Un prix mini, un look rétro, mais un Point & Click qui ne manque pas d’ambitions pour autant.
Même si le genre s’est offert une nouvelle jeunesse ces dernières années, notamment depuis la trilogie Runaway, le Point & Click n’a plus vraiment les faveurs des joueurs comme ça pouvait être le cas dans les années 90, où il régnait sans partage. C’est à cet âge d’or du genre que Resonance rend hommage, avec son look so retro qui ne manquera pas de chatouiller la braguette des fans. Toutefois, il ne faudrait pas s’arrêter à ses graphismes AtariST-style, car derrière des textures grossières se cachent sans doute le gameplay le plus novateur jamais vu dans un Point & Click.
Car si l’interface bouton gauche/bouton droit pour examiner ou interagir avec les éléments du décor n’a rien de très originale, le jeu tient sa singularité dans une sorte de mémoire, matérialisée tel un inventaire, où il est possible d’y glisser n’importe quel objet afin d’en parler avec les différents PNJ. Ainsi, en y glissant la pendule qui trône dans le hall d’accueil de la société sur laquelle vous investiguez, vous pourrez faire remarquer à l’hôtesse qui se trouve là qu’il est l’heure pour elle de rentrer (et, du coup, vous laisser le champ libre pour fouiner). Ce système ouvre alors bien des possibilités, notamment dans les dialogues, et gonfle encore d’avantage le challenge qui nous est proposé.
Il faut dire que s’il n’est pas forcément très long, le jeu n’en est pas moins retors, avec quelques passages qui pourraient bien laisser les non-initiés sur le carreau. Pourtant, on n’a pas vraiment affaire ici à de la chasse au pixel pure et dure, et les puzzles n’ont rien de fantaisistes et restent même relativement logiques. Mais avec quatre personnages à contrôler et un scénario qui part dans toutes les directions, il n’est jamais évident de s’y retrouver et il faudra souvent se creuser les méninges au marteau-piqueur pour progresser.
Le scénario quant à lui, part sur des bases plutôt classiques, traitant du sempiternel sujet des avancées technologiques détournées en armes de destruction massive. On a vu plus original, mais il faut reconnaitre que le récit est plutôt réussi, notamment grâce aux différents points de vue des quatre personnages jouables : La fille d’un éminent scientifique (à l’origine de la techno en question), son assistant (du prof, pas de la fille), un influent bloggeur/détective et un flic à l’ancienne, grincheux et bedonnant. Ces quatre joyeux drilles vont devoir œuvrer, main dans la main, pour résoudre une affaire qui ne manque pas de rebondissements, et devrait en surprendre plus d’un, même parmi les plus blasés.
Bref, ne vous laissez pas rebuter par ses graphismes oldschool (moi-même ne suis pas un grand fan du rétro-gaming), car sous sa technique un peu vieillotte, se cache un Point & Click ambitieux et parfaitement maitrisé. Sans doute même, le meilleur représentant du genre qu’on ait vu depuis Runaway. Et comme il est vendu pour une bouchée de pain, il n’y a pas à hésiter une seule seconde (sauf si vous êtes anglophobes, le jeu n’étant pas traduit).