Zero Time Dilemma, la boucle est bouclée

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Après 999 et Virtue’s Last Reward, Zero Time Dilemma vient clore la saga culte des Zero Escape. Mais ce troisième épisode est-il à la hauteur de ses illustres aînés ?

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Le casting de ce troisième épisode… avec pas mal de têtes connues.
Avant même de vous parler de ce Zero Time Dilemma, je tiens à prévenir les petits curieux n’ayant jamais joué à 9 Hours, 9 Persons, 9 Doors et Virtue’s Last Reward, qui penseraient que l’arrivée de ce troisième épisode sur Steam est l’occasion rêvée de s’essayer à cette série devenue culte : N’y pensez même pas ! Non pas que je considère que cette saga doit rester anonyme, comme un secret légendaire partagé entre une poignée d’élus (quoi que), mais ce titre est à ce point une ode aux fans et un trait d’union entre les deux premiers jeux, que vous n’y comprendrez absolument rien (déjà que même en ayant joué aux trois, ce n’est pas simple…). Bon, après vous faites ce que vous voulez. Mais ne venez pas vous plaindre.

https://youtube.com/watch?v=UYBCXQeBW-M

Decision Game

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Tout commence par un simple pile ou face.
Bref, maintenant que nous sommes débarrassés de la plèbe profane, nous pouvons entrer dans le vif du sujet et tailler le bout de gras entre gens de bonne compagnie…
Zero Time Dilemma marque donc le retour de notre tortionnaire-psychopathe préféré : Zero. Ou plutôt du deuxième Zero, comme il se définit lui-même ; et pour cause puisqu’on connait son identité depuis 999. Cette fois-ci, il a enfermé dans un gigantesque abri antiatomique, les neuf sujets volontaires d’une expérience censée simuler la vie sur Mars. Celle-là même évoquée à la fin de Virtue’s Last Reward (d’où la complexité de jouer à ZTD sans avoir fait les autres). Et pour varier un peu les plaisirs, Zero a cette fois jugé bon de séparer les participants à son jeu cruel, qu’il a réparti en trois groupes distincts :

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Traduction : Regardez-moi dans les yeux !
  • Le Groupe C : Représenté par Carlos, un nouveau venu, pompier volontaire. Ainsi que Junpei et Akane, tous deux issus de 999.
  • Le groupe D : Représenté par Diane, nouvelle également, énigmatique jeune femme aux yeux de cocker. Ainsi que Phi et Sigma, croisés dans Virtue’s Last Reward.
  • Enfin le groupe Q : Représenté par Q, un étrange gamin avec un curieux et encombrant casque vissé sur la tête, Eric le vendeur de glace amoureux transi de Mira, la bombe sexuelle de cet épisode, au décolleté plongeant.
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    Naviguez entre les trois groupes et les séquences débloquées comme vous le souhaitez.
    Comme d’habitude, chacun d’entre eux est muni d’une montre qui, en sus d’indiquer l’heure, injecte un mélange de drogues à leurs propriétaires, ayant pour effet de les endormir et leur faire oublier les derniers instants vécus, toutes les 90 minutes. C’est d’ailleurs la grande nouveauté de cet épisode, puisqu’ici les événements ne tiendront guère compte de la chronologie, compte tenu du fait que celle-ci n’aura aucune incidence sur les décisions des neuf pensionnaires (et pour cause, s’ils ont tout oublié). Pour chacun des trois groupes, on retrouve donc pèle-mêle des vignettes représentant différents moments de leur incarcération, qu’on aura tout loisir de jouer dans l’ordre souhaité (même si certaines resteront à débloquer). Nombre de ces vignettes seront-elles-mêmes soumises à une arborescence à chemin multiple, et certaines actions ne seront possibles qu’après avoir obtenu l’info au préalable ou réalisé telle autre action en amont, nous obligeant alors à revenir plus tard ; dans l’esprit des « To be continued » de Virtue’s Last Reward ou, dans une moindre mesure, des Metroidvania. Bien entendu, en sus des produits soporifiques et amnésiques administrés toutes les 90 minutes, une troisième drogue est embarquée par les montres pour tuer sur le champ le propriétaire un peu trop récalcitrant qui tenterait de les retirer de force. Et justement, la mort est une constante de cette troisième aventure. Car pour pouvoir s’échapper, les survivants vont devoir entrer six mots de passe afin d’accéder à l’ascenseur central, seule issue pour atteindre l’extérieur. Or ceux-ci ne seront révélés qu’à la mort de chacun. Ainsi, pour obtenir six mots, il va falloir que six des neufs séquestrés décèdent. Autant vous dire que ça plombe l’ambiance… Surtout lorsque la première épreuve consiste en un simple vote pour élire l’équipe, et donc les trois membres de celle-ci, qui va mourir.

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    C’est un vrai plaisir de retrouver Phi et Sigma… tout comme Akane et Junpei d’ailleurs.

    90 minutes pour mourir

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    C’est clairement l’épisode le plus sanglant…
    Nouveaux candidats, nouveau jeu sadique, nouveau Zero, mais pas que, puisqu’avec ce troisième épisode c’est tout le principe du Visual Novel qui est remis en question. En effet, exit le temps du pavé de texte blanc sur fond noir de 999. Virtue’s Last Reward avait introduit le doublage et les cinématiques, Zero Time Dilemma base la quasi-intégralité de ses mécaniques sur ce principe. En effet, si on retrouvera toujours les séquences d’Escape en 3D, à la première personne, les dialogues quant à eux abandonnent carrément les images fixes pour des séquences animées et doublées (en anglais ou japonais, sous-titrées en anglais). Alors on est loin du niveau de Quantic Dream, que ça soit pour les graphismes ou les animations (surtout qu’on est sur 3DS/PSVita là), mais ça passe très bien. Ce côté un peu cheap donne même un certain cachet aux séquences les plus sanglantes je trouve. Car du sang, attendez-vous à en voir ! En effet, si le jeu n’est clairement pas gore et ne montrera jamais directement un membre coupé ou un corps rongé par l’acide ou les flammes, le sang lui gicle plus que de raison (d’ailleurs, voir Mira se prendre un facial d’hémoglobines à quelque chose d’assez plaisant, j’avoue). La mort rode dans tous les recoins de la station et ne ratera jamais une seule occasion de tomber sur les participants à ce jeu macabre. Vous serez d’ailleurs obligé d’y passer pour parvenir au bout de cette aventure, puisqu’à l’instar de ses prédécesseurs, Happy et Bad Ends ne sont que des éléments scénaristiques qui ne vont pas l’un sans l’autre ; indissociables et indispensables pour arriver à la True End.

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    Celle-là est plus simple qu’il n’y parait, pourtant j’ai bien galéré.

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    Les séquences d’Escape suivent le même principe depuis le tout premier épisode.
    Même les séquences d’Escape Room vont prendre un malin plaisir à vous torturer, puisque si elles n’ont guère changées sur la forme, sur le principe elles vous demanderont régulièrement de faire un choix final se résolvant bien souvent par la mort d’un ou plusieurs personnages. Notez d’ailleurs que si vous êtes habitués à la série, vous ne devriez pas avoir beaucoup de mal à en venir à bout. Personnellement j’ai dû bloquer quelques longues minutes sur une ou deux rooms max, la plupart des énigmes s’enchaînant de manière assez fluide et logique. De toute façon, la force des Zero Escape n’est pas son gameplay, mais son scénario. Et de ce point de vue-là, on est plutôt gâté avec du fan service à tous les étages et toute la lumière faites sur les zones d’ombre des précédents épisodes (surtout de Virtue’s Last Reward d’ailleurs). Pour un martyr de Lost comme moi, ça en devient presque thérapeutique. Bon, l’histoire est un peu tordue, je vous l’accorde et certaines révélations sentent un peu le foutage de gueule (L’identité de Zero par exemple, sans doute la personne la plus suspecte de toutes, ou le fait que tout le monde à l’air d’oublier qu’il y a un serial killer dans le groupe durant la True End), mais dans l’ensemble, on en sort tout de même conquis. Avec un putain de mal de crâne, mais ravi. Bref, ce troisième chapitre vient magnifiquement clore une trilogie maîtrisée de bout en bout. Elle est sans doute pleine de défauts, mais elle s’assume pleinement et a su retranscrire sur un minuscule écran, les sensations qu’on pu nous procurer certains films mythiques tel que Saw ou Cube. Et ça à ma connaissance, c’est une première.

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