Toujours au sommet et pourtant toujours aussi frustrant, voici FC 24 (Toute ressemblance avec la licence FIFA ne serait que fortuite)
Comme chaque année, notre test de FIFA24 EA SPORTS FC™ 24 sera principalement basé sur le mode carrière, club ou joueur, et donc plus pour les adeptes du beau jeu solo plutôt que des joutes multi-joueurs à base d’équipes achetées avec la carte bleue des parents.
Le roi est mort, vive le roi
Si vous pensiez, comme nous et tous les naïfs du monde, que le changement de nom serait l’occasion pour EA de donner un gros coup de polish, bah vous vous êtes planté en beauté. FC 24 n’est pas plus différent de Fifa 23 que ce dernier ne l’était du 22… et ainsi de suite.
Une première conclusion s’impose. Si FIFA 23 était au sommet de la hiérarchie, il en sera donc de même pour FC24. Alors pourquoi changer. Car oui, quand le roi meurt, on en change mais tout reste pareil.
Un gameplay revu
Et oui, il faut bien justifier tout de même de l’achat d’un nouveau jeu. Outre les effectifs mis à jour, EA comme chaque année bidouille un peu le gameplay pour qu’on ait l’impression de jouer à un nouveau jeu. Et là, aucun doute, on n’est plus sur FIFA 23. Ou plutôt on est revenu aux premiers jours de FIFA 23. Les attaquants sont trop rapides, les défenseurs apathiques, il est impossible de tacler correctement et quand on appuie sur R2 pour courir, les défenseurs enchaînent 75 animations allant des petits pas au trottinement avant de démarrer, sauf que le ballon est déjà au fond quand ils sont lancés. Rajoutez des goals absolument inutiles et vous obtenez de nouveau des 6-3 et des 2-8 en pagaille.
On en discutait avec des gars de la rédac (ou ex) et, si on est quasi d’accord pour dénoncer le gameplay affreux de cet épisode en solo, on se posait la question de ce qui pourrait l’arranger. Au final j’en suis venu à vanter FIFA 23 comme le messie. Bon, quand je relis mon test, je me dis que tout n’est pas perdu pour FC24. En effet, en jouant à haut niveau (légendaire, ultime) et en modifiant les sliders on arrive à endiguer un peu le phénomène mais pour le moment je n’ai pas encore de remède miracle et les courses prévalent toujours sur le beau jeu, ce qui me déprime à chaque match.
Le mode carrière
Si le mode carrière est très similaire au précédent, il accueille une nouveauté intéressante. Super intéressante même si l’on prend en compte qu’il ne sera plus nécessaire de se taper tous les petits jeux de dribble et autres entre les matchs de chacune de vos saisons. À la place, FC24 propose d’affecter des entrainements à vos joueurs, une sorte de balance entre les performances et la forme physique. Mais ce n’est pas tout, c’est tout le côté coaching qui a été revu. Pour dispenser ces entrainements, il vous faudra recruter votre staff technique. Après avoir défini votre style de jeu, contre-attaque, tiki-taka, sur les ailes, pressing… vous aurez donc la responsabilité du recrutement des membres du staff selon deux critères. Premièrement une spécialisation pour chaque style de jeu allant de novice à expert. Ensuite un niveau (sur 5 étoiles) pour définir la capacité du coach en défense, au milieu et ainsi de suite.
Vos besoins varieront en fonction du nombre de joueurs que vous avez à ces postes. Et plus vous êtes un grand club, plus vous aurez de postes à pourvoir pour atteindre la meilleure combinaison possible. Le résultat influe sur les notes de vos joueurs. Avec une bonne combinaison (bon coach + bon programme) un joueur à 80 peut avoir un +4 par exemple. Un système de note bonus qui existait déjà mais qui, ici, prend bien plus de sens.
Autre point modifié, un peu lié à l’entrainement, le jour de match. L’écran d’avant match vous propose maintenant un rapport sur l’équipe adverse, avec la compo, les stats, l’organisation et le style de jeu de votre adversaire. Vous aurez accès à des entrainements (qui sont facultatifs donc, contrairement à avant) pour obtenir un bonus spécifique à certains joueurs et enfin la fameuse conférence de presse qui est, malheureusement, toujours aussi inintéressante.
EA reste EA et une des plus grosses modifications du mode carrière, ce sont ses menus tout neufs… enfin presque. Disons plutôt que ce sont exactement les mêmes menus avec les petites blague à la EA. Vous voulez savoir la date ? On l’a cachée uniquement dans le calendrier. Le calendrier ? Ah, oui, on l’a déplacé dans l’onglet « bureau »
Les petits moins :
Pour le reste le mode reste le même. Si dans l’ensemble le jeu est bien fait, on regrettera toujours les mêmes choses :
Des négociations assez peu crédibles. Même en mettant le paramètre sur strict, vous finirez vite avec Haaland à l’OM. En fait le côté strict intervient plus sur le fait de ne pas pouvoir recruter un joueur qui a déjà été transféré.
Des négociations trop scryptées. La valeur de vente est toujours trop liée à la note et pas assez à la forme du joueur. Les achats restent trop faciles, même pour les grands joueurs. On ne peut pas négocier un prêt sans option sans passer par l’adjoint car la négociation sera toujours refusée sinon. Les salaires ne sont pas négociables, soit on accepte la demande soit on rate la négo, pareil pour le rôle dans l’équipe…
Pour les transferts on peut aussi regretter qu’il n’y ait pas un slider sur la fréquence des offres. Alors je sais, on n’est pas obligé de tout accepter mais c’est parfois dur de refuser de belles offres et les DC sont par exemple une denrée très recherchée et j’ai bien souvent des offres un peu folles qui m’obligent à remplacer mes DC tous les ans.
La progression des joueurs. On retrouve les mêmes soucis de réalisme. Déjà, si vous avez des joueurs de 33ans ou plus vous êtes obligé de les vendre. Même si l’envie vous en dit de les garder et que vous êtes prêt à vous assoir sur ce qu’il leur reste de valeur, si vous commencez à l’Inter par exemple, Acerbi va passer de 82 à 79 avant le mercato hivernal, Mkhitaryan va passer de 81 à 77, Sanchez, Cuadrado, Darmian, la même. Autant dire qu’à cette vitesse de chute, vous ne ferez pas la saison avec eux, sauf si vous voulez jouer avec des joueurs moins bons que vos remplaçants.
C’est vrai aussi dans l’autre sens, bien que cela soit bien plus agréable, la progression des joueurs est un peu exagérée. Et, dans un grand club, il n’est pas rare d’avoir que des joueurs approchant les 90 en 1 ou 2 ans. ce qui est la note des 3 meilleurs joueurs du monde en gros.
Les objectifs de clubs, qui sont trop vite trop hauts, être champion avec l’OM, voir atteindre la demie de LDC (alors que marquer 1 point en phase de poule serait plus raisonnable). En prenant un club de petite division Anglaise Tso a par exemple eu « arriver en moitié de tableau » la première année et « être promu » la suivant, alors qu’il venait de l’être. Un « éviter la relégation » parait plus logique mais bon, c’est Fifa… enfin FC.
Ou trop farfelus, là je suis à deux doigts du licenciement à l’Inter (alors que je suis champion d’Europe) mais bon, ça fait 2 mercatos que je refuse d’acheter trois joueurs d’Amérique du sud. Et j’ai pas non plus promu 4 joueurs du centre de formation au poste de Défenseur central. Alors forcément la question de mon maintient se pose toutes les semaines.
Un bel exemple de beau jeu, je décide de marquer avec Arnautovic, une flèche, tout le monde sait qu’il est irrattrapable et sur l’action suivante j’ai failli prendre la même où l’on apprécie particulièrement la réactivité/vitesse de Bastoni.
Les plus :
Le nouveau système d’entrainements. Sans revenir dessus, il est indéniablement un vrai plus du mode carrière de cette année.
Les nouvelles animations. Si c’est une grosse partie de la promo d’EA, au final c’est relativement anecdotique mais ça fait toujours plaisir. On parle ici, de l’arbitre en vue fps sur les cartons, du vestiaire à la mi-temps ou même des cérémonies du ballon d’or ou du joueur de l’année. On ne va quand même pas bouder notre plaisir. C’est pas le plus important mais ça fait toujours plaisir de voir la cérémonie (un court extrait) avec son joueur qui reçoit la récompense ultime.
L’avis de Tsokoa sur le mode carrière joueur
La grande nouveauté du mode carrière joueur est le fait de pouvoir choisir un club cible afin d’orienter sa carrière. L’idée est intéressante sur le papier car par le passé les options de changement de clubs pouvaient être assez aléatoires. Dans les faits l’intégration est plutôt maladroite voire contre-productive avec des objectifs assez souvent irréalistes. Par exemple pour mon joueur milieu offensif centre, mon agent me conseillait d’aller à Clermont ou Dortmund (ouais c’est kiffe-kiffe), sans trop s’inquiéter de ma place dans l’effectif ou même sur le terrain. Ni du fait que pour signer à Dortmund il fallait que je fasse 91 tacles glissés dans la saison sachant que je devais être à 2 au bout de 20 matchs. Pour d’autres clubs que j’aurais pu choisir on me demandait d’avoir des stats de buts à la Leo Messi 2012 pour ma première saison pro, quand, pour d’autres clubs encore on était à la limite du bug avec un taux de tirs cadrés trop faible mais qui ne semblait pas du tout correspondre à mon taux de tirs cadrés réel. À côté de ça, le côté RPG avec des arbres de compétences et une espèce d’orientation mentale qui permet de débloquer des playstyles est un peu sous-exploité. Au final on se retrouve donc avec quelques petites nouveautés pas bien folichonnes le tout pour un gameplay assez limité en mode fixé dans la mesure où la créativité et la construction de jeu est très peu existante chez nos coéquipiers avec notamment les ailiers qui ont tendance à essayer de déborder sur leur côté pour ne rien faire du ballon après.
Un très rapide aperçu du reste
Je vais essayer de résumer tous les autres modes en une seule phrase.
Coup d’envoi
Mode de jeu super pratique quand on veut juste faire un match rapide entre potes… enfin sur le papier car en vrai il demande tellement de truc de connexion, de profil et autre que je n’ai même pas réussi à faire un match avec un pote qui avait l’accès anticipé pour tester le jeu (Bon, via le partage de manette de la console, il faut dire que j’en demande beaucoup)
Ultimate Team
Une phrase ça va être compliqué d’en dire tout le bien que j’en pense, quand je vois mes potes qui paient pour faire des matchs après avoir acheter la version collector et après être passés à la caisse pour acheter des premiers packs pour former leur équipe de rêve avec des joueurs qu’ils n’ont jamais connu ou même des joueuses car elles sont trop méta, non vraiment je sais pas ce que je vais pouvoir ajouter en une seule phrase pour décrire ce mode de collectionneur de cartes prêt à se faire plumer.
Clubs
Surement le mode qui m’apporte le plus de regret. Non pas parce qu’il est raté, bien au contraire mais parce que j’ai pas assez de potes sur FC 24 pour pouvoir en profiter.
Volta
Un mode Fifa street toujours aussi sympa et pourtant toujours aussi dispensable, mais bon on ne va pas en réclamer moins, c’est très bien qu’il soit là.
L’avis alternatif de Tsokoa
Assez bizarrement cette année, nous avons eu un ressenti assez différent sur FIF… euh EA Sports FC 24. Dès le début j’ai bien accroché au jeu, ne voyant que peu de différences avec FIFA 23. Là où Toma021 pestait contre le gameplay arcade, les scores fleuves et les poussées de balle systématiques de l’IA en attaque, je ressentais moi un jeu plus posé et plus plaisant. Dans notre carrière à deux, j’ai pu expérimenter les plaies dont il se plaignait sans vraiment parvenir à comprendre pourquoi mon jeu à moi semblait si différent à part peut être le fait de jouer dans des championnats moins relevés à savoir les ligues inférieures anglaises et la L1 (je vous fais grâce d’une vanne sur le niveau de la farmers league). Un peu comme tous les ans on sent que les développeurs se forcent à faire de petites modifications de gameplay histoire que le joueur ne ressente pas trop de jouer au même jeu et cette balance, de même que celle de la difficulté, passe souvent par des espèces de cheats à coup de nerf et de buff sur tel ou tel mouvement de l’IA ou du joueur. J’ai l’impression qu’avec les premières mises à jour EA cherche à rééquilibrer tout ça, ce qui est louable de leur part même si inversement ne pas avoir un gameplay stable est aussi un peu frustrant notamment quand on essaye soi-même d’adapter le gameplay via les paramétrages des sliders. Si j’ai rapidement été pris par cette première mouture de l’ère post-FIFA, je reste néanmoins déçu du peu de changements apportés et du peu de risques pris pour ce FC 24. Pas forcément au niveau du gameplay donc, mais plus au niveau des modes carrière club et joueur. Le mode carrière club pousse un peu vers une gestion plus réaliste avec le staff et l’entrainement, mais cela reste encore assez limité alors que le mode joueur lui est plus desservi qu’autre chose par les objectifs irréalistes pour changer de club. On attendra encore (combien d’années ?) pour avoir plus de profondeur dans ces modes pour lesquels EA semble un peu faire le service minimum en recyclant les mêmes éléments, en ne corrigeant pas ses bugs voire en en ajoutant d’autres comme cette impossibilité d’utiliser la fonction permettant de virer les membres du staff pour les remplacer par des meilleurs. Comme tous les ans, je vais donc passer des dizaines d’heures sur le jeu tout en pestant sur ses défauts et à rêver de ce qu’il pourrait peut être devenir le jour où EA se décidera enfin à essayer de passer un cap supplémentaire.
En conclusion
Rien de très surprenant ici, EA SPORTS FC™ 24 reste le roi des jeux de foot. D’un gameplay général super bien fichu, on arrive avec le nouveau moteur à toujours plus de réalisme. Au moins au niveau des animations des joueurs qui sont quand même hallucinantes. Par contre au niveau du réalisme du jeu on peut repasser. Comme bien souvent la licence privilégie la vitesse et les attaquants, rendant le jeu de plus en plus arcade. Les scores finissent vite en résultat de tennis et le plaisir peut vite disparaitre en mode carrière. Pour le reste on ne va pas se mentir, ça reste un putain de jeu et notre déception est proportionnelle à notre passion pour la licence et pour le ballon rond.