L’alchimiste – Le Donjon

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Expérimentés tels que nous le sommes, nous savons fort bien que la quête de la pierre philosophale est une chimère. Mais le maître du Donjon paye bien…

Après avoir résolu le mystère des Amants Maudits, nous retournons voir le Comte pour la suite logique des aventures du Donjon. Même s’il n’est pas nécessaire de faire les deux salles dans l’ordre, Il y a une cohérence scénaristique entre elles.

Lucien, le majordome du Comte, nous retrouve dans la rue. Son costume tranche avec les Parisiennes et Parisiens attablés aux terrasses sous le soleil de cette fin de journée du mois de Mars. Il nous parle d’alchimie, d’arts occultes, et nous propose de le suivre pour nous dévoiler la suite de ses secrets. Nous hésitons entre une bière fraiche en terrasse et sa pierre philosophale, le choix est difficile. Finalement, comme il semble avoir vraiment besoin de nous, notre faiblesse nous fait accepter sa proposition.

L’Alchimiste

Un maitre alchimiste a pour objectif de créer la fameuse pierre afin de ramener à la vie une personne qui lui est chère. En échange de notre aide, il nous apprendra de nombreux secrets et techniques occultes.

Après quelques volées de marches, nous pénétrons dans l’atelier de l’alchimiste. Si les décors des Amants Maudits impressionnaient par la reconstitution de ruelles du Moyen Âge, l’atelier est moins exceptionnel, bien que parfaitement réalisé. Les murs en pierre, le plafond en vieilles poutres, l’éclairage tamisé rendent l’ambiance tout à fait crédible. Un étrange mécanisme trône dans un coin de la pièce, un grand grimoire nous tend ses pages, nous appelle presque. Alors que nous détestons habituellement lire dans les Escape Games, ce n’est cette fois pas du tout le cas, sans doute une étrange magie.

Le grimoire va nous guider dans nos recherches, étape par étape. Au premier abord il semble très épais, nous pensons naïvement à du remplissage, les alchimistes sont souvent bavards et aiment s’écouter parler, ou écrire. Mais à force d’énigmes et d’épreuves scientifiques obscures, nous constatons qu’il n’en n’est rien et que nous devons le suivre pas à pas. L’aventure est très très dense.

Les décors s’ouvrent vers de nouveaux lieux, vers de nouvelles interactions. La fouille est présente sans être difficile, les mécanismes se succèdent, les épreuves sont fluides et agréables, la collaboration est indispensable car les allez retours entre les pièces sont très fréquents, au point de parfois presque courir.

Après 45 minutes intenses, notre alchimie réussit et nous avons entre les mains la pierre philosophale. Magie sans intérêt, nous préférons l’échanger contre une compétence de brassage de bière. Notre majordome / Game Master nous a accompagné pendant l’aventure avec finesse, et nous le retrouvons à la sortie. Il est heureux que nous ayons pu lui rapporter la pierre.

Cette deuxième aventure jouée au Donjon nous montre deux facettes différentes de l’enseigne. Comme nous l’indiquions, les décors des Amants Maudits sont exceptionnels, plein d’effets Wahou, mais les énigmes sont un peu en retrait. L’Alchimiste serait presque l’inverse, les épreuves sont très nombreuses et demandent de la réflexion et de l’habitude, on sent la salle prévue pour des joueurs plus expérimentés. Mais par le choix d’un atelier d’alchimie, ses décors sont moins époustouflants, même s’ils réservent aussi des surprises. Toutes deux très agréables et réussies, nous les recommandons grandement.

L’avis de Fylodindon

Un escape game autour de l’alchimie et de la pierre philosophale a tendance à réveiller en moi des mauvais souvenirs d’expérience passée que je pensais enfouies à jamais dans ma mémoire (« un alchimiste se doit d’avoir les pieds sur terre gnagnagna »), si bien que mes poils se sont hérissés à l’évocation du thème de la soirée (oui, on ne s’intéresse jamais aux thèmes des salles que Smy réserve pour nous et on les découvre au dernier moment… c’est notre côté connard). Mais après tout, la première salle de l’enseigne était plutôt réussie. Je leur accorde donc le bénéfice du doute et chasse de mon esprit mon traumatisme d’antan. Et puis si ce fameux caillou peut changer le plomb en or, il doit peut être pouvoir changer l’eau en bière ? Il ne m’en fallait pas davantage pour me motiver…

Comme le dit ci-haut Smy, le décor de cette salle est un cran en-dessous des Amants Maudits, mais c’est sans doute plus dû au fait que ce dernier était exceptionnel qu’à la qualité intrinsèque de celui-ci. Car en effet, il est tout à fait cohérent, soigné et fourmille de détails ; et surtout, il s’inscrit dans l’esthétisme général de l’enseigne puisqu’au Donjon, c’est l’ensemble des locaux qui est d’allure médiévale. Certes ça les bloque un peu dans le panel de thématiques qu’ils peuvent adopter pour leurs salles, mais en tant que joueur c’est très plaisant d’être baigné dans cet univers sitôt la porte de l’enseigne franchie.

Si les Amants Maudits faisait plus la part belle à l’exploration et à la découverte, ici les énigmes sont nombreuses et la salle se veut plutôt dense, si bien qu’il est important de rester focus du début à la fin. Celles-ci sont peut être un poil trop sages, d’autant plus qu’elles sont guidées par un grimoire (oui oui, on l’a lu. Nous aussi ça nous étonne). On ressent parfois même une certaine redondance dans leurs mécaniques et leur linéarité oblige également les joueurs à ne pas s’éparpiller, si bien qu’il est préférable de la faire à trois, voire quatre max, pour ne pas se marcher dessus. Mais si cela aurait pu être pénalisant, d’autant plus pour un groupe de joueurs expérimentés tel que nous, le soin apporté à la réalisation et la cohésion demandée entre les participants font que cela fonctionne à merveille et qu’on ne s’y attarde pas sur le moment. Pas forcément la meilleure salle de Paris, mais on a passé un excellent moment à courir après cette pierre philosophale ; assez pour panser mes blessures du passé en tout cas.

L’avis de Tsokoa

J’ai préféré L’Alchimiste aux Amants Maudits que nous avions fait précédemment  chez Le Donjon. C’est un escape plus classique, mais plus fourni et plus adapté à des joueurs déjà un peu expérimentés. Le fait d’avoir fait cette salle à « seulement » trois personnes a peut-être joué aussi, mais j’ai trouvé qu’il y avait bien plus de densité d’énigmes. Elles ne sont pas forcément révolutionnaires et sont très linéaires (ce qui ne pose pas de problème à trois), mais il y avait toujours quelque chose à faire pour tous les joueurs et un assez gros rythme au point que j’étais étonné que l’on soit sorti en à peine 45 minutes, alors que je pensais qu’on devait bien approcher de l’heure de jeu.

Toutes les énigmes et mécanismes sont en totale cohérence avec la thématique de l’alchimie et le tout est servi par des des décors de grande qualité en accord également avec l’atmosphère générale de l’enseigne.

Au final, L’Alchimiste est un escape game très bien maitrisé auquel je reprocherais peut être justement d’être un poil trop scolaire et de manquer d’une petite touche de fun et d’inattendu pour se hisser au niveau de mes top salles parisiennes. Un tout petit reproche pour une salle et un expérience générale de très bon niveau.

Le site du Donjon

Test réalisé après un paiement en écus, le Donjon n’acceptant pas notre livraison de tonneaux de notre pourtant fameuse cervoise.

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