Dans la tradition des jeux Rockstar, Gearbox et des quelques rares hurluberlus qui mettent les joueurs au centre du débat, CDProjekt nous livre deux extensions monumentales pour LE meilleur RPG de ces dernières années.
Remise au goût du jour
En sus des deux extensions proposant de nouvelles aventures, The Witcher 3 s’est mis à jour plusieurs fois et gratuitement durant l’année qui s’est écoulée, afin d’améliorer encore d’avantage l’expérience de jeu. Si vous ne l’avez plus relancé depuis sa sortie, voici ce que vous allez trouver de changé :
Pour commencer, et avant de parler des diverses améliorations apportées par les mises à jour, sachez que le studio polonais a proposé bon nombre de contenus additionnels gratuits. Ça va des diverses armes et pièces d’équipement vendues dans les boutiques aux missions annexes supplémentaires, en passant par des apparences alternatives pour Ciri ou Yennefer. Vous trouverez également de nouvelles coupes de cheveux chez le barbier et même un mode New Game + pour les plus acharnés qui pensent que 120/150 heures de jeu ça ne suffit pas.
Mais le plus gros du travail fait depuis la sortie du jeu, c’est pour améliorer l’ergonomie de l’inventaire, qui en avait bien besoin. Ainsi, le poids des items a été revu, et notamment les composants alchimiques, les livres, etc. qu’on peut désormais multiplier de façon exponentielle sans se retrouver surchargé. Les livres et notes se grisent désormais une fois lus, afin de pouvoir identifier d’un coup d’oeil ceux qui n’ont pas encore été consulté. Enfin, avec l’arrivée de Blood & Wine (mais même pour ceux qui ne l’ont pas acheté), l’inventaire a été presque entièrement repensé, compartimenté surtout, afin de faciliter la navigation, même si c’est toujours aussi long à charger dès que la page est très fournie (les composants d’artisanat et d’alchimie notamment). Des filtres proposent également désormais de trier ce qui peut être fabriqué de ce qui ne peut l’être, faute d’éléments manquants, ou de classer les items par rareté.
De plus, certains lieux de résidences pour Geralt, comme sa chambre chez le baron sanglant de Perchefeux, le bar de Zoltan, etc., disposent d’une réserve. Il s’agit d’un énorme coffre permettant d’y stocker l’équipement que l’on souhaite conserver mais pas forcément dans l’inventaire. Avec Blood & Wine et la propriété offerte à Geralt, les collectionneurs peuvent également stocker armes et armures sur des râteliers prévus à cet effet.
La map a également connu beaucoup de changements, comme plusieurs points de repères personnalisés qu’on peut créer à différents endroits, des filtres plus complet et une navigation entre les différentes zones de jeu plus claire.
Enfin, les graphismes ont subi une nette amélioration, avec une végétation est plus dense, des armures plus détaillées et un contraste plus élevé.
Hearts of Stone
Première des deux extensions proposées par CDProjekt, Hearts of Stone est aussi la plus courte des deux (seulement dix/quinze heures… quelle honte !) et ne propose pas de nouvelle région, mais une extension de la zone nord de Novigrad. C’est déstabilisant d’ailleurs, car on a l’impression qu’il s’agit toujours de la même map. Et du coup on s’étonne d’y croiser un essaim d’araignées géantes niveau 30 durant nos balades bucoliques en forêt, alors qu’on pensait avoir masterisé la totalité des bébêtes hantant l’aventure principale. Imaginez un peu la gueule du gars qui fonce à brides abattues jusqu’au bois mortifère, en bout de map, et tombe sur un putain de Leshen niveau 37 alors qu’il n’avait pas remarqué être dans la « zone DLC »…
Malgré tout, si ce premier contenu additionnel n’a clairement pas l’aura de son suivant, il ne faut pas non plus le prendre à la légère. Car ce qu’il propose est loin d’être de l’aventure au rabais. L’histoire ici, va lier Geralt à un certain Gaunter de Meuré, un homme des plus mystérieux doté de pouvoirs pour le moins surnaturels. Tirant le sorceleur d’un mauvais pas, ce dernier va se sentir redevable et se retrouver ainsi à offrir en retour de l’aide à son obligé. De toute façon, vu la gigantesque marque laissée par Gaunter sur la face de Geralt pour le lui rappeler, il n’a guère le choix s’il veut continuer à trousser de la magicienne et autres femmes de petite vertu.
Très vite on comprend que sous une apparence assez banale et un charisme de moule, Gaunter de Meuré se veut le personnage principal de ce Hearts of Stone. Toutefois bien d’autres viennent compléter le tableau de famille, à commencer par l’impétueux et torturé Olgierd Van Everec et la belle doctoresse Shani, réquisitionnée par l’armée rédanienne. Sachez-le, l’histoire est très plaisante à suivre et à vivre. Elle l’est d’autant plus qu’elle se retrouve ponctuée par quelques très chouettes quêtes, principales comme annexes, dont une que je considère comme l’une des meilleures de toute l’aventure, par son ambiance et son originalité. Notez également que la difficulté des combats est montée d’un bon cran en comparaison du jeu originel. Dès lors, revenir s’y confronter quand on n’a pas relancé le jeu depuis près d’un an, ça pique un peu. Il faut une courte période d’adaptation pour réapprendre à jouer, puis une seconde pour se faire à la rudesse des combats et sans doute commencer à compter sur les huiles et autres décoctions pour mettre toutes les chances de son côté. Outre une nouvelle histoire, de nouveaux personnages et quelques nouveaux lieux pas vraiment dépaysant, on croise également la route de voyageurs ophiris, une ethnie typée Moyen-Orient, qui vous proposeront armes et armures de leurs régions, plutôt classes et puissantes.
Mais surtout, vous rencontrerez l’un de leurs enchanteurs, perdu au milieu de nulle part, son matériel est ses richesses ayant coulé lors du naufrage de son navire. Moyennant un bon (très) gros paquet de pièces d’or et quelques pierres précieuses, vous relancerez peu à peu son commerce et pourrez ainsi lui faire enchanter vos armes et pièces d’armures pour leur conférer des bonus particulièrement pratiques. Ça va vous demander beaucoup d’investissement, en temps et en argent, mais le jeu en vaut la chandelle. Bref, s’il ne tient évidemment pas la comparaison avec Blood & Wine, ce Hearts of Stone reste pour autant essentiel à tout fan de Geralt qui se respecte. Faire l’impasse sur celui-ci, sous prétexte qu’il ne propose pas de nouvelle map et qu’il est moins long, serait selon moi une erreur…
Blood & Wine
Deuxième et dernière extension, sortie récemment (le 31 mai), Blood & Wine est presque un nouveau jeu à part entière. En effet, celle-ci propose ni plus ni moins qu’une nouvelle map immense, une tonne de quête, une batterie de personnages hauts en couleurs, de l’item à foison, de nouvelles capacités et même une résidence personnelle pour Geralt, qu’il pourra améliorer contre de l’or sonnant et trébuchant, le tout pour plus de 30 heures de jeu… soit à peu près la durée de vie de bon nombre de titres Open World d’aujourd’hui. Cette extension envoie le sorceleur à Toussaint, une région verdoyante et plutôt paisible en apparence, particulièrement connue pour ses vignobles. C’est la duchesse de Toussaint qui réclame votre présence, afin d’enquêter sur une série de meurtres mystérieux ciblant d’anciens chevaliers, perpétués par une bête inconnue. Comme toujours avec Geralt, l’affaire va se révéler bien plus complexe que prévu et bon nombre de quêtes annexes vont venir s’y greffer pour vous occuper des heures entières hors des sentiers battus. A votre arrivée à Toussaint d’ailleurs, attendez-vous à prendre une grande claque, au propre comme au figuré. L’ambiance est sublime, imprégnée de l’esprit provençal, avec ses villages pittoresques, ses vignobles à perte de vue et ce soleil resplendissant dont on sentirait presque les rayons nous chauffer la nuque. On a alors qu’une envie : se poser en terrasse et boire une bouteille de vin entre deux parties de Gwynt, au son du chant des cigales.
Le Gwynt justement, s’offre ici une cinquième faction exclusive : Skellige. Avec ses drakkars et ses unités sévèrement burnées, c’est clairement une faction agressive que j’ai pris plaisir à jouer, moi qui n’avais jamais fait d’infidélités à mon deck des Royaumes du Nord et sa batterie d’espions. Encore une fois, il faudra arpenter toute la région en long, en large et en travers et affronter tous les PNJ qu’on croise pour compléter son deck. A ce titre, sachez que la mise à jour propose désormais d’acheter un livre vous permettant de savoir combien de cartes il vous manque dans chaque région. C’est bien joli, mais au final ça ne sert pas à grand-chose, si ce n’est à vous foutre la rage parce qu’il ne vous en manque qu’une et que vous ne savez pas comment l’obtenir. Bref, si quelqu’un a réussi à débloquer le succès « Collectionnez-les toutes », je lui tire mon chapeau. Mais trêve de bavardage, le Gwynt c’est bien sympa, mais vous n’êtes pas à Toussaint pour ça. Vous avez une enquête à résoudre, une enquête en étroite relation avec le nom de cette extension, qui s’avère des plus passionnantes. Cette quête principale vous occupera en tout et pour tout une quinzaine d’heures si vous la rushez, dont au moins deux où vous n’aurez plus le choix que d’aller au bout. A côté, il y a assez peu de contrats de sorceleurs mais vous trouverez bon nombre de chasses au trésor, dont l’équipement de sorceleur au rang de grand-maître (commencez à économiser), et de multiples quêtes annexes, même si elles feront parfois plus office de remplissage qu’elles ne l’étaient dans le jeu originel. Cependant, quelques-unes d’entre elles sauront se démarquer par leur originalité, leur écriture ou leurs instants de bravoure.
Cependant, si vous recherchez un peu de challenge, je vous conseille de passer en mode difficile ou de vous contenter de la trame principale, car vous allez vite dénicher de nouvelles armes et armures qui vont faire de vous une véritable machine à tuer. Si en plus vous avez torché auparavant Hearts of Stone et obtenu les meilleurs enchantements pour votre équipement, vous allez vous sentir invincible. Personnellement ça ne m’a pas plus dérangé que ça. Je n’ai pas trouvé le jeu dans son ensemble très difficile, mais je ne cherchais pas spécialement à me farcir des combats trop délicat à gérer de toute façon ; surtout que la mort est à double tranchant ici, compte tenu du temps incroyablement long qu’il faut pour recharger une save. Et puis merde, on incarne Geralt de Riv bordel ! Si au bout de 200 heures de jeu on se fait encore occire par un simple nekker ou un quelconque basilic comme un vulgaire noob, ça la fout mal.
Au final, Blood & Wine est une extension très rafraichissante, qui par son environnement et son scénario sous forme d’enquête, se démarque plutôt bien de l’intrigue du jeu originel et du premier DLC, même s’il y a quelques redites pour gonfler la durée de vie. A l’instar de Hearts of Stone, cette extension n’est pas linéaire et vous laissera le choix dans le dénouement final, avec deux missions particulièrement distinctes qui feront suite à une décision importante. La mienne était plutôt amusante et originale, mais aussi malheureusement blindée de bugs, comme s’il lui avait manqué un petit coup de polish alors que le reste de l’aventure s’en sortait plutôt pas mal jusqu’ici. Enfin bref, avec Hearts of Stone et Blood & Wine, CDProjekt met magnifiquement un terme, à priori définitif, à l’aventure The Witcher 3, qui plus que jamais mérite les éloges et le respect. Un grand Merci !
2 Commentaires
The Witcher 3, deux extensions qui en disent long
Blood & Wine = bonheur. En dehors de certaines quêtes annexes (« Chevalier à gages » par exemple, clairement là pour gonfler superficiellement la durée de vie et très rébarbative, pire : sans quasi aucune écriture ce qui est choquant pour l’extension phare du jeu le mieux écrit de tous les temps et alors que les autres quêtes annexes sont dans la lignée du jeu de base). Quel plaisir ce jeu… Vivement Cyberpunk 2077 maintenant !
The Witcher 3, deux extensions qui en disent long
Oui, un bonheur. Mention spéciale aux
… ce qui pousse à une deuxième partie sans quoi on rate une zone hyper intéressante.