Solatorobo, des fois, votre nièce a raison

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Solatorobo, un jeu DS où on dirige un chien chasseur de primes qui sauve le monde perché sur son mécha en volant d’îles flottantes en îles flottantes. Et ce n’est même pas scénarisé par Suda 51.

L’autre Nintendogs

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C’est moche hein ? Ben oui, c’est de la DS ; mais je le jure, quand c’est animé, ça a un peu de gueule.
Parfois, quand votre nièce vous dit « Hé tonton ! T’as vu le jeu trop bien que moman elle m’a offert pour ma DS ? », il faut la croire. C’est vrai que souvent, c’est pour montrer le dernier Léa Passion Bûcheron ou Cleaning Mama (celui où tu gagnes des points en faisant la vaisselle), mais de temps en temps, c’est aussi l’occasion de découvrir un jeu de la trempe de Solatorobo.
Solatorobo est la « suite spirituelle » de Tail Concerto sur Playstation. Si comme moi, ça ne vous dit rien du tout, tant pis. Voilà les bases : il s’agit d’un action-RPG dans un monde peuplé de chats et chiens anthropomorphes, qui vivent dans des villes flottant dans les airs. Au moins, ça a le mérite de changer de l’heroic-fantasy. Soyons clairs dès le début : si c’est votre nièce qui vous présente ce jeu et non pas votre cousin geek, il y a une raison. Solatorobo est outrageusement simple. Tout au long de l’aventure, on a la désagréable impression d’être pris pour un gamin de 8 ans. Pour un adulte/adolescent habitué aux jeux vidéo, il s’agit du seul vrai défaut du jeu. Pour une maman qui souhaite offrir un jeu DS à son enfant, c’est une bénédiction.

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L’univers du jeu est vraiment accrocheur.
En effet, le jeu a beau être destiné à cette tranche d’âge, il n’a rien à voir avec tous les shovelwares qu’on peut trouver sur DS, marketés pour les plus jeunes et développés par des stagiaires manchots. L’aspect graphique en est un bon exemple : bon, c’est pas Uncharted 2 (ni même Quake 3 en fait, en y réfléchissant bien), mais faut avouer que le jeu mélange habilement la 2D et la 3D pour toujours avoir un résultat esthétiquement réussi. L’univers est original et ensoleillé et il est très bien mis en valeur par les graphismes rudimentaires mais efficaces. Cerise sur le gâteau, il y a pas mal de séquences animées de bonne facture qui ponctuent l’aventure. Niveau story-telling, je mentirais si je disais que c’était du niveau de Bioshock. Mais là encore, CyberConnect2 ne se moque pas de son public, même jeune. L’histoire commence doucement et monte bien en puissance comme il faut. Je me suis laissé prendre à sourire parfois devant l’humour des personnages ou à être impressionné par les méchants, qui ont le mérite de surprendre un peu.

Variations

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Une des premières séquences en anime.
Mais ce qui poutre vraiment, c’est la variété de l’action. Le personnage qu’on incarne est un « chasseur » (sous-entendu « de prime », mais bon, c’est un jeu pour enfants, alors on ne va pas parler de tueurs à gages non plus). Du coup, le jeu se déroule à base de courtes missions, qu’il s’agisse de quête principale ou quêtes annexes. Une fois il faut jouer à cache-cache avec les enfants d’un orphelinat, la mission suivante on pêche des pièces de bateaux et enfin on sauve le monde en pétant la tronche à un gros boss. Chaque type de mission est plutôt bien réalisé. Même si on n’atteint jamais des sommets de finesse de gameplay, c’est toujours fait avec soin. Il y a même une poignée de missions de course à bord d’un mecha volant. Là encore, ce n’est pas Mario Kart ou Gran Turismo, mais pour un gameplay parmi d’autres dans un jeu portable, c’est tout à fait respectable.

screen4.jpgDe plus, le jeu se permet de ne pas être trop dirigiste : en plus de la quête principale, il est possible de faire plein de quêtes secondaires (où il s’agit comme toujours d’aider des gens hein, mais comme c’est un jeu pour enfants, on dira que c’est pour les éduquer) et de collectionner plein de trucs passablement intéressants. Le rythme est bien pensé pour le portable. Les missions se remplissent toutes en quelques minutes, au pire une dizaine de minutes. Ça paraît pas, mais ça en fait un jeu parfait pour les toilettes. Le revers de la médaille, c’est qu’on n’a jamais droit à une réelle profondeur. Par exemple, il est possible de customiser son mécha avec un système assez bien pensé, il y a également un système d’expérience, mais le jeu est tellement simple que ces deux aspects ne se ressentent pas du tout. Taper sur un boss super facile avec un robot amélioré ou avec un robot tout simple est dans les deux cas tellement facile qu’on ne ressent pas la différence. Dommage.

Un jeu pour les enfants, clairement, mais un bon « jeu de vacances » pour les adultes. Un peu comme les romans de merde qu’on s’autorise à lire sur la plage. Bon, la DS sur la plage, c’est pas top avec le soleil, mais si vous lisez Polygamer, y’a moyen que vous soyez de gros geeks tout blancs qui jouent dans leur chambre, les volets fermés.

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