Le meilleur comics de tous les temps débarque sur la chaîne AMC… L’occasion pour moi de revenir un peu sur le chef-d’oeuvre de papier et de flipper pour son avenir télévisuel.
[Màj] Cet article fut publié à l’origine le 28 février 2014. Plus de deux ans après, le premier épisode de la série est diffusé aux Etats-Unis. L’occasion de faire resurgir ce papier qui est à mon sens une bonne introduction aux enjeux de la série. Il sera très probablement accompagné au fil des saisons d’un article critique sur la série.
Ca fait très longtemps que j’ai envie de vous parler de Preacher. C’est mon comics préféré. J’irais même plus loin en parlant de mon histoire préférée tous médias confondus. Je ne l’ai jamais fait parce que je ne savais pas comment, il est très difficile de résumer Preacher et j’ai toujours eu peur de me décevoir en ne réussissant pas à correctement vous partager la passion que j’ai pour lui. Il y a quelques jours maintenant, l’adaptation télévisée a été officialisé (et se révèle visiblement bien plus concrète que toutes celles d’avant). Cette fois je ne pourrais plus esquiver, je ne peux pas faire autrement que de vous en parler. Je vais déjà essayer de vous dire à quel point et pourquoi je kiffe cette BD, ensuite je vous expliquerais pourquoi j’ai au moins aussi hâte que peur de voir son adaptation en série.
Preacher, mon amour
Je ne sais plus comment j’ai découvert Preacher. A l’époque, je ne sais plus trop quand, début des années 2000 je crois, Le Téméraire s’était lancé dans une édition française du comics (sorti aux USA entre 1995 et 2000), mais a fait faillite en cours de route. Je restais sur ma faim et j’avais du mal à trouver les pdf sur le net. Je n’ai pas osé commander le tout directement des US parce que ça faisait trop. Finalement, de 2007 à 2011, Panini Comics a rééditer une version française complète en 9 tomes (qui reprennent exactement la construction des 9 recueils américains). Avec une traduction tout à fait honorable, faite avec passion par Jérémy Manesse dont je suivais carrément le blog pour savoir comment il s’y prenait et éventuellement l’insulter au cas où il se foirait…
Preacher m’a foutu une claque. Ca fait parti des trucs qui m’ont donné envie d’écrire de la BD. Ca m’a parlé. Il y a dedans l’humour que j’aime, les références que j’aime, et une absence de limite que j’aime. Ce serait comme une sorte de bébé spirituel entre Quentin Tarantino et Dan Houser qui auraient pris de l’acide et une bonne murge. Je ne peux pas résumer l’histoire de ce comic-book putain, je ne vais jamais y arriver. C’est déjanté, c’est trash, ultra violent, drôle, passionnant, complètement fou, ça a révolutionné les comics, je jubilais à chaque tome lu. L’écriture de Garth Ennis était au sommet et l’a révélé au monde entier (pour cette série il a même gagné un Eisner Award du meilleur scénar’ – l’équivalent des oscars de la BD), le dessin de Steve Dillon brille par sa précision dans ce qu’on aurait du mal à imaginer (une mâchoire arrachée, un visage défiguré, des dents qui volent etc). Le seul bémol serait peut-être pour les couvertures de Glenn Fabry parfois extrêmement moches.
Il y a un chien, à un moment
Voilà, j’en suis à trois paragraphes et concrètement vous ne savez toujours pas ce qu’est Preacher, je savais que j’allais avoir du mal. Avant de vraiment m’y mettre je voudrais d’abord préciser que j’ai horreur des bondieuseries, que les histoires de Paradis et d’Enfer ça me fait chier. Je précise parce que Preacher (je vous laisse traduire le titre) c’est bien plus que ça, croyez moi. Ca raconte l’histoire de Jesse Custer, un révérend qui l’est devenu malgré lui à cause d’une grand-mère particulièrement sadique. Il a plus foi en la bouteille qu’en Dieu, jusqu’au jour où une entité mystérieuse venue des cieux s’effondre sur sa paroisse qui explose avec tous ses ouailles dedans et fusionne avec lui. Cette entité c’est le Génésis, progéniture non autorisée d’un ange et d’une diablesse, qui s’est échappée du Paradis. Fusionnée avec un humain, ce dernier a un pouvoir immense, supérieur à celui de Dieu lui-même, puisqu’il peut utiliser LA voix, une voix à laquelle on ne peut rien refuser. Epaulé par son ex petite amie (ils étaient fous amoureux l’un de l’autre et il y a des restes) Tulipe O’Hare – qui essayait juste avant leur nouvelle rencontre de devenir tueuse à gages – et un nouveau pote, Cassidy – ultra badass mais ultra bizarre du genre à se cacher sous une bâche la nuit et à mordre la gorge d’un mec pendant une baston – Jesse n’a plus qu’une seule motivation : retrouver Dieu et lui faire pousser des couilles.
Oui parce que Dieu, apprenant le bordel avec le Génésis, a préféré fuir sur Terre, incognito. Et le Génésis étant à l’intérieur de Jesse, notre Révérend en a eu écho… Disons que tout ça, c’est une sorte de résumé de début d’histoire et de la motivation principale de l’anti-héros. Mais au sein des neuf tomes, c’est bien plus que ça. Vous allez croiser le Saint des Tueurs par exemple, un cowboy damné qui a buté Satan en personne, envoyé sur les traces de Jesse pour lui faire la peau (accessoirement il a des munitions illimitées et est invincible). Tête-de-Fion, le bien nommé, un ado fan de Nirvana qui lorsqu’il a appris le suicide de Kurt Cobain a voulu faire pareil avec la carabine de son père Shériff, sauf qu’il s’est raté… Un équarrisseur, le flic le plus malchanceux du monde, John Wayne, le flic le plus viril du monde au secret inavouable, des consanguins, un type qui aime fourrer sa bite un peu partout, un gars qui va perdre plein de choses de son anatomie, un descendant du marquis de Sade qui a sodomisé toutes les espèces vivantes sur Terre, des détectives du sexe, des vampires, des vaudous, un gars qui va compter les grains de sable sur une plage, un entrepreneur en saucisses, un religieux hyper obèse qui passe son temps à vomir, le Texas, l’Irlande, le Viet-Nam, New York, le Far West, la campagne, la Louisiane, des cannibales, une sado-maso nazie, des adeptes du Ku Klux Klan, deux chiens, et j’en oublie…
Putain, c’est génial, mec
Il y a pas mal de préfaces et postfaces de gens plus ou moins célèbres traduites au sein des tomes. Kevin Smith par exemple – qui au passage s’est cassé les dents à vouloir adapter la saga en film. Il y a aussi Penn Jillette qui raconte comment il a découvert Preacher. C’est son vendeur de comic-shop habituel qui lui a conseillé de cette manière : « Hé, Penn, mec, t’as lu ça, mec ? Putain, c’est le putain de truc le plus putain de barré que j’aie jamais vu, putain. C’est Ennis et Dillon, donc c’est super bien écrit, les dessins sont magnifiques… mais c’est barré, putain. Putain, c’est génial, mec. » Je me dis que plutôt que de me casser le citron en 5 paragraphes j’aurais juste dû recopier ça, c’est parfait.
Preacher n’est pas fait pour les âmes sensibles. Il n’est pas fait non plus pour ceux qui trouvent que montrer une mâchoire arrachée plutôt que de la suggérer c’est débile et sensationnaliste. Ennis et Dillon rentrent dans le lard. Le trash est tellement exacerbé qu’il est évidemment présent pour faire marrer (et ça marche, en tout cas sur moi, quand je vous disais qu’ils ont le même humour). Il n’empêche qu’il y a un fond, Preacher rend hommage à une très large culture populaire, il critique la religion, il parle d’amitié puissante (j’ai eu envie d’être pote avec Cassidy), d’amour fou, de passion, de trahison, il y a des rebondissements (j’ai eu envie de buter Cassidy), et tout un tas de trucs essentiels dans une bonne histoire fleuve. Un peu comme Rockstar avec GTA qui plutôt que de s’inspirer pleinement de la réalité va toujours chercher la réalité décrite et montrée dans les films et les séries, abusant de codes et de références. L’American Way of life. Preacher réutilise des codes, des clichés, des poncifs, et vient d’un seul coup sodomiser tout ça (parfois au sens propre). C’est le truc le plus jouissif que j’aie jamais lu. Preacher a également influencé de manière plus ou moins directe tout un tas de trucs cools. Le Dogma de Kevin Smith par exemple, il vient tout droit de la façon sans retenue et sans limite d’Ennis de brocarder la religion.
La série : les raisons d’y croire
Pendant des années plusieurs figures ont tenté d’adapter le chef-d’oeuvre au cinéma. Une belle connerie (retranscrire 9 tomes hyper riches en un film de deux heures ? Sérieusement ?). Kevin Smith comme je le disais plus haut mais aussi Sam Mendes se sont heurtés à un mur en essayant. En 2008, après 2 ans de développement, HBO a annoncé laisser tomber une adaptation en série TV. « Trop noire, trop violente et surtout trop sujette à controverse. » Les diffuseurs ont alors commandé une version édulcorée que les créateurs, dont le réalisateur de Ghost Rider Mark Steven Johnson, ont intelligemment refusé. Sortir Preacher sans son côté provocant ce serait comme sortir une série sur Boule et Bill sans Bill. Ce ne serait plus Preacher. Avant d’officialiser très récemment une adaptation pour la chaîne AMC (Breaking Bad, Mad Men, Walking Dead), qui était en rumeur depuis quelques mois, ça faisait 7 ans que le duo Seth Rogen / Evan Goldberg cherchait à la faire financer (les deux bougres préparent au passage un film sur la guerre entre le Nintendo et le Sega des années 90). Ce sont des fans, ça ne fait aucun doute, ce qui laisse beaucoup d’espoir. Ils réaliseront le pilote tandis que Sam Catlin (un des piliers créatifs de Breaking Bad) sera le showrunner. Encore une belle touche d’espoir.
Et si vous voulez une couche supplémentaire d’espoir voici la réaction de Garth Ennis à cette annonce : « Steve Dillon et moi même sommes très heureux de voir Preacher tourné pour la TV, ce qui semble bien plus naturel pour cette histoire qu’un film de deux heures. A eux deux, Sony TV et AMC ont offert aux téléspectateurs deux de mes shows préférés : Breaking Bad et Mad Men, et c’est exactement le genre d’engagement créatif et de courage dont Preacher a besoin. De toute évidence, cela a pris un certain moment, mais Ken Levin, aidé de Neal Moritz et de son équipe ont refusé d’abandonner, bien après que je sois même devenu sceptique, et leur enthousiasme sans faille pour le projet nous a amenés là on nous devons être. Je suis particulièrement impressionné par le fait que Seth Rogen, Evan Goldberg et Sam Catlin comprennent parfaitement Preacher, ce qui signifie qu’ils l’interprètent pour ce qu’il est, et non une vague approximation. L’un dans l’autre, il semble que Preacher peut être maintenant adapté à la télévision d’une façon que je n’aurais pas précédemment pensée possible, et j’apprécie beaucoup que Steve et moi aient été inclus dans les discussions de la façon dont nous l’avons été. »
La série : les raisons de ne pas y croire
J’ai tout de même beaucoup d’appréhension et de mal à y croire. AMC s’est chargé de l’adaptation de Walking Dead et même si Robert Kirkman lui-même fait parti des scénaristes, la série est très édulcorée par rapport au comics. On peut y trouver plein de raisons pour le justifier de la manière la plus agréable qui soit (Kirkman s’est publiquement vanté de s’amuser à faire quelque chose de différent avec les mêmes personnages) mais on ne m’empêchera pas de croire que le diffuseur a refusé de voir tout ce qui est trash dans le comics. Et ce qui m’inquiète c’est que c’est bien moins trash que Preacher… J’ai des dizaines de scènes qui m’arrivent en tête et je ne vois pas comment un diffuseur américain accepterait de les passer à l’antenne…
Même si on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise (je doute que Garth Ennis aurait publiquement validé l’adaptation s’il n’était pas confiant), je reste vraiment sur mes gardes en craignant que Preacher en série TV soit moins fou que la version originale et qu’on perde donc en chemin une solide partie de toute sa saveur. Façon boisson gazeuse éventée. D’ailleurs le twitter officiel de la série demandait récemment quels personnages ont souhaitent voir à l’écran… Pas très rassurant non ? (Putain si tu les mets pas tous à quoi ça sert de faire une adaptation, enculé !) :
Lots of great characters to choose… Which Preacher characters do you want to see on the Upcoming TV Series? pic.twitter.com/e2J4U1Li4A
— Preacher AMC (@Preacher_AMC) 25 Février 2014
J’attends également beaucoup du casting, si Jesse et Tulip devraient être facilement castés tant ils sont proches physiquement des modèles héroïques américains standards (un beau gosse brun viril et macho au grand coeur et une belle gosse blonde fougueuse et indépendante), Cassidy donnera peut-être du fil à retordre. Un irlandais roux ultra badass, extrêmement charismatique et qui donne envie d’être son meilleur ami tellement il est génial, il faudra un sacré talent pour l’incarner. Je suis également très curieux de savoir comment ils vont retranscrire LA voix, même s’il y a matière à s’amuser. Enfin, je pars plus confiant sur le maquillage et les effets spéciaux pour la chiée d’autres personnages (Tête-de-Fion en tête) après avoir vu les zombies de Walking Dead juste ultra bons. En résumé, l’adaptation a beau être signée, il y a encore du boulot pour réussir à être convaincant…
13 Commentaires
Preacher, du papier à l’écran TV
Alors moi je n’ai pas lu Preacher mais je déteste tout ce que j’ai lu de Ennis. The Boys et Crossed en tête. The boys c’est gratuit, beauf et pas drôle. Si je veux lire un truc critique et montrant le coté déviant des super slips je préfère 1000 fois Watchmen. Quand à Crossed je n’en parle même pas tellement c’est malsain. J’ai également l’Omnibus de Punisher. Bon c’est beauf mais c’est drôle, c’est déjà ça.
Malgré tout, ça fait des années que j’ai envie de lire Preacher. Pourquoi ? Je ne sais pas ! Le pitch me plais et j’aime le coté barré. Mais bon, depuis les trois exemples du dessus j’ai peur de tomber sur un truc trash pour du trash. Le trash si c’est drôle et maîtrisé je kiffe, mais si c’est juste là pour choquer je vois pas l’intérêt.
Un jour je me pencherai dessus c’est certain. Mais j’ai peur d’être déçu.
Il y a aussi The pro qui me fait de l’œil de G. Ennis.
Stitched a l’air bien merdique par-contre.
Preacher, du papier à l’écran TV
The Boys n’est pas gratuit du tout, je ne suis absolument pas d’accord. Ca me rappelle un débat qu’on a eu dans les commentaires de ma nalyse de Jennifer Blood, guihavas t’avais très bien expliqué pourquoi ce n’est pas gratuit : http://polygamer.com/?Jennifer-Blood-la-nalyse Crossed j’ai un peu plus de mal dans le sens où ça ressemble à un « tiens j’vais faire mon Walking Dead à moi ».
Preacher, du papier à l’écran TV
(Ca m’a fait relire le débat, il était bien ce guihavas, encore un lecteur qui nous a abandonné de ses précieux commentaires éclairés :D)
Sinon je préfère pas aborder le cas Watchmen ou même Alan Moore…
Preacher, du papier à l’écran TV
Watchmen pourtant, c’est le seul truc de super héros qui soit lisible par un mec de plus de 14 ans. Y a un vrai thème, une vraie histoire… ce qui est extrêmement rare dans les histoires de super héros.
Car les super héros c’est le mal.
Franchement, faut avoir un problème dans sa tête pour kiffer des mecs qui s’habillent en collants et n’ont rien à raconter, si ce n’est « j’ai trop fumé cet enculé de super villain qui s’habille avec des collants trop has been ».
Dans Watchmen t’as une histoire, t’as un contexte historique, t’as un contexte politique, t’as de vrais trucs à raconter. C’est pas juste toi t’es villain, moi je suis trop sympa, donc j’te défonce !
Sinon Preacher (il parait que c’était le sujet), j’ai lu le premier volume, j’ai trouvé ça chiant à mourir. Ça ne veut pas forcément dire que l’oeuvre complète est nase, mais en tout cas faut une sacré dose d’alcool dans le sang pour se motiver à lire le second tome.
Preacher, du papier à l’écran TV
Puisque on parle de Preacher et de moua en bien dans la même phrase, me revoilà.
Watchmen est formidable, mais c’est tout sauf une super-hero story : ici les « supers » ne sont que des métaphores des lobbys et agences gouvernementales qui veulent imposer leur vision du monde et qui finissent par organiser et régir nos démocraties ( mais bon, c’est pour notre bien, alors nos gueules )
C’est une dénonciation des lobbys américains qui pèsent sur tout les aspects de la vie politique américaine, surtout au début du mandat de Reagan à l’époque de la 1ere publication.
Après tout les comics nous parlent plus de nous que de surhommes.
Quitte à parler de « super-slips », allons- y par l’emblème absolu du genre : Superman c’est qui c’est quoi ?
Un Dieu qui essaie de s’intégrer parmi les hommes ( Dr Manhattan a le même problème avant de choisir délibérément de s’en battre les steacks et de se barrer construire et s’isoler dans sa propre Forteresse de Solitude )
Superman, plus il se rapproche des hommes, moins sa nature « divine » peut s’exprimer : après tout rien n’aurait pu l’empêcher de trouver Ben Laden en 2/2 et de l’éjecter dans la stratosphère au vu et au su de tous les vilains ( super ou pas ) en matière d’avertissement.
Mais élevé au système judiciaire américain, il ne se fera jamais le glaive de la justice ( le slip par-dessus le pantalon ça ramollit les cojones )
Et on sait tous qu’en passant sa vie à sauver Lois Lane de tous les kidnappings dont elle est victime, il condamne d’autres innocents à une mort certaine.
Alors que dans l’absolu il pourrait gérer tous les problèmes du monde ou presque ( le personnage du Dr Manhanttan est absolument génial de ce point de vue : il prend à bras tous les choix « logiques » que devrait faire Superman, comme son double réaliste )
Mais Superman/Kal-El/Clark Kent fait le choix de l’intégration à l’humanité; se faisant s’expose et se fragilise : amis, famille, collègues de bureau, etc…
Et il prend partie pour l’Amérique ( alors qu’Ozymandias prend carrément en main le destin de toute l’humanité dans Watchmen, lui au moins il porte ses c… dans son moule-burnes )
Bon revenons à Preacher, et prions mes frères pour que l’adaptation soit réussie ( pas besoin d’être fidèle, d’ailleurs ce serait impossible et laid y’a quand même des trucs qui ont pris de l’âge dans le comics qui est sorti avant Internet et les smartphones toussa ), simplement réussie.
Preacher, du papier à l’écran TV
Bon. Ben j’aime pas les super héros non plus mais j’aime pas du tout Watchmen, je trouve ça hyper pompeux et prétentieux et l’histoire en soi est vraiment hyper chiante. Et j’ai horreur du style du dessinateur qu’on croirait sorti des années 40, c’est très figé, très rigide (un point commun d’avec beaucoup des dessinateurs qui bossent avec Alan Moore). Bon après sans Alan Moore y aurait probablement pas de Garth Ennis, de Warren Ellis etc. Donc je respecte l’innovation, la démarche etc pour l’époque qui était remarquable. Mais ça a définitivement très mal vieillit à mon sens. Et pour le reste de l’oeuvre d’Alan Moore j’y accroche tout autant qu’à Watchmen, y a bien son Batman que j’aimerais bien lire un jour pour voir même si n’aimant ni les super héros ni Alan Moore je prends un risque…
Alan Moore en plus c’est une institution un peu débile aujourd’hui, comme d’autres trucs. Un mec qui ne l’a jamais lu te dira que c’est génial et que Watchmen c’est un chef-d’oeuvre. Juste parce que tout le monde le dit. Bon il y peut rien, Alan Moore, c’est sûr.
Sinon, je ne bois pas une goutte d’alcool… 😀
Preacher, du papier à l’écran TV
Ah tiens Guihavas ! Content de te relire 😀
Pour l’adaptation de Preacher, je l’espère tout de même fidèle, l’action peut par exemple se dérouler, comme dans le comics, dans les années 90, et donc justifier l’absence de smartphone etc. Si on change l’époque à laquelle se déroule l’histoire, y a un gros risque d’avoir à changer énormément de choses et donc de s’écarter de l’ambiance d’origine.
Preacher, du papier à l’écran TV
Justement le style graphique de Watchmen « pour l’époque » était réellement innovant ( faut voir les cadrages, le découpage, l’agencement avec le récit, tout cela en 1986, bien avant que Seth Mc Farlane débarque avec son Spidey et ensuite Spawn et instaure le style moderne comics au début des années 90 ).
Et le côté « suranné » années 40/50 des personnages reflète complètement le sous-texte FBI/CIA /Men in Black rule the world, un peu comme si l’équipe des « Mad Men » se mettait à la politique ( ce sont eux les véritables « Watchmen » du récit, ceux que personne ne regarde justement —- référence à l’accroche du comics » Who watch the Watchmen ? »—- Quelle entité est supérieure à celle qui décide de diriger le monde ? La réponse de Moore est terrifiante, puisque le seul Dieu du récit — Doc Manahantan — finit par admettre que seule la réponse humaine d’Ozymandias est « bonne » )
Après pour l’oeuvre globale d’Alan Moore, il faut aussi remettre les choses dans leur contexte.
Avec Neil Gaiman et Ennis, ils arrivent à un moment où le comics se limite au super-héros en slip; eux dynamitent tous les codes, les lient à des mythologies, recrachent des univers entiers et cohérent.
Que cela paraisse désuet aujourd’hui, c’est le jeu ma pôv’Lucette ( nos enfants nous demanderont un jour comment on pouvait s’amuser devant des Marios en 8 bits )
D’Alan Moore pour comprendre le génie et l’humilité du bonhomme, il faut absolument lire l’intégrale de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires ( j’ai bien écrit l’intégrale )
Et oui je check tous les jours les news sur le site x)
Preacher, du papier à l’écran TV
J’ai juste pas supporté non plus la Ligue des Gentlemen Extraordinaires. J’accroche vraiment pas à ses histoires, à leurs univers (ni à ses dessinateurs comme dit plus haut). Du coup j’pense que ça restera à jamais un truc qui me dépasse. Au delà des cadrages ou de la mise en scène je trouve le trait de ses dessinateurs vraiment trop proche de ce qui était à la mode dans les années 40, on se croirait devant un Tarzan d’après-guerre. Il peut avoir fait le truc le plus intelligent et cool du monde, dans un univers auquel j’accroche pas je trouverais toujours ça chiant.
Mais sinon, si t’as de la motivation et du temps, écris pour nous sur les comics (pas forcément sur Alan Moore en particulier hein :D). On sent que c’est un truc qui te passionne et j’aime te lire quand t’en parles, ça mériterait plus de développement, fais en des articles et on les publie !
Preacher, du papier à l’écran TV
C’est vrai qu’on a déjà eu la même discussion il n’y a pas si longtemps…
Pour en revenir à mon ressenti sur The boys (et Ennis en général). Peut-être qu le mot « gratuit » est mal choisi, c’est plus que je trouve que nous foutre des couilles, des culs et des gags graveleux à toutes les pages ça n’a, au bout d’un moment, plus aucun impact sur moi si ce n’est la saturation. Le scénar de The Boys est carrément classe et marcherait tout aussi bien sans le « trop » de trash selon moi. Tu prends Walking Dead par exemple, bah les seuls moment trash te marquent et te mettent un gros coup de boule dans la gueule parce que tu ne t’y attends pas, parce qu’il n’y en a pas toutes les deux pages. Avec Ennis le seul truc auquel tu t’attends c’est à la surenchère. Ça se ressent vachement dans ses sorties d’ailleurs. Plus t’avances dans le temps pire c’est.
Pour Watchmen guihavas a tout dit. C’est vrai que le dessin n’a rien de transcendant mais le découpage et la mise en scène de certaines cases est juste énorme.
Preacher, du papier à l’écran TV
Sinon moi quand j’étais gosse, j’aimais bien le Scrameustache…
Preacher, du papier à l’écran TV
Putain ouais ça claquait le Scrameustache.
J’aimais tellement à l’époque que je me demande même si c’est pas encore lisible en tant qu’adulte…
[MàJ] Preacher, du papier à l’écran TV
Ca parle de Preacher sur Polygamer, je ne suis jamais loin.
Hâte de voir le résultat final : https://www.youtube.com/watch?v=UNgI2sRzr8I
Ce sera une grosse trahison édulcorée du matos de base, mais ca peut encore avoir de la gueule.