Pourquoi j’aime Demon’s Souls, alors que je devrais détester !

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Les Demon’s Souls et Dark Souls ont la réputation d’une difficulté infernale qui les classe dans les jeux les plus durs de tous les temps. Pourquoi s’attaquer à de tels jeux quand on aime la facilité ?

En 2015, K.mi écrivait Pourquoi je n’ai pas aimé Bloodborne et entrainait le reste de la Rédac’ dans sa critique. Aussi, quatre ans plus tard lors de l’arrivée de la PlayStation 5 et de son remake du premier jeu de la série des Souls, personne ici n’a vraiment voulu le tester.

De mon côté, avec mon amour des jeux mous et chiants (Mosaic, Gris, Inside…), mon incapacité à passer plus de trente heures sur un jeu et mon peu d’attrait pour les boss, il n’y avait sur le papier aucune chance que je lance un jour un jeu de FromSoftware.

Et puis, après une écoute du podcast de Libé, Silence on joue, consacré à cette nouvelle édition de Demon’s Souls et qui donnait incroyablement envie, après des avis d’autres copains fans des Souls, je me suis laissé tenter. Initialement juste pour voir, pour ma culture vidéoludique, pour dire que je m’étais fait détruire par le premier boss et que j’avais laissé tomber… Et finalement, j’adore !

Demon’s Souls est le premier de la série bien connue des « Souls », des jeux action-RPG à la troisième personne, typés fantasy médiévale. Ils ont la particularité d’être extrêmement exigeants, totalement obscurs dans leur fonctionnement, et de nécessiter de multiples tentatives pour progresser, la mort est omniprésente.

Une lumière douce sur un fond hyper détaillé…
Remake d’un jeu de 2009 sur PS3, cette nouvelle version exploite avec bonheur les capacités graphiques de la PS5. Dès le lancement, on comprend enfin pourquoi on a acheté cette console, le royaume de Bolétaria est sublime, à perte de vue, transpercé de lumière.

Après la création du perso un peu trop RPG pour moi, je me lance dans le tuto tête baissée. Les premiers pas sont simples, guidés même (pour la seule fois du jeu), jusqu’au premier boss qui terrasse inévitablement le joueur débutant que je suis. Il est fait pour ça. Et là, je réapparais dans le Nexus, sous forme spectrale puisque je suis mort. Ce lieu de repos est peuplé de PNJ et permet de se diriger vers les différentes terres de Bolétaria. Il faut en découvrir le fonctionnement, comprendre la différence entre la forme humaine et la forme spectrale de son personnage et les impacts sur la progression, de nombreuses choses qui ne sont finalement pas des détails et rendent le jeu assez impénétrable au premier contact.

Mourir, mourir encore, mourir toujours…

Le jeu débute alors réellement, par le premier monde et son gigantesque palais. Les monstres sont bien plus agressifs que ceux du tuto et commence alors un long apprentissage, comment exploiter au mieux ma pauvre épée et surtout esquiver, apprendre encore et encore les patterns des monstres pour les éviter. La progression est lente et mène immanquablement à la mort et le retour au point de départ. Est-ce que les développeurs ont oublié les checkpoints ou suis-je à ce point nul ? J’avance dans le palais et j’arrive enfin à ouvrir une immense grille, qui semble rester ouverte après ma mort. Il n’y a donc pas de checkpoint mais des raccourcis qui permettent d’accélérer les runs suivants. Les ennemis réapparaissent, mais les passages restent ouverts, tous les objets collectés sont conservés dans mon inventaire, mais ceux déjà utilisés ne reviennent pas, ainsi que les points (ou âmes) gagnés dans le niveau, même s’il est possible de les retrouver. C’est un fonctionnement particulier qu’il faut intégrer. Heureusement, les temps des chargements immédiats de la PS5 permettent de repartir à l’assaut sans attendre.

Le premier niveau est quasi maitrisé quand je me décide à tenter d’autres personnages, c’est le moment où jamais puisque je vais repartir à zéro si je change. Après plusieurs essais, je me dirige vers des capacités de magie, plus adaptées à ma finesse (ou à maitrise imparfaite du corps à corps). J’en profite aussi pour regarder des vidéos de ExServ, un journaliste et YouTubeur spécialiste des FromSoftware, et je comprends enfin ce que le jeu n’explique pas.

Petit petit, tu vas être gentil avec moi !

J’enchaine tranquillement (et parfois douloureusement) les niveaux, bats des boss immenses, qui se répliquent, qui se font aider par d’autres créatures, qui sont vicieux… J’avance étape par étape, monde par monde, sans savoir ce qui m’attend encore, plus grand et plus fort, immanquablement, je ne compte plus mes morts. Mon personnage évolue, prend de l’assurance et apprend des sorts tellement puissants que certains boss sont réduits en poussière en un coup ! Et enfin le boss final arrive, il a fallu 40 heures incroyables pour le rejoindre.

Mais pourquoi j’aime ?

Et après tant de souffrance, comment peut-on aimer un tel jeu ? Une part de masochisme cachée serait l’explication la plus simple, mais ne me convainc pas. La beauté du jeu compte pour beaucoup, en ces temps d’absence de titres Next Gen, mais ce n’est évidemment pas tout. La découverte des mondes, le level design, le principe des raccourcis et de la pérennité des lieux, aussi. La magie et le plaisir qu’elle procure, le côté un peu jouissif de tuer des monstres tout en n’étant pas à portée de leurs armes. Et finalement, la difficulté et son corolaire, le sentiment d’accomplissement quand le boss s’écroule enfin.

Ce jeu m’a obsédé, non pas pour son histoire comme The Last of Us part II, mais par un mélange d’ambiance et de challenge. Ma petite mission perso est accomplie au-delà de mes espérances, je peux maintenant retourner à mes jeux habituels. Et reprendre mon souffle.

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