Cowboy Bebop, la nalyse

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Il y a peu de séries animées japonaises que je garde dans mon cœur, il y a par ailleurs peu d’animés qui arrivent à susciter mon intérêt. Cowboy Bebop est au-dessus du lot, très loin au-dessus.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime. (Un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

Pour se tenir au courant des diverses proies et de leur cote, il existe une émission TV dédiée (assez drôle), sans oublier l’informatique…

C’est en 2000 sur Canal + que j’ai découvert, par hasard, la série pour la première fois, lors de sa première diffusion en France. Elle fut créée deux ans avant par Sunrise et réalisée par Shin’Ichiro Watanabe, un inconnu à l’époque dont c’était le deuxième projet pour qui il était réellement responsable.

Le pitch dans ta potch

En l’an 2071 l’espace est conquis par l’homme depuis des années (tu parles, en 2071 c’est à peine si la France entière sera passée à la fibre optique), la Terre a été abandonnée à cause du surpeuplement, de la pollution ou encore de l’épuisement de ses ressources. On suit les pérégrinations et tourments d’une petite équipe insolite et charismatique de chasseurs de prime qui vogue dans le vaisseau de l’un d’entre eux, le Bebop, de station spatiale en station spatiale.

L’équipe au complet. Ils n’ont pas l’air comme ça mais ils assurent.

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

La sexy et mystérieuse Faye Valentine est un personnage vraiment intéressant… Et sexy… Et intéressant. Et sexy.

Si le pitch n’a rien d’extraordinaire, le reste est beaucoup plus original, autant le dire tout de suite. A commencer par la bande originale (justement), absolument géniale, immensément variée et, surtout, parfaitement intégrée aux histoires au point que c’est souvent elle qui rythme et donne le ton des épisodes. Episodes appelés « Sessions » par ailleurs, comme au jazz (« Bebop » n’est pas anodin), dont chaque titre porte le nom d’une chanson célèbre… Une session à la bande son rap aura un personnage au style hip-hop, une compo qu’on croirait tout droit sorti du cerveau d’Ennio Morricone va mettre en scène un cowboy etc… Sans parler des batailles parfaitement synchronisées à la musique… Rares sont les œuvres visuelles à intégrer de façon aussi importante l’audio. Par ailleurs le doublage français est bon, assez sobre, sans exagération, ce qui était assez rare à l’époque.

Et ce qui continue de contribuer à l’originalité de Cowboy Bebop se sont ses références, innombrables, au cinéma mondial. Une session reprend presque plan par plan The Crow, on reconnaîtra la référence à Aliens sans mal, Godard y passe, Bruce Lee, L’Inspecteur Harry et j’en passe environ, pfff, certainement le double qu’il n’y a de sessions (26 au total)… On passe du western spaghetti à la SF sans mal et le plus naturellement du monde, de session en session, tout en gardant une parfaite cohérence au niveau de l’histoire. Cowboy Bebop a, à l’époque, réveillé l’animation Japonaise en lui offrant une bonne claque dans la gueule. L’ambiance est marquée, désabusée, fataliste et drôle à la fois, elle ne prend pas le téléspectateur pour un débile et ne s’adresse aucunement aux enfants.

Les épisodes qui tournent autour de Ed et Ein sont souvent les plus drôles.

Le fil rouge narratif est principalement attribué à Spike (au charisme et au design rappelant l’acteur japonais culte Yusaku Matsuda), ancien membre d’une organisation criminelle, que l’on qualifiera d’anti héros principal. Pour autant Jet, son coéquipier au bras mécanique et ancien flic, la sexy Faye endettée et amnésique, la déjantée Ed hacker surdouée, et même le clébard savant Ein, ne sont pas épargnés par une ou plusieurs sessions dédiées, qui reviennent ou non sur le passé de chacun, sans oublier celles où la petite équipe court après les primes. Les personnages principaux sont finalement assez old school dans leur construction, ils ont une part de mystère, sont globalement assez bourrus, tout est dans l’attitude. Seule Ed est un personnage moderne. Mais le plus important, et qui tient en haleine, c’est qu’on distingue une évolution des personnages et de leurs histoires personnelles. S’il n’y a « que » 26 sessions en tout et pour tout l’histoire a un début et une fin, vous ne regarderez pas Cowboy Bebop en fustigeant les scénaristes au bout (non, ce n’est pas Lost)…

10 ans après je me suis retapé tous les épisodes, ils sont toujours aussi bons, aussi bluffant, même techniquement l’animation reste tout à fait valable. Seuls les passages 3D ont un peu mal vieillit. La prouesse reste entière, Cowboy Bebop est un immense hommage à la culture populaire américaine et mondiale qui reste efficace et toujours aussi cool malgré le poids des années. Une valeur sûre à voir au moins une fois dans sa vie (sinon ça mérite un pointage du doigt surligné d’un « Ha ha ! »).

Les trucs à ressortir en société pour susciter l’admiration chez les personnes de ton choix

– Au Japon, la première diffusion de la série à la TV a été censurée au point que certains épisodes n’ont même pas été montrés.
– Un long métrage d’animation a vu le jour en 2001 à la suite de la série, s’intégrant au milieu des sessions 22 et 23 comme si c’était un épisode géant. Il est réalisé par Shinichiro Watanabe lui-même et son staff.
– En 2008 on a parlé d’une adaptation en film en prise de vue réelle, on n’a plus aucune nouvelle depuis mais ce n’est pas très grave.
– Si vous vous demandez ce qu’est devenu Shinichiro Watanabe, regardez Samuraï Champloo (la nalyse bientôt), Animatrix ou encore la partie animée de Kill Bill Vol.1

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