Après un coup d’essai façon multijoueurs du pauvre, avec Mercenaries 3D, Resident Evil revient sur 3DS avec un titre chorale ambitieux censé renouer avec l’esprit de la saga.
Saga surcôtée
Après les deux premiers épisodes sur Playstation, plutôt sympas pour l’époque, j’ai complètement décroché de la série.
Il faut dire que parmi les deux licences stars du survival, ou plutôt de ce qu’on appelait à l’époque le survival, j’ai toujours préféré les Silent Hill.
En même temps c’est pas bien compliqué tant, lorsqu’il s’agit d’ambiance, même les moins réussis d’entre eux, survolent tout de même les meilleurs épisodes de la saga de Capcom.
Franchement, je sais que beaucoup d’entre vous adulent cette saga, et notamment les derniers volets, mais pour moi Resident Evil n’a jamais su s’imposer.
Pire, depuis le quatrième épisode sur GameCube, cette licence n’est plus que l’ombre d’elle-même, troquant son habit de survival de série Z, pour un vulgaire costume de jeux d’action terriblement mous du genou, servis par des scénarii qu’on croirait écrits par Uwe Boll.
A côté, même les pitoyables adaptations cinématographiques ont l’air d’avoir été réalisées par Woody Allen.
C’était tellement formidable Resident Evil 4, avec ses ennemis ridicules, ses mécaniques de gameplay à la Heavy Rain (« Oh, fantastique, je peux utiliser des jumelles quand je suis à côté de cet arbre »), sa maniabilité plus rigide que Margareth Tatcher et son histoire tellement passionnante de fille de président américain kidnappée par de vilains paysans espagnols, pour laquelle on envoie un beau gosse et deux ilotiers du coin parce que ce serait pas crédible d’envoyer tout un bataillon de troupes d’assaut. Ce n’est que la fille du président après tout.
Bref, tout ça pour dire que c’était quand même mal barré pour que j’apprécie cet épisode 3DS.
Même encore aujourd’hui, je me demande ce qui m’est passé par la tête quand j’ai pris la décision de l’acheter …
Croisière Costa
Il faut dire que le jeu se paie le luxe de pomper Cold Fear, un titre de la génération précédente (sorti en 2005), en l’amputant de toutes ses qualités.
En effet, à l’époque, le titre de Darkworks nous plongeait dans l’enfer d’un gigantesque navire secoué par la houle, où l’environnement faisait partie intégrante du gameplay :
Les vagues déferlaient sur le pont et emportaient tout sur leur passage, nous obligeant à nous accrocher au bastingage pour ne pas tomber à la baille.
Même à l’intérieur, la houle gênait considérablement la visée et le triptyque héros, zombies et mercenaires russes s’entretuant gaiment offrait toutes sortes de situations intéressantes.
Ici le navire n’est plus un cargo mais un gigantesque bateau de croisière façon Costa Concordia.
Cela nous offre ainsi des environnements bien distincts et plus variés que dans le titre de Darkworks, avec des parties techniques sombres et lugubres (Cale, machineries, services techniques, etc.), mêlées aux zones publiques, très luxueuses (bien que trop restreintes pour un bateau de cette envergure), rappelant parfois le film de Steve Beck, le Vaisseau de l’angoisse.
Honnêtement, question décors on est gâté, même si les environnements s’apparentent un peu trop à une succession de couloirs interminables dans lesquels il est particulièrement pénible de se repérer, tant la carte est mal conçue.
Mais malheureusement, le navire en question semble cloué au sol, tant il ne bouge pas.
Jusqu’aux dents
Car mine de rien, le jeu opère une véritable petite révolution dans son gameplay. : Il est désormais possible de se déplacer tout en visant/tirant !
Bon, on n’avance pas vite ça c’est sûr, mais on avance tout de même… doucement mais sûrement.
Tout de suite, c’est beaucoup plus pratique pour rester à l’affût lorsqu’on progresse dans les couloirs, ou mieux, pour reculer tout en arrosant les ennemis face à soi de grosses salves.
On galère toujours autant pour aligner un headshot, et lorsqu’on fait face à un ennemi rapide (ou pire, à plusieurs d’entre eux), on a vite fait de s’énerver sur la maniabilité foireuse du soft, bien servie il est vrai, par un circle pad pro dont le stick manque tout de même de confort et de précision.
Dès lors, on compense la rigidité de la visée par des armes très efficaces, comme le 357 Magnum ou le fusil à pompe, capables d’arrêter net un éléphant, et qui s’avèrent très pratiques lorsqu’on est cerné et qu’on n’a pas forcément le temps de bien viser.
Et comme en plus, chacune de ces armes peut être améliorée grâce à des kits de customisations qu’on trouve ça et là, on se retrouve vite avec des personnages surarmés, capables de tenir un siège à eux tout seuls.
On est donc bien loin de l’effet pénurie qui sied si bien aux Survival en général.
Cela plaira certainement aux bourrins de service, mais atténue nettement l’effet de flippe qu’on pouvait espérer d’un tel titre et d’un tel environnement.
Il se paie même le luxe d’intégrer une pitoyable scène de rail shooting alors que chacun sait que le rail shooting, c’est le mal.
Un mal incurable qui tue le genre à petit feu sans que personne ne fasse rien pour endiguer ce fléau.
La valse des boulets
Honnêtement je ne pense pas qu’il soit meilleur que les autres, même si le fait de pouvoir avancer en tirant apporte indéniablement de la souplesse à l’expérience. Mais il faut croire que le côté nomade du jeu le rend plus attrayant… ou du moins, lui offre d’avantage d’excuses.
Enfin nomade, j’me comprends… Parce qu’une fois montée sur le Circle Pad Pro, la 3DS n’a plus grand-chose de portable.
Mais quand ta copine mate une connerie à la téloche, pouvoir jouer à Resident Evil c’est quand même bien pratique.
Et vu le niveau des programmes télé, ça a sans doute été salvateur pour mon intellect ; même s’il est difficile d’imaginer qu’un jeu d’action très moyen, plus influencé par la série B que le film d’auteur, puisse avoir un quelconque effet positif sur l’intellect des gens.
On a bien droit à un mode arcade jouable à deux et reprenant les chapitres du scénario les uns après les autres, ajoutant des ennemis à chaque pallier de difficulté franchi, mais pas de vraie campagne coop’.
C’est d’autant plus dommage que, la plupart du temps, notre personnage est accompagné d’un équipier. Un équipier dont l’intelligence n’est d’ailleurs pas la vertu première.
Mais comme dans 99% des cas, l’I.A. n’a d’intelligente que le nom, nos équipiers finissent toujours par endosser le rôle du boulet, plutôt que celui du soutien.
Et bien évidemment, Resident Evil Revelations ne fait pas exception à la règle, tant vos alliés ne serviront à rien, si ce n’est à débiter des conneries pendant que vous vous évertuez à éliminer les ennemis tout seul.
Quoi que parfois, lorsqu’il reste planté dans un coin du décor et finit par vous rattraper dix minutes plus tard, au moment où vous entendez la porte se refermer dans votre dos, ça peut surprendre.
Du moins, jusqu’à ce que vous compreniez que les ennemis sont incapables d’ouvrir ou de défoncer une porte si le script ne l’a pas spécifiquement prévu.
Bref, amputé de toute ce qui fait le sel du survival, à commencer par l’angoisse inhérente au genre, affublé d’un scénario ridicule, proposant un environnement intéressant mais sous exploité et doté de mécaniques de gameplay mal pensées, Resident Evil Revelations ne parvient jamais à vous prendre véritablement aux tripes.
Il est finalement à l’image de ses prédécesseurs : Un jeu d’action tout mou et franchement moyen, qui se laisse jouer en période de disette… notamment grâce à la performance technique remarquable (faut avouer que ça a de la gueule pour un jeu 3DS). Un Resident Evil quoi !
7 Commentaires
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Ok, c’est un jeu de merde, on peut donc parler d’autre chose ! :p
Je me suis récement fait péter un Nokia Lumia 800 avec mes points de fidélité (un nouveau téléphone pour les gros ignorants qui n’auraient rien compris ! :D).
Déjà, le téléphone est trop top mais c’est même pas pour ça que j’en parle, c’est surtout parce que j’ai profité de ce nouveau mobile pour tester Angry Bird !!
Depuis le temps que j’en ententais parler, j’y ai enfin joué et je dois dire que c’est plutôt bien foutu et sacrément addictif ! Un bon petit jeu à recommander pour passer le temps !
Voilà.
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Moi j’trouve ça chiant Angry Birds… j’ai vraiment du mal avec les jeux smartphone (à part quelques rares exceptions plus ambitieuses que la moyenne).
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Et c’est pas une merde ce jeu… c’est un Resident Evil.
Ceux qui aiment la licence malgré son gameplay foireux aimeront celui-là.
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Angry Birds ouais c’est sympatoche quand même, simple et assez addictif bien qu’assez répétitif et avec une difficulté un peu erratique je trouve.
Pour RE le peu que j’ia joué à cet épisode 3DS chez Fylo c’est déjà la maniabilité qui m’a vachement rebuté à cause de l’ergonomie de la console pas trop faite pour ce genre de jeux.
Enfin on admirerar (ou pas) Fylo qui fait son Nachcar en se forçant un tester un jeu qu’il trouve nul, quel esprit de sacrifice.
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Bah ouais, c’est parce que j’me fais chier quand ma nana mate Top Chef.
D’ailleurs, ce soir ça va être session Mario Kart je pense, alors que je ne le trouve pas non plus génial. 😀
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
Ah oui c’est vrai ça, ça me permettra d’amorcer enfin Radiant Historia de mon côté moi.
Resident Evil Revelations, la réconciliation ?
J’ai maté vite fait Radiant et j’accroche pas du tout au chara-design.
Donc je vais attendre que tu m’en chantes les louanges pour l’essayer. 😀