Preacher, compte rendu de la saison 1

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Le meilleur comics de tous les temps a sa série TV. On revient dessus épisode par épisode jusqu’à la conclusion finale.

Preacher qu’est-ce que c’est et qu’est-ce qu’un fan du comics comme moi en attend ? Ces questions ont une réponse dans cet article. Concentrons-nous plutôt ici sur la saison 1 d’AMC (diffusée en US+1 sur Orange City en France). Ce papier sera mis à jour pour chaque nouvel épisode et, bien évidemment, gare aux nombreux spoilers !

– Lire le compte rendu de l’épisode 1.
– Lire le compte rendu de l’épisode 2.
– Lire le compte rendu de l’épisode 3.
– Lire le compte rendu de l’épisode 4.
– Lire le compte rendu de l’épisode 5.
– Lire le compte rendu de l’épisode 6.
– Lire le compte rendu de l’épisode 7.
– Lire le compte rendu de l’épisode 8.
– Lire le compte rendu de l’épisode 9.
– Lire le compte rendu de l’épisode 10.
– Lire la conclusion.

L’épisode 1 aka l’épisode pilote

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Jesse Custer, le pasteur, c’est lui.
Pour un premier épisode il me semble naturel d’aborder le casting. Dominic Cooper en Jesse Custer est un choix qui peut se comprendre même si je dois avouer que je trouve l’acteur physiquement moins charismatique que le personnage de papier mais c’est vraiment pour chipoter, le cahier des charges étant globalement respecté. Pour Ruth Negga en Tulip on est complètement dans le freestyle (on passe d’une blonde aux yeux bleus à une métisse irlando-éthiopienne) mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Les américains ayant habituellement tendance à blanchir leurs castings on ne va pas se plaindre. D’autant que le personnage est assez badass d’entrée contrairement au comics où on la montre comme une jeune femme un peu perdue bien que pleine de caractère. Vient ensuite Cassidy incarné par Joseph Gilgun. Physiquement c’est un choix incompréhensible mais ceux qui ont vu la série Misfits (dans laquelle jouait aussi Ruth Negga mais pas dans les mêmes saisons) savent qu’il peut tout à fait correspondre à ce personnage haut en couleur et ça a l’air plutôt bien parti. Mon seul bémol vient surtout du maquillage utilisé pour représenter Tête-de-Fion (alias Eugene dans ce premier épisode) qui n’est clairement pas à la hauteur de la défiguration mi-dégueu mi-hilarante du comics. C’est vraiment dommage parce que c’est un personnage culte, mais bon, j’imagine que ceux n’ayant jamais lu les bouquins ont tout de même apprécié. Enfin, le shérif Root joué par W. Earl Brown a l’air d’un agneau (y compris de caractère), ce qui est assez déroutant comparé au gros connard raciste et teigneux de la BD. A voir dans les épisodes suivant.

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Tulip, l’arnaqueuse/tueuse, c’est elle.
Ce premier épisode nous fait assez clairement comprendre qu’il ne s’agira probablement pas d’une adaptation à 100% fidèle au modèle. Par exemple, il semble que le Saint des Tueurs ne sera jamais dans la série en dehors d’une silhouette sur une bouteille de whisky et que tout le récit expliquant le Génésis en direct du paradis et des enfers n’aura jamais lieu. Un parti pris bizarre mais qui, allez, peut se tolérer. J’ai un peu plus de mal à savoir où la série va étant donné que tout le récit de base est fondé sur la recherche de Dieu par Jesse Custer pour lui en coller une – suite à sa fusion avec le Génésis -, ce qui donne un road-trip vraiment savoureux amorcé très rapidement. Sauf qu’à la fin de ce premier épisode Jesse veut rester pasteur dans sa bourgade de rednecks texans et que sa fusion ne lui a rien fait ressentir en lui en dehors d’une fièvre alitée de trois jours et d’un léger son lorsqu’il a utilisé la voix de Dieu sans le savoir (qui était d’ailleurs bien plus cool chez son pendant africain lors des premières secondes de l’épisode)… Mais bon, ce n’est que le premier épisode. Accordons à tout ça le bénéfice du doute.

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Cassidy, le vampire badass, c’est lui
A première vue on pourrait donc se dire que c’est mal barré, mais j’ai contre toute attente apprécié ce pilote. Ils ont gardé les principaux éléments pour faire leur propre mise en scène. Le Génésis, par exemple, va faire exploser plusieurs hôtes serviteurs de Dieu à travers le monde (dont Tom Cruise, passage suggéré mais qui m’a fait rire) avant de trouver Jesse Custer qui lui survit contrairement à ses prédécesseurs. On comprend donc que Jesse a quelque chose de particulier. Ça permet aussi aux réalisateurs (Goldberg et Rogen eux-même, cf article en lien au début de ce papier) d’introduire deux mystérieux enquêteurs (a priori DeBlanc et Fiore, les deux anges gardiens responsables de la fuite du Génésis, mais dans la série on ne sait encore strictement rien d’eux) sur les traces de cette entité chelou qui dans cet épisode ne porte donc aucun nom et encore moins d’explication quant à sa provenance en dehors de l’espace.

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Jusqu’ici, l’adaptation de la famille Root me déçoit. Tête-de-Fion a un maquillage trop propret et trop discret et le sherif est tout doux.
Toute la construction permettant d’introduire le Génésis, Jesse, Cassidy et Tulip est donc complètement différente. Si Jesse est toujours un piètre pasteur au passé trouble, penché sur la bouteille et qui bastonne salement un de ses ouailles dans un bar, Cassidy le rencontre dans ce même bar puis fait sa connaissance en garde à vue. Le téléspectateur comprend son statut de vampire badass et fantasque (et complètement différent des récits habituels de vampires, l’eau bénite il s’en fout, le soleil aussi du moment qu’il n’est pas en dessous) quelques scènes avant, lorsqu’il se bastonne avec des types dans un avion avant de boire leur sang et de sauter en plein vol (il atterrit dans la bourgade du trou du cul du Texas de Jesse, écrabouillé à côté d’une vache qu’il va bouffer pour se requinquer). Il dépend visiblement d’une sorte de patron qu’il a au téléphone, élément nouveau par rapport à la BD. Tulip quant à elle est une arnaqueuse/tueuse qui déglingue des types chelou (et un hélicoptère au bazooka fait maison) pour leur piquer une carte. Son oncle vit dans la même bourgade que Jesse qu’elle essaye de convaincre de reprendre du service. Leur relation est encore floue mais le téléspectateur sait qu’elle sort d’une relation amoureuse tumultueuse. On apprendra donc probablement dans le prochain épisode qu’ils sortaient ensemble.

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Emily (Lucy Griffiths), assistante du pasteur, est un personnage qui n’existe pas dans la BD et qui semble avoir son importance dans la série (ou peut-être pas ?).
Pour ce qui est du côté trash/gore, je dois avouer que la scène finale où un habitant offre littéralement son cœur à sa mère suite à l’utilisation de LA voix de Jesse sur lui, m’a satisfait. De même que les différentes bastons où ils n’ont pas hésité à arracher des oreilles, briser des os et transpercer des jugulaires. Prometteur. Aurons-nous droit pour autant à l’équarrisseur (par exemple) ? Rien n’est moins sûr.

Côté réalisation on est sur un mélange de cheap à moitié volontaire (le début avec le Génésis, houlala, les typo contextualisant le lieu et la chronolgie, bof bof, les sons kitsh genre le bruit de méchant quand le mec bouffe un sachet de thé…) et de modernisme. La série se passe clairement de nos jours (IPad etc) et pas dans les années 90 comme la BD. Après tout l’histoire d’origine était contemporaine donc rien de choquant.

En résumé. Affaire à suivre de près. Et je me demande si le public va accrocher.

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L’épisode 2 aka « See »

Première surprise dès l’intro de ce deuxième épisode : il y aura bien le Saint des Tueurs ! C’est une grande nouvelle tant tout portait à croire avec le pilote qu’il n’apparaîtrait jamais. Problème, ceux qui n’ont jamais lu la BD ne comprendront pour le moment strictement rien à cette intro où l’on voit un début de réponse du pourquoi du comment le fameux cowboy est aussi haineux, sauf qu’on ne se pose pas du tout la question en soi vu qu’on ne sait foutrement pas pourquoi on est en 1881 devant ce type taiseux qui cherche des médocs pour sa fille malade (question casting l’acteur, Graham McTavish, est relativement fidèle, la barbe mal rasé en plus). Je me demande vraiment ce que ça fait de découvrir cette série sans rien connaitre du comics tant il est plein de sous-entendu qui restent en suspens. Les cicatrices de Jesse que l’on voit dans le pilote ou dans cet épisode un « non c’est pas mon père qui m’a appris à me battre », tout ça ça nous parle à nous les fans mais ça paraîtra totalement dénué d’intérêt pour un téléspectateur lambda. Au moins jusqu’aux révélations qui surviendront, en tout cas on l’espère. En attendant je crains vraiment que pour un néophyte de l’univers, tout ça paraisse vraiment confus pour le moment, trop de personnages mystérieux pour lesquels on se demande même ce qu’ils foutent là, trop de mystères tout court…

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Le Saint des Tueurs fait son apparition (sans qu’on sache quoique ce soit de lui ni même son surnom ni ce qu’il fout dans la série).

En parlant de baston (oui, j’en parle quelques lignes plus haut), je n’avais pas abordé le sujet dans mon précédent compte rendu mais elles sont plutôt bien chorégraphiées et toujours avec ce petit élément sale qui va bien, type os qui rompt et qui transperce la chair. Ce qui rend plutôt bien hommage au dessin détaillé de Steve Dillon concernant ce genre de trucs dont il était friand. Cet épisode ne déroge pas à la règle avec une bagarre à la tronçonneuse bien gore où Cassidy s’en donne à cœur joie.

« See » voit (hoho, jeu de mots) Jesse comprendre qu’il dispose de LA voix, et la façon dont il s’occupe de ses ouailles déviants est plutôt cool (ici un pédophile qu’il va remettre sur le droit chemin avec ses méthodes bien à lui). Quelque chose qui n’était pas dans la BD puisqu’il arrêtait d’être pasteur dès la première page. On relèvera aussi une Tulip en fin de compte bien différente du personnage original dont elle s’inspire, dans la série elle est définitivement badass et cherche coûte que coûte à convaincre Jesse de reprendre du service avec elle pour un prochain coup. J’apprécie plutôt ce changement de caractère mais à mon sens ça fait un peu doublon avec Cassidy qui était LE personnage badass du comics. A voir s’ils finissent dans la série par former le trio qu’on connait ou non. Ça pourrait faire des étincelles.

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Odin Quincannon apparaît lui aussi dans le plus grand des mystères, même son nom n’est pas mentionné.
Cet épisode sert aussi d’introduction au personnage de Odin Quincannon, l’entrepreneur en saucisses qui aime plus que de raison la viande (du moins dans le comics). Encore une fois, ici, on le voit mais on ne sait strictement rien de lui, ni qui il est, ni ce qu’il fait si ce n’est diriger une entreprise dans laquelle bosse le sadique du premier épisode à qui Jesse a cassé le bras. Ce personnage d’Odin n’apparaît qu’à la fin du comics ce qui est un peu dérangeant tant ça sent le mélange foutraque au niveau du scénario mais allez, pourquoi pas. Ça laisse simplement un peu perplexe quand au développement de l’intrigue.

La série a jusqu’ici cette fâcheuse tendance à partir un peu dans tous les sens en amenant des personnages partout sans explication. Par exemple Deblanc et Fiore sont toujours là, sans qu’on ne sache, encore, qui ils sont. On voit juste qu’ils en ont après l’entité ayant fusionné avec Jesse et qu’ils peuvent ressusciter puisque que Cassidy les a littéralement découpé. Ils indiquent travailler pour le gouvernement au Sheriff Root en fin d’épisode.
J’ai peur que pour ceux qui découvrent Preacher ce soit un peu déroutant. Mais bon, je me souviens du tout premier épisode de Game of Thrones, moi qui n’ai pas lu les livres, il ne m’avait pas du tout plu, trop de personnages, trop Vaudeville. Puis finalement en me forçant à regarder la suite par curiosité, c’est devenu une de mes (nombreuses, c’est vrai) séries préférées.

Bref, on est toujours dans le flou. Je reste curieux de voir la suite et ne sait toujours pas vraiment quoi penser.

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L’épisode 3 aka « The Possibilities »

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Dans la série, Cassidy peut être confronté au soleil mais seulement bien couvert de la tête aux pieds. Une liberté tout à fait acceptable.
Un épisode qui part un peu moins dans tous les sens et qui commence doucement à se montrer plus explicatif envers ses spectateurs. Jesse montre son truc de LA voix à Cassidy en l’utilisant sur lui, ce qui amuse beaucoup ce dernier. DeBlanc et Fiore révèlent à Cassidy venir du Paradis pour prendre ce que Jesse a en lui alors que le vampire badass les avait encore buté. On comprend que par le passé Tulip et Jesse se sont fait enfler sur un casse par un complice alors que Jesse venait de buter un flic. Et on apprend que Odin Quincannon s’appelle Quincannon et qu’il aime bien écouter ses employés tuer les animaux de l’abattoir qu’il dirige…
A part ça Root est toujours un agneau (ce qui est agaçant, il perd beaucoup en charisme), et les choses différent toujours pas mal du comics. Et ça ne m’a toujours pas trop frustré pour le moment. C’est plutôt fun à suivre et en tant que fan du comics on est tenu en haleine par, une nouvelle fois, l’introduction mystère d’un personnage dont on ne sait rien sauf si on connait la version papier : Herr Starr. Ce qui une fois de plus pourra peut-être paraître frustrant ou un peu confus pour quelqu’un qui n’a pas lu la version de Garth Ennis. En tout cas avec Quincannonn, le Saint des Tueurs (qui n’a pas du tout été abordé dans « The Possibilities ») et Starr dans la série, on a forcément hâte de voir s’ils vont révéler leur nature et accoucher de scènes aussi cultes et trash que la BD. Et surtout comment leurs arcs narratifs vont se mélanger à la série. (Starr par exemple semble avoir un rapport avec Tulip, ce qui pourrait potentiellement donner un rôle totalement différent à l’Allemand que celui qu’on connait.)

Petite déception tout de même : pas de baston dans cet épisode…

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L’épisode 4 aka « Monster Swamp » aka « The Serve »

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Entre Emily et Jesse (enfin surtout entre Emily toute seule), la relation est ouvertement un peu trouble.
Pas de baston non plus dans cet épisode (il y a un peu de sang quand même). Mais des personnages qui commencent doucement à se poser. Très clairement désormais (on est presque à la mi saison, je pense qu’on peut en parler officiellement) la série se différencie du comics. Ça aurait dû m’énerver, ça aurait dû me détacher (et je n’exclu pas encore que ça puisse arriver) mais ça m’intrigue au contraire, parce que l’état d’esprit est respecté et qu’ils construisent quelque chose d’intéressant. C’est moins trash que le média original, définitivement, moins osé, moins rentre dedans. Mais il y a quelque chose qui se dégage de la série, une véritable ambiance. Je suis tout de même un peu « choqué » d’avoir assisté avec cet épisode à un début de semblant de base de relation ambiguë entre Cassidy et Tulip (les deux personnages les plus charismatiques de la série, et de loin, ça se confirme de plus en plus) et à un Jesse qui utilise LA voix sur Odin Quincannon pour en faire un fidèle serviteur de Dieu. Mais, oui, le Preacher d’AMC a ce petit quelque chose qui fait qu’on a envie de le suivre. Je noterais par ailleurs une conversation entre Cassidy et Jesse où le premier essaye de convaincre, en vain, le deuxième de partir en road-trip. Preuve que l’idée de suivre l’essence du comics n’est probablement pas abandonnée, mais ce ne sera sans doute qu’après avoir foutu un sacré bordel à Annville. Vous savez, la petite bourgade du Texas remplie de déviants où le pasteur Custer exerce son métier et pète des bouches, traqué sans le savoir par deux anges du Paradis ayant laissé s’échapper une entité qui a fusionné avec lui pour lui donner LA voix et qu’ils veulent à tout prix récupérer, avec une tronçonneuse et une boite. Je sais pas ce qu’il vous faudrait de plus pour avoir envie de regarder la série ?

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Tulip est avec Cassidy un personnage que l’on aurait presque envie de suivre plus souvent. Ça peut être intelligent de la part des scénaristes si le trio Jesse/Tulip/Cassidy fini par se former pour un road trip en fin de saison.

Je n’oublie toujours pas le Saint des Tueurs et Herr Starr, absents de cet épisode. Et c’est leur future présence amorcée un peu maladroitement dans les épisodes précédents qui me fait dire qu’Annville finira probablement par être mis à feu et à sang, obligeant Jesse, Tulip et Cassidy à fuir. Vu comme c’est parti, ça sera sûrement pour le « twist » du season final. Au rayon des maladresses je mettrais aussi le coup des flashbacks, jusqu’ici mal mis en scène, même si cet épisode propose peut-être celui le mieux amené (ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il est bien réalisé et bien amené d’une manière générale…). Il y a quand même un côté un peu « cheap » dans la série, moins ambitieuse dans sa réalisation et son écriture qu’un Breaking Bad pour qui Sam Catlin (showrunner de Preacher) avait pourtant bossé. C’est dommage, mais ça reste tolérable.

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L’épisode 5 aka « South Will Rise Again »

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Custer fanfaronne telle une popstar du conseil de vie.
Bon alors la baston, en fait, c’était juste pour le début de la série, depuis c’est oublié. Cet épisode encore est sans violence (ou si peu) et voit Jesse utiliser à bon escient et en abondance LA voix auprès de ses ouailles qui l’adulent suite à la messe de l’épisode précédent. Evidemment, il fallait bien que ça se conclu par une confrontation verbale avec Fiore et DeBlanc qui cette fois ont lâché la tronçonneuse pour entamer les négociations. De son côté, Quincannon sert bien Dieu (j’avais peur que ça en fasse un personnage tout chiant) mais à sa manière (heureusement ce n’est pas le cas)… Le Saint des Tueurs est enfin de retour, toujours de façon énigmatique et sans que les scénaristes ne donnent son nom ni que l’on sache ce qu’il vient foutre dans la série pour le moment (on apprend juste que sa femme et sa fille sont mortes alors qu’il avait été cherché le médicament pour les guérir, et qu’en conséquence il prend les armes pour ce qu’on devine être une vengeance)… J’espère que la série montrera son utilité (si tant est qu’elle soit la même que dans le comics) avant le dernier épisode…

Non, en bon fan du comics, ce qui me troue le plus dans « South Will Rise Again » c’est la confirmation concrète d’une idylle entre Tulip et Cassidy. Ça détruit complètement tout le relationnel instauré dans la version papier entre Jesse, Cassidy et Tulip et les rebondissements en rapport qui m’avaient énormément plu. C’est vraiment dommage de se dire qu’on aura jamais ça dans la série, ce sera dorénavant forcément différent.

Mais une fois de plus, j’ai suivi l’épisode avec un certain plaisir et pas mal de curiosité…

PS : Le Sheriff Root est officiellement hyper mal écrit et largement moins charismatique que sa version papier. Navrant.

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L’épisode 6 aka « Sundowner »

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Étonnement, je fini par m’attacher à Fiore et DeBlanc.
Enfin de la baston à nouveau ! Et de la plutôt marrante. Alors que Jesse apprend enfin (et les téléspectateurs n’ayant pas lu le comics avec) ce qu’est l’entité en lui et d’où elle vient grâce à Deblanc et Fiore, une Séraphine entre en jeu pour tenter de mettre fins aux agissements des parias qu’ils sont, eux qui ont laissé échapper le Genesis du Paradis. Le tout pour une scène d’anthologie qui joue sur les « revitalisations » de DeBlanc, Fiore et la Séraphine. Comme quoi la série peut tout à fait ajouter des passages hyper cools sans dénaturer le comics. Tout de même bien plus penchés sur la négociation que durant les premiers épisodes, les deux anges tentent de convaincre Jesse de leur rendre le fuyard, ce qu’il refuse évidemment, quitte à utiliser LA voix sur eux.
« Sundowner », au bout du sixième épisode, rejoint très doucement l’intrigue première du comics mais en pas pareil… Si à l’origine Jesse part à la recherche de Dieu pour lui faire assumer ses actes, dans la série il attend Dieu de pieds fermes… On a donc toujours des doutes sur le fait que le road trip jouissif d’origine puisse arriver un jour (s’il vous plait, faites que oui), malheureusement. On notera aussi lors de la conversation tatouesque de Jesse avec Cassidy, l’allusion à « une vieille dame »… On ne voit pas comment les scénaristes pourraient se passer de l’introduire dans la série un jour où l’autre tant (pour ceux qui savent) le personnage est fondateur dans le vécu de Jesse et tant il est complètement taré…
On notera aussi les personnages propres à la série comme le Maire et Emily qui font partie intégrante des intrigues de cette première saison au fil des épisodes. D’une certaine façon ils sont les personnages « normaux », peut-être les seuls, mais confrontés petit à petit à des situations anormales ce qui les rends eux aussi, finalement, un peu différent… Surtout le Maire, Emily étant visiblement vouée à suivre la voie de la raison.
Terminons par ce qui arrive à Eugene/Tête-de-Fion (pourquoi ne pas l’appeler « Tête-de-Fion » dans la série et continuer à utiliser « Eugene » ? C’est tellement moins drôle), qui s’interroge grandement sur le sens moral du Preacher et qui l’accuse de « tricher » avec son pouvoir décisionnaire implacable (LA voix). Sa dernière scène où il « va au Diable » est un mystère total entièrement freestyle par rapport au comics (un de plus). (On pari qu’il va y croiser le Saint des Tueurs ?)

PS : Au fait, je ne vous ai jamais parlé du générique. Il est apparut vers le troisième épisode il me semble et il est… Nul à chier. Vraiment. Visuellement comme musicalement. C’est assez embarrassant.

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L’épisode 7 aka « He Gone »

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Jesse et Tulip, dans la série, se connaissent depuis l’école primaire.
Il fallait bien que ça arrive un jour : à force de s’écarter du média originel, la série Preacher allait bien finir par m’agacer. C’est chose faites avec « He Gone ». Alors certes, ça reste tout à fait agréable à suivre et sûrement encore plus pour quelqu’un qui ne connait pas du tout le comics, mais je ne peux que grincer des dents concernant la caractérisation des personnages sur cet épisode. Faire de Jesse et Tulip des amis d’enfance apporte sans aucun doute un facteur narratif intéressant pour la série, mais franchement facile et surtout un peu obscur (jusqu’ici les flashbacks de la série sont globalement raté). Ça enlève aussi beaucoup au romantisme du couple par rapport à la version papier à mon sens (le fameux « jusqu’à la fin du monde » est mal traduit dans la VOST d’ailleurs et perd carrément en puissance dans la bouche d’enfants). Mais ce qui m’a le plus gonflé dans ce septième épisode, c’est le caractère donné à Cassidy, Tulip et Jesse. Alors que les deux premiers avaient un charisme vraiment classe qui apportait des choses différentes mais vraiment dans l’esprit de la BD, cet épisode les montre complètement victimes et niais par rapport à un Jesse qui n’a jamais été aussi connard dans le chef d’oeuvre d’Ennis et Dillon. Cassidy passe son temps à dire que c’est le meilleur pote de Jesse alors que lui n’en a rien à foutre – et alors que la série n’a jusqu’ici jamais vraiment développé cette amitié si géniale dans la BD -, tandis que Tulip passe son temps à dire que Jesse est son mec alors qu’il n’en a rien à foutre et que contrairement à la BD jamais une seule fois Custer ne montre de regrets ou de mélancolie au sujet de leur vie passée. Jesse Custer quant à lui envoie tout le monde chier, même Emily (qui jusqu’ici n’a que peu d’intérêt même si l’actrice est cool), alors que LA voix et son pouvoir lui montent à la tête et commencent en fin d’épisode à lui poser des problèmes moraux (oups, Eugène).

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Jesse est un parfait connard dans cet épisode, ce qui me dérange un peu mais moins que la façon dont sont montrés Cassidy et Tulip, complètement soumis émotionnellement.

Je comprends qu’il ne s’agisse que du septième épisode et qu’il peut encore se passer plein de choses entre ces trois personnages, je comprends qu’amener cette phase sert à montrer que Jesse peut faire de mauvais choix et culpabiliser et que LA voix lui fait tourner la tête. Mais tout ça est vraiment très maladroitement écrit à mon sens. Cassidy et Tulip perdent énormément de charisme avec cet épisode et Jesse également. Cass passe pour un type soumis à Jesse à qui il quémande l’amitié, Tulip passe pour une faible femme à moitié hystérique et folle amoureuse à sens unique de Jesse, et Jesse passe pour un gros connard qui s’en bat les couilles de tout ça. Messieurs les scénaristes, il va falloir redresser la barre (refiler des couilles à Cassidy et Tulip et se souvenir que Jesse est la pierre angulaire de l’histoire et pas un personnage qu’on a envie de détester) dans la suite des épisodes pour que la pilule passe. Parce que tout ce que ça donne, c’est que ça démonte complètement les bases des trois personnages jusqu’ici pourtant pas trop mal construites.

Preacher n’est plus une adaptation du comics, c’en est une inspiration. Il fallait s’y attendre mais je ne peux m’empêcher d’être déçu. Même si ça reste plus qu’agréable à regarder, et qu’on est toujours dans les fondations d’une série qui pose son histoire et ses personnages. A part ça Quincannon semble finalement ne pas vraiment obéir à LA voix ce qui, là aussi, est vraiment très surprenant, mais son arc narratif pourrait bien amener le début d’un road trip que j’attends depuis le premier épisode. Je reste aussi assez dubitatif quant à la profusion de personnages dont on ne parle pas sur un ou plusieurs épisodes (quel téléspectateur a vraiment prêté attention et se souvient encore de l’apparition du pas encore nommé Her Starr par exemple ?). Ça rend la série jusqu’ici un peu mal fagotée. Attendons de voir si ça va reprendre du poil de la bête mais vu la quantité de personnages présents sur le papier, ça risque de difficilement s’arranger. « He Gone » est de loin le plus mauvais épisode de Preacher pour moi, mais j’en attends sans aucun doute beaucoup trop pour ce que c’est.

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L’épisode 8 aka « El Valero »

« Du grand n’importe quoi ». C’est un peu la phrase qui pourrait résumer cet épisode. Dans le sens péjoratif du terme, comme dans un sens plus positif. Façon Far West (un genre qui a beaucoup influencé Garth Ennis), Jesse Custer garde son église à coups de baffes et de flingues face à l’équipe de Quincannon, bien décidé à la raser. L’équipe finira d’ailleurs par avoir gain de cause (je vais l’avoir mon road-trip, mais pas pour cette saison…). Dans le même temps, Jesse est pris d’hallucinations dans lesquelles il revoit Eugene (toujours en Enfer visiblement) qui agit un peu comme sa conscience. Pour les amateurs du comics on pense tout de suite à John Wayne qui était l’ami imaginaire du révérend depuis son enfance traumatisante. DeBlanc et Fiore sont également conviés par le pasteur lui-même à lui retirer le Génésis, ce qu’ils parviennent à faire mais l’entité fuit immédiatement de sa boite et refusionne dans la foulée avec Custer. Les deux anges décident alors de partir.
De son côté Tulip adopte un chien, on se demande bien pourquoi jusqu’à ce qu’elle le laisse dans une pièce isolée où il se fait visiblement bouffer. Cassidy est donc toujours vivant (comment aurait-il pu en être autrement ?). « El Valero » se termine sur une énième scène mystérieuse et inexpliquée (c’est définitivement fatiguant, d’autant que le Saint des Tueurs ou encore Her Starr ne sont toujours pas apparut auprès des autres personnages ni même expliqués aux téléspectateurs) où un type contrôle une sorte de thermomètre nucléaire dans une pièce isolée à la Homer Simpson…

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Quincannon et son équipe finissent par  »négocier » avec Jesse pour sa bâtisse religieuse.

On glisse doucement vers la fin de saison avec cet épisode qui semble préparer l’intérêt de la deuxième. Malheureusement pour moi ce n’est pas ce huitième volet qui va me réconcilier avec Preacher version AMC. Trop de maladresses, trop de prises de liberté ratées par rapport au comics… Il ne reste à cette saison plus que deux épisodes pour me redonner envie d’avoir envie…

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L’épisode 9 aka « Finish the Song »

Après le visionnage de « Finish the Song », ce sentiment un peu blasé que je ressens depuis quelques épisodes n’arrive pas à partir. Principalement du fait de la relation Jesse/Cassidy/Tulip entièrement revue et corrigée pour le pire. Inévitablement, certes, Jesse recolle les morceaux avec eux deux (surtout avec Cassidy pour le moment) mais je ne peux m’empêcher d’être frustré par la perte de charisme assez affligeante qu’ils leur ont fait subir en une poignée d’épisodes (Cassidy parait toujours soumis à Jesse, on jurerait presque qu’il en est amoureux, alors qu’en soi presque rien ne les liait jusqu’ici, c’est mal foutu bordel). Le scénario global redresse tout de même un peu la barre, avec une montée en tension prometteuse pour le dernier épisode. Qu’il s’agisse de Quincannon qui va contre toutes attentes récupérer l’église, ou de Fiore et DeBlanc qui vont à la rencontre du Saint des Tueurs dont la raison de la présence dans la série est enfin dévoilée (tuer Jesse) de même que le lieu où il gravitait jusqu’ici (l’Enfer). Pour autant le passage du Saint des Tueurs est extrêmement mal réalisé avec un résumé de toutes les scènes où il est apparu jusqu’ici dans la saison (aka « on vous avoue que c’était hyper confus alors on vous fait un résumé en plein milieu d’un épisode parce qu’on sait que sinon personne ne comprendrait rien »).
On notera également une tentative de prise d’épaisseur pour quelques personnages, c’est à la fois relativement réussi (Emily qui fait buter le Maire, peut-être le premier truc digne d’intérêt réalisé par ce personnage) mais aussi raté (le Sheriff Root qui étrangle la séraphine sans même lui demander qui l’a mis dans cet état ni ce qu’il s’est passé… De toute façon ce personnage est depuis le départ le strict opposé de son pendant BD qui passe d’une ordure charismatique à une espèce de figurant insignifiant, gauche et pleureuse).

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Jesse passe cet épisode à se cacher du Sherif Root suite à la fusillade du dernier épisode.

Le season final de la semaine prochaine est sensé montrer Jesse amener Dieu pour un potentiel ultime prêchi-prêcha dans son église. Le seul moyen de me donner envie de regarder la prochaine saison l’an prochain serait d’amorcer, enfin, le fameux road-trip du trio. Ou, à la limite, de faire intervenir la Grand-Mère, Jody et T.C…

PS : Reverrons-nous Herr Starr ? Aurons-nous un résumé de sa courte apparition dans un précédent épisode que personne n’a comprise ? Saurons-nous qui était ce type dans l’espèce de centrale nucléaire de la fin du dernier épisode ? Aurons-nous un résumé de son apparition dans le prochain ?

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L’épisode 10 aka « Call and Response »

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Root est sans contexte le personnage le moins fidèle de la série en comparaison au comics. Dommage.
Pas de Herr Starr et toujours un peu trop de maladresses dans ce season final. Les apparitions furtives de la mascotte au fil des épisodes sont ridicules (pour l’indien de ce « Call and Response » c’est un peu pareil), le sherif Root bien trop tendre qui gagne à peine en badasserie sur la fin, l’apparition de Dieu digne d’un sketch des Monty Python (sauf que chez les Monty c’est fait pour être drôle, ici c’est limite affligeant tant on frôle l’amateurisme), un Cassidy qui idolâtre toujours Jesse et dont la caractérisation est toujours aussi triste comparée à la BD (dire que dans le comics on a plus la sensation que c’est Cassidy qui impressionne Jesse, et à raison)… On ne va pas se mentir, pendant toute une partie de l’épisode j’ai pensé que c’était probablement le dernier que je verrais tant j’étais déçu. Oui mais, parce qu’il y a un mais, on arrive tout de même sur la fin à redresser la barre, comme deviné avant, le road trip entre Jesse, Tulip (qui regagne, elle, en caractère) et Cassidy s’engage en fin d’épisode et promet donc une aventure peut-être un peu plus adéquate dans l’esprit au comics. A vrai dire la saison se termine exactement comme le comics commence. Un peu comme si cette saison était en fait un brouillon, une tentative pour introduire les personnages, et voir si le public accroche. J’ai apprécié que tout pète enfin (le mec de la centrale nucléaire fait bien son Homer Simpson et toute la ville finie par exploser) et qu’on soit enfin débarrassé de tout ces personnages de merde dont Emily qui définitivement n’aura pas servie à grand chose (à moins que les scénaristes nous réserve une absurdité de plus), que le Saint des Tueurs soit enfin sur les traces de Jesse, la vision de l’Enfer (réellement amusante pour une fois) que les scénaristes ont donné à Tête-de-Fion… J’ai envie de croire que la saison 2 sera plus fidèle au caractère des personnages (Cassidy est badass un point c’est tout et Jesse est un mec bien qui a des principes) et à l’essence même du comics : Dieu existe mais c’est un lâche, un sale con qui a pris la fuite, et il faut le retrouver pour lui mettre le nez dans le caca. On peut croire que ce sera le cas. Mais on a tout de même un doute… Affaire à suivre !

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Conclusion

Tout n’était pas si mal parti malgré un postulat de base un peu étrange qui voit Jesse rester sur place dans son église et quelques écarts narratifs parfaitement tolérables. Cassidy et Tulip, bien qu’ils soient éloignés physiquement de la version papier, étaient particulièrement cools et badass, presque même plus que dans la BD pour Tulip ce qui était loin d’être désagréable. Mais pour le fan du comics que je suis, l’épisode 7 est difficilement pardonnable tant il change le charisme et le rapport entre le trio Jesse/Tulip/Cassidy. (Petit résumé de la honte pour la série : Jesse et Tulip se connaissent depuis l’enfance, ont eu un enfant ensemble, Tulip et Cassidy ont couché ensemble avant que Cassidy ne connaisse le rapport entre Tulip et Jesse, Cassidy est montré très clairement comme amoureux de Tulip, Cassidy est à la limite de la soumission envers Jesse qu’il idolâtre quasiment sans aucune raison…). Que l’émotion et l’histoire réussissent à être aussi cool ou aussi surprenante que dans le comics, ça relève désormais de l’impossible tant le rapport unique entre les trois fameux personnages jouait énormément.

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Adieu Annville.

On ne blâmera pas le côté édulcoré de la série par ailleurs, le comics est vraiment trash, ce qui fait parti de Preacher, mais il était assuré qu’à la TV on en verrait moins et ça passe malgré tout, jusqu’ici en tout cas, ce qui me surprend je dois le reconnaître, tant j’étais attaché à la violence du comics. La réalisation et le scénario sont parfois assez confus, voire amateurs, mais il arrive tout de même qu’il y ait de très bonnes idées propres à la série (la baston des Anges et Jesse contre la séraphine de l’épisode 6, brillante). Suffisamment pour donner envie de voir la suite puisque comme dit un peu plus haut, la saison se termine comme le comics commence. Voilà enfin notre trio en road trip à la recherche de Dieu, avec à leurs trousses le Saint des Tueurs.

Et pour quelqu’un qui n’a jamais lu le comics alors ? En dehors de la confusion de la réalisation et du scénario sur quelques épisodes, et des personnages clairement là pour faire du remplissage (Emily au hasard), j’imagine qu’on est beaucoup plus emballé et enclin à suivre cette première saison. En soi, l’histoire reste assez unique en son genre, ce qui peut tout à fait séduire. On est encore tout de même bien loin du chef-d’oeuvre, on ne va pas se mentir, mais il se dégage une ambiance toute particulière du Preacher d’AMC, ce qui est déjà pas mal.

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