Planet of Lana, une aventure qui se joue avec le coeur

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Le premier jeu des suédois de Wishfully Studios nous embarque pour une aventure poétique à mi-chemin entre Inside et Gris.

Par moment, la caméra s’éloigne pour nous laisser apprécier le paysage…

Depuis le belle époque de la 360, la Xbox a toujours été une terre d’asile pour les jeux indé. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que le GamePass leur donne de la visibilité et, surtout, qu’en l’absence de AAA, les joueurs Xbox n’ont rien d’autres à se mettre sous la dent. Cette année, j’en avais trois dans mon viseur (Quatre si on compte Sea of Stars, mais il n’est pas prévu dans le GP) : The Last Case of Benedict Fox, Replaced et Planet of Lana. Le premier est une énorme déception, malgré sa Direction Artistique à se damner. Le deuxième n’est prévu que pour la fin d’année et sera, je l’espère, la sensation de Noël. Enfin le troisième, celui qui nous occupe aujourd’hui, était celui que j’attendais le moins. Certes, il est mignon tout plein et promet quelques puzzle sympathiques, mais il a aussi un petit air de déjà vu, déjà joué, qui fait que j’étais plus curieux qu’impatient.

Les environnements traversés sont variés et absolument superbes.

Pourtant, dès les premières minutes on se fait happer par cet univers tout en couleurs et la candeur de l’héroïne parcourant le monde pour sauver les siens, enlevés par une armée robotique tombée du ciel. L’essentiel du temps, on le passera à courir à droite et à gauche, sans rien faire d’autres pendant de longues secondes, voire minutes parfois. C’est en cela que je le compare à Gris d’ailleurs ; c’est très contemplatif, parfois trop. Heureusement, Planet of Lana n’en oublie pas d’être un jeu et nous proposera tout de même bon nombre de séquences de plateformes et de puzzles, plutôt bien foutus et pensé pour la coopération. Car oui, ce titre se joue solo, mais Lana sera accompagnée d’une petite créature qui lui obéira au doigt et à l’œil et saura activer des éléments lorsqu’on lui demandera.

Quand vous voyez des herbes hautes, en général c’est que vous allez devoir la jouer discrète.

Contrairement à Limbo ou Inside, les énigmes rencontrées ne sont jamais bien difficiles et vous ne décèderez pas aussi souvent que dans les jeux de Playdead non plus. La résolution de ces puzzles est souvent évidente, et s’ils nécessitent un peu de manipulation, un peu de réflexion et parfois même un peu de réflexes, vous ne resterez jamais bloqué bien longtemps. Clairement, le but ici est de vous raconter une histoire de manière fluide, ce qui aurait été moins possible avec du Die & Retry et des puzzles trop complexes sur lesquels on bute des heures durant. Dans le même ordre d’idées, vous ne croiserez pas beaucoup d’ennemis et, bien évidemment, il n’y aura jamais de combat mais de l’infiltration exclusivement.

Les QTE peuvent être désactivés dans les options… on aimerait avoir ça dans les Quantic Dream

C’est clairement un parti pris que Wishfully Studios assume, celui de proposer un jeu onirique et contemplatif, en y insufflant suffisamment de gameplay pour ne pas sombrer dans le film interactif. Car oui, Planet of Lana a tout du film d’animation : Ses graphismes enchanteurs semblant tout droit sortis d’une production Ghibli, animés de la plus belle de façon. Son scénario à la fois enfantin mais emprunt de suffisamment de poésie pour satisfaire les adultes, où les dialogues sont dans une langue incompréhensible sans jamais pourtant entacher la compréhension du récit. Et sa musique bien évidemment, somptueuses compositions de Takeshi Furukawa (The Last Guardian) qui nous bercent discrètement tout au long de cette balade bucolique et savent devenir oppressantes lorsque la situation s’envenime.

L’histoire est racontée au moyen de fresques et de dialogues dans une langue inconnue

D’aucuns diront que la durée de vie est un peu courte : comptez 5 à 6 heures de jeu, sans rencontrer de difficulté particulière. Pour moi c’est la bonne durée de vie pour ce type de jeu, plus long ça pourrait vite devenir lassant. Par contre, je trouve qu’il y avait tant à faire avec ces mécaniques de gameplay coop’ que j’aurai aimé en voir davantage et me retrouver confronté à des énigmes un peu plus complexes. Techniquement aussi, si le jeu est magnifique, je pense qu’il ne pousse pas non plus la console dans ses derniers retranchement (ou alors c’est inquiétant). Dès lors, j’aurai aimé des transitions plus fluides, ne passant pas par des micro écrans de chargement noirs. Ces derniers ne durent rarement plus d’une à deux secondes, mais avec un peu d’optimisation, je suis sûr qu’il y avait moyen de s’en passer. Enfin, je chipote je chipote, mais pour un jeu que j’attendais plus par curiosité qu’autre chose, j’en suis ressorti conquis.  La Banane d’Or du meilleur jeu Mou & Chiant© chère au cœur de Smy est à sa portée…

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