Star Wars Outlaws, Ubisoft concurrence Lara et Drake

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Il y a longtemps, Lucas nous emmenait dans une galaxie fort fort lointaine. Avec Star Wars Outlaws, Ubisoft nous replonge entre l’épisode 5 et 6 pour une belle aventure de contrebandière.

Un Star Wars oui, mais sans Jedi

Star Wars Outlaws nous propose un univers que l’on aime assez pour (re)plonger dedans à chaque nouvelle série ou nouveau jeu lié à la licence. Mais pour une fois, on nous raconte les à côté, la vie d’une simple contrebandière, une petite joueuse qui ne fait pas toujours les meilleurs choix. Alors certes on sera en pleine guerre entre les rebelles et l’Empire mais notre héroïne restera toujours en dehors du destin de la galaxie et fera plutôt avec le contexte. On l’entendra même se moquer de grandes phrases des rebelles à plusieurs moments, ce que j’ai beaucoup aimé personnellement. Ici, pas de maitre Jedi et les sabres laser sont remplacés par un bon vieux blaster.

Dès l’intro, on découvre Kay, une héroïne sympathique dans un univers de Star Wars bien retranscrit sur Canto, la planète des casinos que l’on aperçoit dans SW VIII. Notre acolyte, Nyx est mignon et dès les premières secondes on s’y attache facilement. D’autant qu’il n’est pas là pour faire de la figuration et que notre relation est utile en plus d’être assez forte. On découvrira même par la suite l’origine de notre rencontre, ce qui renforce forcément notre attachement à cette petite bestiole.

Kay est donc une laissée pour compte dans les sous-quartiers de la ville et la vie n’est pas toujours sympa avec elle, depuis qu’elle est petite d’ailleurs mais je ne vais pas vous raconter l’histoire. Après un coup foireux, Kay se retrouve obligée de réaliser un gros coup pour gagner l’argent nécessaire pour quitter la planète et se mettre à l’abri. Un braquage d’un gros client qui tournera mal aussi. On se rend alors compte qu’on incarne une petite joueuse un peu poisseuse qui va de désillusion en désillusion. Et ça sera à nous d’inverser un peu le cours de sa vie.

Pas tous les jours facile la vie de contrebandière

D’ailleurs on sent déjà une première inspiration de Nathan Drake ici. Avec la touche d’humour qu’a su renforcer Naughty Dogs au fur et à mesure des épisodes où le personnage fait allusion à sa malchance quant aux ponts qui s’effondrent ou autres catastrophes qui arrivent toujours sur son passage. Kay à sa façon répète souvent à Nix « la prochaine fois je te promets ça se passera mieux » comme pour se persuader elle-même et surtout comme pour justifier ces très nombreux rebondissements. On trouvera vite d’autres comparaisons, comme les scènes de gunfight, les scènes d’escalade et le rythme du jeu, surtout dans son intro.

Autre point de comparaison, on repère assez vite les zones d’escalade… les barres jaunes à droite

Tu veux te syndiquer ? Ça offre plein d’avantages, tu sais

Une fois les prémices passés ainsi que l’écran titre, l’aventure scénarisée s’ouvre en open-world (que l’on regrettera un peu à ce moment). On nous présente les trois factions en place dans le secteur, les Pike, l’Aube écarlate et les Hutts. Et il va falloir, en parallèle de la quête principale, réaliser des missions afin de se mettre bien avec tout le monde. Le principe n’a rien de révolutionnaire mais est très agréable. Dès le début, quand une faction nous propose une mission on se retrouve dans une situation où l’on peut mener l’opération à son terme ou trahir le syndicat pour un autre. Ce n’est pas systématique mais le jeu de vases communiquants est bien présent pour gagner en réputation dans un sens ou dans l’autre. Et ce petit système donne envie de progresser pour chacune d’entre elles. Bien sûr, connaissant Ubi (et les mondes ouverts), il y a aussi des quêtes totalement annexes et autres activités, très nombreuses, pour débloquer du cosmétique à tout va (avec ou sans bonus).

On appréciera tout de même le travail fait sur ce remplissage. Pour trouver un coffre au trésor, il faudra par exemple écouter une conversation discrètement dans une cantina (ou autre) ou encore lire une tablette en cachette pour découvrir des infos. C’est la découverte de ces infos qui fera apparaitre la mission dans votre journal.

Bon, je dois récupérer des pièces de vaisseau

Finalement plus que vers Lara et Nathan c’est vers Cal, de Jedi survivor que tend le jeu. Du coup on peut se demander l’intérêt de changer de crémerie pour la licence mais bon ça, à la limite, le joueur s’en fiche. Passer d’un jeu couloir à un demi-open-world dans le second opus d’EA, Ubisoft fait un peu la même chose ici mettant l’accent sur la narration et une aventure scriptée tout en cédant aux sirènes de l’open-world pour proposer tout un environnement autour des chasseurs de primes. Et plein d’activités annexes et de choses à récolter.

Dans l’ensemble il faut compter plus d’une quinzaine d’heures pour la trame principale. Mais comme je l’indiquais, on se prend vite au jeu et il serait dommage de jouer à Outlaws en passant totalement à côté des missions annexes, des missions de syndicats, des contrats, des informations et des collectibles. Pour ma part, j’y ai passé 40h dont une bonne partie à fricoter avec les différentes factions.

Putain à force de m’écarter de la trame principale j’ai fini dans Dune

On regrettera d’ailleurs un peu que l’influence des syndicats ne soient pas plus importante.
Finalement, passé ma première obsession pour me faire bien voir de tout le monde, ce pan de l’histoire sert bien l’ambiance du jeu sans se rendre nécessaire. En effet, une fois que j’ai décidé d’avancer sur la quête principale j’ai pu le faire sans me soucier une seconde de cette facette du jeu dommage. La seule répercussion que l’on constate facilement est l’accès à certains territoires qui sera interdit selon votre niveau de réputation, vous forçant à jouer infiltration plutôt que d’y avoir libre accès.

L’infiltration selon le game-designer « et si on mettait tous les ennemis de dos ça règlerait le problème non ? »

Ton univers impitoyable

Autre petite feature sympa, les capacités de notre personnage. Pas d’arbre de compétences pour une fois. Il ne suffira pas de dépenser des points pour devenir de plus en plus forte. Outlaws propose une version plus travaillée où vous devrez découvrir certains contacts, qu’on nommera des experts, et c’est eux qui vous apprendront de nouveaux tricks. Le principe est cool et bien plus intelligent. Après, dans les faits, ça reste assez simpliste. La spécialiste du blaster nous donnera des objectifs à remplir, du genre tuer 4 impériaux de suite, et on pourra déverrouiller la capacité une fois ceux-ci remplis. Mais l’idée reste bonne et c’est plus comme un entrainement qui justifie de s’améliorer.

L’univers, lui, est top. Rien à redire sur ce point de vue. Si le jeu ne fera pas date en terme de qualité graphique, les mondes visités sont variés et restent beaux. Entre les déserts de Tatouine qui nous rappellent avec bonheur la première trilogie, les bases de l’empire que l’on retrouve aussi fidèlement avec un côté un peu simpliste voir kitch, les moussons sur Akiva ou l’ambiance glacée de Kijimi, chaque passage du jeu est un régal. On n’oubliera pas de mentionner le trailblazer, notre vaisseau, qui, s’il est loin d’avoir la classe du faucon millénium, apparaît comme un petit bijou face à la concurrence et nous permettra de très bonnes joutes spatiales sur les orbites de ces planètes. Car oui, en plus des planètes elles-mêmes, on peut aller dans l’espace, principalement pour des missions de contrebande, pour batailler dans les débris et astéroïdes à la recherche de marchandises. On remerciera ici l’aide à la visée qui rend la chose bien plus abordable et très plaisante.

Les combats en orbite sont vraiment cool

L’ambiance est encore renforcée par les musiques, les thèmes et autres bruitages qui sont parfaitement fidèles à la saga. De la même façon, la direction artistique, la photographie et autre petits plans de réalisation sont tout autant fidèles. En même temps j’imagine bien que les studios Lucas Films sont là pour tout vérifier. Mais c’est pas une raison pour bouder son plaisir et de ce côté, il n’y a vraiment rien à redire. On arrive même à avoir la chaire de poule sur une histoire qui sera quand même un peu passe-partout.

Sans développer sur l’histoire justement, on regrettera qu’on la voit venir de loin et qu’elle n’offre que très peu de surprises. Il y a bien quelques rebondissements sur la fin mais ils sont assez attendus et même si on ne les devine pas, on se doute que tout ne va pas se dérouler comme prévu. La trame est plutôt bien ficelée et dans l’univers des contrebandiers. Un univers qui sera donc largement renforcé par les missions annexes qui vous font bien plus vous sentir dans la peau de Kay que la trame principale.

On regrettera cependant les deux personnages « principaux » (hors notre héroïne). Le grand méchant, Sliro, qui a le charisme d’une huitre, et encore, même pas une huitre bretonne, et celui qui nous « engage » Jaylen qui n’apporte pas une folle plus-value sur son compère méchant. Kay, Nix, ses acolytes, les experts et quelques petites surprises apportent bien plus au casting fort heureusement.

Au final

Outlaws est une belle aventure humaine, très fidèle à une « Star Wars Story » pour nous raconter un petit évènement d’un univers global que l’on connait bien et que l’on apprécie toujours autant parcourir. Sans être dingue niveau réalisation, on enchaine les moments de plaisir en découvrant les différentes planètes, les combats spatiaux et autres moment annexes réussis. Alors certes on peut toujours trouver plein de défauts mais quand on prend du plaisir tout du long du jeu on peut aussi s’en satisfaire. Aller j’ai une caisse de contrebande à livrer moi…

 

Information confidentielle à ne pas publier : Ce test a été réalisé sur ma PS5 grâce à un code de contrebande obtenu auprès de l’éditeur.

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