Premier jeu du studio bordelais Bureau 81 (composé exclusivement de Bastien GIAFFERI), The Operator nous plonge dans une enquête à mi-chemin entre X-Files et Les Experts.
Si vous rêvez d’une vie d’agent du FBI, à arpenter les quatre coins des Etats-Unis pour enquêter sur les crimes les plus sordides et les plus mystérieux qui soient, alors The Operator est fait pour vous… ou pas. En effet, inutile de chausser vos pompes de rando et lustrer votre arme de service ici, car vous allez opérer bien assis derrière votre bureau, sur un logiciel aux allures de Minitel sous Linux, afin d’assister ces agents de terrain qui vous faisaient rêver. En gros, c’est un peu comme porter le ballon pour permettre à Cristiano Ronaldo de marquer des buts, avec des logiciels à la pointe de la technologie, pour gonfler cette balle à la perfection.
Vous incarnez donc Evan Tanner, un agent nouvellement recruté comme opérateur au FBI (ou plutôt FDI dans le jeu). Bon, d’aucun diront que vous avez bénéficié d’un sacré coup de piston de votre pote Mike, actuel directeur du FDI, mais n’écoutez pas ces mauvaises langues, ils sont juste jaloux ! Sitôt connecté à votre PC, et après un message de bienvenue de votre supérieur, vous êtes contacté par un premier agent qui a besoin de votre aide pour identifier un tueur apparaissant sur une vidéosurveillance de mauvaise qualité. Vos premiers pas vous permettent alors de faire connaissance avec la base de données renfermant toutes les infos essentielles sur les citoyens des Etats-Unis ; fichier soit disant illégal, mais est-ce que ça l’est vraiment si personne n’est au courant ?
Bref, cette base de données est votre premier outil et il est plus que conseillé d’en user et d’en abuser chaque fois que vous serez confrontés à un nouveau nom et prénom. Cette première affaire consiste en une mise en bouche assez simpliste, qui laisse toutefois entrevoir une suite des plus prometteuse pour vos nouvelles fonctions. Vous commencez tout juste à vous adapter à votre nouveau très chouette boulot, lorsqu’un grain de sable vient enrailler la machine : HAL ! En effet, à peine le temps de faire vos preuves que votre machine est piratée par le hacker le plus recherché des Etats-Unis. Pourquoi vous ? Que vous veut-il ? Vous n’allez pas tarder à le découvrir, pendant que vous enquêterez sur des affaires qui semblent curieusement liées entre elles.
Les différents puzzles que proposent le jeu sont relativement variés et nous rappelle les plus belles heures des séries télé américaines où un nerd te sors le numéro de la plaque d’une bagnole photographiée en background d’une image en 320×240 pixels, de nuit et par temps de brouillard, avec un PC sous Windows 95. Et bien ce nerd, ici c’est vous. Alors je reconnais que j’aurai aimé plus de gadgets technologiques et un contenu étoffé par des enquêtes supplémentaires, nous permettant de faire davantage mumuse avant d’être emporté par le rythme de l’histoire et ses conséquences sur le gameplay. Mais au moins, le jeu va à l’essentiel sans entraver le déroulement du scénario par du contenu annexe. On n’a pas le temps de décrocher.
Cette histoire que vous allez vivre pendant les 4 prochaines heures que dure le jeu est assez plaisante à suivre, pleine de mystère et de rebondissements, et portée par des dialogues jamais pris à défauts, bien écrits, bien doublés. Et même si certains éléments du dénouement sont assez prévisibles pour qui à l’habitude des polars et thriller, j’avoue que je n’avais pas vu venir le twist final, particulièrement malin. Pas de replay value par contre, puisque même s’il est possible d’échouer sur quelques rares énigmes, cela n’impacte pas suffisamment l’histoire et l’enquête pour mériter une nouvelle partie. Du coup, c’est à chacun de voir s’il est prêt ou non à accepter un jeu one shot de 4 heures pour une quinzaine d’euros, développé par une minuscule structure indépendante, où s’il préfère attendre une promotion et filer 80 balles pour un AAA générique au possible qu’il ne finira jamais, à une grosse société qui licenciera quand même 10% de ses salariés pour payer les primes de ses dirigeants [Mode Connard >> OFF]. Bref, jouez à The Operator !
Jeu acheté sur Steam pour une bouchée de pain, avec mon maigre salaire d’opérateur du FDI, après avoir été conquis par sa démo.