FIFA 23, ça va être dur de corriger le tir

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Chaque année on l’aime autant qu’on le déteste. Avec aussi peu de variations qu’un beaujolais nouveau dont on n’est incapable de sentir les arômes, voici le nouvel opus de FIFA dont on peine à trouver les nouveautés.

Comme chaque année, ce test est basé très largement sur le mode carrière. Kevins du FUT passez votre chemin ! (Moi… Non, je ne juge pas)

FIFA c’est un peu comme le PSG

Depuis de nombreuses années, pour ne pas dire depuis le passage à la génération ps3/360, FIFA écrase la concurrence à juste titre. À tel point que son principal concurrent est passé en free to play pour ne pas disparaître. Mais cette domination n’empêche pas les quataris de rater des titres et il en est de même pour EA. Si ils restent leader et dominateur, solide et franchement plaisant, le titre d’EA se foire tout de même sur certains opus. Alors ok, on ne parle pas d’un PSG qui serait relégué mais juste de rater le titre. Autrement dit le jeu n’est pas mauvais, il faut remettre en perspective la qualité globale du titre quand même, mais certains changements sont vraiment durs à comprendre et entachent certains opus. Et justement, bienvenue dans FIFA 23 !

Le royaume des petits bugs

Tout est dit dans le titre. FIFA 23 c’est un peu le royaume des bugs. Et je vous parle pas de 1001 pattes. On y va pour une liste non exhaustive et commentée ou non de ce que j’ai croisé :

Des bugs visuels ponctuels du type cheveux qui partent en couille, texture de stade qui scintillent ou s’étirent, caméra à la ramasse…

Des bugs de menu, note de joueurs dans certains écrans de négo qui s’affichent de manière erronée,  salaire des joueurs faux, toujours lors des négociations…

Le genre d’écran stupide qui ne colle ni aux commentaires ni au bandeau d’info

Des bugs de contenu (c’est pas si facile à catégoriser tellement y’en a). L’écran d’info qui donne de mauvaises infos du genre « Gueye ne veut pas prolonger » alors qu’il vient de le faire ; les commentateurs qui vous appellent Rennes toute la saison alors que vous jouez l’OM ; la petite vidéo du début de match avec un gros plan sur un joueur qui n’est pas celui filmé, la conférence de presse où on vous parle de titre à portée de main à la 6e journée ou à l’inverse des raisons de votre échec en ligue des champions alors que vous dominez votre poule ; les maillots de Lille qui n’apparaissent pas et sont remplacés par un maillot par défaut… Maillot par défaut qu’on retrouve aussi quand on fait signer un joueur en fin de contrat en janvier lors de sa cinématique de signature. Et un marrant, le nom des joueurs en bas de l’écran était inversé par rapport aux équipes. Genre Kane avec le logo arsenal et Van Dijk celui de Tottenham.

Des bugs de navigation, j’ai été bloqué (deux fois déjà) dans le menu entraînement car mon « curseur » n’était pas apparu. Du coup vous êtes bien sûr le menu mais impossible d’en sortir vu que vous ne pouvez pas « cliquer » (je mets des guillemets parce que le test est sur PS et donc le curseur et le clic sont visuels).

Un crash en plein match. Déjà plus chiant mais à la limite si c’est un en 4 saisons je préfère ça à un jeu bâclé dans ses finitions.

Le fameux match blancs contre blancs. Mais je vous rassure ça marche aussi avec noirs contre noirs et même rouges contre rouges.

La sélection de maillot (pas vraiment un bug mais quand le jeu est capable de lancer un match avec deux équipes blanches on peut se demander). Il vous faudra toujours vérifier le sous menu personnaliser du menu match au risque d’enchaîner les matchs illisibles en rouge contre rouge, blanc contre blanc ou autre joie de ce genre.

Mais bon quand on lance le jeu on a le droit à de vraies stars qui se baladent sur les menus du jeu et plus un grand gaillard blanc chauve avec un chasuble décathlon. Comme quoi certains bugs finissent par être corrigés.

Le cœur du problème le gameplay

Alors là on aborde les choses sérieuses. Encore une fois je rappelle que mon ressenti se base sur le mode carrière. Les mises à jour régulières de FUT pouvant modifier complètement le gameplay et donc ne pas coller avec ce que je dis. Une chose est sûre c’est qu’en carrière on a le droit à un gameplay particulièrement raté. Et pourtant je sens que l’intention derrière tout ça était plus que louable.

Bien souvent EA tente de ralentir un peu son jeu, ce qui déplaît à beaucoup au grand damne des autres amoureux du foot qui aimeraient pouvoir profiter d’un jeu moins arcade et moins basé uniquement sur la vitesse. Et la plupart du temps, EA fait demi-tour devant la contestation et flingue le gameplay en remettant tout pour la vitesse.
Cette fois-ci il n’en est rien. Ou presque.

Juste une photo de ce… pour lui rendre hommage avec son ballon d’or

C’est là qu’intervient cette volonté que je décèle chez l’éditeur. À mes yeux, les développeurs ont vraiment voulu ralentir le jeu, rendre la vitesse moins primordiale et ont donc retravaillé le comportement des joueurs, des défenses, des courses et de l’inertie d’un attaquant lancé. Résultat des courses c’est pire. Les défenses sont apathiques, un attaquant lancé arrive comme un tank absolument intouchable devant des plots qu’il devra simplement contourner (voir transpercer). Par contre la moindre erreur de timing dans votre passe et votre buteur ne pourra jamais partir comme enlisé les pieds qui refusent de se mettre en marche. Pour les défenses c’est bien simple, sans toucher les paramètres il est presque impossible de jouer. Comme enracinés quand ils ne suivent pas un script leur disant de s’éloigner du porteur de la balle, ils ne sont d’aucune utilité. Si par chance vous êtes à distance ou à la lutte, un tacle debout finira de vous achever car il n’a presque aucune chance de fonctionner. Foncer sur la balle avec le bouton de lutte enfoncé reste la meilleure solution pour tenter de contrer la balle (ce qui finira 90% du temps en contre favorable pour la console je vous rassure). Et la cerise sur le gâteau, les goals sont inutiles. Ils prennent 100 buts par an au premier poteau et se couche de travers dans une position improbable mais parfaite pour éviter les tirs. C’est simple on dirait votre pote dans la cour de récré qui invalide le but en disant « trop près » après s’être protégé plutôt que de tenter d’arrêter la balle.

(Sur la vidéo je suis Gendouzi du coup faudra m’expliquer où va mon défenseur central)

Et pourtant, avec le temps on s’habitue à tout et j’ai quand même fini par dompter ce gameplay. Alors même en ultime j’ai continué de mettre des scores de tennis mais j’ai fini par inverser la tendance. Joué à 5 derrière (fini les pistons trop haut, ça fera plaisir à Tsokoa) deux milieux centre à vocation plus défensive, redescendre (très largement) mon bloc dans la tactique, diminuer les courses offensives de mes joueurs et hop l’opération calcio est en place. Résultat, tout le monde défend, ce qui me permet de contrer plus de balle. En attaque vu qu’il me faut qu’un joueur pour marquer quand je veux ça va je m’en sors.

J’aurai bien abrégé avec une capture mais à ma connaissance un menu « résultats » n’existe pas alors voici un petit report de tous les scores jusqu’à là mi-saison (année 1) pour appuyer mes propos sur le réalisme qui ressort de ce gameplay (les premiers matchs ont été joués en légendaires puis les suivants en ultime)

 

D 1-4 Braga
D 5-0 Hoffenheim
D 1-2 Sasuollo
D 4-3 Montpellier
D 0-1 Monaco
N 2-2 Rennes
V 6-4 Lille
D 3-2 Nantes
V 1-5 Sporting
D 1-4 Angers
V 5-7 Brest
V 3-2 Clermont
V 4-1 Franckfort
V 1-6 Toulouse
V 4-1 Auxerre
D 1-5 Tottenham
V 3-4 Lyon
V 4-1 Nice
N 2-2 Tottznham
D 6-4 Lens
V 3-1 Lorient
V 5-3 Sporting
D 4-1 Strasbourg
D 4-1 Paris
V 4-2 Reims
V 2-0 Franckfort
V 4-1 Troyes
V 6-2 Ajaccio
D 4-1 Lille
N 3-3 Rennes
N 4-4 Paris
V 3-6 Montpellier
V 5-4 Strasbourg

 

Là je sens que j’ai merdé sur les sliders

Mode carrière

Venons-en a notre petit plaisir, ici, chez les vieux que nous sommes. Le mode carrière.

Malgré les annonces de grandes nouveautés, comme chaque année, on note aucun changement dans le mode carrière. Plutôt que de réaliser 3 vidéos pour l’achat et la vente de joueurs ils feraient mieux de faire de vrais changements. On retrouve les même défauts de négociations des prêts. Il faut par exemple passer par déléguer la négo pour retirer une option d’achat. Toujours aucune gestion intelligente des fins de contrats. On est loin de la réalité et on est passé d’un jeu où l’on faisait ses courses à un titre depuis le 22 où quasi aucun joueur ne sera disponible. Pas de bol EA, dans la vraie vie c’est tout l’inverse. Vous avez corrigé le tir pile l’année où tout à changé. Sinon on retourne des objectifs délirants genre être champion avec l’OM, gagner la coupe et faire un 1/4 de ligue des champions. Pour le reste il faut compter sur des objectifs folkloriques comme recruter 3 joueurs d’Amérique du Nord, 3 jeunes du centre qui doivent jouer 20 matchs titulaires…

Fifa pousse le réalisme à fond et Payet est le leader d’une rébellion dès le début de saison

Ah si on retiendra une grande nouveauté. Si le passage en 3min n’est pas suffisant pour endiguer les scores de tennis, vous pouvez jouer les moments forts seulement et là on arrive à faire des 0-0 ou des 2-1 . Finalement ils ont peut-être fait tout ça juste pour mettre en avant cette merveilleuse nouveauté pour ceux qui, en fait, ne veulent pas jouer à fifa.

Les négociations ont également été revues un peu. Alors pas dans leur déroulé c’est exactement la même chose mais dans les prix. Il est plus rare de faire des grosses ventes (loin du prix du joueur). Et je trouve que le mercato hivernal est encore plus compliqué que celui d’été. Perso je reçois souvent des offres pile au prix du joueur, même quand ils sont en forme, avec des années restantes et pas sur la liste. Un peu étonnant.

L’étonnement sur mon visage n’est pas si mal vu que Gueye vient de re-signer un contrat

Au rayon des nouveautés, on ajoutera les menus. Une des grosses annonces du trailer. Alors j’explique très simplement ce qu’ils ont fait : Rien. Les menus sont changés pour le plaisir. Ils n’ont absolument pas changés d’ailleurs c’est la navigation qui a changé. On finit par retrouver tout à l’identique, les entraînements, les classements (même celui des buteurs que j’ai mis des heures à retrouver), les objectifs, les recruteurs… tout est pareil qu’avant sauf qu’EA a tout mélangé dans un shaker pour dire « hey on a de tout nouveaux menus ». Non c’est juste les mêmes déguisés sous de nouveaux raccourcis ou à de nouveaux emplacements. Pour être plus clair, le centre de formation n’est plus dans bureau mais dans équipe, les objectifs ne sont plus dans bureau mais accueil par contre les classements des buteurs sont dans bureaux et plus dans classements. Bref vous voyez la nouveauté. Et pour nous achever les raccourcis type triangle pour lire les mails bah c’est devenu R3. Juste pour bien faire chier vos habitudes. Pour sauvegarder on a caché un menu dans personnaliser à la place du raccourci carré. Merci EA j’ai vraiment l’impression de jouer à un nouveau jeu.

Niveau realisme, bon je vais me contredire moi même mais sans demander que le PSG soit injouable (il l’est contre vous je vous rassure) le voir perdre le titre au profit du FC Nantes à un peu dégradé l’immersion qu’il pouvait me rester. Oui… me rester, car sans revenir sur le gameplay quand Payet est meilleur buteur du championnat avec le double de réalisations du second et que vous avez 62 buts encaissés à la mi saison (contre 20-30 pour les autres) votre immersion est déjà bien basse.

Une lueur d’espoir

J’écris ce chapitre en dernier, ce qui veut dire qu’il est important de noter qu’après près d’un mois de FIFA 23, mon avis s’adoucit déjà. Je reviendrai dessus mais les sliders permettent vraiment de trouver le gameplay qui vous convient le mieux. Et après 4 saisons réalisées, le plaisir est de plus en plus présent. Il faut dire que je partais de bas, sachant qu’au bout d’une semaine j’hésitais à réinstaller FIFA 22.

Une vraie nouveauté du jeu, pas si mal faite mais très vite obsolète

Finalement on se fait à tout et ce gameplay finit par se prendre en main. On utilise de nouvelles tactiques, on explore un peu plus les consignes de jeu et le plaisir finit par revenir. Autre chose prévisible, EA est en train de patcher son jeu réparant (un tout petit peu) une partie des bugs énumérés.

FUT, ne manquez pas mon pack opening d’un million d’euros bientôt sur Twitch

Derrière ce titre qui va faire du bien à notre référencement se cache juste une arnaque mensongère, un peu à l’image de ce mode.
J’ai quand même ouvert plus de 100€ de packs en live juste pour faire rager certains de mes potes qui aiment ce mode (on choisit pas toujours ses amis. En plus ce sont des potes de pote, ça compte presque pas). Alors que je ne ferai pas 10 matchs de Fut. (j’en ai fait 3. 7-1 ; 6-1 il  rage quit ; 2-0 il  a rage quit. J’avais oublié qu’en plus la mentalité est nulle)

ça me fera u bon remplaçant dans mon équipe de départ

Côté positif, sachez tout de même que la communauté salue les changements du mode FUT mais que c’est pas ici que vous trouverez les détails qui pourraient vous intéresser.

Et sinon côté négatif, les polémiques sur les taux de probabilité d’arnaque au doublon ou autres s’enchaînent aussi vite que les endettements d’enfants qui espèrent obtenir la carte de leur rêve d’une légende du foot qu’ils n’ont même pas connue.

Qui aime bien, châtie bien

Connaissant le proverbe vous allez me dire que je dois l’adorer dans le fond ce FIFA. Vous n’avez pas complètement tort.

Déjà il faut rappeler ce que je disais en intro. FIFA c’est un peu comme le PSG. Si on le critique et qu’il est pas forcément champion c’est loin d’être un relégable. Ça reste LA référence. Du coup c’est pas pour rien que je passe autant de temps dessus.
Ensuite, FIFA est paramètrable. On peut prendre le temps d’ajuster sa tactique, d’ajuster ses indications de jeu et même d’ajuster les sliders pour les modes solos comme la carrière. Et il ne faut pas hésiter parce qu’en prenant le temps de le faire, on arrive à trouver les compromis qui nous correspondent. Par exemple il m’ fallu une saison pour m’habituer au gameplay. Largement plus long que d’habitude mais bref. Saison 2 je mettais des 6-0 ou 6-3 à tout le monde. En coop, on a fait une saison ou CR7 était à 50 buts à la mi-saison. Bref vous voyez le réalisme. Et tout ça en ultime. Du coup j’ai commencé à modifier les sliders. J’ai trouvé un équilibre plutôt bon. Puis K.mi m’a filé une adresse d’un site qui rend le jeu plus simu et qu’il utilise chaque année. Une fois testé, il s’avère que son site est pas mal du tout. Mais ça collait pas dans notre saison en coop. Du coup j’ai rebidouillé de mon côté. Au final ma deuxième saison à l’OM était pire que le caclcio, une dizaine de buts encaissés sur la saison. A la troisième j’avais trouvé un gameplay qui me convenait. Je pouvais prendre branlé de temps en temps, mettre des 5-0 exceptionnellement, et avoir des scores de 1-0 à 3-1 la plupart du temps. D’ailleurs mes stats étaient certes bonnes mais très proches des autres équipes. Ce qui est franchement cool niveau immersion.

ça c’est une nouveauté. Quand vous recrutez un joueur vous avez une note et une animation pour placer le joueur dans votre collectif. Du coup là, De Gea a 0 de général mais sera un bon titulaire en MC. Merci EA.

En conclusion

Fifa est le roi, soyons clair, sans concurrence il est plus facile de décrocher la couronne mais la qualité générale du titre mérite cette couronne de toute façon.

Par contre le gameplay de ce FIFA 23 est très questionnable. Quelques ajustements de leur côté et hop tout est foutu. Inertie, lenteur, réactions horribles des défenseurs, gardiens inexistants… Il partait en effet de loin pour corriger le tir. Aujourd’hui je sais pas si le gameplay a déjà été modifié en solo mais j’ai trouvé les paramètres qui me vont (entre tactique et modification des sliders), pour rendre le jeu plus compliqué et surtout plus réaliste. Et le plaisir est de retour. On peut même conclure que je passe un bon moment sur cet opus.

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