Aaaaah Fable, entre ce jeu et moi c’est une longue histoire. Il m’aura fait connaître les joies du fansite avec fablefrance.com, les images inédites rien que pour nous, le jeu en méga avant première dans ma console, les remerciements dans les crédits du titre… Aujourd’hui avec le recul, et à l’occasion de la sortie de sa suite, un retour sur le titre s’impose.
Fable affabulé
Un des plus grands scandales du petit monde du jeu vidéo, voilà ce qu’a suscité Fable. Insolent d’ambitions sur le papier avant sa sortie en octobre 2004, finalement beaucoup moins ambitieux dans nos consoles… Peter Molyneux aura payé de son bagout à grands coups d’humiliations récurrentes depuis… Oui parce que bons nombres de choses souhaitées et étalées dans la presse par le (sans ironie) génial créateur pour son projet phare de l’époque se seront envolées sans que personne ne soient prévenus, pas même les gars de Fablefrance alors c’est pour dire. Et ne pas prévenir des fans de jeux vidéo en rut c’est un peu comme donner de la pisse de chat à un amateur de bière, ça craint. Les forums du monde entier portent encore la trace de l’emportement (parfois bien drôles, me souviens de sacrés photomontages…) des geeks à l’égard du jeu et surtout de Peter Molyneux, qui aura vraiment été marqué au point de faire des excuses publiques et de faire le serment de ne plus jamais parler à voix haute de choses qui peuvent être retirées du développement d’un de ses jeux en cours de route…
Pour autant qu’est-ce que vaut Fable en tant que tel ? Parce que c’est ça la vraie question. Pas révolutionnaire mais loin d’être dénué d’innovations, il me laisse un très bon souvenir et a amorcé pas mal de choses intéressantes pour le jeu vidéo. Mais avant tout, histoire de s’en débarrasser maintenant, la liberté de mouvement restreinte (l’impression de se balader dans des couloirs en plein air ça le fait pas), la durée de vie ridicule, l’histoire convenue, l’audace de nous refiler un Fable : The Lost Chapters (le même jeu mais avec des quêtes, des endroits à visiter, des ennemis et autres trucs du genre en plus) à peine un an plus tard en avouant ainsi à demi mot que Fable (malgré les promesses, encore) n’était pas tout à fait terminé à sa sortie… Tout ça le place dans une sorte de dualité. D’un côté précurseur en bien des domaines, plein d’idées innovantes, de l’autre plein de maladresses, de poncifs, d’aberrations… A la fois linéaire et restreint et à la fois grisant de possibilités et d’idées.
Il était une fois, un précurseur
Premier Action-RPG de l’histoire à disposer d’un monde simulé, Fable a de l’intelligence artificielle, une vraie. Elle ne se ressent pas vraiment dans les combats (assez faciles, parfois confus, et rébarbatifs à la longue) mais dans les interactions sociales avec les PNJs qui vivent tous leur propre vie que le héros soit dans les parages ou non. Et puis façonner son avatar –presque- selon sa façon de jouer reste encore aujourd’hui l’apanage réel de Fable. Tu dépenses tes points de skills uniquement en force et ton perso devient visuellement musclé, tu bois de la bière à mort et tu deviens gros, tu agis avec gentillesse et une auréole va finir par apparaître au dessus de ta tête, tu agis mal et des cornes pousseront… Les cicatrices restent sur le corps de notre perso s’il se prend un coup en étant torse nu, tu passes de l’enfance à la vieillesse, nan vraiment, jamais héros de jeu vidéo n’aura été aussi modelable selon les actions du joueur. C’est encore assez basique mais c’est là, comme jamais ça ne l’avait été auparavant, et ça, c’est du grand art…
J’ai des tas d’anecdotes de jeu très funs qui me resteront en mémoire au sujet de Fable, ce qui est digne des grands jeux. M’être marié dans chaque village, avoir épousé un homme qui a demandé le divorce après une petite rouste (à coups de pieds) que je lui avais mise, avoir fait tout le jeu en slip avec la poêle (cachée) en guise d’arme, roter à la gueule des gens… Le système d’expression (dont le rot) remplaçant les dialogues est d’ailleurs très osé pour un RPG. Même si le scénario en pâtit peut-être (quoique, voir le muet Wall-E…), j’ai éprouvé de vraies sensations de récompenses en débloquant de nouvelles expressions toujours funs à utiliser, pas si bête… Et puis cette bande sonore magistrale, cette patte graphique féerique et magnifique, cet humour toujours omniprésent partout, cette liberté d’action, cette ambiance quoi !.. Et ce facteur de rejouabilité ! Rares sont les jeux que j’aurais recommencé et fini plus de 3 fois, c’est le cas de Fable en me faisant à chaque fois un héros au style et au caractère différent. Ce qui fait vite oublier le scénario tout pourri…
Bête et intelligent, limité et grisant, disposant de poncifs et d’innovations, Fable est un titre à part. Ce qui est sûr c’est qu’il marque, aborde des choses jamais vues à l’époque, reste un des rares jeux avec une vraie I.A. de ces dernières années, le tout avec humour… Il ouvre le champ vers plein de possibilités, de rêves de joueur… précurseur on dit.
1 Commentaire
Retour sur Fable, l’histoire d’une nouvelle ère
Ah la belle époque de fablefrance! sinon on fantasme tous encore sur un project ego.