Zenless Zone Zero 2.0, un an pour tout changer

Il y a un peu moins d’un an maintenant, je vous parlais de la sortie de Zenless Zone Zero, le dernier MiHoYo en date (Genshin Impact, Honkai Star Rail…), un gacha action au look urban hip-hop que j’avais particulièrement apprécié. Aujourd’hui, je profite donc que la licence fête sa première année d’existence, pour revenir sur tous les changements opérés durant cette première année ; et vous allez voir qu’ils sont nombreux. Et pour celles et ceux qui voudraient savoir de quoi il en retourne, de manière générale, je vous renvoie sur ma critique de l’an dernier…

Eridu Chronicles

Le premier changement, c’est plus une évolution logique qu’une modification en profondeur, puisqu’il s’agit du développement scénaristique du jeu ; que ce soit son histoire principale ou le lore qui l’entoure. Car vous le savez (ou pas), mais ce qui caractérise les gacha actuels (et notamment ceux de MiHoYo), c’est qu’un peu à l’image d’un MMO, leur histoire n’est pas arrêtée mais se construit mois après mois, au fil des mises à jour. Pour rappel, Zenless se déroule dans La Nouvelle Eridu, une ville fictive qui s’est construite après la chute d’Eridu (l’ancienne, donc), disparue dans ce que le jeu appelle une néantre, à savoir une gigantesque zone contaminée par l’ether, peuplée de monstres en tous genres, dans laquelle l’espace est complètement altéré et où la contamination de l’air rend impossible toute possibilité de survie à long terme. L’histoire a évolué au fil des mises à jour, avec tout un complot autour des Ethéréens (les créatures de néantres), de la chute d’Eridu et même du passé de nos deux héros Belle et Wise, avec en filigrane la malveillance des TOPS, les grosses corporations CAC40iennes du jeu. Si le scénario amène son lot de suspense et de rebondissements, il prend toutefois trop de temps à développer certaines intrigues selon moi, et d’autres survenues au début disparaissent étrangement du paysage scénaristique sans raison apparente. Alors peut-être que ces arcs narratifs trouveront un écho dans un futur plus ou moins proche, mais ça donne l’impression de ne pas avancer sur les mystères passés tout en en créant de nouveaux. Bref, j’ai l’impression de voir Lost (espérons que tout ça ne finira pas dans une église…). En plus du scénario principal, le lore de Zenless compte également bon nombre d’histoires annexes qui s’ajoutent au fur et à mesure de la sortie de nouveaux personnages ; des histoires très souvent plaisantes à suivre, centrées sur le passé de ces derniers, qui nous font voyager vers de nouvelles destinations.

Slice of Life

En effet, le jeu s’est enrichi de bon nombre de nouvelles zones « pacifiques », allant du port de pêche au désert en périphérie de la ville, qui restent toutefois toujours trop limitées en terme d’activités. En effet, il y a bien quelques petits défis à faire à différents moments de la journée et il est possible de passer des moments privilégiés avec les différents personnages du jeu (type « date »), mais les activités promises manque d’interactivité justement : on se contente souvent d’aller d’un point A à un point B pour déclencher une scène de dialogue. Ces différents quartiers sont par contre assez variés et, pour beaucoup, très soignés visuellement. De plus, il est désormais possible de switcher de personnage lorsqu’on se déplace en ville, pour pouvoir admirer sa nouvelle waifu (ou husbando, ne soyons pas misogyne). Toutefois, je regrette que la possibilité de faire des selfies ne soit permise qu’à Wise et Belle, et non aux autres personnages. Du coup, les déplacements en ville ne servent finalement qu’à faire sa routine quotidienne (ticket de loterie + café + vidéoclub) ou pour se rendre au camp militaire pour se frotter à la Néantre zéro, aux Défenses de Shiyu, etc. Heureusement, quelques événements ponctuels viennent parfois nous pousser à visiter ces lieux, mais ça reste globalement cantonné aux deux zones principales que sont la 6ème rue et la place Lumina.

Néantre du diable

Du coup, l’essentiel de nos déplacements va avoir lieu dans les néantres, que ce soit au cours des missions principales, annexes ou dans certains modes endgame. L’an dernier, ces déplacements se faisaient par le biais de ce qu’on appelait dans le jargon le « mode TV », une sorte de jeu de l’oie où les cases avaient un look de petites télévisions (rapport au vidéoclub tenus par les deux protagonistes). Si personnellement, c’était une feature que j’appréciais, qui apportait un peu d’originalité, force est de constater que j’étais en minorité ; et pour être totalement objectif, MiHoYo ne l’a pas toujours très bien exploité, rendant parfois ces déplacements rébarbatifs au possible. Bref, au bout de 4 ou 5 mois, le Mode TV a commencé à se raréfier, pour finir par totalement disparaître du paysage. Ne reste alors que quelques vestiges du passé, qui n’ont pas été supprimés et/ou remodelés par les développeurs. Côté combats par contre, le gamplay a assez peu changé, à cela près que si la jauge de décibels reste commune à toute la team, les trois personnages peuvent désormais tour à tour déclencher leur ultime lorsque le seuil des 3k est atteint, là où au départ un seul d’entre eux réinitialisait le compteur pour tout le monde. On peut donc maintenant les enchaîner sans avoir besoin de choisir pour lequel opter, mais juste leur ordre d’utilisation. Pour le reste, les changements opérés en combat dépendent essentiellement des nouveaux personnages, qui introduisent tour à tour des nouvelles fonctionnalités et possibilités tactiques.

Nouvelles têtes

Et en un an, des nouveaux personnages il y en a eu quelques-uns ; 20 pour être précis. Et si beaucoup se sont contentés d’être de « simples » nouveaux supports ou nouveaux DPS, d’autres ont complètement révolutionné la méta du jeu en introduisant une nouvelle façon de jouer ou en étant complètement pétés. C’est le cas par exemple d’Astra Yao, aka la meilleure support du jeu, qui à l’instar d’une Robin dans Honkai Star Rail, sort du combat pour encourager ses coéquipier(e)s. Ou encore Trigger, qui a lancé la mode des combos Aftershock, à savoir des attaques combinées avec celles de ses coéquipier(e)s alors qu’elle n’est pas sur le field. On peut également citer Viviane, qui ajoute de la confusion aux attaques alliées, ou enfin Miyabi qui peut quasi solo tout le jeu à elle seule tellement elle est broken (bon, j’exagère un peu, mais elle est vraiment insane). Malgré tout, le jeu n’a pas encore passé la barre du powercreep, cette méthode bien connue des développeurs de gacha qui consiste à rendre obsolète les anciens personnages avec la sortie des nouveaux, afin de pousser les joueurs à la consommation. On a même eu droit à une refonte bienvenue d’Ellen Joe, la toute première combattante limited, et d’autres (comme Jane Doe par exemple), se sont vues naturellement buff par la sortie d’un nouveau support entrant en synergie avec leurs compétences.

Contenu sans retenue

Et tous ces perso, les anciens comme les nouveaux, sont régulièrement mis à l’honneur dans les différents modes endgame qui demandent tant de construire des équipes cohérentes et bien équipées, que des équipes variées afin de répondre à toutes les situations. Et pour le coup, si je pestais un peu sur l’absence de difficulté à la sortie du jeu, j’ai bien changé d’avis désormais. En effet, le jeu s’est enrichi de nombreux modes de jeux additionnels, ou a modifié la formule de ses modes originels (type la néantre zéro, sorte d’Univers Simulé de Star Rail). Les Défenses de Shiyu sont 8 double combats contre des boss retors, aux faiblesses et aux résistances variées. Le mode Assaut Mortel quant à lui, est un triple combat contre des versions améliorées de boss rencontrés durant la campagne principale, soumis à un contre la montre éprouvant et qui demande une parfaite maîtrise des différentes mécaniques du jeu ainsi qu’une team parfaitement coordonnée, tant le pic de difficulté est élevé. Clairement, c’est LE mode ajouté pour satisfaire les joueurs vétérans qui pouvaient tourner un peu en rond sur des combats sans trop de challenge. Là, ils sont servis ! Enfin, la tour infernale permet d’enchaîner des combats de plus en plus durs, avec un nombre restreint de personnages, sans possibilité de soins. Ajouter à cela tous les modes événements, ponctuels ou permanents, qui sont venus s’ajouter tout au long de l’année et qui sont plus là pour apporter un peu de fraîcheur que de proposer un vrai challenge. Bref, il y a désormais largement de quoi faire et pour tous les types de joueurs !

2.0

Le 5 juin donc, sortait la version 2.0 de Zenless Zone Zero, marquant ainsi la célébration de son 1er anniversaire. Cette mise à jour majeure fait alors office de nouveau départ pour la licence, au sens propre comme au figuré puisqu’il se trouve que Wise et Belle, nos deux protagonistes principaux, ont quitté leur foyer sur la 6ème rue de la Nouvelle Eridu pour la petite bourgade de Waifei. Outre un design plus rural, cette ville tranche radicalement avec ce que le jeu nous a proposé jusqu’alors, avec une zone bien plus large, plus verticale aussi, et une volonté de proposer de nouvelles activités pour la partie Slice of Life. Mais au-delà de la ville, le jeu propose désormais d’arpenter la nouvelle néantre en mode libre, en plus de s’y rendre durant le mode story. Cette néantre lehmnienne (c’est son nom) se décompose alors en plusieurs zones plus ou moins grandes qui s’apparentent à ce que peut proposer Honkai Star Rail en la matière. Combat contre des éthéréens, coffres à dénicher, ressources à récolter et même des mini-jeux nous y sont proposés, ainsi que de nouvelles commissions (les quêtes annexes) qui ne se lancent donc plus par l’intermédiaire du H.U.D. (la console des proxy). On retrouve donc une construction plus classique que la version antérieure avec son mode TV, mais c’est tout de suite moins rébarbatif et beaucoup plus efficace.

Du côté des personnages, une nouvelle tenue est offerte gratuitement pour Wise et Belle (et une payante pour Yixuan), et trois nouveaux combattants font leur apparition ; deux 5 étoiles et un 4 étoiles : Yixuan, le personnage majeur de cette mise à jour anniversaire, JuFufu la petite tigresse et enfin Pan Yinhu, le panda qui fait beaucoup penser à Ben, l’ours de Belobog. Si JuFufu et surtout Pan Yinhu, se passent de commentaires (ce sont toutefois de bons combattants), c’est Yixuan qui monopolise toutes les attentions. L’ambition des développeurs à son sujet était d’en faire la nouvelle Miyabi, et le fantastique trailer de présentation du personnage va clairement en ce sens, en les faisant combattre l’une contre l’autre. Sur le papier, le pari est tenu. Une fois manette en main, c’est presque aussi vrai. En effet, Yixuan est clairement au-dessus de la mêlée dans pratiquement tous les modes de jeu. Toutefois, son gameplay est très technique, basé sur une gestion assez complexe de sa jauge d’adrénaline afin de maximiser les dégâts sur la durée, là où Miyabi était vraiment simple à jouer : Tu bourrines et dès que sa jauge est pleine, tu laisses appuyer sur le bouton d’Attaque Ex pour fumer tout ce qu’il y a à l’écran. Sa supériorité sur Miyabi se joue plutôt dans la nouvelle mécanique qu’elle introduit dans le jeu, à savoir la rupture.

En effet, les nouveaux ennemis de la péninsule de Waifei et de la néantre Lehmnienne usent et abusent du miasme, une substance que certains peuvent projeter pour empoisonner une zone mais que d’autres peuvent surtout utiliser pour se protéger, un peu comme un bouclier qui les envelopperaient. La rupture consiste justement à faire fi de ce bouclier de miasme pour frapper directement les PV de l’adversaire. A ce jour, Yixuan est la seule dotée de cette habilité et se montre donc supérieure aux autres combattants contre ces nouveaux types d’ennemis, très largement mis en avant avec la 2.0. De plus, YiXuan est le tout premier personnage à disposer de deux Ultimes, même si le premier est plutôt un changement d’état qu’une attaque spéciale. Côté chara design, atitude et animation par contre, y a pas débat : Yixuan est God Tier ! On attend désormais à ce que MiHoYo s’applique autant pour les (trop) rares personnages masculins (et vu ceux qui ont été teasé, ça semble mal engagé de ce côté-là). On comprend aisément que leur fanbase soit majoritairement masculine, mais il suffit de voir le succès indécent d’un Love & Deepspace par exemple, pour comprendre qu’il vaut mieux ne pas bouder le public féminin si on veut maximiser ses revenus.

To be continued…

Cette première année a donc été particulièrement riche en rebondissements, tant dans l’histoire que les mécaniques de jeu. MiHoYo redouble d’efforts pour conquérir un public qui l’a longtemps boudé, si on en croit les chiffres de Zenless par rapport à ceux de Genshin et Star Rail (bon, 15-20M$ mensuel de moyenne, quand même). En fan de la première heure, je ne suis peut-être pas le plus objectif, mais en tout cas je trouve que tous ces changements vont dans le bon sens, même s’il reste encore quelques points à améliorer selon moi. Bon, je ne suis pas totalement naïf, et même si je rêverais de voir l’abandon du 50/50 (seulement 50% de chances d’invoquer le personnage de la bannière quand on obtient enfin un tirage 5 étoiles) ou un surplus d’énergie pour farmer les ressources nécessaires à l’amélioration de nos personnages, je me doute que MiHoYo ne va pas tuer sa poule aux œufs d’or de sitôt. Par contre, ce qui serait bien ce serait d’automatiser ces séquences de farm. Par exemple, nous permettre de combattre une seule fois lorsqu’on farm une ressource spécifique, puis répéter automatiquement ce combat pour multiplier les ressources. D’ailleurs, les développeurs sont un peu allés dans cette direction pour l’obtention du stuff (les 6 pièces d’équipements aux statistiques aléatoires), puisqu’on a la possibilité d’automatiser cette collecte 5 fois par semaine il me semble. Je pense que c’est essentiel pour rentabiliser au mieux nos rapides sessions quotidiennes, et ça nous permettrait de nous concentrer sur autre chose (la story, les modes endgame, les events…) lorsqu’on se lance dans une session de jeu plus longue.

J’attends aussi beaucoup de cette nouvelle ville. On sent les prémices d’une amélioration de la partie slice of life du gameplay, et j’espère que là aussi ça ira dans le bon sens. Il ne faut pas que cette nouvelle aire de jeu devienne juste un enrobage gourmand pour une zone qu’on parcoure via des raccourcis menus. D’ailleurs à propos des raccourcis menus, ça me fait penser que je n’ai pas parlé de toutes les améliorations de l’UI (User Interface), notamment côté navigation (aka la map). Là aussi, le boulot abattu pour améliorer la qualité de l’expérience est chouette et bienvenu. Reste donc à voir ce que vont apporter les nouveaux combattants, dont certains ont d’ores et déjà été teasé. Vont-ils offrir de nouvelles mécaniques de jeu ? Est-ce qu’il ne va s’agir que d’un simple powercreep de personnages existants ? Va-t-il y avoir d’autres buff d’anciens perso, comme celui d’Ellen Joe ? De ce qu’on en a vu, ça souffle plutôt le chaud (Yuzuha, Damian…) et le froid (Orphie, Komano…) en ce qui me concerne, mais j’attends de les voir ingame. Ce qui est sûr, c’est que MiHoYo semblent avoir enfin compris que les skins ça pouvait rapporter gros, vu qu’après Astra Yao, Ellen Joe et Yixuan (plus les skins gratuits de Nicole, Wise et Belle), les développeurs ont d’ores et déjà prévu d’offrir à nouveau un summer skin pour nos deux acteurs principaux, ainsi qu’un summer skin beaucoup moins gratuit pour les personnages de la prochaine double bannière : Yuzuha et Alice.

Bref, aujourd’hui mon temps de jeu est très largement vampirisé par Honkai Star Rail et Zenless Zone Zero. Et entre le brillant arc narratif d’Amphoreus sur HSR et cette séduisante mise à jour pour Zenless, j’ai comme l’impression que ce n’est pas près de changer…

Jeu joué essentiellement à la manette, sur mon PC Master Race que j’ai bien fait d’acheter 2.500 balles pour jouer à un gacha, mais aussi un peu sur téléphone quand j’ai besoin de faire mes quotidiennes à l’arrache. Le jeu est aussi dispo sur PS5 et, depuis le 5 juin, sur Xbox (Alléluia !).