Quand Capcom prend à cœur d’optimiser les fonctionnalités de la Wii dans ses jeux, cela donne Zack & Wiki ou quand la nouvelle console de Nintendo révolutionne le Point & Click.
Chasse aux trésors
Zack est un jeune garçon friand de chocolat, dont le souhait est de devenir le plus grand pirate du monde. Dans un monde imaginaire où les pirates naviguent tant à bord de bateaux que d’avions, notre héros va se retrouver perdu sur une île déserte suite à l’attaque des sbires de la princesse Rose. C’est alors qu’il va découvrir un trésor renfermant le crâne de Barbaros, un célèbre pirate dont les différentes parties du corps se sont retrouvées enfermées dans une quinzaine de coffres différents, après avoir été victime d’un puissant sort. Proposant à Zack de lui offrir son légendaire navire de guerre s’il l’aide à recouvrer son apparence, notre héros se retrouve alors embarqué dans une fantastique chasse aux trésors aux mille dangers.
Mais dans cette quête, Zack ne sera pas seul. Il sera aidé par Wiki, un petit singe volant fait d’or, capable de se transformer en cloche magique lorsqu’on l’agite. Le son que produit alors Wiki lorsqu’il prend l’apparence d’une cloche est alors capable de transformer n’importe quel être vivant en objet inanimé. Pour ce faire, rien de plus simple puisqu’il suffit de s’approcher de ce que l’on souhaite transformer et de secouer la Wiimote pour faire tinter Wiki. Cette idée qui peut sembler saugrenue constitue la base essentielle du gameplay de Zack et Wiki puisque c’est avec les objets ainsi transformés que notre héros va pouvoir résoudre les multiples énigmes qui lui sont proposées.
Oracle ô Désespoir
Comme ça, à première vue, avec son look très cartoon, son scénario à deux balles cinquante et ses dialogues limite neuneu, on pourrait penser que Zack et Wiki est un jeu orienté jeunesse. Et dans un sens, la simplicité dans la maniabilité et les nombreuses aides tutoriel visant à nous expliquer en long, en large et en travers comment utiliser la Wiimote et à quel moment, ne contrediront pas cette idée. Mais voilà, les choses vont très vite se corser avec des énigmes de plus en plus tordus demandant une bonne expérience du Point & Click, quelques longs moments de réflexion et un grand sens de l’observation. Très vite on se dit que finalement, les gosses n’ont absolument aucune chance de s’en sortir seuls. De plus, en sus des énigmes torturées, la mort attend Zack au tournant particulièrement souvent et même s’il est possible de ressusciter grâce à des tickets renaissance à acheter au repaire de pirate, on arrive vite à court et dès lors nos pas sont bien plus hésitants de peur de devoir se retaper tout le niveau.
Outre ces tickets renaissance, il est également possible d’acheter des poupées oracles. Ces poupées permettent alors d’être guidé par un indice lorsqu’on se retrouve bloqué un peu trop longtemps. Mais là encore, ces poupées valent bien cher et les piécettes ne poussent malheureusement pas sur les arbres (quoi qu’en fait si). Il faut savoir également que l’oracle est la seule à même de nous indiquer, et ce même si on ne possède pas de poupées en stock, si la partie est coincée ou non. Car, et c’est assez frustrant, certains niveaux pourront devenir irréalisables si vous effectuez une action qu’il ne fallait pas. Vous n’aurez plus aucune chance de le finir et devrez recommencer de zéro, mais pourtant si vous n’appelez pas l’Oracle pour le savoir, à aucun moment vous ne serez informé du Game Over. Avouez que c’est quand même un comble, non ?
Mimétisme
Outre ses énigmes passionnantes, le grand point fort du titre de Capcom c’est l’optimisation de la Wiimote. Ici le Nunchuk n’est pas nécessaire et seule la Wiimote trouve son utilité. En pointant à l’écran, le jeune Zack se déplace comme on peut le faire dans tout jeu d’aventure à la souris. Dès que le capteur passe sur un élément interactif, celui-ci change de forme et il suffit alors de cliquer sur A pour s’en rapprocher. Là plusieurs possibilités s’offrent au joueur : Cliquer pour déclencher une action ou utiliser un objet pour interagir avec l’élément. Seulement il faut savoir que les inventaires à rallonge, Zack il ne connait pas ! En effet, le jeune garçon ne peut transporter qu’un seul et unique objet à la fois, et cette particularité aura tôt fait de peser sur la résolution des énigmes. Chaque fois qu’on utilise un objet sur un élément interactif, une action se déclenche alors où on doit mimer les mouvements que l’on effectuerait alors en situation réelle. Scier du bois, tourner une manivelle ou encore épousseter un tableau avec un balai, c’est autant d’action qui se réaliseront de la façon la plus intuitive possible, même si parfois la Wiimote nous fait un caprice.
Coté durée de vie, venir à bout de la vingtaine de missions qui composent le soft variera selon le degré de compétences de chacun, mais je doute qu’on puisse le finir en moins de quinze heures. Sachez également que Capcom a offert la possibilité à d’autres joueurs/spectateurs de participer à l’aventure en s’emparant chacun d’une Wiimote supplémentaire. Ainsi armés, ils pourront alors cercler des éléments à l’écran ou tracer des traits à la manière d’un coach expliquant ses stratégies à son équipe sur un paperboard. Certes, en pratique ça n’a vraiment aucune utilité, mais l’idée est plutôt amusante. Quoi qu’il en soit, avec Zack & Wiki : Le trésor de Barbaros, Capcom tient là une excellente licence dépoussiérant un peu le Point & Click ; un genre qui en avait bien besoin. On attend maintenant que l’éditeur annonce une suite, qui ne peut décemment pas faire autrement que de voir le jour !
Voilà une bien belle surprise que ce Zack & Wiki qu’on n’attendait pas forcément à ce niveau là. Un jeu complexe et soigné porté par le formidable charisme de son personnage principal