Sorti il y a plus de 6 mois, il était temps pour nous de revenir sur Lollipop Chainsaw que l’éditeur a préféré garder pour lui en riant plutôt que de nous l’envoyer à l’époque. On s’en fout on n’a pas besoin de lui pour parler des jeux qu’on aime.
Pour une fois je ne vais pas faire de nalyse et plutôt revenir tranquillement sur Lollipop Chainsaw que j’ai eu le plaisir de défoncer il y a peu de temps, à la bourre certes mais avec passion. Déjà, appeler son jeu « Sucette Tronçonneuse » c’est quand même complètement con, ça fait genre je mets un titre en anglais avec des mots qui ont une sonorité cool. Et pourquoi pas appeler un magazine de jeux vidéo « Bikini Sandwich » tant qu’on y est ?
Tout ça pour mettre en scène une lycéenne cheerleader chasseuse de zombies qui manie la tronçonneuse et les sucettes… Quel polisson ce Suda51 alors. C’est ce que j’aime beaucoup dans ses jeux, ça et ce côté bis qui flotte dans l’air – c’est souvent lié -, comme les films du même genre. Jugez plutôt les traits commun à ses créations : la réalisation est passable mais ne tue jamais la gueule, le gameplay est toujours à peu près jouable mais ne fait jamais preuve d’une souplesse remarquable, le manque de budget se constate parfois sur des réutilisations de phases de jeu, et le scénario tient à peu près sur un ticket de métro (tuer des gangsters, des démons ou encore des zombies, le tout avec une romance en toile de fond). Oui mais, parce qu’avec ce mec il y a toujours un mais, son style, sa patte, ses idées, le fait qu’il ne se prenne jamais au sérieux, rendent toujours ses titres agréables et barrés. On y joue pour l’ambiance, pour se marrer.
On commence même à clairement cerner les spécialités/obsessions de Suda51 au fur et à mesure de ses jeux : des références innombrables à la pop-culture américaine (musique, films, séries, jeux retro) – qui sont d’ailleurs à mon sens particulièrement présentent dans Lollipop Chainsaw qui brasse vraiment beaucoup de clins d’oeil de Buffy jusqu’à SOS Fantôme en passant par des dizaines de groupes musicaux ou encore Pac-Man – , des tas de gros boss à multiples vies, des scènes parfois super burlesques, un humour potache qui ne lésine jamais sur les vannes de cul, une folie générale et une liberté créative énorme pour les développeurs.
Bayonetta est peut-être (assurément en fait) largement au dessus niveau gameplay – d’autant que les deux jeux sont des beat’em all purs -, mais la sorcière salope s’est trouvée une rivale sexuée en la personne de Juliet qui multiplie les phases et les phrases un peu coquines. Il faut dire que la pom-pom girl américaine doit se trouver sur le podium des plus gros fantasmes masculins dans le monde, il aurait été dommage de ne pas en profiter.
Mais ce qui m’a le plus enthousiasmé dans Lollipop Chainsaw, c’est cette trouvaille de game design que Suda51 et son équipe ont déjà inclus dans Shadows of the Damned : un sidekick débile servant de one-liner et accompagnant un peu malgré lui notre personnage. Dans SotS il s’agissait de Johnson, un crâne qui se transforme en flingue, en torche et en moto, dans Lollipop Chainsaw il s’agit de Nick, petit ami de Juliet réduit à être une tête décapitée – par la belle herself – mais toujours vivante grâce à une incantation magique, son corps ayant été mordu par les zombies. Accrochée à la taille de la jeune femme, la caboche de Nick subit inévitablement les aventures et les idées relou de sa meuf (comme par exemple le maquiller) mais non sans balancer des vannes tout du long. Une idée géniale qui permet à notre héroïne d’avoir en permanence quelqu’un à qui parler et à nous, joueur, d’avoir de l’empathie pour ces deux crétins, contrairement aux héros de jeu classique muet ou qui ne parlent que lors des cinématiques…
2 Commentaires
Retour sur Lollipop Chainsaw
Artiste, oui c’est ça, c’est le mot.
Retour sur Lollipop Chainsaw
Qu’est ce que j’aime l’art moi !