Green Hell, bienvenue en enfer

0

Avec un été légèrement perturbé par le fait que j’ai quitté la civilisation pour l’autre bout du monde, la province, il fallait bien que je revienne sur mon aventure vidéoludique la plus proche de ce que j’ai vécu : Green Hell

Une prise en main chaotique

On ne peut pas dire le contraire, Green hell possède une entrée en matière compliquée.  Si la difficulté est réglable, il s’agit uniquement de bouton « on off » mais rien n’est ajustable. Ce qui est bien dommage car à mont  goût, la santé mentale et la maladie sont bien trop rapides. Petits exemples rapides :

  • Partie une, je suis devenu fou avant de trouver de quoi fabriquer une hache.
  • Partie 2, pas d’eau potable, 30 min pour trouver des bâtons et des pierres 2 jours pour construire un abris où l’on peut sauvegarder. Jour 3 mon perso est épuisé et demande à se reposer dès 10h30 du matin alors que je me suis levé à 6h après une longue nuit paisible.
C’était lui ou moi, légitime défense je vous le jure

À la façon d’un The Long Dark, Green Hell peut rendre fou sur certains points. Ok l’exploratrice dans le couple c’était plutôt notre femme d’après ce que j’ai compris. Mais si je compare à moi même, qui n’ait probablement aucune chance de survie en pleine jungle avec ma bite et même pas de couteau, je constate quand même très rapidement que je m’en sortirai mieux que notre « héros ». Ma santé normale me permettrait probablement de ne pas mourir de faim après n’avoir mangé que des bananes pendant un jour. Ou encore de ne pas tomber dans les pommes de fatigue à midi alors que je me suis levé à 6h. Car oui, si je retourne à ce qui nous intéresse, voici le programme de mon 5e jour dans la jungle (avec toutes mes jauges ok en me réveillant à 6h du mat) :

  • Préparation de la cuisine, récupération d’eau, et allumage du feu.
  • Faire bouillir 3 bols d’eau propre
  • Faire cuire non pas un, non pas deux mais 3 crabes
  • Mettre de la viande à sécher pendant ce temps
  • Boire et manger le petit festin avant d’aller chercher un cailloux dans une jungle (oui ça peut être une expédition d’un jour vu comme il est dur de trouver un putain de cailloux)
  • Manger des plantes et des bananes sur le chemin. En fait tout ce que je trouve et que je sais inoffensif, fruits, noix et certaines plantes.
  • 11h30, Faire demi-tour pour retourner au camp avant que je m’évanouisse en pleine nature. Tant pis je n’ai pas trouvé de cailloux !
  • Midi, obligé d’aller me coucher en ayant mangé bien plus que dans la vraie vie pour une journée sans effort et où j’ai même pas trouvé de cailloux !

J’avais déjà eu cette impression sur The Long Dark mais je ne comprends pas la volonté des éditeurs de faire un jeu où votre survivant doit manger deux poulets frites par repas pour être repu et se fatigue en à peine une demie-journée. Merde il suffit de regarder Koh Lanta pour se rendre compte qu’en mode survie on mangerait moins et potentiellement dormirait moins qu’en vrai et non l’inverse.

Autre problème de ce début d’aventure, et surement le pire, les combinaisons de touches pour faire des manipulations simples paraissent aberrantes. Pour enlever une simple sangsue, il faut faire 13 manipulations avec les gâchettes, les boutions et les sticks. Ce qui passe pour un ajout sympa au début devient vite répétitif et surtout chronophage pour peu de chose. Encore une fois dans une journée où l’on n’a déjà pas le temps de faire tout ce qu’on voudrait perdre autant de temps pour des manipulations simples est assez frustrant.

Si l’idée des sangsues à enlever soi-même est sympa, c’est le genre de chose qui devient vite répétitif (surtout quand le gameplay pour le faire est lourd)

Un plaisir une fois pris en main

Green Hell s’avère très sympathique. Même si je n’ai pas retrouvé le plaisir d’un The Forest, que je ne retrouverai probablement jamais d’ailleurs, cet enfer vert n’est pas si mal. La principale difficulté est donc dans la prise en main. Une fois toutes les manipulations acceptées et qu’on se fait aux commandes à la limite du pratique, il faut reconnaitre que le jeu est assez plaisant offrant des possibilités assez variées, une faune et une flore complète et assez justement utilisée. Son côté découverte à la dur lui même n’est finalement pas si mal. Et même si son apprentissage en est douloureux, vous vous sentirez vraiment le roi de la jungle quand vous saurez soigner n’importe quels maux, indigestions, parasites ou autres.

LE roi de la jungle. C’est pas moi qui le dit c’est le jeu.

Green Hell fait même ressentir quelques expériences uniques. Comme par exemple son système de connaissance. Pour savoir ce que fait un élément du jeu et bah il faut le tester. Autrement dit, pas moyen de savoir ce que fait ce champignon ci ou cette plante là sans essayer de l’ingérer. Risqué, voir mortel mais il faudra passer par là pour pouvoir maitriser votre sujet.

Du coup une fois que l’on arrive à ne pas crever toutes les 5 minutes, on peut enfin découvrir l’histoire du jeu et, toujours en comparaison à The Forest, que j’affectionne particulièrement, Green Hell n’a pas à rougir. Avec une narration bien plus complète, le joueur sera guidée tout du long de son aventure. Cela ne vous empêche nullement de trainer dans la jungle et d’en devenir le roi mais quand l’envie retombe, vous pouvez suivre la trame pour ne pas vous lasser. Celle-ci est même tristement d’actualité et sans remettre en question vos croyances, s’interroge de manière intelligente sur le prix à payer de certaines choses.

C’est clairement pas sa qualité première à l’heure des consoles next-gen mais Green Hell peut s’avérer assez beau par moment. En tout cas c’est dense.

En Conclusion

Green Hell est sans aucun doute le plus (justement) punitif des jeux de survie que j’ai essayé mais il s’en sort très bien et décrocherait même surement la seconde marche du podium si j’établissais ce genre de classement. On peut reprocher à l’adaptation console de n’être pas toujours pratique avec beaucoup de touches pour parfois pas grand chose (sangsues si vous m’entendez) et d’avoir un démarrage compliqué mais une fois pris en main, le jeu se découvre et même se fouille avec grand plaisir. Un peu trop limité dans la construction pour vraiment me faire chavirer, Green Hell restera quand même une super expérience de mon été. Je n’en ai pas parlé dans le test parce que mon partenaire de jeux de survie m’a lâchement abandonné sur ce coup mais on saluera également la présence d’un mode multijoueur (jusqu’à 4).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *