Blasphemous 2, le pénitent passe, le joueur trépasse

0

Dans la droite lignée de son ainé, Blasphemous 2 va vous faire mal autant qu’il vous tiendra accroché à votre manette

4 ans après un premier épisode, sombre, énigmatique, violent, tordu, ardu, glauque mais magnifique, jouissif, prenant et tout simplement réussi, le studio The Game Kitchen remet ça exactement dans les mêmes termes.

Et oui, elle est terminée, il est temps de livrer mon test. C’est pas comme si j’avais refait 60 fois le boss « final » pour ça !

Le folklore espagnol

Dès le début du jeu, on retrouve donc l’ambiance du premier opus. Les voix en espagnol apportent un vrai plus pour se plonger dans l’histoire ou au moins dans l’ambiance du jeu. Blasphemous 2 se passe à la suite du DLC et le Miracle (sorte de divinité) nous avait annoncé une naissance à venir. Sauf que le pénitent, le joueur, réapparait et une prédicatrice lui demande de mettre fin à tout ça et du coup, c’est ce que l’on va gentiment s’efforcer de faire.

En tout cas c’est plus ou moins ce que j’ai compris de l’histoire, car il faut bien l’avouer, à la façon d’un From Software, on ne bite pas grand chose à l’histoire, ou en tout cas pas tout de suite.

Mais le thème choisi est assez unique et l’esthétique du jeu à l’avantage d’être aussi dérangeant qu’original. Tout du long, le jeu est donc une peinture vivante passant de tableau en tableau. Les personnages rencontrés, qu’ils soient humains ou plus étranges/divins, n’échappent pas à la règle et on passe de surprise en surprise avec la curiosité de découvrir comment sera le prochain. Bien sûr il en est de même pour les boss. On notera d’ailleurs qu’ils sont moins surprenants que dans le premier opus. C’est d’ailleurs le seul point où le deux fait moins que le 1.

Non, en quoi c’est bizarre…

On notera également que le jeu est tellement riche qu’on prend plaisir à venir et revenir dans tous les niveaux. Ce qui peut être rébarbatif dans un métroid. La difficulté joue aussi un rôle puisqu’elle nous incite à être plus fort pour affronter les ennemis et l’on sait très bien que l’on sera récompensé pour chaque quête annexe. Les marqueurs sont d’ailleurs plus qu’utiles pour retrouver ce que l’on a repéré en progressant. Dommage que les logos ne soient pas plus variés pour pouvoir mieux identifier ce que l’on marque mais je vous conseille tout de même de ne pas les oublier.

Afin de pouvoir tout explorer il vous faudra acquérir certaines capacités, double saut, dash, dash en l’air et autres classiques du genre. Petite originalité, ici certains pouvoirs vont être liés à vos trois armes. Veredicto vous permettra par exemple de faire résonner des cloches qui ouvriront certains passages. Mais il vous faudra combiner avec des miroirs et Sarmiento & Ceniella ou l’attaque plongeante de Ruego Al Alba pour avoir accès à toutes les salles cachées. Donnant parfois des phases de plateforme assez casse-tête.

Un gameplay ni lent ni pataud

Avec un scénario cryptique que l’on peine à comprendre et son gameplay basé sur l’art de la parade et de l’évitement, oui, le jeu est bel et bien comparable à un Souls, alors que je n’aime pas dire ça car ça érige ce jeu en modèle quand il existait bien avant lui des jeux basés sur la parade, les esquives et le timing. Par contre Blasphemous, contrairement à un From Software (vous aurez compris que je ne porte pas dans mon coeur tous leurs jeux mais j’insiste pour énerver Smy en interne) lui n’a rien de lent et pataud. Il est quand même plus posé que beaucoup de Métroidvania comme Hollow Knight ou surtout Ori qui se jouent à 3000 à l’heure. Blasphemous lui, est plus posé, les glissades nécessitent des pauses entre deux, les coups ne peuvent pas être interrompus et sont parfois longs et même le fameux double saut, référence ultime du genre, ne fera pas de vous un ninja.

Même avec un fléau, on reste agile et on est loin de celui d’une certaine série.

Mais il reste précis, assez vif et varié. Avec trois armes au choix proposées au début du jeu, le studio permet d’ailleurs au joueur de choisir son style. Si vous aurez besoin des trois pour finir votre aventure, vous aurez l’opportunité de choisir entre une arme lourde, une moyenne et une rapide dès le début. Et ça change beaucoup les affrontements qui vont suivre.

Le gameplay est également très riche mais il faudra fouiller pour tout comprendre. D’abord les trois armes possèdent leur (petit) arbre de compétences. Ce qui, en plus de privilégier votre arme préférée, vous permettra de la rendre plus forte et de débloquer des nouvelles combinaisons. Chaque arme a un espèce de mode supérieur, le don de sang pour Ruego Al Alba, le feu pour Veredicto et la foudre pour Sarmiento & Ceniella. Une fois activé, vous pourrez encore renforcer leurs effets.

Et pour compléter, le pénitent porte un rosaire (comme dans le 1) et un retable. Le premier lui permettra principalement d’apporter des résistances plus ou moins fortes aux différents éléments alors que le second permet de complètement changer sa façon de jouer. Chaque figurine sculptée sur le retable accordera une faveur au pénitent qui pourra ainsi renforcer ses armes, ses dégâts, obtenir des nouveaux pouvoir et j’en passe. Ce retable, une fois maitrisé, ce qui est loin d’être évident, permettra de jouer plus offensif ou au contraire plus défensif. De privilégier la vie ou les dégâts. Et surtout de s’adapter au type de dégâts fait par tel ou tel adversaire.

Le retable modifie la façon de jouer et sera bien mystérieux sur ses combinaisons

J’y arriverai

Ah vous allez en baver. Celui qui dira le contraire est un menteur. Ici on apprend à la dure. Si la plupart du jeu se fait tout de même sans soucis, quelques salles fermées vont mettre votre patience à l’épreuve. Mais surtout, il vous faudra apprendre chaque attaque de chaque ennemi pour traverser les tableaux sans encombre. Car les points de sauvegarde, les prie-dieux, ne sont pas nombreux et le premier passage dans un nouveau monde est souvent un chemin de croix qu’il vous faudra recommencer plusieurs fois avant d’apercevoir ce salut vous permettant de vous reposer.

Plusieurs passages offrent des cinématiques dans un style graphique très différent.

La logique est encore plus vraie avec les boss du jeu. Chacun possède ses propres patterns et il vous faudra les maitriser parfaitement pour les passer. On a bien souvent l’impression que la mission va être impossible. Je me rappelle encore de l’intro du jeu et de comment ça s’est passé pour ma part. J’en ai rigolé tellement c’était pitoyable et tellement la difficulté paraissait insurmontable. Mais finalement, en maitrisant les attaques, on peut très vite (arrêter d’être ridicule et) surmonter ces obstacles.

Un choix étrange mais très réussi

Certaines salles fermées peuvent être encore pires que certains boss. En effet, le fait d’être enfermé avec des ennemis spécifiques peut parfois vite mal tourner, sachant que l’on prend des dégâts sur les attaques des ennemis mais aussi au contact. On se demande de temps en temps pourquoi les développeurs ont choisi tel ou tel type d’ennemi. Juste pour vous en faire baver (c’est la version polie) est la seule réponse que j’ai trouvé.

En conclusion

Après un premier opus qui a trouvé sa base de fans, il était prévisible que Blasphemous 2 soit dans la lignée et c’est exactement ça. Même ambiance, même style, même difficulté et au final même réussite. La série devient selon moi une référence du genre en apportant un style et une difficulté particulière. Pas le plus accessible des metroidvania mais surement un des meilleurs quand même.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *