Suite à la triste actualité liée à Émiliano Sala, j’ai voulu savoir si, moi, j’aurais survécu à un crash d’avion. Et vu que je trouvais pas ça suffisant, j’ai basé le crash sur une ile peuplée de cannibales.
Sorti le 6 Novembre 2018 sur PS4 (après une très longue période sur PC en early access puis en version finale) « The Forest » est un jeu développé et édité par Endnight Games de type Survival qui vous place dans la peau d’un père de famille, spécialiste de survie, qui se crashe en pleine forêt avec son fils. Après avoir vu ce dernier se faire enlever par une silhouette, nous arrivons à reprendre connaissance après tout le monde. C’est le moment de fouiller les débris de l’avion, de faire quelques réserves, de récupérer cette précieuse hache qui a malheureusement finie dans l’hôtesse de l’air et de découvrir votre nouvel environnement.
Comment ça marche
Après vous êtes réveillé, la première question sera donc de comprendre rapidement les mécanismes du jeu. Heureusement, le livre du guide de la survie est là pour vous initier. En premier lieu, il vous faudra construire un abris en coupant quelques arbres et en ramassant petit bois et pierres aux alentours. Deuxième étape, faire un feu. À partir de là, vous aurez la liberté de partir chasser et de découvrir le système de craft qui vous permet de vous fabriquer une lance, un lance-pierre, une hachette maison, de multiples sacs de transports pour vos ressources et bien d’autres choses que vous découvrirez plus tard. Votre objectif reste de découvrir où est votre fils mais le cycle jour/nuit, vos jauges de faim, de soif et d’énergie vont vite vous rappeler à l’ordre. Dans un premier temps il va falloir s’installer pour songer survivre plus longtemps.
C’est donc à ce moment, à peine familiarisé avec le système de jeu, que vous allez faire une découverte majeure. Vous n’êtes pas seul sur l’île (logique vu que vous avez vu quelqu’un enlever votre fils). Et les autochtones ne sont pas très accueillants. D’un coup les nuits vont devenir votre pire cauchemar, vous allez vous demander si vous n’auriez pas dû choisir mieux votre emplacement pour baser votre campement, vous allez ériger des défenses, peut-être construire dans les arbres ou plus loin de l’avion… Bref vous allez tenter de survivre. Ah oui, et cet icône pour dormir deviendra votre meilleur ami.
Une fois installé, il faudra commencer à chercher votre fils. Vous devrez donc explorer la carte et très vite vous vous rendrez compte de l’existence de grottes. Vous trouverez aussi, un par un les autres passagers de l’avion qui ont mal finis, victimes des cannibales… les mêmes que ceux qui vous recherchent de plus en plus et que vous entendez hurler. Et même si vous avez la pression, il va bien falloir aller dans ces grottes où l’histoire semble progresser. Mais attention à ne pas devenir fou à l’intérieur.
Entre Minecraft et The Descent
Vous l’aurez compris le principe de The Forest est de survivre. Et pour se faire le jeu est quasiment décomposé en deux parties :
Le jour :
Bienvenue dans un super jeu de construction. Passé les premières heures (voir parties) où vous vous contenterez d’un petit abris, les journées sont souvent occupées à couper du bois afin de construire un campement digne de ce nom. Délimiter une zone, sans trop de risques (ça n’existe pas mais on essaie de faire au mieux), placer des murs, des remparts, puis à l’intérieur, une cabane, un feu, un collecteur d’eau, des racks pour vos armes, armures, ressources, nourritures, commencer un élevage de lapins avec ceux attrapés plus tôt dans vos pièges, renforcer vos défenses, installer des tyroliennes pour se déplacer plus vite et pour transporter vos rondins qu’il faut aller chercher de plus en plus loin, construire des rangements pour stocker vos nouvelles ressources, installer des pièges, des catapultes pour vous défendre (oui je l’ai déjà dit mais vraiment c’est une question de vie ou de mort) et ainsi de suite.
Le système de construction est assez bien fait. Tellement qu’on regrette presque la présence d’ennemis. On aimerait pouvoir construire tranquillement sans être chassé par quelques tarés qui aimeraient vous mettre au menu du soir. Et c’est d’ailleurs possible puisque que le jeu propose un mode « facile » (pacifique) sans ennemis mais l’intérêt du jeu doit en prendre un sacré coup car ce qui fait la magie de vos construction c’est aussi la peur que vous ressentez en permanence quand vous vous baladez hors de vos murs.
La nuit :
La nuit est principalement utilisée pour dormir. Je parlerai donc ici des descentes dans les grottes, qui, même si vous les effectuez de jour, se passeront dans le noir le plus complet, à la lueur de votre briquet. En mode solo, les grottes sont vraiment flippantes. Votre personnage à une jauge de folie et descendre dans les grottes fait augmenter vos points de folie. Sachez que même bien installé dans votre canapé, cela vous mettra à vous aussi un sacré coup de pression. Personnellement j’ai frôlé la crise cardiaque à quelques reprises, j’ai aussi fait demi-tour parfois, trop stressé pour aller plus loin avant de m’habituer à cette ambiance, d’y prendre goût, de perdre pied en passant plusieurs jour de suite sans voir le soleil et de devenir une menace encore plus grande que celles que vous rencontrerez. Cette partie de « nuit » est donc digne de l’ambiance d’un « The descent » mais dont vous êtes le héros.
Le jeu est également jouable en réseau, de 2 à 4 joueurs. C’est simple, un jeu d’ambiance à plusieurs c’est forcement plus sympa mais par contre votre niveau de peur descend en flèche. On notera également un petit bémol sur la réalisation technique en multi où les ralentissements se font plus nombreux.
Enfin, le scénario du jeu, s’il n’est pas très poussé, est lui aussi assez réussi. Chaque grotte explorée (en plus du loot à découvrir) vous permet de faire légèrement avancer la recherche de votre fils. Vos objectifs apparaissent clairement sur votre guide de survie dans une page « to do list » et toute la partie finale du jeu est plus originale qu’on ne l’attend avec une vraie histoire que je préfère vous laissez découvrir entièrement.
Conclusion
« The Forest » est assez unique. Malgré une réalisation pas toujours parfaite (lags, IA datée, personnage un peu rigide et quelques bugs rencontrés), il se dégage un plaisir assez unique de ce jeu. La partie survie prend largement le dessus par rapport à mes habitudes de chasseur sur un Far Cry. La partie construction est étonnement très prenante au point de passer des heures à couper du bois et enfin la partie souterraine vous file un niveau d’angoisse que je n’avais plus ressenti depuis Alien Vs Prédator (celui de 1999). Quand on sait que le jeu ne coûte que 17€, on pardonnera facilement que la réalisation ne soit pas digne d’un AAA et on fonce faire un des meilleurs investissements possible sur le store, enfin si vous en avez le courage : The FOREST