Au cours de sa campagne promo, l’éditeur n’a pas hésité à annoncer ce Suikoden comme le RPG le plus épique de la DS. Alors coup de bluff, coup marketing ou cri du cœur ? Je devais en avoir le cœur net…
Plein les mirettes
Les propos élogieux des éditeurs, on a déjà donné. Tant d’années à jouer et à se tenir informé de l’actualité vidéoludique nous ont rendu sceptiques ; voire méfiants. Toutefois, dès les premières minutes du jeu, s’il est difficile de savoir si Suikoden Tierkreis est le J-RPG le plus épique, le fait qu’il s’agisse du plus beau saute aux yeux. A dire vrai, je n’aurai pas cru la DS capable d’afficher une telle maitrise technique. Les environnements rencontrés sont juste exceptionnels, pareil à des aquarelles de maitres. Même la 3D, qui n’est pourtant pas le point fort de la petite tactile, fourmillent de détails. Non content d’être juste sublime, le titre se pare également de nombreuses séquences dignes des meilleures séries d’animations et d’une modélisation des voix lors des cinématiques (in et off game). Mais l’esthétisme si réussi du jeu ne tient pas uniquement sur sa technique. En effet, le design est également exemplaire ; tant des personnages (tout de même bien ancré dans la tradition du chara-design japonais) que des environnements, avec la campagne bucolique natale du héros, les chaines de montagnes enneigées, la cité ultra-moderne de l’Ordre ou le style architectural méditerranéen du Magistère. Bref, le constat est évident : Techniquement, Suikoden Tierkris est, de loin, le plus abouti des RPG de la console ; et rien que pour cela, il vaut clairement le détour.
Pffff, fastoche !
L’histoire quant à elle n’arrivera jamais à tutoyer les classiques du genre. Le schéma reste très banal, avec un héros très jeune, sans peur et irréprochable qui devient peu à peu une légende, et une armée tyrannique aux forts accents nazillons. Seuls les mystères qui entourent la marque des étoiles, l’avènement du roi unique et les portails vers les mondes parallèles, ainsi que background axé sur le conflit séculaire entre deux superpuissances vient apporter un peu de fraicheur à la trame scénaristique. Mais s’il n’est sans doute pas assez sombre, ni très original, le scénario reste tout de même suffisamment bien ficelé pour nous happer dans son propos jusqu’au dénouement final, non sans passer par quelques moments d’anthologie. Plus dommageable par contre, la trop grande simplicité de l’aventure tend à rendre la progression un brin monotone. D’autant plus que la répétition outrancière de combats basiques dans certaines zones hache la partie et joue sur nos nerfs. Pour exemple, Suikoden Tierkreis est peut-être le tout premier RPG dans lequel je préfère fuir des combats pour ne pas avoir à me taper les mêmes adversaires trop souvent. Cependant, ces défauts on ne peut plus fâcheux ne suffisent par pour autant à gâcher le plaisir de jeu.
Chacun son tour
Alors oui, les gros relous qui ne jurent que par les jeux d’action et vomissent le tour par tour vont encore donner de la voix. Qu’ils chantent ces beaux merles ! Car les combats se déroulent au tour par tour, mais ne manquent toutefois pas de pêche et d’originalité. Bien pratique d’abord, cette action instantanée qui, sélectionnée en début de tour, envoie vos personnages à l’assaut, au hasard. Autant dire qu’avec la redondance des combats, cette option fera office de porte de secours pour en finir rapidement. Toutefois, face à des adversaires un peu plus coriaces, il est possible d’attaquer arme au poing ou de lancer des sorts dont disposent les porteurs d’étoiles. Tout cela reste très classique, si ce n’est que si la sélection des actions se fait au tour par tour, leur exécution, elle, se fait en simultané. Il est également possible d’utiliser de puissantes attaques combinées entre personnages ayant un lien quelconque entre eux (les deux sœurs des lames, les trois rugisseurs, les quatre héros…). Non vraiment, le seul véritable défaut de ces affrontements, c’est le manque quasi-total de challenge ; même contre un boss, vous ne devriez avoir aucune sueur froide. Alors finalement, qu’en est-il de ce fameux « plus épique RPG DS » balancé chichement par l’éditeur ? De par sa durée de vie, sa splendeur et le nombre de personnages qui gravitent autour de cet univers, c’est peut-être bien le cas effectivement. En tout cas, si ce n’est pas forcément le meilleur jeu du genre sur cette console, il n’en est pas bien loin…
Même s’il aurait mérité d’avantage de challenge pour espérer faire mieux que FFIV ou Chrono Trigger, Suikoden Tierkreis n’en reste pas moins l’un des meilleurs représentants du genre. Une beauté du diable, une durée de vie conséquente et tout un tas de petites trouvailles agréables qui raviront les amateurs du genre.
1 Commentaire
Suikoden Tierkreis, la guerre des étoiles
C’est la première fois que tu me dis que je suis un beau merle… tapette !