Road Rash 3 est le dernier épisode de la saga à être sorti sur la très estimée Megadrive mais aussi le dernier de la saga à être bourré de qualités. Il succède aux deux premiers volets tout en les améliorant et précède les grosses bouses qui ont vu le jour par la suite en version 3D sur PSOne, N64, Saturn etc… Road Rash 3 est sans conteste l’épisode le plus abouti de la série.
Ma bécane, mes tatanes
Road Rash dans le concept est ce qui se fait de mieux en terme de courses arcade : Vous prenez 15 bikers, vous leur dites que tous les coups sont permis et vous les foutez sur une ligne de départ sur route ouverte (autrement dit qui comprend de la circulation, pas un circuit fermé quoi) avec pour ultime but d’arriver premier à la ligne d’arrivée pour amasser le plus d’argent possible. Entre chaque course la progression du joueur se fait par catégories, pour atteindre la catégorie supérieure il faut finir dans les trois premiers dans chaque course que propose la catégorie où vous vous trouvez (capiche ?). Pour se faire vous n’aurez pas que votre fidèle moto puisque tout le long des trajets (qui sont en général assez longs) vous pouvez marraver comme bon vous semble les adversaires que vous dépasserez ou qui vous dépasseront. Coups de poings, bousculade sur une bagnole qui passe par là ou sortie de route forcée, tout est faisable et surtout tout est très jouissif. Pour mettre un peu de piment à la recette il y a également à votre disposition un petit panel d’armes que vous pouvez voler à vos concurrents, en pleine course bien sûr, ça va du pied de biche à la batte de baseball des familles. Et tout comme vos adversaires, vous n’êtes pas indestructible, donc une barre de vie accompagne votre pilote histoire de vous rappeler que jouer les gros bourrins n’est pas sans risque, chaque fois que la barre touchera le vide votre chute sera inévitable.
Il est extrêmement plaisant de mettre des mandales à qui veut nous dépasser jusqu’à les faire tomber de leur destrier, de les pousser contre une caisse qui arrive à contre sens, d’esquiver de justesse un mauvais coup, de cogner un biker qui va se faire recogner par l’autre biker de l’autre côté de la route, d’esquiver de justesse une voiture et voir un de ses concurrent ne pas y parvenir en le contemplant voler par-dessus le tout, de se servir de la bécane d’un mec qui vient de se casser la gueule comme d’un tremplin etc… Rhaaaaa quelles sensations funs, bordel, quel plaisir ! De vrais moment Nutella rarement égalés depuis dans les jeux de courses arcades, il n’y a peut-être que Burnout qui procure à peu près les même sensations, mais c’est en voiture, c’est différent, ça n’a pas le même esprit. Et ce qu’il y a de bien en plus c’est que chaque adversaire a un nom différent qui s’affiche lorsqu’on s’en approche, ça parait anodin comme ça mais je peux vous assurer qu’on se souvient du type qui nous a poussé deux fois le nez dans une pancarte en bordure de route. Ca ajoute un côté revanchard qui était une sorte de précurseur aux sensations que procurent aujourd’hui les jeux de courses en ligne, que du fun je vous dis. Surtout qu’à chaque fin de parcours le message d’un pilote est lisible du style « je suis trop fort, vous êtes vraiment que des merdes » (bon j’exagère mais dans l’esprit c’est ça), ce qui généralement énerve et nous pousse à dire «je vais t’apprendre à faire le malin p’tit con». Autre petit détail qui fait la différence : En cas de chute nous ne sommes pas automatiquement recentré en milieu de route comme dans bons nombres de jeux de course, ici le pilote doit courir jusqu’à sa moto (à noter que l’on peut foutre des coups même en étant à pieds), la relever et repartir. De cette façon ça pénalise vraiment celui qui chute, d’autant plus qu’il y a des fois où la moto continue de se faire emmener par une bagnole alors que notre pilote a voltigé par-dessus et s’est déjà relevé, fun mais ça fout les boules quand ça nous arrive.
Gifler des poulets, écraser des poules
A l’instar de votre pilote, votre bécane possède une barre de vie, ce qui signifie qu’on devra la réparer si elle a explosé en pleine course en échange de quelques billets. On peut aussi s’acheter de nouveaux accessoires comme par exemple un moteur à l’accélération plus puissante ou alors carrément une nouvelle moto aux stats plus intéressantes. A chaque catégorie (3 en tout, Rat Bikes, Sport Bikes, Super Bikes) les motos disponibles sont plus puissantes, celle des adversaires aussi ce qui augmente la difficulté. J’en profite pour glisser quelques mots sur l’IA qui donne progressivement du fil à retordre, les pilotes habitués aux têtes de courses sont très coriaces et ne lâchent pas l’affaire aussi facilement, bien souvent on lutte pour les faire chuter et c’est pourtant ce qu’on doit faire car ce n’est pas en vitesse pure qu’on peut impressionner leurs engins diaboliques. Un passage au magasin n’est donc pas dénué de sens et plus notre cheval de fer sera puissant, plus il sera difficile à manier. Il faut donc trouver le bon équilibre dans son pilotage (et la bonne moto, celle qui nous correspond le mieux), la vitesse décuplée rendant la maniabilité beaucoup plus sensible, sympa.
Pour rythmer la course il y a donc une circulation plus ou moins oppressante selon la catégorie où l’on se trouve. Chaque course propose d’ailleurs un décor différent, le jeu nous emmène aux quatre coins du globe ce qui n’est pas sans répercussion sur la route, par exemple en Australie faites gaffe aux kangourous en plein milieu de la route (il y a aussi des animaux que l’ont peut écrabouiller avec le ricanement gras qui s’en suit naturellement, une poule par exemple)… Et puis pour augmenter à nouveau le capital fun, il y a les flics : Motards (que l’on peut marraver, mais c’est pas des branques), autos et même hélicoptères essaieront ponctuellement de vous faire chuter pour pouvoir vous arrêter et vous faire payer une amende. Si vous n’avez pas assez d’argent on pourra vous embaucher pour une course où l’objectif est généralement de faire se vautrer un adversaire bien précis pour rendre service à la maison poulaga, ce qui annulera votre dette auprès d’eux, idée géniale ! Le mécanicien pourra aussi vous proposer un challenge du genre si votre pécule ne suffit pas à réparer votre monture à la suite d’une course un peu trop accidentée. Mais attention, ça n’arrivera qu’une fois, pas deux, après c’est le Game Over.
Techniquement c’est assez propre et joli (même si ça ne dépasse pas Road Rash 2), ça carbure pas mal pour l’époque, l’impression de vitesse est bonne, rien à signaler. On s’amusera des musiques qui accompagnent tout à fait correctement la nervosité du concept, certaines m’ont d’ailleurs laissé un souvenir impérissable depuis maintenant plus de 10 ans et ça, c’est bien. Les bruitages ne sont pas en reste, les coups de klaxon des voitures, les petits bruits de tarte dans la trogne etc… Rigolo et prenant. Bien évidemment je ne pouvais pas parler de Road Rash 3 sans ses merveilleux dessins animés tout en pixels à chaque fin de course. Ils sont monstrueusement hilarants et m’ont eux aussi marqués à tout jamais, c’est une idée de génie qui devrait elle aussi être reprise par les jeux de courses actuels tant ça récompense le joueur d’avoir terminé son trajet en un seul morceau et tant ça lui donne envie de s’en refaire un pour voir le prochain dessin animé, vraiment génial. Pour finir on peut se tirer la bourre à deux (en écran splitté bien sûr, on est sur Megadrive les mecs), avec ou sans concurrents dirigés par l’ordinateur, la grande classe.
Road Rash 3 est non seulement le meilleur des Road Rash mais aussi l’un des tout meilleurs jeux de courses arcades qui existent, rares sont les titres à proposer un tel concentré de fun. C’est toujours un petit régal de se faire une partie, même 10 ans après…