Seulement 24h après la sortie du jeu, le test est disponible sur Polygamer. Je sais… ça et kiffer un jeu Ubisoft ça fait beaucoup pour ce début d’année.
Après avoir sauvé la Perse, les 7 immortels, des combattants légendaires, se retrouvent à affronter l’une des leurs qui a trahi le royaume et kidnappé le prince. On incarne Sargon, dernier venu dans ces immortels et pas le plus sage non plus. C’est donc avec ce caractère bien trempé que l’on se lance dans notre quête de sauvetage du Prince et par la même occasion de la Perse.
Un metroidvania classique
À partir de là, on va pouvoir découvrir le renouveau de la franchise. Ubisoft tente une formule metroidvania, plutôt bien adaptée. Le début a été délicat pour moi, car j’ai été soit assez fatigué pour rater une bulle tuto, soit assez stupide pour ne pas taper avec mon épée dans la première orbe violette que l’on croise, ce qui m’a fait tourner en rond pendant pas loin de deux heures avant de déclencher quasiment le début de l’histoire. Si l’on ne tient pas compte de ça, on arrive très vite au refuge, sorte de base, dans laquelle on pourra acheter toutes sortes d’améliorations et de pouvoirs. On débloquera aussi le premier checkpoint, tellement important dans ce genre de jeux et plus tard le premier portail de téléportation.
On peut donc tranquillement partir à la recherche du Prince à travers des biomes variés qui s’intègrent parfaitement sans que l’on soit choqué de quitter les décors désertiques pour des montagnes, des forêts, des palais ou encore des sous-terrains. Les décors sont d’ailleurs très réussis et certains comme le niveau de la mer est tout simplement magnifique. Prince of Persia, comme à son habitude, joue avec le contrôle du temps et ce niveau figé en pleine tempête est assez incroyable.
Mais le design de ce jeu n’est pourtant pas son point fort. Le cara-design particulièrement. Tout du long de l’aventure, je n’ai eu de cesse de trouver le style du personnage principal nul (pour rester très poli). On le dirait tout droit sorti d’un jeu mobile ou de Fortnite. Certains pouvoirs, comme lors du combat contre Menolias, font, eux, tout droit sortis de DBZ et n’ont selon moi rien à faire là. Et enfin, même le « game over » est certes stylé mais pas dans l’esprit du jeu. Ou alors c’est justement l’esprit du jeu qui ne va pas.
Efficace
Heureusement on passe vite au dessus de cette première impression et la richesse des décors nous fait oublier le style du jeu et arrive même, comme je l’ai dit pour la mer par exemple, à nous convaincre. N’empêche qu’avec un style graphique plus sympa, une identité visuelle plus forte, ce jeu aurait pu vraiment s’imposer sans soucis comme une référence.
La force principale de ce Prince of Persia est donc ailleurs. Et surtout dans son gameplay. On croisera tout du long de l’aventure d’excellentes phases de gameplay. Par exemple, dans les archives sacrées, entre les téléportations temporelles, les plateformes qui bougent en fonction de là où l’on regarde et les voiles à faire apparaître en tirant une flèche sur les cloches, on se retrouve devant des bons puzzles et des phases d’acrobaties assez pointues. Ou encore les passages avec les triples personnalités temporelles. De toute façon le niveau est magistral en tout point, musiques ambiance, décors, énigmes.
Pour le reste de l’exploration, PoP coche toutes les cases habituelles du metroidvania. Les arbres Wok-wok qui servent de checkpoints, les statues/autels qui servent de voyages rapides, les plumes de Simurgh qui servent de nouveaux pouvoirs que l’on débloque au fur et à mesure de notre progression et qui ouvrent de nouveaux chemins, les salles cachées ou encore les salles de défis pour des trésors utiles à la progression de notre personnage. Tout est là.
En parlant des salles cachées ou simplement des salles de défis, Ubisoft va loin dans le challenge. Soit je me fais vieux (ce qui est mathématiquement prouvé), soit le jeu demande quand même une sacrée maitrise. Car certaines pièces sont proches de la torture. Il faudra devenir un véritable ninja maitrisant les sauts, double sauts, les dashs et autres joyeusetés. Bien entendu quand je parle de maitrise je parle de réussir à enchainer, un saut, un dash, une pose d’empreinte de téléportation, la fin du double saut, le retour en arrière temporel, le rebond sur la plateforme puis re-saut, re-double, re-dash, une projection et re-saut, re-dash, re-double puis re-re-saut (ok je m’arrête)… Et tout ça, bien sûr, sans toucher un bord qui est tout plein de piquants mortels. Certains pièges peuvent d’ailleurs être frustrants car quasi-inévitables et demandent d’apprendre par coeur la salle pour pouvoir la réussir. Les séquences en question sont souvent assez longues et l’on doit la plupart du temps tout recommencer si l’on échoue. En tout cas, quand on réussit, un petit sentiment de fierté pointe le bout de son nez tant on en a ch…
On notera qu’une fois de plus, le jeu est largement paramétrable. Déjà sur la difficulté des combats avec 4 modes proposés (le 2e, normal propose déjà un bon challenge) et un cinquième personnalisable. Mais aussi avec le choix entre un mode guidé ou non faisant apparaitre des icônes sur la carte pour savoir plus facilement où se diriger. Perso j’ai joué sans mais pour l’avoir testé, on nous propose rien d’exagéré et il y a juste quelques icônes en plus pour nous indiquer si un passage est ouvert à tel ou tel endroit. Enfin, dans les options en jeu, on peut choisir de passer certaines scènes de plateforme si on est trop nul. Enfin, si on a des difficultés. Dans ce cas un petit éclat brillant apparait et permet de se téléporter à la fin de l’enchainement. Bien sûr, ça ne fonctionne pas pour les salles bonus (oui oui j’ai essayé).
Et même révolutionnaire
J’aimerai maintenant revenir sur un petit détail du jeu. Un simple ajout d’Ubisoft, qui une fois de plus voit juste dans cette adaptation de la série en metroidvania. Quel est selon vous le principal défaut du genre… La perte de temps liée aux aller-retours incessants. Si l’on peut regretter que les arbres wok-wok ne puissent pas être utilisés pour les voyages rapides avec une évolution à débloquer comme dans Blasphemous par exemple, on ne boudera pas notre plaisir avec l’arrivée de la capture d’écran. Oui, la capture d’écran. C’est tellement con que je me demande pourquoi personne ne l’a fait avant. Qui n’a jamais pris de captures d’écran pour se rappeler qu’un coffre ou qu’un chemin inatteignable était à tel endroit. Puis une autre capture pour se rappeler de où est cet endroit sur la map justement. Perso sur Curse of the sea rats j’étais allé jusqu’à faire une note sur mon iPad pour référencer tous les lieux où il me manquait des trucs, avec des dessins pour me repérer par rapport aux portails. Bref. The Lost Crown nous propose tout simplement de prendre des captures d’écran que le jeu va lui même insérer dans la map du jeu. Révolutionnaire je vous dis ! Je plaisante mais en vrai c’est la meilleure idée que j’ai vu sur un Metroidvania depuis un bon moment.
Au final, il m’aura fallu pas loin de 30h pour finir le jeu. Sachant que je suis du genre à devoir visiter toutes les parties de la carte. Impossible de laisser une zone d’ombre, tout doit être visité avant d’aller affronter le boss. En parlant de lui d’ailleurs, j’ai cru finir le jeu 3 fois mais l’histoire sait apporter son lot de rebondissements, qui ouvre une nouvelle quête principale ou en tout cas prolonge un peu l’aventure. En plus, si elle me paraissait assez basique, l’histoire est finalement assez prenante et on prend plaisir à la suivre. Peut-être la dernière ligne droite qui en fait des caisses mais tant pis, ça ne rend pas le jeu désagréable pour autant, loin de là.
En conclusion
Roi du metroidvania, j’y suis peut-être allé un peu fort mais en tout cas, Prince of Persia : The Lost Crown est un super représentant et se hisse pour moi parmi les Hollow Knight, Ori, Blasphemous, Sundered et autres. Avec une identité visuelle mieux choisie, il aurait même pu réellement prétendre à la couronne. En tout cas, malgré son chara-design de m…, il aura su me faire changer d’avis, me convaincre et même plus, tant certains passages sont géniaux en terme de gameplay. Et on retiendra aussi qu’Ubisoft à tout simplement révolutionné le genre avec l’ajout de cette petite feature d’inclure des captures d’écran dans la map du jeu. Un détail… Non ! Pas dans un metroidvania dont le plus gros défaut du genre est de perdre des heures à rechercher des endroits qu’on ne pouvait pas visiter plus tôt.
En gros une bien belle réussite.
Test réalisé sur PS5 par un quadragénaire grincheux aux doigts plein d’arthrite et aux réflexes de paresseux via une copie fournie par l’éditeur.