En cette période d’élection de jeu de l’année, Spider-Man 2 vient nous en mettre plein la vue
À peine un mois après sa sortie, mon voyage à New-York prend fin et il est temps de livrer mon verdict sur la dernière bombe solo de Sony. Je voudrai commencer par présenter mes excuses car le jeu est tellement beau que mon test va ressembler à un album photo.
Une super-aventure
5 ans après un premier épisode qui a surpris un peu tout le monde et qui a su convaincre un public plus large que les amateurs d’hommes en collant, Spider-Man est de retour et il est venu accompagné.
Peter Parker est en effet accompagné par Miles Morales (vous savez, le même que le spin-off). Après deux épisodes distincts, les voilà donc réunis pour ce second vrai opus. Et les deux hommes araignées vont avoir fort à faire tant l’histoire sera dense.
On commence sur les chapeaux de roues avec un combat mémorable contre le super-vilain Sand-man où nos deux super-héros vont vite donner le ton de leur complémentarité. Une fois la tension retombée, le studio Insomniac Games nous propose de nous intéresser plus calmement à nos héros. On partagera en effet bon nombre de moments de la vie de Peter ou de Miles pour nous impliquer un peu plus et nous faire ressentir plus d’émotions à travers un large panel de personnages secondaires.
Personnellement, j’ai été un peu mitigé sur cette construction. Disons le clairement, Spider-Man 2 n’est pas le jeu le plus mature qui soit et certains passages semblent tellement ados et plein de bons sentiments que s’en est un peu trop. Après, je ne suis ni ado ni fan de super-héros et même loin de là. Mais j’avoue que si certaines scènes peuvent être sympa, comme errer à la fête foraine entre super-copains, leur multiplication n’était selon moi pas nécessaire (le vélo, le labo, la fête foraine, le lycée…)
Un autre argument qui vient conforter cette impression c’est aussi la trame principale. Ça peut paraître contradictoire mais elle est tellement prenante que l’on a pas forcément envie d’être trop coupé dans notre élan. Mention particulière aux scènes avec super-MJ qui est imbattable avec son taser contre des ennemis que l’on peine à éliminer avec nos hommes araignées. Insomniac nous livre en effet une aventure survitaminée qui en donne toujours plus. Deux fois plus de super-héros, deux fois plus de super-vilains, deux fois plus de super-acolytes, deux fois plus super-action, deux fois plus de super-explosions, deux fois plus de super-spectacle… bref une aventure pour ados shootés à l’adrénaline mais tellement efficace. Car oui, que l’on aime ou pas et que l’on juge ou non le niveau de l’histoire, ce Spider-Man 2 est tellement bien réalisé que l’on ne peut qu’être soufflé par l’aventure que l’on a sous les yeux.
C’est bien simple entre les animations incroyables, la beauté de la ville et des lumières, le plaisir intact de se balader dans New-York (ou plutôt de la survoler), la réalisation digne d’un blockbuster, la mise en scène, l’ambiance sonore, la direction artistique, ou encore la précision des combats, tout est parfaitement maîtrisé et le résultat est assez incroyable.
D’ailleurs j’ai pas fait mon petit paragraphe sur les combats mais on retrouve la même sensation que dans le premier opus. Malgré notre mobilité à toute épreuve (on saute, on s’accroche, on se balance, on vole), les affrontements sont d’une précision étonnante. On enchaine les combos sans faute, on atteint (presque) toujours la cible que l’on avait en tête, on désarme, on castagne, on envoie en l’air, on pare, on esquive le tout en sautant et en balançant nos coups spéciaux sur les plus gros ennemis. Une sensation de puissance qui est décuplée par cette précision incroyable. Même les combats d’infiltration sont assez agréables. On est loin d’un hitman, que ce soit clair, mais nos homme-araignées arrivent discrètement, élimine, entoile et tisse des chemins au dessus de la tête de leurs ennemis comme bon nous semble et c’est assez fun de nettoyer proprement des bases entières.
Les boss, eux, sont plus des sacs à PV avec des patterns bien précises. Il vous faudra donc esquiver ou parer jusqu’à bien comprendre comment va se dérouler le combat pour trouver les bonnes fenêtres pour leur en mettre plein des dents. Et bien entendu, on a le droit à une, deux, trois… (qui dit plus ?) barre de vie pour le même ennemis qui ne cesse de se relever. Mais la réalisation et la mise en scène des combats est telle que personne ne devrait se plaindre de ces moments dans le jeu.
New-York, New-York
D’ailleurs je ne vais pas revenir longuement dessus mais la ville est absolument géniale. Entre fidélité quasi réaliste et intégration d’éléments de l’univers Marvel, le rendu est une fois de plus incroyable. C’est un plaisir assez unique de cette licence que de se balancer de toile en toile à travers tout la ville.
Nos deux super-héros se sont même équipés de wing-suit afin de parcourir la ville plus rapidement. Si je trouvais l’idée détestable au début, on en reparle quand vous prendrez la mesure de la ville avec les quartiers de Brooklyn et du Queens. En plus je dois bien avouer qu’au final d’enchaîner les balancements et la wing-suit est non seulement efficace mais aussi super plaisant.
On notera tout de même que l’on est de moins en moins en contact avec la population. Bizarrement à trop nous faire rester en hauteur (même un grand nombre d’objectifs ou d’accès aux missions se passent sur les toits) on se déconnecte un peu de notre chère ville justement ou en tout cas de ces citoyens. Heureusement certaines missions annexes (plus ou moins intéressantes d’ailleurs) nous remettent littéralement les pieds sur terre et permettent de ressentir cette connexion avec la population qui est une partie importante de la narration de Spider-Man.
Le chapitre censuré
Alors attention je vais évoquer certains noms ci-dessous que l’on croise dans l’aventure alors si vous ne voulez pas vous faire spoiler, passez votre chemin.
Comme on l’avait tous cramé depuis la scène de fin du premier opus, le deuxième épisode se passe autour de Venom. Mais il sera loin d’être le seul que l’on croise. La scène d’intro complètement dingue nous fait donc affronter Sand-man alors qu’on retrouvera également Martin Li, le Lézard, le docteur Octopus, Kraven le chasseur, Scorpion, Yuri, Cletus Kasadi, Mystério, Tombstone et j’en oublie surement quelques-uns. Bien sûr je ne vais pas développer le rôle ou l’importance de chacun mais c’est juste pour dire qu’une fois de plus, Spider-Man 2 mise sur la quantité et propose une multitude de rencontres avec tout l’univers connu des fans de Marvel.
L’histoire alterne entre la vie de Peter Parker et celle de Miles Morales, leurs difficultés à avoir des relations stables, en amour comme au travail en parallèle de leur identité cachée. Et le studio jongle plutôt bien entre ces deux protagonistes principaux en alternant les missions où l’on doit incarner l’un ou l’autre. Vous êtes libre de changer par vous même dans le jeu et les deux seront également présents en même temps par moments mais certains changements seront donc forcés pour équilibrer la narration de l’aventure.
Ce choix de double héros est donc parfaitement maitrisé et apporte plus de variété sans faire perdre d’intérêt pour l’un ou l’autre. En termes de gameplay, les deux hommes-araignées auront leur propre arbre de compétences, principalement basé sur les combats, plus un troisième commun principalement basé sur les déplacements. La méthode fonctionne bien et pour info il n’y aura pas de point « perdu » via l’évolution du scénario, si jamais vous pouvez vous poser la question, comme par exemple après avoir débloqué la tenue symbiotique, vous garderez jusqu’au bout les compétences apprises.
Une inclusivité exemplaire
Je le disais à un moment, Spider-man est bourré de bons sentiments. C’est d’ailleurs assez fidèle au héros lui-même qui refuse de faire du mal, même aux super-vilains, en partant du principe qu’une seconde chance doit être accordée à tout le monde. Et dans ce côté ultra positif, Insomniac fait naitre une impression (rare dans le monde d’aujourd’hui) que tout est assez naturel. On ne se pose pas de question et on ne juge rien. Et c’est là qu’on en arrive à une remarque que je me suis fait en jouant, l’inclusivité dans le jeu est exemplaire. On a l’habitude aujourd’hui que tel personnage, tel sexe ou telle orientation soit mise en avant afin de bien prouver à tout le monde que l’on est ouvert d’esprit ou, tout naturellement, qu’on ne juge pas ou ne différencie pas les gens quel qu’ils soient. Le résultat est bien souvent maladroit et on peut souvent compter les quotas insérer dans ces jeux. Après, on pourrait avoir un débat sans fin sur la façon dont ça doit être fait, et comment chacun le perçoit et si ce n’est pas le regard du joueur qui est plus à mettre en cause que les efforts des développeurs mais bref. Là, je me suis fait la réflexion que dans Spider-Man 2 tout semble si naturel que ça fait du bien. On croise des personnages gays sans qu’ils soient particulièrement mis en avant. Il en va de même pour les handicaps, principalement mis en avant avec la surdité de Hailey, la copine de Miles. En fait les situations rencontrées son narrées simplement et de manière naturelle et je trouve que ça fait beaucoup de bien.
Le côté obscur de Spider-Man Noir
Et non, ce chapitre ne sera pas consacré à une étude technique des costumes de l’homme-araignée ni même de ses gadgets et encore moins à l’analyse de savoir si Spider-Man 2 est une satyre sur la vision de la société vis à vis de la différence, avec la métaphore de la toile d’araignée qui emprisonne notre libre arbitre dans une sorte de carcan de la pensée unique (©Fylodindon). Non je vais juste parler de quelques défauts de cet opus qui font que, selon moi, il va gagner des prix mais pas celui de jeu de l’année.
Le début de l’aventure, s’il est super bien mis en scène (mais ça c’est valable pour tout le jeu de A à Z sans aucune exception), il n’en est pas moins hyper dirigiste. On nous prend en main pour les premiers combats, les premiers choix de compétences, leurs premières utilisations, nos premières activités dans la ville, le changement de héros… Si tout est bien fichu, c’est long avant de prendre la main. Ça reste un défaut mineur et récurrent des tutos de jeux.
Deuxième défaut mineur, la ville grouille de remplissage en tout genre, télécommunications à rétablir, photos de la ville à prendre, souvenir à découvrir, citoyens à aider… L’avantage de ce défaut c’est qu’il y en a tellement de différents que l’on n’est pas obligé de se taper 30x la même chose. Mais soyons honnêtes, si certaines missions sont sympa, ça reste surtout du remplissage pour tout ce qui n’est pas inclus dans la trame principale.
Alors celui-là vous ne l’aurez pas vu venir surtout après ce que j’ai déjà dit des combats, mais… Les combats sont trop nombreux, trop longs. On a beaucoup d’unités qui n’ont pas trop d’intérêt à part rallonger la durée inutilement. Plus de variété et moins de quantité serait plus intéressant. C’est vrai qu’on ne compte plus le nombre de scènes où l’on a le droit à des chasseurs ou des adeptes de secte par exemple qui sont légion. Entre les soldats de bases, les soldats armés et les brutes, ça n’affecte que très peu notre style de combat. Ça ne les rend pas plus difficiles ou plus techniques non. La quantité rend juste les combats trop longs.
En conclusion
Wahou, Paf, Amazing, Bong, Powa, on peut utiliser toutes les vignettes BD que l’on veut, elles collent toutes parfaitement à la claque que nous inflige Spider-Man 2 devant notre écran. La réalisation du blockbuster d’Insomniac Games est irréprochable et on reste comme un môme bouche bée devant bien des scènes. Après, même si tout le monde prend sa claque, le jeu reste très ado et je pense qu’à l’approche des fêtes c’est le cadeau parfait pour bien des générations de joueurs. Pour les plus vieux, ou les non fans de l’univers Marvel, la formule fonctionne quand même mais certains défauts et le ton de jeu en font plus un petit plaisir coupable qu’un jeu de l’année.