Resident Evil 4 a tant marqué les esprits, de par sa toute nouvelle et brillante direction choisie pour la saga et de par la réinvention du jeu d’action (devenu source de multiples influences), que Resident Evil 5 est probablement l’épisode le plus attendu au tournant depuis un certain Resident Evil 2. C’est pas rien.
Bâtard
Alors voilà, Resident Evil 5 est un jeu bâtard. C’est ce que je pense. Pas genre « hé bâtard va ! » mais plutôt du genre bâtard comme un chien croisé entre plusieurs races. Non pas qu’il prenne plusieurs directions puisqu’il reste dans la droite lignée du génial Resident Evil 4 au point d’en reprendre trait pour trait le gameplay et même quelques animations, voir quelques types d’ennemis dont seul le skin a été changé… Mais justement parce qu’il est capable d’être moderne et old-school à la fois, chiant et magistral en même temps, magnifique tout le temps même si peu inspiré par endroit (la tare du baril explosif rouge is back, FPS staïle), non, vraiment, c’est un jeu bâtard.
Au-delà du débat sur le gameplay pour lequel je peux comprendre que certains le trouvent légèrement dépassé (oui on ne peut pas courir en tirant) mais que je trouve pour ma part toujours acceptable et pour lequel j’ai joué le choix intransigeant de Capcom sans franchement éprouver d’amertume particulière, c’est quand même dommage de n’y ressentir presque aucune amélioration par rapport à son prédécesseur là où ce dernier innovait totalement. Il y a bien un système de cover contextuel mais c’est pas le Pérou. On se demande même pour quelle raison la gestion d’inventaire a régressée ? Surtout qu’à côté de ça le système de sauvegarde s’est modernisé… Bâtard je vous dis.
Je te suis jusqu’au bout de la nuit
Bâtard comme le croisement entre l’aventure solo parfois bien casse couilles à cause de l’I.A. de Sheva (qui peut passer de super guerrière plus que respectable à non assistante à personne en plus que danger comme une salope, jusqu’à poulpe débile) et l’aventure en coop’ purement jouissive même lorsqu’on joue avec un pote dont l’intelligence est proche d’être artificielle (Nachcar pour cette fois). On se sauve la mise, on enchaîne à deux, on s’échange des munitions, on se soigne, de la véritable coopération quoi. D’autant qu’en ligne tout est bien géré (sauf la connexion de Nachcar mais c’est de sa faute à lui), fluide, et aussi magnifique qu’en solo. Oui parce que c’est magnifique y a pas d’autres mots. Ou alors « très beau » par exemple. Ou « ça tue sa race ». Les décors offrent d’ailleurs une superbe variété et ne se limite pas au chaud village africain (dans tous les sens du terme) comme on aurait pu le penser. Je regrette juste les nombreux temps de chargement un peu pénibles à la longue même si pas très longs et un manque de cohérence dans l’enchaînement de ces mêmes décors (c’est limite si en ouvrant une porte on passe du village africain très ensoleillé à un port pétrolier venteux par exemple…).
La variété était un des fers de lance de Resident Evil 4, elle l’est aussi dans ce numéro 5 avec des phases de jeux qui se renouvellent toujours de façon, qui plus est, trippante à mort. De passage anthologique en passage anthologique, de mise en scène Capcomesque (comprendre complètement Z) en répliques ringardes typiquement dans l’esprit de la série, on suit le scénario avec intérêt noircissant une page de plus sur le sombre cahier de l’historique des expériences Umbrella Corp. (ou autres entreprises…).
Resident Evilesque
Le contexte de ce Resident Evil 5 peut même avoir plusieurs niveaux de lecture. Se déroulant en Afrique on peut par exemple y voir un clin d’œil à l’origine de ce qu’étaient les vrais zombies au Bénin, on peut aussi y voir une dénonciation sociale des vrais tests de laboratoires pharmaceutiques en Afrique et enfin on peut tout simplement y voir un endroit permettant aux développeurs de sortir un peu des sentiers battu, tout simplement. On se souvient même qu’à l’annonce du titre le soleil africain était complètement ancré dans le gameplay. Le joueur devait gérer une jauge d’insolation sous peine de voir Chris se taper des hallucinations, une idée super intéressante qui rappelait un peu la jauge de folie d’Eternal Darkness, dommage !
Par ailleurs il est amusant de constater quelques petites références à Gears of War, Jun Takeuchi avouant volontiers y voir une source d’inspiration, là où Cliff Bleszinski avouait volontiers s’inspirer de Resident Evil 4 pour le premier Gears of War. La boucle est bouclée. Les fans purs et durs de la saga ne sont pas en reste non plus avec des passages renvoyant directement à Resident Evil 2, un replay value du tonnerre, des costumes cachés, l’inévitable mode Mercenaires, et toutes ces sortes de choses. Yeah baby !
Loin d’être aussi révolutionnaire que Resident Evil 4, ce numéro 5 reste dans la même nouvelle lignée de la saga désormais action-stress, en y ajoutant (ou en conservant) des choix de game design parfois surprenant. Beau à pleurer, il vaut surtout son pesant d’or pour son mode coop’.
2 Commentaires
Resident Evil 5, à deux c’est mieux
allez avoue, t’as kiffé le mode coop car t’as joué avec moi ?!
En tout cas je partage parfaitement ta critique du jeu.
Resident Evil 5, à deux c’est mieux
C’est mieux que de jouer avec Walid en tout cas, cet enfoiré à débloqué plein de flingues aux munitions infinies exprès pour venir me gâcher le plaisir de ma première partie 😀