Horizon Forbidden West, une suite solide.

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5 ans après, le studio néerlandais de Guérilla revient avec la suite de Horizon Zero Dawn. Un retour magistral mais néanmoins loin d’être parfait

Un petit tour dans les menus

Tout d’abord faisons un petit paragraphe informatif par rapport aux options d’Horizon. Vu que c’est à la mode avec la next-gen, le jeu nous propose une version performance qui assure le 60fps/seconde en 1080p et une version qualité qui privilégie la définition 4K en 30fps. Si je ne suis pas très regardant sur les fps habituellement, Horizon est le second jeu (après Dying Light 2) où je me suis interrogé sur le mode à choisir. Je trouve que le mode résolution manque un tout petit peu de fluidité. Mais au final j’ai quand même opté pour celui-ci. L’oeil s’habitue vite et aucune chute de framerate ne vient gâcher l’expérience (contrairement à Dying Light 2). Et si je ne suis pas non plus un adepte des beaux jeux à tout prix, il faut bien avouer que Forbidden West nous arrache la rétine assez souvent. D’ailleurs j’ai pris un nombre incalculable de captures pour ce test sans m’en rendre compte (une soixantaine).

Dès le début, les paysages et prises de vue donnent envie de prendre des captures tout le temps…

Ensuite vous aurez le choix dans le mode de difficulté et j’ai testé les quelques options possibles. Oubliez les modes difficiles ou très difficiles (au moins pour commencer). Aloy aura fort à faire niveau combats et comme dans le premier opus, ce sera contre des machines largement plus grosses qu’elle et cela implique un rapport de force en votre défaveur. Bien sûr, avec votre arsenal, vos compétences et un peu d’entraînement, on arrive à bout de n’importe quelle machine. Mais pas besoin de compliquer la donne en se faisant one shot sur des combats de 15min.

N’hésitez pas à aller faire un tour dans les options et personnaliser votre aventure. L’option butin facile aidera par exemple ceux qui n’arrivent pas à détacher des machines les pièces de butin nécessaires avant de les éliminer. Vous pouvez également plus ralentir le mode concentration pour palier vos difficultés à toucher précisément certains points faibles. La navigation guidée vous mettra des checkpoints intermédiaires pour faciliter vos déplacements alors que le mode exploration se contente de mettre un marqueur sur votre destination et c’est à vous de découvrir le chemin à prendre (quitte à se perdre ou tourner en rond).

Du coup je vais vous bombarder de captures…

Bref le jeu à plein d’options alors n’ayez pas honte d’aller en profiter.

Un monde riche

L’open world d’Horizon est un monde intéressant et complexe. Fini les tribus Noras et Carjas. Pour faire simple, après avoir sauvé le monde, Aloy se retrouve vite contrainte de quitter tous ses alliés pour partir plus à l’Ouest car un gros malin (Sylens) a préféré ne pas totalement tuer le méchant du 1, Hades, et le garder en vie pour connaître tous les savoirs de l’ancien monde.

certaines sous l’eau…

Le jeu reprend presque tout de suite après la fin du 1 (6 mois se sont écoulés) et Aloy repart à l’aventure pour enquêter sur un phénomène qui menace la faune et la flore de la région. Très vite, cela l’amène à devoir s’aventurer dans l’Ouest interdit. Là où le roi dément menait des raids contre les autres tribus afin de réaliser des sacrifices pour le dieu soleil. Donc, en plus des Noras, Carjas, Carjas de l’ombre, Banuks ou Oserams, Aloy va decouvrir les Utarus, les Queens et les Tenakths. Ces derniers étaient eux-mêmes divisés en clans.

Quand je vous dis que le monde d’Horizon est riche c’est bien le cas. Tellement, qu’il est compliqué de tout garder en tête, de se rappeler qui est qui et surtout de comprendre le positionnement d’Aloy dans tout ça. Car on va passer son temps à aider un peu tout le monde (à part les rebelles clairement identifiés comme étant les méchants du jeu) ignorant les guerres ou les histoires de chaque peuple. Alors Aloy apporte clairement un message de paix et d’union mais j’avoue que parfois on a un peu l’impression d’aider n’importe qui.

certaines où il fait froid…

Il faut également prendre en compte que ça, ce n’est que la vie sur cette terre futuriste post apocalyptique. Et il faut ajouter une seconde couche à toute cette géopolitique complexe, avec l’histoire de l’ancien monde, la fin de la civilisation et la création de Gaya et de son système de terraformation (du nom de Zero dawn) qui avait pour but de recréer la vie via des machines. Et tout ce qui en a découlé. Dont l’opération zénith lointain qui sera centrale dans cet opus.

Bref je vais m’arrêter là pour l’histoire mais oui c’est riche, plutôt bien écrit et assez large pour vous faire jouer très longtemps. D’ailleurs les quêtes annexes de ce deuxième opus sont plus intéressantes que la plupart des jeux en monde ouvert. On aura le plaisir de retrouver certains protagonistes du 1 et de continuer à les aider et d’en apprendre plus sur eux. Chaque personne (importante) rencontrée bénéficie de nombreux dialogues. Il est donc possible de s’intéresser aux histoires locales ou personnelles et de faire plusieurs missions avec les mêmes personnes (surtout avec les personnages secondaires de l’aventure). Cette façon d’écrire les quêtes annexes les rend bien plus intéressantes que lorsqu’un illustre inconnu vous demande d’escalader une grande tour pour sauver quelqu’un ou de ramasser un butin quelconque (ce qui existe aussi dans le jeu).

et d’autres où il fait chaud.

Guerilla a d’ailleurs tellement travaillé ce côté narration qu’ils vous laissent le choix d’approfondir ou non. Les axes de conversations étant souvent multiples et longs, vous pourrez interroger vos interlocuteurs librement, les relançant si vous en avez envie, abordant d’autres sujets si vous en avez envie ou en coupant court vers le choix de l’objectif si vous trouvez ça un peu long.

Le monde de l’Ouest (qui correspond à l’Ouest américain) est vaste. Presque autant que l’histoire du jeu. Et la carte est impressionnante quand on la regarde dans le menu. Remplie d’objectifs, de quêtes annexes, de tâches, de services personnels, de zones de chasses, de panoramas, de drones, de robots et ainsi de suite. Largement de quoi vous faire plaisir mais aussi vous perdre. J’ai regretté par exemple, que si l’on décide de se concentrer sur la quête principale, notre niveau (et notre équipement) a du mal à suivre le niveau des missions. C’est plus vrai en début de jeu et on est loin d’être obligé de faire tout ce qui nous est proposé mais je vous conseille tout de même de faire certaines quêtes annexes en vue de faire progresser Aloy en parallèle de la trame principale. Après, comme je l’ai dit précédemment, les persos secondaires sont largement assez travaillés pour vous donner envie de fouiller l’histoire.

J’ai bien aimé la narration autour de certains clans

Des combats grandioses

Deja un point central dans le premier opus, les combats contre les machines (bien plus que contre les humains) sont un essentiel d’Horizon. Aloy rencontrera plus d’une quarantaine de machines différentes, allant des simples coureuses ou tunneliers aux redoutables gueules d’orage ou massacrépines en passant par les oiseaux tempête et les frappes défenses. Autant de machines que de combats impitoyables. Pour en sortir vivante, Aloy aura le droit à une panoplie d’armes disponibles, arc du chasseur, de précision, arc court, lance pic, pièges, lance câbles, frondes… et dans plusieurs déclinaisons, de feu, de glace, d’électricité, d’acide, de renversement, du chaos et j’en passe. Tellement qu’il est longtemps dur de constituer sa roue des armes. On ne sait pas trop quoi utiliser et le choix est tellement vaste qu’il est fastidieux de changer d’arme ou de munitions en fonction des combats à venir. Sans même parler de la stratégie qui change du tout au tout selon que vous utilisiez votre lance, des pièges ou vos arcs.

Ainsi que les personnages

Plus on avance dans le jeu et plus tout ça s’éclaircit mais ce qui est sûr dans tous les cas c’est que vos combats resteront épiques. Je me suis d’ailleurs fait la réflexion que le monde d’Aloy est très largement hostile. On est continuellement (trop ?) interrompu par des machines. Aucune n’est pacifique et dès que vous passez à proximité d’un groupe de machines vous êtes bon pour la fuite ou un long combat.

Mais on doit bien reconnaître que mettre à terre un gueule d’orage procure toujours la même sensation. À l’heure où tout le monde se prosterne devant elden ring je peux vous dire que péter des mastodontes à l’arc est une aventure toute aussi grandiose.

Une aventure avec un grand A

Je voulais juste revenir sur la trame principale. Après avoir loué la qualité (d’une partie) des quêtes secondaires, j’avoue que j’ai longtemps eu plus de doutes sur le fil rouge. Alors qu’on vient de sauver le monde, Guérilla utilise une ficelle un peu grosse pour relancer tout de suite l’aventure. Même si la fin du premier nous laissait déjà présager de ce qui allait arriver.

Ensuite, tout l’arc autour de l’opération Far Zenith part très mal mais je dois bien avouer qu’au final l’aventure se laisse suivre, les rebondissements (prévisibles ou non) nous accrochent au fur et à mesure et le final n’est pas si mal.

Là j’avoue, j’étais un peu inquiet

Les protagonistes sont également charismatiques et variés. Et malgré ma propension à me moquer de tous ces peuples (un peu trop primitifs), les leaders qui nous accompagnent se révèlent réussis.

Petit bémol tout de même à la toute fin mais je ne vais pas m’expliquer au risque de spoiler.

Un horizon qui s’assombrit parfois

Ce deuxième opus n’est pas exempt de défauts pour autant. Et si les pro-Xbox (qui s’en défendront) de la rédaction se moquent régulièrement de moi quand je dis que les jeux Sony sont parfaits, ce n’est donc pas le cas ici. Déjà juste pour me défendre, c’était pas toujours le cas, mais très souvent sur PS4. Et je parle en terme de finitions et de qualité ou soin apporté aux jeux. On a le droit de ne pas les aimer pour autant. Mais revenons à nos moutons-machines car j’ai quelques remarques à faire tout de même.

Je commence par la caméra. Pas le problème le plus marquant mais finalement un des plus saoulant à la longue. Je dois rappeler que les combats dans Horizon sont bien souvent (pour ne pas dire tout le temps) épiques. Que la difficulté est largement présente et que la moindre erreur peut se payer cash. Alors quand la caméra, située 1-2 mètres derrière Aloy, se prend des rochers, se perd sur un robot venu au corps-à-corps, se cache dans les hautes herbes ou s’écrase contre un mur, bah ça vous fait autant de morts qui vous font rager. Et la nouveauté de cette épisode, à savoir la nage, est loin d’être épargnée par ces caméras hasardeuses.

On enchaine sur l’escalade. De manière générale, elle est assez libre et le jeu s’en sort très bien. Mais on note tout de même deux choses. Déjà, certaines scènes « scriptées » perdent d’un coup toute liberté d’escalade et il faudra suivre un chemin bien prédéfini (que l’on repère sans mal avec le focus). Tous les autres accès/falaises/rochers/murs… deviennent d’un coup impossibles à grimper. Deuxième chose un peu à l’opposé, si certaines parois ne sont pas « escaladables », Aloy aura par contre tendance à s’accrocher comme pour escalader sur des petits rochers qui font à peine sa taille. Et on en revient au premier point négatif avec les caméras, une Aloy qui se fige en plein combat, se mettant en position de grimpe et ayant besoin de 3 animations pour se remettre en mouvement, c’est une Aloy morte. Agaçant.

Ce genre de combat ; une erreur de caméra et vous êtes mort

Troisième point, et celui-ci est autrement plus grave, le jeu n’est clairement pas exempt de bugs. Je veux dire des vrais bugs de progression. D’ailleurs il suffit de lire le patch 1.06 pour se rendre compte qu’ils ont déjà corrigé plus d’une dizaine de quêtes qui pouvaient être touchées. Pour ma part, j’en n’ai eu qu’une. Et qui ne fonctionne toujours pas (la touche triangle d’interaction n’apparaît pas). C’est exactement le genre de défaut que l’on relève malheureusement de plus en plus fréquemment. Mais dans un jeu estampillé Sony, ça me choque encore plus. J’ai également eu le droit à un bug de météo avec une pluie très soudaine (plus drôle que gênant) ou encore un petit lac avec un bord assez mal délimité (encore une fois plus amusant qu’autre chose). Et je ne reviens pas sur les animations de sauts où nos jambes passent à travers une échelle, nos cheveux qui traversent notre arc, les animations des attaques silencieuses qui sont très approximatives sur les machines ou de rares écrans noirs (d’une petite seconde) intempestifs. Des détails mais qui sont tout de même assez nombreux.

En conclusion

Au final, si je ne l’ai jamais trouvé parfait ou extraordinaire, Forbidden West offre une suite tout de même grandiose aux aventures d’Aloy. Les passages dans des lieux reconnaissables apportent un petit plus, les combats contre certaines machines sont toujours aussi mémorables et les personnages rencontrés donnent envie d’en savoir plus. Plus vaste, plus riche, plus beau et avec un scénario au moins autant travaillé, cette suite fait largement le boulot.

Petites cartes postales de l’Ouest

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