, c’est Sekiro ; jeu que je trouve par ailleurs absolument génial et que j’aurai adoré défendre bec et ongles en citant les expériences uniques que j’ai vécu. Malheureusement, je suis tellement nul à ce jeu que j’ai tout juste dépassé le stade du 1er boss, après plusieurs tentatives réparties sur deux ans. Bref, si je ne désespère pas de le terminer un jour, je me suis surpris à vouloir tenter l’expérience Elden Ring… quitte à abandonner aux premiers ennemis rencontrés dans le tuto.
Et effectivement, mes premiers pas sur Elden Ring et la rencontre avec le 1er cavalier furent douloureux. J’ai vainement enchaîné les tentatives de le vaincre avant de comprendre qu’il était préférable de l’éviter et d’y revenir plus tard. Loin d’être frustrante, cette expérience m’a fait prendre conscience du véritable leitmotiv de ce jeu, qui fait qu’il se distingue des autres Souls : « Frotte-toi à un ennemi, si tu lui enlèves moins d’un quart de sa jauge de vie, va faire autre chose et reviens plus tard. » Et ça tombe bien, de l’occupation pour farmer de l’XP, Elden Ring n’en manque pas !
Smy : Après mon improbable claque du remake de Demon’s Souls sur PS5, me faisant devenir le défenseur de FromSoftware au sein des Polygamer, il était logique que je précommande Elden Ring dès l’automne dernier. Avec d’autres jeux à terminer, ce n’est finalement que mi-mars que j’ai pu l’attaquer, bien après Fylo. C’est donc avec amusement et envie que j’ai vu Fylo passer du stade de la curiosité à la passion.
Le game play étant très proche de ce que je connaissais, le premier contact ne m’a pas surpris. Quelques secondes après l’arrivée dans l’Entre-terre, un premier boss écrasait violemment mon perso, comme si rien n’avait changé. Mais très vite, le monde ouvert s’est dévoilé et l’énorme différence avec les Souls est devenue visible. Contrairement aux jeux précédents, il est possible de fuir les combats, de partir à la découverte d’autres lieux, de faire évoluer son personnage le temps d’acquérir les compétences nécessaires, et donc ne plus mourir. Enfin c’est ce que je ressentais, un peu grisé.
Toma021 : Smy nous avait tous saoulé avec Demon’s Souls, j’ai essayé, pour voir, et trouvé ça lourd, lent, pataud, daté, naze. Je ne me ferai pas avoir deux fois… (ça c’est « mon » avis selon un fanboy susceptible – Smy – mais en vrai j’ai passé +30h sur Demon’s Souls, j’avais beaucoup envie d’y jouer avant son avis et encore plus après mais en effet j’ai abandonné après 6 boss parce que les défauts du jeu prennent le pas sur ces points positifs à mes yeux)
Quelques heures plus tard
Fylodindon : Fort de sa « grande expérience » en matière de Souls, Smy m’avait conseillé de regarder des vidéos d’Exserv ou de tout autre streameur un peu didactique, avant de me lancer dans le bain. Je me suis d’abord foutu de sa gueule, et je me suis lancé dans l’aventure la fleur au fusil. Mais je dois reconnaître que passé les premiers contacts, je suis allé jeter un œil à quelques vidéos d’Exserv, d’At0mium ou de SkyMarmotte pour y glaner quelques précieux conseils afin de bien débuter l’aventure, tant celle-ci s’avère riche. Après tout, si je dois mettre mon égo de côté pour pouvoir profiter pleinement de mon investissement de 50 euros, soit. De toute façon, ça fait bien longtemps que mon égo ne fait plus qu’illusion.
Si ça m’a bien aidé à m’orienter dans mes premiers pas, cela ne m’a pas donné confiance pour autant. On n’est pas dans un walkthrough de Point & Click et le skill reste essentiel pour éliminer les adversaires. C’est d’autant vrai que contrairement à Smy, je n’ai pas du tout suivi de conseils pour build mon personnage. Du coup, il n’était pas forcément toujours cohérent dans sa construction, du moins à ce moment de l’aventure. Bref, il m’aura bien fallu une quinzaine, voire une vingtaine d’heures avant que j’ose affronter le 1er vrai boss du jeu : Margit.
En attendant, j’ai passé le plus clair de mon temps à arpenter la map en long, en large et en travers, à dos de cheval (enfin, de cheval cornu un peu bizarre), pour débloquer des sites de grâce. Bref, après 15 heures de jeu, je n’avais toujours buté personne mais j’avais dévoilé une bonne partie de la carte, tel un objecteur de conscience un peu pleutre qui partirait en guerre pour y découvrir les merveilles de la nature. Bon, ça ne me fait pas monter en niveau, mais la balade est agréable et dépaysante…
Smy : Je n’avais pas envie de revivre l’expérience de mes débuts de Demon’s Souls, à tenter de nombreux personnages différents, à refaire encore et encore le départ de Boletaria pour les tester, pour finalement suivre un build d’Exserv. Dès le départ j’ai décidé de suivre une toute petite vidéo d’à peine 40 minutes, basée sur un build de magie avec l’Astrologue. Elle devait me permettre de bien démarrer, de récupérer assez vite une très bonne baguette (enfin un baton ici), quelques sorts efficaces et commencer à comprendre les subtilités du jeu. Car oui, ce jeu est tout autant cryptique que les précédents, peu de choses sont expliquées et tout s’apprend soit par de manière empirique, soit par des discussions avec d’autres joueurs, soit par des tutos. Évidemment, une préparation de build de 40 minutes prend beaucoup plus longtemps dans la vraie vie, et il m’a fallu au moins quatre ou cinq heures pour arriver à mes fins. La suite s’est faite sans guide, pour découvrir seul ce monde qui semblait incroyable, qui regorgeait de surprises.
Elden Ring est beau, immense, à perte de vue, mais n’est pas techniquement les plus évolué des jeux next gen. Le savoir-faire du studio n’a d’ailleurs jamais été sur la partie graphique, et le remake de Demon’s Souls fait par Bluepoint était bien plus beau.
Premier boss majeur
Fylodindon : Après une vingtaine d’heures de jeu et presque dix à reculer l’échéance, j’ai fini par accepter la confrontation avec Margit, le 1er vrai boss du jeu. Il faut dire qu’avec mon niveau 35, mes invocations de loups et mon katana +3 avec mes cendres de guerre sacrées, je me sentais un peu plus en confiance. D’ailleurs, en lui ôtant presque la moitié de sa jauge de vie sur la 1ère tentative, je me dis que ça va le faire « fingers in the nose ». C’était sans compter sur ma propension à foirer tout ce que j’ai déjà entrepris par le passé, à force de vouloir mettre ce petit coup supplémentaire par gourmandise, qu’il me faisait systématiquement payer cash.
Mais après une petite dizaine d’essais, le bougre a fini par tomber et, pris dans un élan de courage et une ferveur presque hypnotique, je me suis lancé de suite à l’assaut de Voilorage que la difficulté et l’architecture labyrinthique du niveau m’ont tout de suite fait regretter. Quand bien même, j’ai pris le peu qu’il me restait de fierté pour ne pas détourner mon chemin et avancer coûte que coûte dans ce château, jusqu’à atteindre Godrick. Alors certes, j’ai esquivé les combats les plus retors, comme le lâche que je suis, mais l’important c’est le résultat, non ?
Smy : C’est bien beau de se promener dans l’Entre-terre, mais il y a bien un moment où il a fallu se confronter à la réalité et s’attaquer à Margit, le premier boss qui fait peur et qui gardait l’entrée du château. Comme je l’écrivais dans un paragraphe précédent, l’open world permet de faire progresser suffisamment son perso pour ne combattre qu’au moment où on le sent. Enfin sauf pour les combats imprévus, après une téléportation un peu fourbe d’un coffre que l’on ouvre en pensant récupérer du stuff. Mais les zones des vrais boss ont l’avantage d’être bien identifiées, avec un brouillard à franchir pour s’y rendre, rendant tout demi tour impossible.
Pour en revenir à Margit, ce boss n’a finalement pas été si difficile à battre, sans doute aidé par la magie et mon niveau largement suffisant à ce moment du jeu. C’est surtout la suite qui m’a surpris, avec l’arrivée dans le château de Voilorage, bien plus proche d’un Souls dans sa conception, presque linéaire et implacablement meurtrière. J’ai retrouvé l’apprentissage un peu long du cheminement, des ennemis, les déplacements bouclier levé…
Vers l’académie de magie
Fylodindon : Une fois le château de Voilorage traversé et Godrick atteint, la sanction qu’il m’infligea fut terrible et me renvoya en Nécrolimbe et en Liurnia pour m’entraîner un peu et acquérir techniques et équipement. On explore des catacombes pour looter et se chauffer sur des boss (pas si) mineurs, on se trouve des spots de farm de runes pour grimper en niveau (le champ des géants ou la bataille entre soldats et spectres, par exemple) et on se représente, ragaillardi devant ce demi-dieu de pacotille qu’est Godrick. Quelques dizaines de tentatives plus tard, il a fini par rendre l’âme lui aussi. D’ailleurs quand j’y repense, j’aurai sans doute moins galéré contre lui que contre ce salaud de dragon de magma, que j’ai dû affronter une bonne trentaine de fois, afin de pouvoir looter le fameux katana Eclipse Lunaire… impossible à utiliser, faute d’être assez intelligent pour le manier.
La suite m’emmena doucement mais sûrement vers l’académie de magie, après un bref détour en Caelid où, semble-t-il, je ne devais pas mettre les pieds de suite, vu comme je m’y suis fais déchirer. Après une région de Nécrolimbe relativement classique, il faut bien avouer que les paysages de Liurnia, et plus particulièrement les alentours de l’académie de magie, sont tout bonnement éblouissants. Non pas que le jeu soit techniquement beau (et encore, compte tenu de la taille de l’Open World, ça se discute), mais l’environnement comme le charadesign font clairement partie de ce que j’ai vu de plus impressionnant à ce jour. C’est là, à l’académie de magie, en route pour rosser Rennala (deuxième divinité du jeu), que je me suis aperçu d’un truc… après une trentaine d’heures de jeu, quand même : Le forgeron au bastion de la table ronde est plus doué que nous pour améliorer les armes ! Du coup, passer d’un katana +3 à un katana +6 fut comme une révélation christique pour moi, et Rennala fut finalement presque une formalité, bien aidé par mes invocations de guerriers squelettes.
Smy : Contrairement à Fylo, je n’ai pas lutté plus que ça sur Godrick, mais mon niveau devait être largement suffisant, vu les heures passées à visiter le château et la région de Nécrolimbe. Je ne suis pas monté ensuite directement à l’Académie de Magie, j’ai préféré continuer tranquillement à visiter le sud, la carte paraissait tellement immense au nord que s’en était intimidant. Et à discuter avec d’autres joueurs, j’avais aussi réalisé que j’étais passé à côté de pas mal d’éléments, dans cet open world sans missions principales ni annexes clairement identifiées.
Quand je suis arrivé à Raya Lucaria, l’Académie de Magie, mon perso semblait imbattable. Le détour par un gros dragon endormi qui lâchait énormément de runes devait aussi y être pour quelque chose. Le premier boss se laissait terrasser facilement, dans son hurlement de loup cramoisi. Quelques détours plus tard, j’arrivais alors devant le boss final du lieu, la charmante Rennala, presque confiant. Après des heures de combat, après des tentatives en coop, après des vidéos diverses, après des nouvelles tentatives en coop, je n’ai plus douté, Elden Ring est bien un FromSoftware ! Sa résistance à la magie en faisait un ennemi redoutable pour mon pauvre Astrologue pas si imbattable !
Et ensuite
Fylodindon : La suite s’est écrite sur Whatsapp, où Smy et moi partagions nos expériences communes : Le festival de Radahn, la quête de Ranni, l’immensité sous-terraine de la Sofria, la cité éternelle de Nokron, le plateau d’Altus ou encore la fantastique capitale royale. A chacun de nos pas nous nous émerveillions et nous refilions nos petits tips ; bien que nos personnages soient diamétralement opposés (un sorcier poltron pour lui, un fier samouraï pour moi). Et puis je me suis heurté à un pic de difficulté particulièrement punitif. Et là où, quelques heures auparavant, je n’aurai pas hésité à détourner le regard et farmer dans la région pour revenir plus ragaillardi que jamais, j’ai préféré persévérer… en vain. Cela m’a un peu écœuré car pour la première fois, ce n’est pas le niveau de mon personnage, ni même mon skill (même si sans doute un peu) qui faisait défaut, mais sa classe pas adaptée à ce type d’ennemi. Mon seul choix était donc de prendre suffisamment d’XP pour revenir le one shot, ou presque. Ça et le fait que je me sois éparpillé sur d’autres jeux ont eu raison de ma volonté de poursuivre plus avant l’aventure. 55 heures au compteur, c’est finalement pas si mal tant je ne me serai jamais imaginé dépassé le tuto….
Smy : Le temps délirant que prenait Elden Ring dans nos vies faisait qu’on délaissait forcément cet article, pour ne plus nous concentrer que sur le jeu et nos besoins vitaux d’êtres humains. A la fin du mois de mai, je frôlais les 90 heures de jeu, mon perso maitrisait des sorts de plus en plus fous. Les différents boss tombaient les uns après les autres, relativement facilement après Rennala. Les différentes parties du monde s’enchainaient, souvent sublimes, parfois un peu répétitives, mais jamais décevantes.
Pour conclure
Smy : Fylo a abandonné plus ou moins à la moitié du jeu, ce qui est déjà un bel effort vu son habitude à ne pas dépasser les tutos, ou à peine. De mon côté, il m’a fallu attendre un mois après la fin du jeu pour écrire cette conclusion, tant mes sentiments sont ambivalents. Le jeu est sans aucun doute exceptionnel, je ne l’oublierai pas et le place aux côtés d’un The Last Of Us II dans mon panthéon des jeux mythiques.
Mais le combat contre le boss final de plus de trois heures, épique et dantesque, m’a aussi traumatisé et je n’ai plus touché pendant quelques semaines à la PS5. Si les Souls déclenchent à chaque fois des débats sans fin sur leur difficulté extrême, en dehors de quelques moments, je trouvais Elden Ring beaucoup plus simple, plus fluide, plus plaisant, jusqu’à ce combat final. Certains diront qu’il ne pouvait en être autrement, je n’en suis pas convaincu. J’ai insisté sans relâche, car après 113 heures de jeu, enfin 110 en arrivant sur ce combat, je ne pouvais me résoudre à abandonner si proche de la fin. Mais j’en sors presque choqué et il va me falloir encore quelques semaines pour l’oublier et ne conserver que les meilleurs moments, soit les 97% du jeu !
1 Commentaire
Elden Ring est (pour moi) le meilleur jeu de l’année. Les décors, l’histoire, tout est incroyable