Way of the Samuraï 4, les voies du Ronin sont impénétrables

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Malgré des défauts flagrants et un retard technologique sur la concurrence s’apparentant à un gouffre, la série d’Acquire fait son petit bonhomme de chemin, en nous proposant dernièrement son quatrième épisode en dix ans d’existence.

Bienvenue au Japon

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Dès les premières minutes, vous aurez à faire un choix crucial.
La série Way of the Samuraï est une licence sur laquelle je lorgne depuis quelques années déjà, mais curieusement je n’avais jusqu’ici jamais sauté le pas, sans doute échaudé par sa réalisation d’un autre âge. Car derrière une technique totalement à la rue, un goût pour l’esthétisme assez singulier et de très nombreuses lacunes dans quasiment tous les domaines, Way of the Samuraï ne semblait pourtant pas forcément armé pour faire date. Son succès, la saga le tient certainement à son univers. Dans une industrie où la période féodale nippone, un peu à l’instar de l’époque médiévale occidentale d’ailleurs, est d’avantage une source d’inspiration pour des univers fantasmagoriques qu’un modèle fidèlement reproduit, les titres s’y identifiant brillent par leur rareté. C’est encore un de ces paradoxes du jeu vidéo, où les thèmes les plus porteurs (Japon féodal, piraterie, chevalerie, etc.) sont boudés par des éditeurs trop occupés à plagier le voisin pour voir l’éventail des possibilités offert par les univers originaux.

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Le commandant Melinda Megamelons porte bien son nom.
Toutefois qu’on ne s’y trompe pas, si ici le jeu s’inspire bien de cette époque sans pour autant proposer lutins, farfadets et pouvoirs magiques, ça n’en fait pas non plus un documentaire historique. Bien au contraire, le jeu est rempli de fantaisies, et le traitement fait aux étrangers (en particulier sur leur look), se veut quelque peu fantasque, voire carrément ridicule. Cependant, l’histoire de ce Way of the Samuraï s’avère plus profonde que la majorité des titres proposés par nos amis nippons. En effet, dans ce quatrième opus, le jouer incarne un samuraï vagabond, foulant du pied pour la toute première fois, la ville portuaire de Amihama. Ici, se joue une bataille entre trois grandes factions : Le magistrat, représenté par trois sœurs aussi belles que sadiques, les anglais qui cherchent à apporter leurs connaissances avancées pour aider le peuple japonais, et les rebelles xénophobes, cherchant à tout prix à se débarrasser de ces occidentaux qu’ils considèrent comme envahisseurs. Et vous dans tout ça, vous arrivez au beau milieu de ce conflit et devez choisir votre camp… ou pas.

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Draguez les filles en journée, et rendez-leur visite la nuit.

Bis Repetita

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Classe ou ridicule, créez votre personnage selon vos humeurs.
Car la particularité de ce jeu, c’est que sa durée de vie est relativement minime. Bien sûr, en flânant un peu et selon votre propension à filer en ligne droite ou non, vous pourrez jouer sur le temps de jeu, mais généralement une partie ne dure pas plus de quatre ou cinq heures. Il est même possible de ne jouer qu’une dizaine de minutes, puisqu’à tout moment vous serez libre de quitter le village comme vous y êtes arrivés. Un peu à l’image des visual novels dont il tire certaines mécaniques, le soft vous propose de choisir une route, puis de recommencer une nouvelle partie pour en suivre une seconde, et ainsi de suite. Les embranchements scénaristiques ne manquent pas et vous ne pourrez jouer toutes les missions qu’en y rejouant encore et encore. Aidez, la royauté anglaise, le magistrat, les rebelles, ou choisissez carrément de vivre en marge de tout cela, sans vous en mêler. A vous d’apprécier les différentes possibilités qui s’offrent à vous, d’une partie à l’autre. Toutefois, chaque nouvelle partie ne correspond pas pour autant à un reset. En effet, il vous est possible de récupérer votre précédent personnage, avec ses armes, équipements et caractéristiques remportées précédemment. Mieux, le monde dans lequel vous évoluez peut aussi différer selon vos actions.

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Recrutez des adeptes pour votre dojo et affrontez ceux qui osent le défier.
Ainsi, participez à la construction d’une école, et la partie suivante vous comprendrez ce que disent les passants et commerçants anglais. Prenez la tête d’un dojo, et vous commencerez avec bon nombre d’adeptes et pourrez même créer votre propre style de combat. Ainsi, chaque nouvelle partie se veut plus riche que la précédente. Et ce n’est pas un luxe, tant la difficulté du jeu est grande. Apprendre de nouvelles techniques sera donc salvateur pour vous en sortir, sabre en main, face à quelques adversaires particulièrement redoutables. D’ailleurs, je confesse très volontiers qu’après une première partie rébarbative, à me faire occire à la petite cuillère par mon futur forgeron, j’ai dû ranger ma fierté au placard et recommencer une partie en mode Facile pour m’en sortir. Ce n’est qu’après avoir amélioré mes armes et compétence que je suis repassé en mode Normal. Cette difficulté est d’autant plus exacerbée, que le gameplay n’a rien de carré. Tout cela fleure bon le titre de bas étage de la génération précédente, tant les errances dans les mécaniques de jeu sont nombreuses. Malgré tout, le jeu arrive à nous accrocher, grâce à son ambiance si particulière. Mieux vaut juste savoir où on met les pieds, tant Way of the Samuraï, plus que n’importe quelle autre licence, fait partie de ces jeux qu’on adore ou déteste… Il n’y a guère de place pour le juste milieu.

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Les combats sont riches, intenses et exigeants.
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