Après un spin-off d’une médiocrité sans borne, les Piñatas de Rare reviennent dans une version plus riche, plus complexe et toujours aussi rafraichissante.
Question de cible
Viva Piñata, c’est un peu le symbole de la communication maladroite de Microsoft. En effet, depuis le début, la firme de Redmond communique sur la licence auprès d’un public jeune. Le constructeur en fait même le porte-étendard du casual sur Xbox 360 et va jusqu’à promouvoir la licence avec un dessin animé. Ces prétentions sont, ma foi, louables mais quelqu’un chez Microsoft a-t-il réellement joué à ce jeu ? Ce n’est pas parce que les piñatas sont colorées et que le principe du collection-game fait inexorablement penser aux pokémons que le jeu est destiné aux enfants. Car il ne faut pas se tromper, Viva Piñata 1 & 2 sont sans doute à ce jour les jeux les plus hardcore gamers de la console.
Le principe ici n’a absolument pas bougé depuis le premier épisode : Cultiver un jardin et y accueillir de nombreuses et diverses piñatas ; des animaux en papier mâché remplis de bonbons. Sur le papier, cela peut paraitre simple, mais dans la réalité les choses sont extrêmement complexes et variées. En effet, pour attirer une piñata dans son jardin, il faut remplir un certain nombre de conditions. Ces conditions varient en fonction des races et se veulent de plus en plus délicates au fur et à mesure que vous découvrez des piñatas moins répandues. Ainsi, si pour attirer un ver il suffira d’avoir un peu de boue dans son jardin, d’autres se montreront beaucoup plus coriaces. Car la plupart ne vous rejoindront qu’en présence de certains objets décoratifs dans votre jardin, d’une autre race de piñata (bien souvent une proie) ou de plantes et arbres divers.
Skill ou Cheat ?
Mais le jeu ne se résume pas à collectionner plantes et animaux, car tel le Dr Moreau, vous allez pouvoir vous livrer à quelques expériences génétiques. Le plus simple, c’est de découvrir une variante de piñata en lui faisant manger une baie, une fleur ou une graine bien précise qui lui fera changer de couleur. Plus complexe, la possibilité de transformer votre piñata, comme le renard par exemple (pretztail) en hyène (pennia) par le biais d’une manipulation dont je ne pourrais pas vous faire part puisque, quiche que je suis, je ne l’ai toujours pas trouvée. Enfin, il y a les aberrations génétiques, comme les serpents à deux ou quatre têtes que vous obtiendrez en tapotant leurs œufs avec votre pelle. Bref, les possibilités sont énormes et franchement pas à la portée de tout le monde. Il faut faire preuve de patience, de curiosité et bien sûr d’un brin de chance (ou de cheat). A noter d’ailleurs que certaines expériences fructueuses dans le premier opus n’ont plus court ici.
D’ailleurs en parlant de cheat, sachez que si vous disposez de la caméra Live Vision vous pourrez alors télécharger instantanément des piñatas dans votre jardin, en scannant les images offertes gratuitement avec le jeu, ou sur le site officiel. Bon, la caméra est un peu capricieuse et du coup ce n’est jamais bien simple de scanner l’image en question, mais ça finit par marcher et permet de se sortir de situations compliquées sans trop de soucis. Par exemple, l’arrivée du professeur Pester dans votre jardin va vous pourrir la vie (il tue vos piñatas). Trois choix s’offrent alors à vous : Soit vous construisez une mine et élevez un dragon (faut être riche, chanceux et ultra patient), soit vous capturez un Rhinoceros dans le désert et lui donnez à manger toutes sortes de mauvaises herbes (long et pénible), soit vous téléchargez l’un ou l’autre (le rhino se trouve plus facilement) grâce à votre Live Vision et pourrez ainsi bouter Pester hors de votre jardin. Après chacun fait avec sa conscience.
Jardin extensible
Le problème avec cette suite, c’est que par moment elle a plus des allures d’extension qu’autre chose. Alors oui, on retrouve deux terrains de chasse que sont le désert et la banquise qui permettent de capturer des piñatas spéciales et de les ramener dans son jardin. Mais bon, en toute honnêteté, ces territoires auraient pu être proposés en contenu téléchargeable. Alors cette suite doit-elle se résumer à l’ajout d’une trentaine de piñatas et de quelques nouvelles plantes ? Pas tout à fait car il faut reconnaitre qu’on passe beaucoup moins de temps à regarder son jardin sans rien faire. Le rythme a été rehaussé depuis la dernière fois et c’est beaucoup plus plaisant. La difficulté aussi est montée d’un niveau et vous n’aurez pas fini de pester sur les voyous et piñatas piquantes qui ne manqueront pas de saccager votre jardin.
D’ailleurs je devrais dire VOS jardins, car Viva Piñata n’est pas un jeu qui se joue sur un seul parc. Les joueurs qui pensent pouvoir se contenter d’un jardin et qui se laissent aller à la diversité se retrouveront bien vite dans la panade à ne plus savoir quoi faire pour évoluer à un bon rythme. Le principal attrait de ce jeu est justement la création de plusieurs jardins en parallèle qui vous permettent d’échanger plantes et créatures (l’argent et les outils sont associés au profil, donc sont communs à tous les jardins) et de créer des parcs aux thèmes variés ; un peu comme dans un zoo. Bref, malgré un manque cruel de bouleversement dans ses mécanismes et ses possibilités, Viva Piñata : Pagaille au Paradis est encore meilleur que son prédécesseur et devrait ravir les fans. Toujours aussi frais et apaisant, le titre offre en plus la possibilité de s’entraider en ligne en s’échangeant des graines/plantes/créatures/objets, mais aussi et surtout en participant à la création d’un seul et même jardin à quatre joueurs via le Xbox Live (à deux via le canapé).
Le principe n’a quasiment pas bougé d’un iota et les quelques nouveautés ajoutées laissent plus penser à un add-on qu’à une véritable suite. Malgré tout, cela reste une valeur sûre et un titre d’une rare richesse.
1 Commentaire
Viva Piñata 2, le garde-chasse de la 360
Le 1 était dur, il avait pas fait long feu mon jardin