Après Curse of the Dead Gods, l’autre jeu offert avec le PS+ de Mai, Tribes of Midgard a été LA bonne surprise en cette période creuse.
Développé par Norsfell et édité par Gearbox Software, Tribes of Midgard est un jeu de survie avec un côté Rogue-lite.
La survie avant tout
Vous allez vite comprendre qu’à Midgard, la survie ne va pas être simple. Vous incarnez un Einherjar qui va devoir défendre une pousse d’Yggdrasil au sein de son village. Si vous êtes immortel, il n’en est pas de même pour l’arbre de vie du village qu’il vous faudra défendre des invasions d’ennemis Helthings et des Jötnar. Le tout avant le Fimbulwinter. Comment ça vous comprenez rien à ce que je raconte ?
Je reprends. Vous incarnez donc un Einherjar, une sorte de Viking immortel (vous pouvez mourir mais vous ressusciterez à chaque fois). Descendu du Valhalla afin de retourner à Midgard pour sauver votre village, et le monde, de l’anéantissement. Vous devrez donc prospérer afin de préparer la défense du village. Véritable jeu de survie, il vous faudra collectionner les ressources afin de développer vos défenses, améliorer les villageois, construire des bâtiments et bien entendu améliorer votre équipement. Pour se faire, vous devez parcourir la carte du monde, composée de différents biomes, pour trouver toutes les ressources nécessaires. Chaque biome offrant bien entendu ses propres ressources mais aussi toute sorte d’ennemis spécifiques.
Une fois la nuit tombée, il vous faut retourner au village pour affronter les Helthings, des créatures des ténèbres qui apparaissent toutes les nuits pour s’en prendre à votre pousse d’Yggdrasil. Yggdrasil est l’Arbre Monde dans la mythologie nordique, et la partie de cet arbre au sein de votre village représente en quelque sorte vos points de vie. Il est donc commun à toute votre session et c’est lui qui débouchera sur le gameover si jamais vous laissez les ennemis l’attaquer. Vu que ça serait un peu simple d’en rester là, les développeurs ont prévu des lunes de sang. Soirées spéciales, un peu plus longues qu’à l’accoutumée, et surtout qui accueillent des ennemis élites dont il faudra particulièrement se méfier.
Enfin il ne faut pas oublier que de temps en temps, un Jötunn apparaitra (singulier de Jötnar, autant se cultiver un peu au passage sur ces géants qui sont à la fois prédécesseurs, parents et ennemis des dieux. C’est eux qui affrontent les dieux et qui détruiront la terre pendant le Ragnarök. Merci Wikipédia pour cette parenthèse). Véritable sac à PV avec des paternes assez simples, ces ennemis ne sont pas si compliqués mais demandent du temps et de l’organisation pour les tuer avant qu’ils n’arrivent au village. Car une fois devant vos portes, il sera trop tard et vous n’aurez plus d’autre alternative que de rejoindre le Bifröst – chemin scintillant ou arc-en-ciel qui fait office de pont entre la Terre (Midgard) et le Ciel (Ásgard) – pour rejoindre le Valhalla et surtout ne pas repartir sans rien et glaner quelques récompenses malgré votre défaite.
Et si jamais vous comptiez survivre à tout ça, n’oublier pas qu’il vous faudra accomplir des quêtes personnelles, des évènements de monde, des attaques de repaire afin de pouvoir compléter les quêtes de Saga. Le tout avant le Fimbulwinter. L’hivers permanent dont il sera quasi impossible de survivre, non seulement parce que votre personnage va probablement mourir de froid mais aussi parce que les ennemis finiront par attaquer en permanence votre village rendant toute stratégie impossible.
Vous voyez, c’est pas si compliqué la mythologie nordique.
Le plus important c’est le clan
Jouable jusqu’à 10 joueurs, la clef du succès réside dans la coopération. Certes le jeu est jouable en solo. Et le mode survie existe aussi, n’apportant pas le même challenge. Mais le mode Saga prend tout son sens en coopération. Si la force et les points de vie des ennemis sont proportionnelles au nombre de joueurs, l’exploration du royaume et la collecte de ressource sont largement plus abordable en coopération. Il est d’ailleurs préférable de jouer entre amis. Car une règle primordiale dans Tribes est de TOUT mettre dans le coffre commun. Hors, vous imaginez bien qu’avec des joueurs aléatoires en multi, il est bien rare que tout le monde aille dans le sens de la communauté. Et vu la difficulté du jeu, c’est quasiment synonyme de partie perdue d’avance.
Il en va de même pour la complémentarité des personnages. Car Tribes of Midgard a également un petit côté rpg avec des classes de personnages et des arbres de compétences. Avoir un soigneur sera bien plus utile en coopération qu’en partie solo par exemple. Il en est de même pour les classes défensives, le tank et la sentinelle. Si le jeu est faisable avec n’importe quelle classe, les boss vont demander une coopération plus importante.
Une touche de Rogue-lite
Ce mélange d’action, de rpg et de survie ne suffisait pas et le jeu reprend certains principes du rogue.
Déjà, les parties en Saga tournent aux alentours de 15 jours. Il est très compliqué de tenir jusque là et encore plus au delà. Une fois la partie finie (qu’elle soit perdue ou que vous ayez pris le Bifröst) vous devrez tout recommencer. Nouvelle saga, nouveau personnage, nouveau village et nouvelle carte du monde. Vous ne conservez rien. Il faut être prévenu pour ceux qui n’aiment pas le genre.
Ensuite quelques récompenses vous permettront de débloquer des éléments de jeu. Nouveaux kits de démarrage, nouvelles runes, nouvelles classes de personnage… Et ce, de façon permanente. Donc plus vous jouez et plus vous aurez de possibilités pour sauver Midgard. En plus de l’expérience que vous aurez acquis et qui vous sera nécessaire pour affronter les menaces.
Un bon cocktail à base d’hydromel
Le tout forme un ensemble très sympa. Sur une carte générée aléatoirement vous allez donc apparaitre, presque nue, avec la lourde tâche de devoir tout faire pour sauver Midgard. Le mix entre la recherche de ressources, l’exploration de la carte, effectuer une quête personnelle, répondre aux évènements déclenchés, défendre le village, renforcer le village, réparer les bâtiments proches (carrière, scierie et ferme), surveiller et vaincre les Jötnar et affronter un boss de Saga est finalement finement dosé. Mais il est loin d’être facile et encore une fois, il vous faudra de l’entrainement pour y arriver.
Mais, de mon côté, ToM m’a largement donné envie de persévérer. Son ambiance Viking, avec l’exploitation de ses mythes, son design Heroic/Fantasy présenté d’une manière rafraîchissante en style presque cartoon, tout m’a plu dans ce titre qui a clairement réussi à me tenir en haleine tant que je n’étais pas capable d’aller affronter les boss de Saga en solo.
Pour trouver des défauts au jeu, il faut aller chercher l’argument facile (mais non moins vrai) de la répétitivité. Alors oui ça va avec le style d’un jeu de survie, et encore plus un roguelike mais il n’empêche qu’en enchainant les parties, on se rend vite compte que celles-ci sont vraiment très similaires les une des autres. Et qu’une fois que l’on aura épuisé le contenu proposé (à mes yeux les deux objectifs de Saga), on sait d’avance que le jeu va perdre de sa saveur, voir sera abandonné d’un seul coup avec une envie qui sera orpheline de but… en attendant la prochaine saison.
En Conclusion
Après avoir passé 40h dessus en une grosse semaine, je ne vais pas vous dire que Tribes of Midgard n’est pas addictif. Clairement il l’est. Punitif comme un bon rogue ou un bon jeu de survie, il vous obligera à vous perfectionner, à optimiser vos « runs » et à débloquer de nouveaux contenus pour espérer finir une quête de Saga. Ajoutez à cela une ambiance viking réussie et une patte graphique sympathique et vous tenez votre jeu du mois, surtout quand il est « offert » avec votre abonnement PS. Ce serait quand même dommage de ne pas le tester. Par contre si vous suivez mon conseil je vous le répète, le clan passe avant tout et on met TOUT dans le coffre commun !