Chez Polygamer on le sait, les Parisiens sont supérieurs. Pas la peine de crier au scandale, il suffit de regarder Nach pour se rendre compte du niveau au-delà du périph ou pire dans nos campagnes. Pour ma part je ne sais pas ce qui m’a pris mais j’ai décidé de franchir le pas et d’aller voir si l’herbe était vraiment plus verte ailleurs, enfin chez eux, les bouseux, là où l’herbe pousse vraiment. Récit d’une année de perdition qui pourrait vous sauver la mise et vous faire rester dans notre si belle capitale.
En ce mois de Juillet où je m’emmerde comme un rat mort et où la seule nouveauté sympathique a été une aventure à vivre au travers d’un chat, j’ai décidé de vous raconter la plus folle décision de ma vie au travers de toutes les pépites que l’on peut tester sur le PS+ Extra et le Gamepass.
LE jour où tout à dérapé
Tout ça a commencé en début d’été 2019, et, comme bien trop souvent, à cause de l’alcool. Il ne faut jamais sous-estimer les ravages que cela peut faire.
Quelques verres et un rapport non protégé plus tard, voici que ma copine se retrouve enceinte. J’accélère un tout petit peu et un jour elle me dit « Et si on allait vivre à Vannes ? » Moi je me suis bien marré persuadé que s’en était une bonne, de vanne, mais non, elle était sérieuse. Du coup, je me retrouve à être le second Polygamer expatrié du mauvais côté de la France, dans nos régions… dans nos campagnes (enfin si on feint d’oublier que Smy habite du mauvais côté du périph).
Juillet 2021. Les femmes ayant le pouvoir, on le sait tous, on en est à faire appel à des déménageurs qui nous rackettent pour emmener nos affaires du point A au point B. Autrement dit de la civilisation au trou du cul du monde. Quand on voit en plus comme ils sont soigneux, je me demande bien pourquoi on les paie. En tout cas nous voici réellement entrain de tourner une page de notre existence puisqu’après 40 ans passés à Paris (je suis peut-être originaire du 95 mais chut) il est temps de découvrir ce qui se cache au delà du mur, chez les sauvageons.
Bref, si j’aurai mieux fait de faire du tri dans ma vie amoureuse plutôt que de me retrouver obligé d’en faire dans mes affaires personnelles, c’est maintenant trop tard pour reculer et une fois le déménagement effectué, il reste encore à ouvrir tous les cartons afin d’emménager. Et chaque carton que l’on va ouvrir sera un souvenir à qui il faudra trouver une nouvelle place.
Tout de suite après j’ai bien dû me rendre à l’évidence, il restait du boulot à faire. J’ai beau avoir fait confiance à mes entrepreneurs parisiens et non aux bouseux locaux, tout n’était pas parfait et comme le disait si bien un ancien président, il était temps de nettoyer tout ça au Kärcher
S’adapter ou mourir
Donc, on achète une maison, on paie un déménagement mais si vous pensiez en avoir fini, vous êtes bien loin du compte. Qui dit province dit aussi voiture à acheter (ou charrette selon l’état des routes locales). Car rien n’est prévu en campagne pour pouvoir se déplacer facilement. Dommage j’aurai pu caser ici le test de Bus Simulator. Mais non, ici, c’est chacun pour soit dans sa petite voiture. Sinon comment ils feraient pour passer du multiplex en VF à la galerie commerciale du Leclerc avant de passer au Mc Drive pour diner chez eux à 18h30.
L’adaptation passe aussi par de nouveaux loisirs. Car la culture vous pouvez oublier. On dirait Paris pendant la pandémie en mode confinement. Du coup il vous reste le palais breton (et je parle pas des gâteaux étouffe-chrétiens) ou la gonflette pour être le plus beau sur la plage (bien que ce soit le lieu par excellence où l’on voit très vite l’influence de la cuisine au beurre sur le corps humain).
Moi, étant déjà fan de mini-golf (oui j’avoue, aucun second degré là-dedans), on fait naturellement le tour de la région avec plaisir. D’ailleurs j’en profite pour dénoncer la fermeture de l’aquarium de Vannes et de son mini-golf. Une véritable honte d’avoir une ville comme ça sans mini-golf mais ceci-dit je pourrai peut-être envisager ça comme reconversion. Aller stop, je spoile la suite de l’article.
Mais pour se fondre dans l’ambiance locale il faut surtout se mettre à la navigation et à la pêche. Alors côté navigation je dois bien avouer que je suis super déçu car mon permis bateau sera obligé d’attendre encore un peu car aucun des deux abonnements concurrents n’offre de simulation du genre. Pas même un petit jeu de kayak à la con que j’aurai pu exploiter pour l’occasion. Du coup on se contente de ce qu’on trouve.
On oublie trop vite qu’en province il reste des billards. Oui ces bars où l’on se retrouve avec son voisin, que l’on n’a pas choisi et qu’on ne voulait pas vexer en refusant son invitation, pour une soirée placée sous le signe des mauvais jeux de mots avec des queues, des boules et des trous à n’en plus finir. Car oui, bien souvent le cul-terreux est poète, surement des restes de leurs longues études dans l’école communale.
Une autre qualité de vie
Passons au positif parce que, comme ça, on pourrait croire qu’ici c’est l’enfer. Au moins, ma fille, appelons-la Kiki comme notre mascotte, ça fait un peu péquenaud mais de toute façon, ici, elle sera enceinte à 16 ans d’un petit Dylan. Donc Kiki profite de la qualité de vie locale. Non seulement ses après-midis ne se résument pas à des courses d’obstacles en poussette pour slalomer entre les merdes de chiens et les encombrants sur les trottoirs parisiens mais mieux, elle découvre la plage et la nature dans sa crèche Montessori qui coûte environ deux fois mon salaire. Au moins on lui apprend pourquoi il faut prendre soin des abeilles plutôt que de massacrer notre planète.
Au quotidien aussi, son bonheur passe avant tout et c’est pour ça que nous avons opté pour une jolie maison avec jardin. Ce que ces connards d’agents immobilier ne vous disent pas, c’est qui dit maison avec jardin dit entretien du jardin. Et oui les gars vous n’avez plus une jardinière suspendue sur votre unique fenêtre, on parle maintenant d’un grand rectangle de pelouse avec quelques espaces paysages, un potager, une cabane de jardin et des arbres par-ci par-là.
Une reconversion obligatoire
Il est maintenant temps de rembourser les prêts effectués pour avoir « la chance » de changer de vie. Ma première option pour retrouver une vie professionnelle normale a été de repartir dans ma branche. J’avoue, c’est la solution de facilité. Et si dans l’immobilier parisien vous avez un bel échantillon d’esprit parisianiste qui se sent supérieur à tous ceux qu’il fréquente, la donne n’est pas tellement différente par ici. Il faudrait peut-être leur rappeler qu’ils restent malgré eux de simples provinciaux et que, débarquant de la capitale, vous écoutez leurs conseils avec un certain dédain, les jugeant bien plus que vous ne devriez. Mais bon quand on les écoute ils le méritent. Trois petits mois plus tard et un face à face avec un patron désespérant dans sa logique et sa conception des choses (qu’est ce que je suis poli), voilà que je me retrouve face à un dilemme. Continuer encore la même chose ailleurs ou m’adapter une fois de plus à cette nouvelle vie en décidant de changer de branche. Aller pour une fois je vais prendre mon destin en main et réfléchir sérieusement à ce que je pourrai faire.
Première option, la plus logique vu ma nouvelle situation géographique, je me réoriente vers la carrière de pécore. Au moins j’aurai le droit de les appeler des bouseux une fois que je serai redescendu à leur niveau.
Deuxième option, toujours au niveau de la province, devenir camionneur car c’est bien connu, quand on a son permis poids lourds, on trouve toujours du travail.
Je me prend alors à rêver d’une carrière bien plus stimulante, habitant à quelques minutes seulement du centre hospitalier de Vannes (en même temps tout est à quelques minutes, on est à Vannes !), je pourrai devenir chirurgien. Certes il me faudra reprendre des études.
Pour le moment je vais me contenter de la fin de mes droits de chômage, à vrai dire ça me fait un point commun de plus avec 50% des gens par ici non ?
Quand il faut se rendre à l’évidence
Voilà ça fait un an que je suis parti maintenant, et il faut bien se rendre à l’évidence, la Province est bien tout ce que je craignais. Une terre d’incultes plus habitués aux PMU qu’au théâtre (volontairement au singulier parce que si vous pensez qu’ils en ont plusieurs eux vous n’avez rien compris). Il suffit de discuter avec des autochtones pour comprendre où Marine vient gratter ces sièges à l’assemblée. Sans parler des banalités que l’on peut se dire entre inconnus quand on vient d’arriver. Comme on le dit si justement, « en province, la pluie est une distraction ». Du coup autant vous dire qu’en Bretagne on a de quoi se distraire.
Alors j’aurai pu finir ce multi-test avec Thomas was alone ou même I’m dead mais il s’avère que derrière des titres qui collent parfaitement pour conclure mon article, je m’éloignais beaucoup trop du sujet des simulations les plus improbables des stores de nos consoles préférées.
3 Commentaires
Ton meilleur article ! Sublime d’un bout à l’autre
Tout a commencé juillet 2019… si on compte bien 😜
C’est à cause de l’avance rapide au deuxième paragraphe, j’ai retiré 9 mois. Mais le prologue était probablement plus en 2019 en effet.