SSX tutoie les sommets

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Après quasiment une décennie d’attente, le roi de la glisse s’apprête à faire son grand retour sur les pistes. Aura-t-il les moyens de reconquérir son trône ? Premiers éléments de réponse ci-après…

Jamais deux sans trois ?

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Plus de courses en ville et autres folies du genre, mais quelques bâtiments plus ou moins grands témoignant de l’activité des hommes dans les montagnes.
Ce n’est un secret pour personne, sur la génération précédente trois jeux sont clairement sortis du lot me concernant : Def Jam Fight For New York, qui fut pourri sur cette génération avec le médiocre Def Jam Icon, Burnout Takedown, qui fut pourri sur cette génération avec le misérable Burnout Paradise et enfin SSX 3, qui revient donc pour la première fois sur PS360. Trois licences incontournables, toutes les trois appartenant à EA, dont deux ont été descendues en flammes par une armée de marketeux peu scrupuleux, qui a préféré claquer tout le budget en com’ plutôt qu’en ressources de développement. Du coup, l’annonce d’un nouvel SSX avait comme un effet pervers : D’un côté l’excitation de retrouver l’une des plus grandes licence du jeu vidéo, de l’autre la peur d’être à nouveau déçu… d’autant plus à une époque où le jeu vidéo traverse une période difficile, amputé de toute notion de créativité, voire même parfois d’interactivité, comme dans Heavy Rain ou le futur Tomb Raider. Bref, j’avais la boule au ventre et plus encore même, lorsqu’au détour d’une allée du Paris Games Week, j’ai pu m’essayer à une démo assez déplorable du jeu. Résultat, j’en faisais des cauchemars la nuit… Ils ne pouvaient pas, ils n’avaient pas le droit de faire n’importe quoi avec cette licence. Quelqu’un a dû m’entendre crier, car aujourd’hui, c’est à une toute autre démo que j’ai pu m’essayer. Et autant dire de suite que les doutes sont loin, très loin derrière moi.

Têtes connues

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Dans l’obscurité, l’accident est vite arrivé.
D’abord, il est bon de noter que « l’esprit » SSX est bel et bien présent. On n’est clairement pas ici devant une simulation à la Amped, ni même Shaun White, et tant les situations que les tricks, sont toujours aussi surréalistes et extravagants. Les riders virevolent de partout, volent littéralement dans les airs et font des trucs de folie avec leur planche. Les mécaniques de jeu n’ont d’ailleurs guère changées, et les vieux de la vieille retrouveront vite leurs automatismes : A pour sauter, le stick gauche pour les flips et spins, le droit pour les grabs, etc. et, lorsque la jauge TRICKY est pleine, les figures nawak sortent à la chaine. Le pied quoi ! Ce qui n’a pas, ou peu, changé également, c’est le casting. Si quelques nouveaux sont venus se greffer au groupe, on retrouve avec plaisir les vieux briscards de l’époque : Psymon, Mac, Kaori ou Elise pour ne citer qu’eux. Chacun d’entre eux possèdent des forces et des inconvénients (ainsi que des « signature tricks ») qu’il est bon de mettre à profit, et se voit désormais doté d’une jauge d’expérience et d’un équipement personnalisable et upgradable, qui confère un petit côté RPG au jeu qui n’est pas pour déplaire. Parmi les accessoires les plus surprenants : La combinaison écureuil, permettant de planer, la lampe frontale pour les épreuves dans l’obscurité, des combinaisons renforcées pour mieux encaisser les chocs ou encore des piolets à planter dans la glace pour assurer ses prises de carre.

L’enfer blanc

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A l’instar de Splinter Cell Conviction, SSX utilise la surimpression pour informer des dangers de la piste.
Et tout cet équipement n’est pas juste là pour faire joli… il s’avère très souvent indispensable. Il est d’ailleurs amusant de constater que lors des épreuves Survival, vos chances de survie sont justement calculées en fonction de cet équipement et s’affichent en gros (via un pourcentage) pour mieux vous faire appréhender le danger qui vous guette. Par exemple, l’exploration des tunnels baignés d’obscurité du Kilimandjaro s’avère déjà un suicide avec une lampe frontale, alors sans c’est la mort assurée au premier virage. De la même manière, arpenter les pistes verglacées de Sibérie sans piolets pour assurer vos virages, c’est un « tout droit » au premier écart de trajectoire et une chute vertigineuse de plusieurs centaines de mètres dans les rocheuses… on ne retrouvera pas grand-chose de votre cadavre. Même dans les épreuves de courses ou de figures, la chute n’est jamais bien loin, les erreurs se paient cash et les riders I.A. sont tout sauf des manches. Bref, si la grande majorité des jeux d’aujourd’hui prônent l’accessibilité, voire l’assistanat, ce n’est pas du tout le cas de SSX, dont certains courses sont vraiment très corsées. Même le fameux rewind des jeux de bagnoles est décliné ici dans une version moins casual qu’à l’accoutumée, car très souvent limité, et surtout parce que si celui-ci vous permet bien de corriger une erreur fatale en revenant en arrière, il ne stoppe pas pour autant la progression de vos adversaires ; vous seul êtes soumis au rembobinage. N’empêche c’est con à dire, mais ça fait plaisir d’en chier un peu de temps en temps.

Rester en piste

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Téléchargez les meilleurs fantômes de vos potes, pour les ridiculiser.
Bref, je n’en dirai pas beaucoup plus pour ne pas en faire une critique avant l’heure ; même si ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Tout ce que vous avez à retenir, c’est que SSX est bel et bien de retour et devrait tout emporter sur son passage. Il est beau, il est fun, il bouge vraiment bien, il propose pléthore de pistes à travers le monde, des défis en veux-tu en voilà, un mode « social » calqué sur l’Autolog de Need For Speed, un mode online sans lobby avec des tournois qui tourneront en boucle sur les serveurs (pas d’attente, pas de chargement…), des figures nawak, des sauts vertigineux, des environnements variés, une difficulté savamment dosée… et surtout, il allie à la perfection les vieilles sensations d’antan et les innovations d’aujourd’hui. Finalement, son seul défaut c’est peut-être de sortir une toute petite semaine avant Mass Effect 3. Du coup, j’ai bien peur que beaucoup fassent l’impasse sur ce jeu pour vivre la fin des aventures de Shepard… c’est qu’avec la crise, à moins d’être une entreprise du CAC40 et d’enregistrer des profits records parce que t’as licencié et délocalisé à tour de bras, la consommation est en berne (D’autant plus que t’as pas le droit d’acheter tes jeux d’occasion sinon t’es qu’un sale terroriste…). Mais bon, vu la direction prise par Bioware ces dernières années, avec un peu de chance ME 3 ne sera finalement qu’un pauvre jeu d’action tout mou que le monde entier vomira (sauf la presse, mais c’est normal, ils sont payés pour ça), et pendant que Shepard ira squatter les étalages des revendeurs d’occasion, SSX sera, lui, en rupture de stock. En tout cas, c’est tout le mal que je lui souhaite… car sur ce que j’ai vu, il le mérite amplement.
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