Adapté de la version Wii, Tales of Graces F marque le retour de la plus grande licence du J-RPG sur consoles HD. Son prédécesseur étant l’excellent Vesperia, mieux vaut en avoir sous le capot pour soutenir la comparaison.
Tales of Déjà vu
Autant vous prévenir, je suis un grand grand fan de J-RPG, la série des Tales of est pour moi la meilleure du genre et, pour ne rien arranger, j’ai acheté ma PS3 pour ce jeu. Bref, les lignes qui vont suivre ne devraient pas faire date pour leur objectivité. Bien au contraire, je risque de passer rapidement sur les défauts. Parce que bon, de vous à moi, des défauts il en a plein ce titre : Des graphismes d’avant-guerre, des donjons classiques à en pleurer, un scénario déjà vu des centaines de fois, etc. Même l’histoire ne sera pas étrangère aux habitués du genre puisqu’on y retrouve un jeune garçon revêche, qui sera confronté bon gré, mal gré, à des forces du mal qui tentent de ravager un pays en proie aux guerres et machinations politiques. Avouons-le, on a un peu l’impression de revivre la même histoire que Tales of Vesperia, et surtout que Tales of the Abyss. Mais bon, bien que le scénario soit classique et composé d’un dernier tiers un peu abusé et cucul à souhait, il faut reconnaitre que ses auteurs connaissent par cœur les ficelles du rebondissement et maitrisent les petites manœuvres politiciennes qui rendent leur monde crédible.
On s’attache rapidement aux personnages et on se laisse porter par cette aventure sans trop de temps morts, et ce sans bouder son plaisir, même si par le passé la série nous a habitué à des thèmes plus adultes et des situations moins stéréotypées. Il faut dire qu’au-delà de son scénario, le titre s’appuie sur cet humour qui a fait la renommée de la saga, notamment par le biais de saynètes facultatives relatives aux événements vécus. Même les fins de combats sont ponctuées par de courts et très nombreux sketchs, souvent très drôles. Le seul bémol vient de l’absence des voix japonaises au menu, mais leurs homologues anglophones étant parfaitement adaptées, on ne boudera pas bien longtemps. Et puis, contrairement à Tales of the Abyss sur 3DS, ici les textes sont intégralement traduits en français.
Tales of Baston
Le chara-design est de la même veine, assez conventionnel mais efficace. Et même si les graphismes piquent clairement les yeux (surtout quand on vient de Ni no kuni), on n’a finalement aucun mal à s’immerger dans le monde d’Asbel et de sa clique de joyeux drille. Car Tales of Graces F est un bon vieux J-RPG comme la PS2 nous en a fourni des tonnes, et comme les PS360 ont tant de mal à offrir. D’ailleurs, il ne m’aura pas fallu plus d’une heure pour entrevoir cette richesse qui fait cruellement défaut aux représentants du genre sur cette génération, qui à force de vouloir proposer des features uniques et singulières, en oublient parfois d’aller à l’essentiel. Et ça, c’est dû au gameplay si particulier des Tales of, qui conjugue avec bonheur tour par tour et, de manière plus large, les mécaniques habituelles du genre, aux brawl games nerveux et techniques.
Car lorsqu’on entre en contact avec un ennemi dans un Tales of, ce n’est pas un simple combat au tour par tour qui se déclenche, mais un véritable mini-jeu de baston où on s’éclate à sortir des combos de fous furieux, dans une sorte de gros bordel ambiant aux effets pyrotechniques hallucinants. Il faut bien reconnaitre d’ailleurs que, sur la fin, lorsque chacun de nos personnages ont dans leurs besaces quelques techniques bien classieuses, on a parfois du mal à savoir ce qui se trame à l’écran, tant les effets fusent de toutes parts. Mais tout ça fait partie du jeu. Quitte à voir ses persos monter en puissance, autant que ça finisse en grand nawak bordélique, non ? Et puis, ce n’est pas comme si les combats étaient insurmontables et nécessitaient une attention de tous les instants. Hormis peut-être un ou deux boss, plus retors que les autres, il n’y a guère besoin de recharger sa save à cause d’une issue fatale.
Tales of Opulence
Au-delà de l’aspect combat, le titre excelle dans presque tous les compartiments inhérents au genre. Des quêtes annexes en veux-tu en voilà, du loot à ne plus savoir qu’en faire, avec lequel on peut cuisiner (pour des effets divers et variés sur la santé de nos héros), fabriquer des armes et accessoires, ou encore fabriquer des objets futiles, utiles aux quêtes annexes ou revendable pour arrondir ses fins de mois difficiles. Du coup, même le moindre péon des premiers niveaux, peut lâcher du loot intéressant lorsqu’on revient quelques dizaines d’heures plus tard dans le secteur, pour peu qu’on sache quoi en faire. Bref, on ne s’ennuie jamais malgré de nombreux, très nombreux allers et retours (la carte du monde étant finalement, assez petite).
Alors oui, Tales of Graces F n’invente rien. Il a plus des airs de jeu PS2 que PS3 (que ça soit graphiquement ou dans sa construction). Il est plus candide qu’à l’accoutumée. Et, s’il fallait faire la comparaison, il est nettement moins bon que Tales of Vesperia. Toujours est-il que ça reste l’un des meilleurs représentants du genre, tant ce dernier semblait voué à l’extinction ces dernières années. Une fois lancé dans l’aventure, on ne la lâche plus. Et, sans crier gare, on se retrouve avec 35 heures de jeu au compteur et cette impression qu’on n’en est qu’à la moitié. C’est pour ça que j’aime le J-RPG, pour cette dimension épique que peu de W-RPG sont capables de m’offrir. Pour cette faculté qu’ont les japonais à parler de vrais sujets de société avec légèreté et humour, dans un océan de moe et de héros poseurs aux looks tous plus excentriques les uns que les autres.
1 Commentaire
Tales of Graces F, hommage à la PS2
les tales of ont un gros succès en jeux vidéo, par contre en animé quel gachi c’est nul :p