The Great Ace Attorney Chronicles, devenir avocat par Meiji

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Je n’avais plus remis la main sur la série Ace Attorney depuis les Phoenix Wright et autre Appolo Justice de l’époque 3DS, autant dire que le code pénal a dû bien changer depuis…

La licence Ace Attorney évoque en moi cette folle époque sur ma Nintendo DS ou ma 3DS, à tel point d’ailleurs que lorsque Capcom nous a proposé de  tester le jeu sur PC, je l’ai refusé car ne me voyais pas y jouer sur une machine sédentaire. C’est pourtant bien sur Steam que j’ai fini par l’acheter, quelques mois après sa sortie officielle. Non pas que je puisse avoir changé d’avis, mais devoir contracter un crédit pour pouvoir acheter un jeu sur Switch quand ce même jeu est disponible, en mieux, à 10 balles sur PC, ça relève du masochisme.

Where is Brian ?

Un procureur bien connu des habitués de la licence…

Pour ceux qui ne sauraient pas encore ce qu’est la licence Ace Attorney, sachez qu’il s’agit d’un jeu aux forts accents de visual novel, comprenez par là « terriblement bavard », mêlant tour à tour des séquences de Point & Click dans des décors fixes pour la partie enquête, et des séquences de dialogues interactifs durant les procès, où l’on questionne des témoins et pointe du doigt leurs mensonges ou omissions, à grands renforts de preuves matériels ou de déclarations contradictoires. Le tout est baignée dans une atmosphère loufoque avec des personnages hauts en couleurs, généralement complètement barrés.

Le jury anglais est l’une des grandes (et seules) nouveautés de cet opus

Et si les Phoenix Wright et Apollo Justice se déroulaient à une époque contemporaine, la série The Great Ace Attorney se situe quant à elle, aux alentours des années 1900 (fin XIXème – tout début XXème siècle), à l’époque où le Japon commençait à s’ouvrir au monde occidental, et plus particulièrement à l’Angleterre. On y incarne cette fois le jeune Ryunosuke Naruhodo, se retrouvant malgré lui impliqué dans une affaire de meurtre dont il s’avère être le principal suspect. Obligé de se défendre lui-même au procès, il va se découvrir curieusement doué pour le métier d’avocat, pour lequel il n’était pourtant pas originellement destiné.

En quête d’action

Mieux vaut être à l’aise avec l’anglais tant le jeu use et abuse de l’argot

J’ai beau ne pas avoir touché à la saga depuis 2016 et l’épisode Spirit of Justice, je retrouve très rapidement mes marques et tout ce qui m’avait déjà charmé à l’époque ; mais aussi tout ce qui m’énervait déjà, à commencer par l’absence de localisation en français, pour un jeu extrêmement bavard et n’hésitant pas à employer l’argot. L’autre point négatif selon moi, c’est que le jeu peine à décoller, avec une première affaire faisant office de tutoriel pour la partie tribunal et une seconde faisant office de tutoriel pour la partie enquête. Il faudra attendre la quatrième affaire avant de pouvoir concilier les deux : enquête en extérieur et plaidoiries au tribunal. Toutefois, avec un total de 10 cas à traiter, on a suffisamment de quoi faire pour oublier ces timides débuts.

Herlock Sholmes amène un vent de fraicheur dans la série ; une vraie réussite tant dans le chara-design que dans le scénario

Au-delà de ce rythme un peu poussif, il faut également admettre que le jeu est assez avare en nouveautés. A partir de la troisième enquête, les procès se verront dotés d’un jury qu’il faudra convaincre et, durant les enquêtes, il faudra faire équipe avec le célèbre détective Herlock Sholmes dont les déductions farfelues demanderont à être corrigées. Et c’est à peu près tout. Alors certes, dans l’idée c’est plutôt sympa, mais ça fait bien maigre ; d’autant qu’à côté de cela, les psyché-locks et autres particularités de gameplay introduites plus tôt dans la série, ont disparu.

A l’ancienne

Le jeu recycle parfois ses personnages secondaires, les passant de témoin à jury et réciproquement.

Mais la grande force de ce jeu et de la série en règle générale, c’est son scénario à tiroirs, souvent alambiqué, mais toujours très bien ficelé, multipliant les rebondissements et s’amusant à tricoter son intrigue en liant les affaires les unes aux autres. On prend plaisir à retrouver des personnages secondaires déjà croisés dans des affaires précédentes et à suivre les tribulations, tantôt loufoques, tantôt dramatiques, de Naruhodo. La galerie de personnages secondaires justement, est aussi l’une des grandes réussites du jeu (as usual ai-je envie de dire), à la fois drôles et émouvants, et souvent plus complexes qu’il n’y paraît.

Les procureurs ténébreux et charismatiques, c’est la marque de fabrique de la série, depuis Benjamin Hunter

Reste un rythme et des mécaniques hors du temps ; un jeu qui peine à réinventer ses fondamentaux mis en place en au tout début des années 2000, là où il y aurait tant à faire pour moderniser son gameplay. Dès lors, j’ai bien peur que le joueur néophyte ait toutes les difficultés du monde à accrocher à ce concept un poil séculaire, destinant ainsi le titre de Capcom aux seuls fans de la licence. Mais bon, égoïstement je m’en moque un peu, puisque je fais partie de ces joueurs initiés. Du coup, l’alchimie fonctionne bien sur moi, d’autant plus que ça faisait quelques années que la série m’avait laissé orphelin et qu’aucun autre jeu n’a su surfer sur ce concept depuis.

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