The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay, une bien belle évasion

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Quand Starbreeze, studio de développement alors assez sujet à l’indifférence, annonça développer une préquelle au film Pitch Black prévue pour sortir en même temps (en 2004) que sa suite cinématographique The Chronicles of Riddick (une franchise elle-même adaptée d’un roman), personne, je dis bien personne, n’était ne serait-ce qu’un tout petit peu enthousiaste. Et pourtant…

Adaptation adoptée

Vin Diesel qui interprète Riddick à l’écran (et qui le produit) est un fan de jeux vidéo, ainsi avec l’aide de sa société de production vidéo ludique Tigon Studios, il a mis un point d’honneur à faire de ce The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay un épisode à part entière dans la/sa franchise, quelque chose qui ne ferait pas tâche. Du coup il prête bien sûr ses traits mais aussi sa grosse voix de barbare au héros, l’occasion pour moi de souligner premièrement un très bon doublage global en VO qui pour la version française est simplement sous-titré, et c’est pas un mal, même si justement le sous titrage n’est pas toujours exemplaire… Si Butcher Bay n’est pas une adaptation à proprement parlé il était tout de même impératif pour les développeurs de le sortir en même temps que le film, et avoir un délai de développement très court c’est ce qui nous donne souvent de belles grosses bouses au bout du pad, à commencer d’un point de vue graphique. Butcher Bay en est le contre exemple parfait puisqu’il est devenu un des plus beaux jeux de la Xbox et par prolongement un des plus beaux jeux de cette génération de console. La modélisation et surtout le jeu d’éclairages étaient vraiment brillants pour l’époque. Par rapport à ce qui ce fait aujourd’hui par contre on constate un aliasing qui pique horriblement les yeux, on se croirait presque devant un sapin de noël. Un constat amusant qui prouve une fois de plus qu’en seulement 3, 4 petites années tout ce qui peut servir de référence technique peut être complètement bouleversé. Toujours est-il que le moteur de jeu de Butcher Bay disposait pour l’époque d’une technologie de pointe et que ça a eu son petit effet. C’était par ailleurs une des toutes première fois où l’on entendait parler de « normal mapping », sorte d’évolution du « bump mapping » permettant de donner le relief qui-va-bien aux textures et qui est dans nos jeux d’aujourd’hui juste indispensable.

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User de sa nyctalopie pour voir le jour…

Niveau scénario on se retrouve donc avant le film Picth Black alors que Richard B. Riddick, criminel recherché par un nombre incalculable de polices, est incarcéré dans Butcher Bay, la prison de haute sécurité la plus pire de toute la galaxie (au cas où vous l’ignorerait nous sommes dans le futur). Celle où personne ne s’en est jamais évadé. Qui dit prison dit absence d’armes pour les prisonniers, du moins à priori. Niveau gameplay on se retrouve donc très souvent à mains nues, une particularité du jeu qui le rend si atypique. Puisque si c’est un FPS et qu’il nous arrive de temps en temps d’accomplir des phases de shoot classiques avec un flingue piqué à un gardien, on est la plupart du temps obligé de se glisser dans les coins et de tomber sur un garde à coup de paluches sur la nuque. Des bastons à mains nues en vue à la première personne, voilà une idée casse gueule (Breakdown en est le témoin) qui est pourtant très jouable et très immersive dans Butcher Bay, quel talent de la part de Starbreeze. Evidemment la discrétion est souvent reine, ainsi se tapir dans l’ombre sera bien souvent nécessaire pour espérer avancer et finir par trouver le moyen de sortir de cette foutue taule. Et si dans les premiers Splinter Cell tout un tas de gadgets sont là pour nous aider à nous faufiler dans le noir presque complet, ici on a guère qu’un objet de fortune (surin fabriqué à l’arrache par exemple) par ci par là, voir un pistolet tranquillisant subtilisé à un maton, c’est pas la joie. Heureusement Riddick est nyctalope, c’est ce qui donne au personnage ce demi statut de super héros dans les films. Le jeu nous fait découvrir en même temps que lui ce don particulier qui tournera forcément à notre avantage au fur et à mesure, dans la pénombre du pénitencier…

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Ne pas ramasser la savonnette

Les gaillards de Starbreeze savent y faire pour ce qui est de nous immerger dans un univers bien prenant, faut dire qu’avec un scénario déjà tout cuit pondu par des professionnels c’est bien plus simple de développer quelque chose d’intéressant, c’est vrai mais quand même, chapeau. L’univers carcéral futuriste de Butcher Bay, déjà plutôt original dans le paysage vidéo ludique, nous fait vivre des situations vraiment tripantes. C’est typiquement le genre de choses qu’on aimerait vivre plus souvent dans les jeux d’action/aventure et les FPS au lieu de se taper de la Seconde Guerre mondiale à en avoir une raison de plus de regretter qu’elle ait eu lieu et de l’héroïc-fantasy à en détester les trolls alors qu’ils n’ont jamais existés… Il est franchement plaisant de se promener dans l’enceinte assez glauque, de discuter avec les détenus, chercher comment en obtenir ce qu’on veut, de régler ses comptes en douce à l’abri des regards de l’autorité… Et ce même si au final les objectifs à remplir en tant que détenu « normal » laissent bien vite place à des objectifs en tant que détenu qui s’évade. L’une des phases les plus mémorables du jeu reste cette espèce de petite compétition de pugilat au sein même du pénitencier, dans la cour, avec les autres prisonniers. L’occasion de voir tout le potentiel de ce système de combat mains nues en vue première personne vraiment bien foutu. J’en profite pour dire que les séances de tir ne sont pas aussi instinctives qu’un Halo (qui se place vraiment comme le FPS console le plus jouable de tout les temps) mais ne sont pas pour autant mauvaises, de toutes façons comme dit plus haut, elles ne sont quasi que secondaires. En fait le seul véritable défaut du jeu vient de sa durée de vie. Vous allez me dire que comme pour tout bon titre on est toujours triste qu’il se finisse un jour mais là ça se torche beaucoup plus vite que la moyenne des FPS ou des jeux d’action/aventure d’aujourd’hui (qui a pourtant déjà bien rabaissée !)… En 7 heures vous pouvez plier la bête en mode normal et malheureusement il n’y a pas de raison de remettre la galette dans la console pour s’en refaire une petite, le jeu n’ayant aucun facteur de rejouabilité particulier. (Si ce n’est pour en faire le rétro test sur Polygamer quelques années plus tard…)

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The Chronicles of Riddick : Escape from Butcher Bay reste mon FPS préféré de la génération de consoles Xbox/PS2/Cube, oui, même devant Halo. Principalement grâce à l’immersion qu’il propose et son côté dépaysant.

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