Returnal, du plaisir en boucle

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Housemarque revient avec un shooter arcade ultra nerveux et jouissif. Attendez… on me dit que cette fois il s’agit d’un AAA TPS Roguelite. Voyons ce que ça donne.

La découverte

Passé le fait que l’on ait un peu tous découvert sur le tard que le TPS de Housemarque était en fait teinté de roguelite, Returnal se parcourt et se découvre comme tout jeu de ce genre. Il convient de savoir à quoi l’on doit s’attendre. Sinon on risque de trouver le jeu très répétitif. Si vous savez où vous allez alors l’un des plaisirs du jeu est de découvrir toujours un peu plus l’univers.

Tout d’abord la planète sur laquelle on se crash. l’ambiance Alien est digne du film ou plutôt de Prometheus, avec ses armes futuristes, son scanner 3 dimensions et l’obscurité de ces ruines luxuriantes. Il conviendra donc d’avancer dans ce décor afin d’en découvrir toujours plus. Chaque nouvelle salle nous offre un nouvel ennemi, un nouveau journal, un nouveau fragment de langue extra-terrestre, un nouveau consommable ou une nouvelle relique. Et chaque petit objet s’intègre parfaitement et vous procure la même sensation de découverte. Comment cela fonctionne ? Il faut du temps pour que les choses s’emboitent, prennent du sens, pour comprendre les subtilités du gameplay mais ça tombe bien, Returnal bien qu’étant un shooter ultra-nerveux, vous offre tout le temps que vous voulez pour parcourir vos cycles.

Je joue à Returnal sur PS5 dans Returnal… Mais où je suis ?

Oui… vos cycles, car à moins d’être un petit génie qui vient troller les autres joueurs, vous allez mourir. Et chaque mort représente le début d’un nouveau cycle. Sélène est bloquée dans ce crash sans fin à bord d’Hélios, chaque mort vous ramène au crash et à ces quelques bribes d’images que l’on voit avant de s’écraser. Autant de petits indices sur l’histoire qui vous sont offerts mais que vous ne comprendrez que bien plus tard.

On notera également le soin apporté à l’ambiance sonore, autant dans ses bruitages que dans sa musique. Avec certains passages marquants où l’ambiance se renforce et où les mélodies jouent un rôle prépondérant. Petit plus également les sons, de la DualSense qui renforcent l’ambiance de manière appréciable lorsque l’on est pas au casque. D’ailleurs en parlant de casque, on remarque également le travail fait par le studio sur la prise en charge du son 3d, fort appréciable et même indispensable pour une maitrise parfaite du jeu (saloperies de chauve-souris extraterrestres).

Un shooter remarquable

Si vous connaissez les jeux Housemarque vous serez peut-être surpris de retrouver à ce point l’ambiance de shooter 2d comme ils savent si bien les faire. J’avais presque l’impression de jouer à Nex Machina en 3D. Des effets de particules en veux-tu en voilà, des ennemis qui vous encerclent, des orbes de toutes les couleurs qui fusent de partout et vous qui n’avez pas le droit de cligner des yeux sans risquer de mourir. Plus qu’un roguelite ou un TPS, Returnal est bel et bien un Shooter avant tout.

Tous les ennemis ont leur attaque et il faudra connaitre toutes les patterns adverses pour avancer. Si c’est encore plus vrai pour les phases de boss, il faudra tout de même se méfier de chaque ennemi. Finalement on meurt bien plus souvent dans une salle aléatoire avec une mauvaise combinaison d’ennemis qui rendent les attaques particulièrement compliquées à éviter que face aux boss. Heureusement Housemarque a fait les choses d’une manière remarquable et l’adaptation en 3d à l’air d’avoir été toute naturelle pour eux. Les sauts, les dash et le level design sont clairs, justes et il est très rare de se bloquer dans le décor ou de rater la plateforme que l’on vise.

Les clins d’oeil à leurs anciens jeux sont toujours sympa.

Je suis également obligé de revenir rapidement sur la prise en charge de la DualSense. Dès le crash de notre appareil, on ressent tout un ensemble de vibrations qui ne sont pas classiques. Les développeurs ont joué avec la manette et on le voit tout de suite. Le crash, la pluie en sortant de l’épave, les sauts, les shoots, la DualSense vous fait tout ressentir. La nouvelle manette de Sony est enfin bien utilisée, la première fois depuis Astro. Alors on ne parle pas de révolution, pour les mauvaises langues, mais chaque vibration est un plus dans l’immersion. Le système de shoot lui même, est basé sur les gâchettes et leur retour haptique. Celle de gauche se « bloque » à moitié pour partager au début le tir classique et en forçant le tir secondaire. Cette fonctionnalité ne m’a jamais trompé et il devient tout naturel d’utiliser la même gâchette pour nos deux tirs différents. La précision en est troublante et finalement ces petits éléments de jeu renforcent toujours plus la claque que procure Returnal.

Un jeu parfait ?

Non. Sans revenir sur le style de jeu, qui une fois encore peut plaire ou dégouter les gens, je voulais quand même parler de deux trois points noirs qu’il est rare de voir chez une production Sony. Durant mes 60h de jeu environ, j’ai eu un freeze. Même la console n’arrivait plus à fermer l’application et le bouton power ne répondait plus. J’ai été obligé de retirer le cordon d’alimentation. Chiant, très chiant même quand on connait le style de jeu et que l’on sait que notre cycle en cours est perdu et que l’on doit recommencer du début. Mais j’ai aussi eu 2-3 ennemis coincés dans des murs (encore une fois en 60h, ça ne représente pas grand chose mais quand même) et autant dire que quand ils vous touchent alors que vous ne les voyez pas, ce n’est pas fait pour vous plaire. Un cycle a été abandonné car mon personnage était coincé dans le décors et enfin la cerise sur le gâteau, la mise à jour 1.3.3. a tout simplement corrompu les sauvegardes de milliers de joueurs… dont moi. Il s’avère que ce n’est finalement pas le pire jeu sur lequel ça puisse vous arriver puisque l’on recommence toujours du début et qu’une fois qu’on maitrise, le jeu est potentiellement faisable avec une seule vie. Il m’a d’ailleurs suffit de 4 cycles pour refaire tout le jeu (contre quarante quatre pour ma première sauvegarde).

Pas évident de prendre une capture tout en combattant.

Comment ça fonctionne en fait ?

Attention ce chapitre contient des spoils sur la construction du jeu et la vidéo du 3e boss.

Returnal n’est pas un roguelite a proprement parler mais il s’inspire des codes du genre. On retrouve donc le principe de jeu sans sauvegarde où chaque mort vous ramène au début mais l’on ne vous demande pas de faire un cycle parfait pour finir le jeu. Chaque nouvelle aventure vous permet de débloquer des nouveaux objets, de nouvelles armes ou encore des ressources. Une fois découverts, ces objets seront ajoutés au loot que vous pouvez avoir dès le début. La première salle, celle où vous apparaissez avec votre vaisseau, contient même un drôle d’objet alien qui, contre de l’Ether (une ressource que vous gardez d’un cycle à l’autre) vous permet de démarrer avec une relique, vous procurant un pouvoir bénéfique.

Ensuite le jeu est divisé en 6 biomes, eux-même divisés en 2 actes. À la fin de chaque monde (à l’exception du 5e), un combat de boss mettra vos réflexes à l’épreuve. S’ils paraissent insurmontables lors du premier affrontement, ils s’avèrent plutôt aisés au final. Il convient de bien mémoriser les patterns de tirs, d’abuser le plus possible de l’esquive et de ne jamais s’arrêter de tirer. Quitte à faire durer un peu le combat, le plus important est bel est bien de rester en vie et donc de se concentrer sur l’esquive des attaques. Mais une fois cette épreuve réussie, vous n’aurez plus l’obligation de repasser devant un boss.

C’est à dire qu’une fois le boss du biome 1 éliminé, il vous lâche une clé qui vous permet d’accéder par un portail au second biome. Et peu importe le cycle en cours, vous pourrez, en cas de mort, réutiliser ce portail sans refaire tout le premier niveau. En fait, refaire le monde 1, en partie ou en totalité sera un choix pour vous « stuffer » plus efficacement en vue d’aller le plus loin possible dans votre nouveau cycle. Une fois le boss du biome 3 éliminé, l’histoire vous ramène à votre vaisseau pour le début de l’acte 2. On recommence donc à chaque mort directement dans le biome 4.

Si vous trouvez que la fin de l’histoire, débloquée après le 6e biome, n’est pas claire, sachez qu’il existe un acte 3. Il vous faudra trouver les fragments solaires (1 par niveau) et refaire le boss final une fois les 6 en votre possession pour découvrir la vraie fin.

Non Tsokoa, le jeu n’est pas toujours sombre

En conclusion

Foncez !

Après avoir déjà fait quelques gros jeux sur PS5 (Miles Morales, Valhalla, Hitman 3, Control, non Control c’est une blague) Returnal m’a apporté ma première claque. Non pas visuelle, même si le jeu est très sympa, il ne choque pas pour sa beauté non plus. Et Tsokoa vous dira qu’il est trop sombre. Mais pour son ensemble. L’histoire et le gameplay m’ont séduit de bout en bout et le challenge proposé apporte autant de plaisir que de souffrance. Mais au final il est très juste et même, une fois bien pris en main, pas si long ni compliqué. Une petite perle pour ceux que le genre ne rebute pas.

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