Trek to Yomi, tout n’est pas noir ou blanc

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Après Ghost of Tsushima, retour chez les samouraïs avec ce jeu en noir et blanc du studio Flying Wild Hog et édité par Devolver Digital

Alors non, ce jeu n’a rien à voir avec Ghost of Tsushima. Rien du tout. Mais quand même. On prend le Japon pour décor. On parle bien sûr de samouraïs. Le héros s’appelle Hiroki (alors que Jin s’appelle Sakai… Hiroki Sakai… le joueur marseillais… Vous me suivez toujours ?) Le mode noir et blanc. Et le style et la mise en scène qui sont parfaitement maitrisés. Avec tout ça, on finit quand même par citer le jeu de Sony. Voilà, maintenant que je me suis justifier pour cette comparaison facile en intro, je vais pouvoir parler du jeu qui nous intéresse.

Une merveille visuelle

Développé en noir et blanc avec un effet de pellicule digne d’un film de Kurosawa, Trek To Yomi rend parfaitement hommage au cinéma du genre. D’un bout à l’autre de notre aventure, à commencer par l’écran titre, le jeu nous offre des plans superbes. Conçu en 3d dans ses phases de déplacement, le jeu est une véritable tentation de tous les instants pour appuyer sur le bouton de capture. Des plans toujours plus soignés avec des prises de vue toujours très justes.

Tout au long de l’aventure, découpée en 7 chapitres, vous aurez l’impression de parcourir un film. J’insiste mais c’est vraiment le plus marquant. Il n’y a aucun moment où l’émerveillement n’est pas présent. Bon ça reste de l’animation en 2/3d le tout en noir et blanc. Ca ne sera pas une claque visuelle next-gin en 4k ahurissante avec des profondeurs de champs et un affichage grandiose. Non. Mais dans son style, le soin apporté à chaque passage est quand même bluffant

Largement mis en avant à chaque fois qu’on lance le jeu, on ne peut qu’être curieux de qui est Leonard Menchiari. Et quand on regarde, beaucoup de choses s’éclairent. On comprend mieux le goût de l’hommage. Réalisateur de The Eternal Castle, il n’en est donc pas à son premier coup d’essai. On retrouve le goût des jeux 2d en défilement, à la façon d’un Another World ou Prince of Persia avec cette fois un côté plus Karateka mais avec un sabre. En tout cas, Menchiari apparait comme un amoureux du genre prêt à rendre hommage à une époque révolue en utilisant des styles rétros très différents selon ses jeux. Au moins cette fois-ci, je lui reprocherai rien sur l’ambiance sonore du titre qui est très juste tout du long.

Un gameplay plus triste

Cette merveille visuelle est malheureusement mal accompagnée. Car oui dans une œuvre vidéo-ludique, il faut une partie ludique. Et c’est ici que le sabre s’émousse (si si c’est une expression reconnue). Le tuto commence plutôt bien, Hiroki, encore enfant, décide de prendre son sabre pour défendre le village et aider son maitre contre les bandits. Jusqu’ici tout va bien et l’on apprend avec justesse à maitriser le gameplay d’action 2d basé sur des coups rapides ou puissants et des parades. Mais plus l’on avance et plus les combats se répètent. Et la richesse est bien loin de compenser la redondance des situations rencontrées. Ajoutez à ça que le gameplay n’est pas toujours très juste, au moins sur Xbox One sur laquelle j’ai testé le jeu. Les affrontements souffrent parfois de ralentissements. Et je ne sais pas si ça vient d’eux ou du timing des parades mais il en résulte en effet une certaine frustration sur quelques combats. Le gameplay s’enrichie de quelques combos que l’on a du mal à utiliser voir que l’on oublie aussi vite qu’on les débloque. Le rythme est quand à lui trop soutenu avec trop de combats. Pourtant pas le meilleur argument du jeu.

De plus, en choisissant de rendre hommage à ce genre de films, Trek To Yomi échoue là où Ghost of Tsushima (on y revient) savait poser le rythme, privilégier les plans longs, les temps morts, les repos et la contemplation. Ici, tout va trop vite, les ennemis sont trop nombreux et l’on enchaine les affrontements parfois sans grande saveur.

En Conclusion

En jouant à Trek to Yomi, on passe  par plein de sentiments contraire. D’abord on s’émerveille devant le style du jeu. Puis on est apprend avec soin à maitriser le gameplay attaques/parades. Puis on s’étonne de prendre des captures tout le temps tellement les séquences sont toutes réussies. Puis on s’ennuie de refaire toujours la même chose. On se frustre devant un gameplay parfois injuste ou imprécis qui nous coûte la vie. Puis on s’émerveille devant la direction artistique à nouveau. Finalement le jeu est assez court pour en faire une belle aventure malgré un gameplay pas au niveau et trop redondant.

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