MXGP2, La Nalyse

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Et pourquoi pas un peu de motocross ?

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

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Les départs sont toujours très intenses et souvent cruciaux sur votre avenir dans la course.
Milestone, le développeur italien, s’est taillé une très belle réputation dans le jeu de course. Avec WRC pour les bagnoles mais aussi MotoGP pour les bécanes de course. Je pense également au très sympa Racing Evoluzione de la première Xbox. Ils se sont également emparé récemment (en 2014) de la licence MXGP pour pouvoir développer des jeux de courses de motocross. Pour le moment la franchise n’est pas encore annuelle (nous sommes au deuxième épisode alors que le premier date de 2014), sûrement le temps de tester son potentiel commercial…

Le pitch dans ta potch

C’est des types en pyjama avec un dossard à chiffre sur une motocross, ils font la course sur des pistes pleine de bosses à travers le monde.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

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Graphiquement, pas de différence entre online et offline. Heureusement parce que le online aurait eu l’air d’un jeu PS2 sinon…
J’aime les jeux de courses. Mais plus précisément uniquement lorsque la course n’est pas trop typée simulation. Régler la suspension, gérer l’adhérence du véhicule, ses pneus, devoir millimétrer le dosage de son freinage etc, c’est pas pour moi. Plutôt que de segmenter son public en proposant quelque chose de trop hardcore, ou quelque chose de trop accessible, Milestone a su, tel un FIFA, donner une grande liberté dans le paramétrage des options. Quelqu’un comme moi n’ira pas se faire chier à aller gérer la suspension et autres éléments de ses bécanes, préférant laisser le jeu faire pour lui, tandis qu’un aficionados va pouvoir passer des heures à jouer les mécano. Pour le pilotage c’est à peu près pareil puisque vous pourrez aussi bien gérer manuellement l’embrayage, la position du pilote sur sa moto (se pencher en avant, en arrière ou sur les côtés pour répartir le poids selon le type de bosses ou les virages est essentiel) que le couplage du freinage ou mettre tout ça en semi automatique ou automatique. La physique (parfois très particulière, j’y reviendrais) est également entièrement gérable selon votre préférence. Moi qui suit fan d’Arcade, mais avec des éléments non assistés de ci de là, j’ai donc globalement un jeu plutôt plaisant. Ce qui m’intéresse c’est l’adrénaline procurée par 22 pilotes sur une piste boueuse qui se tirent la bourre en prenant des sauts gigantesques, en dérapant et en gérant techniquement des virages serrés, large et une succession de diverses bosses. Pas de me rouler dans le cambouis.

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En Carrière, les circuits (réels) ont des tracés variés et plaisant (et fidèles à la réalité).
Peut-être que c’est mon inconsolable chagrin de n’avoir jamais eu de suite digne de ce nom à Road Rash 3 période Megadrive, peut-être que c’est parce que la course Arcade n’est plus vraiment un genre AAA et encore moins un genre qui se vend (sur moto en tout cas, The Crew et Need for Speed prouvent le contraire pour les caisses), mais ce MXGP2 m’a fait plaisir. (Moi qui n’éprouve presque aucun intérêt aux achievements et autres trophées – en dehors de ceux stupides qui me font rire -, je suis en train de platiner ma version PS4, c’est pour dire.) Alors c’est sûr, on n’est pas devant la grandiloquence d’un Pure (dont on ne verra jamais de suite, triste monde cruel) ou le délire bourrin d’un MotorStorm (la licence qui appartient à Sony va t-elle renaître sur PS4 un jour ? Il y a très peu de chance), mais la discipline étant dans notre vie bien réelle ce qui se rapproche le plus de ce que l’on qualifierait d’Arcade, j’y retrouve cette petite saveur bien particulière de l’extrême. L’occasion de parfaire mon langage technique et mon skill avec holeshot et scrub, de bourriner mes adversaires dans les virages et de prendre des sauts vertigineux. J’en oublierais presque que tout ça est frappé du sceau du réalisme sous licence officielle.

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Le scrub fait gagner du temps dans les airs… Si vous ne vous plantez pas à la réception.
Mais dans MXGP2, les sillons que les motos creusent en temps réel influencent le pilotage (une bonne idée qui me rappelle un agréable et lointain souvenir), la chute est souvent pénalisante (il existe un système de rewind au nombre limité que l’on pourra aussi totalement désactiver pour les puristes) si tant est que vous choisissiez une I.A. supérieure à la pitoyable difficulté moyenne, et les départs sont particulièrement épiques. On regrettera une physique, qu’elle soit de base ou calée en « pro », vraiment étrange qui peut tout aussi bien nous faire chuter comme une sombre bouse parce qu’on a reçu une pichenette d’un enfant de 5 ans (métaphore 1) ou fait une légère glissade, que nous tenir droit comme un « i » alors qu’un tank allemand vient de nous tomber sur le coin du museau (métaphore 2). Chelou. Et le jeu surenchérit dans l’absurde en pénalisant arbitrairement les sorties de pistes vraiment n’importe comment. MXGP2 va nous recentrer si on dépasse d’un micro poil de cul le balisage de la piste ou nous regarder passer derrière les panneaux publicitaires sans réagir. Comme ça, sans raison, on sait pas pourquoi ni comment. C’est parfois très frustrant (et débile, à se demander s’ils ont testé à fond leur jeu avant de le mettre en vente) et ça justifie amplement la présence du rewind, qui s’avère en effet salvateur. On le jugera de fait beaucoup moins cheaté puisqu’il permet tout simplement de corriger cette faille de développement du jeu… Mais de manière générale, le pilotage est foncièrement agréable, qu’il s’agisse de la catégorie MX2 ou de la MX1 dont on sent très bien la différence de puissance. Une puissance qu’on jaugera par contre beaucoup moins bien entre les différentes marques officielles de moto présentes (j’ai gagné sur toutes les marques sans vraiment constater de différence de puissance ou d’accélération).

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En carrière, gagner des courses vous fera séduire de nouvelles écuries et sponsors.
Techniquement, MXGP2 n’a rien d’extraordinaire, malheureusement. S’il n’est pas lamentable non plus, il est victime de clipping et d’une mention passable pour les graphismes (et au passage, l’ambiance sonore est catastrophique avec des bruitages horribles). Par contre, les temps de chargement colossaux ternissent clairement le tout, c’est insupportable à vivre en 2016 ! On en a avant chaque course et avant chaque menu, c’est limite s’il n’y a pas un temps de chargement dès qu’on bouge le curseur… Reste des modes de jeu complet dont la Carrière est bien entendu la tête de gondole. Mais les autres, ayant des pistes différentes (le stadium series dédié aux courses dans les stades, soit des pistes très courtes, très étroites et donc très techniques puisqu’on reste à 22 dedans) ou un enjeu différent (le FIM qui est en quelque sorte la Coupe Davis du motocross) sont tout aussi praticables et intéressant (je ne m’attarde pas sur le online, consistant à gagner des courses ou des championnats classiques, si ce n’est que le code réseau n’est pas fantastique). Le mode dédié aux événements réels est d’ailleurs vraiment cool. Pendant motocross d’un mode scénario dans le ISS de la belle époque ou plus récemment du mode je-sais-plus-quoi d’un FIFA, on participe à des courses avec les vrais pilotes suite à un scénario qui s’est réellement déroulé et dont on devra changer l’issue ou la reproduire. Par exemple Villopoto sur le circuit de Losail a vu sa moto refuser de démarrer sur la ligne de départ. On devra donc réussir à refaire son retard après une intro vidéo d’images réelles (classe, prends ça FIFA) en ayant pour objectif de finir devant son rival octuple champion du monde, l’italien Cairoli. Pour revenir enfin sur le mode Carrière, en dehors de nous faire participer au vrai championnat et de kiffer sur les 18 tracés officiels à travers le globe (en MX puis en MXGP), avec les vrais pilotes et les vraies motos (ce qui est très bien mais ni plus ni moins que ce qu’on lui demande), faut avouer que tous les aspects sensés nous immerger un peu plus dans la peau d’un pilote (l’interaction avec son écurie etc, par mails en tête) sont ratés en dehors de la customisation du pilote et du véhicule. (Vous n’avez absolument pas besoin d’aller lire les mails par exemple, ils sont strictement inutiles.) Bref, MXGP2 est au demeurant un très chouette jeu de courses, mais encore perfectible. C’est en tout cas très prometteur quant aux potentielles suites.

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