Annoncé il y a cinq ans, le moins qu’on puisse dire c’est qu’Alan Wake aura pris son temps. Mais cette fois c’est certain, le jeu sortira bien en mai prochain. On a même eu l’occasion de le voir tourner.
Ambiance
Parce que le dernier bébé de Remedy fait figure de blockbuster pour Microsoft, la firme à Billou avait mis les petits plats dans les grands en invitant une bonne cinquantaine de pèlerins issus de la très active communauté Xbox (comprenez les bloggeurs et autres sites amateurs tels que nous, mais en moins bien forcément) à venir découvrir Alan Wake au dernier étage de leur nouveau siège parisien flambant neuf. Bon, je passerai rapidement sur la galère en transports pour se rendre dans leur complexe inaccessible d’Issy Les Moulineaux, et de la pluie battante qui ruisselait sur mon corps d’Apollon pendant que je tentais désespérément de rejoindre le lieu de rendez-vous. Toujours est-il qu’une fois sur place, force est de constater que l’éditeur/constructeur avait fait des efforts pour offrir à la fois une ambiance décontractée et professionnelle. Deux des éminents développeurs suédois étaient même de la partie, pour une longue et complète présentation du jeu ainsi qu’une session de Q&A (questions/réponses). D’ailleurs loin de moi l’idée de cracher sur mes petits camarades, mais il faut bien admettre qu’au fil des présentations auxquelles j’ai pu participer, je ne cesse de m’étonner de la stupidité exacerbée d’une grande majorité des intervenants, chacun voulant absolument savoir combien de temps va durer le jeu, si du DLC est prévu, et toutes autres questions absolument « essentielles » du même type. Un peu d’originalité, que diable… Ou alors fermez votre gueule que ceux qui ont de vraies questions à poser puisse le faire dans le temps, souvent très court, impartis par l’éditeur. Bien sûr c’est d’avantage du aux pseudo-rédacteurs de plus en plus jeunes, attirés par les jeux gratos et un semblant de renommée, qui te bricolent vite fait un skyblog sur le jeu vidéo où vas-y que je te prends en photo les versions que j’ai reçu et puis basta, mais c’est quand même aux éditeurs de choisir avec qui bosser, non ?
Buffet/Décoration
Afin de nous accueillir et nous mettre dans des conditions idéales pour découvrir leur jeu, Microsoft avait donné à son grand salon des allures champêtres à base de gazon artificiel, de feuilles mortes disposées pêle-mêle, de souches d’arbres en guise de tabourets et même d’un magnifique loup empaillé tout crocs dehors et son copain le corbeau figés pour l’éternité. C’est bien simple, hormis la vue sur la Seine (et la boite à cons de TF1) et les écrans HD surplombant les consoles, on aurait presque pu se croire à un meeting d’Europe Ecologie dans la salle communale de Cormelles-les-deux-alouettes (quoi que je vois mal Cohn Bendit avec un loup empaillé). Un peu plus et j’aurai soulevé la moquette pour chercher des champignons, mon panier en osier sous le bras et mes bottes aux pieds. Dommage toutefois qu’ils n’aient pas poussé le concept rural jusqu’au bout, car s’il était copieux, le buffet avait cependant troqué le pâté de campagne et le fromage de tête de circonstance pour de savoureuses, mais néanmoins trop parisiennes, pizzas. Ils ont même osé nous servir du champagne pour arroser tout cela. Pizza/Champagne, on est à deux doigts du snobisme ultime là, non ? Heureusement qu’ils ont pensé aux bières sinon je pétais le scandale ! M’enfin, si j’ai déjà eu la chance de goûter à buffets plus racés, au moins ils ont fait l’effort de nous proposer quelque chose de joli et d’à propos, ce qui en ces temps de crise et de réduction budgétaire, se fait presque aussi rare que les neurones dans la caboche de Doc Gynéco.
Le jeu
Après cinq ans de développement et des news certes sporadiques, mais relativement nombreuses, je croyais tout savoir sur Alan Wake. Je pensais donc, à tort, que je n’apprendrais rien de neuf de cette présentation. Pourtant je dois reconnaitre que j’ai eu quelques surprises, et pas forcément que des heureuses d’ailleurs. Il faut d’abord savoir que le jeu, à l’origine, était conçu comme un GTA horrifico-psychologique. Le monde était censé être totalement ouvert avant que Remedy ne se rende compte que ça compliquait la narration et entravait les sensations qu’ils souhaitaient nous faire ressentir. Du coup, le titre est revenu à un schéma action plus traditionnel et, en tout cas dans la longue démonstration qui nous fut faite et le « hands-on » qui suivit, les gunfight semblent prendre le pas sur l’exploration et l’aventure que j’attendais et espérais d’avantage représentées. Toutefois, de cette première idée d’open world, Alan Wake a su conserver quelques notions, comme des niveaux plus vastes qu’à l’accoutumée, bien que relativement balisés et linéaires, ainsi que de nombreuses actions et interactions avec l’environnement de Bright Falls et ses habitants, dans les séquences de jour, en ville notamment. Dans ses mécanismes en tout cas, le jeu se veut donc beaucoup plus conventionnel qu’on pouvait le penser. Du coup on en serait presque déçu. Mais c’est sans compter sur le talent de Remedy qui n’a rien d’un novice en la matière. J’imagine que lorsqu’on a pondu Max Payne, soit l’un des meilleurs jeux d’action toutes époques confondues (pour ne pas dire le meilleur), on doit forcément maitriser son sujet.
Le jeu (suite)
Et effectivement, maitrise semble être le mot approprié pour définir Alan Wake. Il faut dire qu’outre leur solide expérience, le studio s’est donné un an pour peaufiner un titre qui était, selon leurs propos, terminé dès l’année dernière. Alors info ou intox marketing ? Difficile de savoir, mais si c’est le cas, chapeau à Microsoft d’avoir su rester patient quand beaucoup d’autres éditeurs mettent la pression pour sortir aux dates prévues, quitte à vendre une version bancale (Qui a dit Fifa 10 ?). Maitrise dans un gameplay éprouvé qui, s’il reste relativement classique, s’avère plutôt efficace. On y retrouve tout le savoir faire de Remedy, à commencer par le désormais mythique Bullet-time maquillé ici en slow-motion facilitant les esquives et les shoots multiples, se déclenchant lorsque le joueur fait preuve de précision dans le timing de ses actions. Maitrise de l’ambiance, angoissante et pesante, parfois gore même, et servie par un casting de choix et des dialogues savoureux ; tant dans les cinématiques que les phases ingame d’ailleurs. A noter, et c’est suffisamment rare pour être acclamé, que la version hexagonale du titre proposera de jouer l’aventure avec les voix françaises ou en version originale sous-titrée. Enfin, maitrise technique tant le jeu impressionne graphiquement. Plus que les textures et le level design déjà bien chiadés, c’est surtout le jeu de lumières qui force l’admiration. D’ailleurs de mémoire (en règle générale c’est le genre de choses dont on se souvient), je ne pense pas avoir vu plus beaux effets d’ombre et de lumière dans un jeu vidéo, tous supports confondus. Alors même si quelques points m’ont titillés, je ressors plutôt confiant tant il ne fait aucun doute qu’Alan Wake fera date dans la longue et belle histoire du jeu vidéo.
7 Commentaires
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
Dommage qu’il n’y ait pas de démo de prévu, pour les indécis comme moi à propos de ce jeu, ça aurait pu faire pencher la balance…
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
Pour ma part, pas besoin de démo… Je suis déjà pleinement conquis.
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
C’est quoi ces notes en dessous ?
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
C’est le concept de « Une présentation presque parfaite » qui parodie « Un dîner presque parfait » où ils mettent des notes…
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
Ah oui, j’ai pas ré-expliqué le concept. Ce sont des notes pour l’ambiance, le buffet & la déco, et le jeu… façon un diner presque parfait (d’où le titre). En gros, on ne met pas de notes aux tests, mais on en fout aux previews. C’est conceptuel… 😀
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
Ha ok… j’ai eu peur que vous deveniez fachos
Une présentation presque parfaite : Alan Wake
Le 21 mai ca va etre la fete entre celui la et red dead! he he.