Rogue… check
Coop… check
Studio Passtech… check
Ambiance contes de fées cauchemardesques… check
Je sens que ça devrait le faire
Roty 2024 (Rogue of the year)
Attendu comme le messie par moi et principalement moi (et peut-être quelques autres fans de rogues), Ravenswatch avait la lourde tâche de me faire oublier ma frustration de 2024, ne pas avoir de PC. Car oui, sans parler de Windblown ou de Prince of Persia le rogue dont on n’a pas de nouvelle sur console pour le moment, il m’aura fallu attendre un bon moment avant de voir le jeu dispo sur PC débarquer sur Play. Seul avantage, je profite de la version 1.0 ce qui est pas mal pour quelqu’un qui déteste les accès anticipés.
Une D.A. sublime
La première chose notable est la direction artistique du titre qui claque franchement, proche d’un Curse of the dead gods développé par le même studio, Passtech Games (oui ils sont français… et paf !). On peut ne pas aimer mais perso j’accroche à fond. Si on ajoute le monde de « Rêverie » le titre prend un très bon départ niveau ambiance. En effet, Ravenswatch se déroule dans le monde enchanté de Rêverie, regroupant de nombreux personnages de contes que l’on connaît bien. Du joueur de flûte à la reine des neiges en passant par Aladdin ou Geppetto. Par contre oubliez les Disney, il suffit de lire la bio du petit chaperon rouge pour comprendre. « Elle découvre ses pouvoirs de lycanthrope en se réveillant pleine du sang de mère-grand ». Ici les contes ne sont pas vraiment pour enfants et il faudra affronter les créatures du cauchemar pour retrouver la beauté des lieux.
Le jeu tient en trois chapitres. Oui seulement trois petits niveaux et hop vous avez fini. J’ai failli le finir le second jour à ma 4e run. Mais une chose est à retenir dans ma phrase. Failli. Déjà parce que j’ai échoué sur le 3e boss et surtout parce que, comme on pouvait s’en douter, la fin n’est un peu qu’un commencement.
Quand le rogue se la joue coop
Je reviens sur le principe.
Dans un temps imparti, vous devez visiter le niveau en choisissant entre tout un tas de défis pour obtenir des talents et des récompenses pour renforcer les pouvoirs de votre personnage. Durant un cycle de trois jours et trois nuits (important selon les personnages, rappelez vous du petit chaperon lycanthrope) vous devez donc survivre aux ennemis, battre des boss annexes, remplir des quêtes, ouvrir des coffres, boire à des fontaines de jouvence ou amasser de l’argent afin de se renforcer chez le marchand de sable. Une fois le temps écoulé, vous serez appelé pour combattre le boss que vous soyez prêt ou non. Et ainsi de suite sur trois niveaux assez différents dans leur environnement ainsi que dans leur bestiaire. Une fois les trois boss vaincus, vous débloquez la difficulté supérieure.
Vos personnages prennent de l’expérience avec les scores obtenus dans chaque run et plus vous avancez plus vous débloquez des nouveaux talents qui viendront s’ajouter aux choix disponibles lors des prochains essais. Mais vous débloquerez aussi l’histoire des personnages au fur et à mesure de leur progression, tous à la recherche d’une certaine Baba Yaga. On comprend assez vite que la fin est plus loin dans le jeu. À vous de découvrir la suite.
Vous l’aurez compris, Ravenswatch est un rogue, comme il s’en fait de plus en plus. Deux petites particularités. Déjà, le jeu est disponible (et même prévu) pour être coopératif. C’est tout bête mais c’est assez rare dans le genre. Si Returnal a ajouté un mode coop à deux par la suite, les rogues coop ne sont pas légions et celui-ci joue cette carte à la perfection de par la variété de ses personnages. Mais je vais revenir sur eux un peu plus loin.
Le deuxième point est que vous aurez plusieurs vies pour parvenir à vos fins. Les membres de la Garde des corbeaux, en français, ne seront rappelés que s’ils échouent plus de 6 fois. Des vies symbolisées par des plumes à utiliser par l’équipe entière. Je m’explique. En partant du mode aventure, la difficulté de base du jeu, vous aurez 6 chances de ne pas mourir lorsque vos points de vie atteignent 0. Si vous jouez seul c’est large. Mais si vous êtes accompagné, il vous faudra partager ce trésor afin d’équilibrer la difficulté entre une aventure solo et coop. Un fonctionnement judicieux qui marche parfaitement. Si je trouve quand même l’aventure coop plus facile de par la complémentarité entre les personnages, le jeu reste très bien équilibré en solo.
Mon coup de cœur, les personnages
On arrive ici à ce qui rend à mes yeux Ravenswatch génial. L’équilibrage entre les personnages est aussi parfait qu’ils sont variés.
Les quatre personnages de base offrent un bon mix entre les combats à distance et au corps à corps. Scarlet (le petit chaperon rouge) avec son cycle jour/nuit qui se transforme en loup-garou sera plutôt axée sur les dégâts avec une finesse dans le gameplay sur la gestion de ses cycles. Beowulf sera son équivalent masculin basé sur de forts dégâts et une défense au bouclier très intéressante. La reine des neiges va bénéficier sans surprise de tout un tas de pouvoirs pour geler ses adversaires et d’une attaque de base à distance pour envoyer des cristaux de glace. Enfin le joueur de flute est un de mes préférés, surtout parmi ceux de base. Il privilégie largement la distance avec des notes qui sont envoyées tel une petite mitraillette. Son pouvoir rendra l’attaque bien plus rapide alors qu’il est accompagné d’une horde de rats grossissante qu’il peut lancer sur un ennemi également.
En battant le premier boss avec chacun d’entre eux, vous débloquerez les personnages suivants, si vous ne voulez pas savoir, ne lisez pas la suite de ce chapitre. Aladdin, Geppetto, Mélusine, Sun Wukong. Une fois de plus, ils seront tous super différents et originaux. Aladdin profite des pouvoirs de sa lampe et d’un combat mixte corps-à-corps distance quand Geppetto est axé sur les dégâts et la création de familiers avec ses marionnettes. Mélusine est hyper particulière puisqu’elle sera statique en prenant le contrôle d’un feu follet qui va faire des dégâts pour elle et Sun Wukong aura deux gameplay de combats basés sur les dégâts ou le soin. Enfin en finissant le chapitre 1 avec l’un de ces 4 là, vous débloquerez Carmilla, le personnage qui a accompagné la sortie de la V1. Elle aussi profite d’une originalité indéniable. Vampire, elle doit jouer avec sa jauge de sang pour utiliser ses pouvoirs en trouvant le bon équilibre pour ne pas trop piocher dans sa jauge de vie.
Au final, chaque personnage représente un style bien particulier et avec un peu de prise en main ils sont TOUS super optimisés et agréables à jouer.
Et en se promenant sur Internet j’ai constaté que je ne suis pas le seul à penser ça. Les différents joueurs tentent de fournir des classements de personnages mais tous sont différents et chacun pense que untel ou untel est largement trop fort. Ça rejoint ma conclusion, l’équilibrage est parfait et ce n’est que votre approche et vos affinités qui vont vous faire préférer l’un plutôt que l’autre.
N’oublions pas que j’aime râler
Bon j’avoue je me force un peu pour être fidèle à ma réputation mais je vais bien trouver deux trois petits points pour râler quand même. Le seul qui m’a vraiment gêné c’est les zones de dégâts. Chaque attaque ennemi est très bien représentée visuellement afin que l’on puisse préparer l’esquive ou la défense nécessaire, jusque là c’est encore parfait, mais le problème est que l’on prend parfois des dégâts alors que l’on est au bord (extérieur) de la zone indiquée. Un peu frustrant. Avec le temps on apprend à prendre un poil de marge de sécurité mais selon moi ça aurait mérité d’être légèrement plus précis.
Pour le reste c’est plus de l’extrapolation car moi ça ne me dérange pas mais le principe même du rogue peut en rebuter certains surtout quand on ne propose que trois niveaux. Malgré la variété du bestiaire et des héros, les runs se ressemblent un peu. Ca permet de se concentrer sur l’apprentissage mais certains y verront de la lassitude.
En conclusion
Ravenswatch n’est peut-être pas parfait ou plutôt ne plaira peut-être pas à tout le monde de par son style ou la construction de ses niveaux mais perso j’ai adoré l’expérience proposée. Tout le mystère d’un rogue est là afin d’en comprendre les mécanismes au fur et à mesure de la découverte. Ensuite l’apprentissage et les boss à connaitre par cœur pour avancer. Le challenge très élevé si l’on monte dans les difficultés supérieures. Et surtout la diversité proposée avec des personnages exemplaires dans leur gameplay et leur variété. Quel pied… aller j’y retourne !
Test réalisé en retard sur PS5 via un code fourni tôt par l’éditeur et trouvé dans mes spams longtemps après… surement un mauvais coup du cauchemar