Pour sa toute première apparition sur cette génération de consoles, la série TOCA change de nom et d’orientation et surfe plus allègrement avec le grand spectacle d’un PGR.
Sensationnel
Après nous avoir décroché la mâchoire avec Colin Mc Rae : Dirt, les équipes de Codemasters remettent le couvert avec Race Driver : Grid, tournant sur la version évoluée du même moteur. N’y allons pas par quatre chemins donc : visuellement, Grid arrache méchamment. J’irais même jusqu’à dire qu’il s’agit là du plus beau jeu de courses automobile, bien devant les PGR, Forza et autres Gran Turismo. La bonne nouvelle, c’est que si les voitures avaient cette fâcheuse tendance à glisser tel un hovercraft dans Dirt, ici elles accrochent d’avantage l’asphalte. Les sensations n’en sont alors que meilleures.
Et justement, en parlant de sensations, on touche là au point fort du titre. Rarement dans un jeu de courses automobiles, ces fameuses sensations n’ont été aussi palpables. En vue cockpit, pour un peu que vous ayez un fauteuil avec une ou deux roulettes bancales qui lui offre ces à-coups inimitables, on s’y croirait. La course se déroule devant vos yeux ébahis avec une telle intensité qu’on sent parfois nos poils qui s’hérissent quand à l’occasion d’un virage mal négocié, la carrosserie vient flirter avec la rambarde de sécurité ou quand un adversaire vient vous tamponner l’arrière-train pour vous faire comprendre que vous êtes un obstacle à ses ambitions.
Courses vivantes
Il faut dire que les pilotes adverses n’auront jamais été aussi agressif. Leur I.A. est particulièrement soignée, même si elle peut parfois paraitre aberrante à l’inconditionnel des simulations. Car en effet, il ne faut jamais perdre de vue que Grid, à l’instar d’un PGR d’ailleurs, reste un jeu d’arcade. Certes la conduite est parfois délicate et on peut y enlever toutes sortes d’aides (anti-patinage, ABS, et tout et tout), mais cela reste tout de même relativement arcade. En tout cas, on appréciera leur comportement aux antipodes des bœufs d’un Gran Turismo (LA référence absolue en terme d’I.A. inexistante), flirtant allégrement entre l’agressivité, le style et même les aléas de la course comme les pneus éclatés, les têtes-à-queues ou les tonneaux.
Preuve en est, cette expérience unique en son genre où, en quatrième position à l’entame du dernier tour, je remontais pour tomber nez-à-nez avec l’envolée spectaculaire du troisième concurrent, suite à l’éclatement de son pneu arrière droit. Evité de justesse dans une grande embardée reflexe que je serais bien incapable de réitérer, je me retrouvais alors à quelques encablures des deux leaders qui se tiraient la bourre. A l’approche de l’avant-dernier virage, et alors que je m’étais posté en embuscade, le second pilote tenta une attaque sur son rival pour se retrouver à cours de distance pour le freinage. Cela finit par un tout-droit dans les gravillons, pendant que le leader du s’escrimer avec sa direction pour éviter l’accrochage. Cette passe d’arme me laissa alors juste le temps de me faufiler pour leur griller la politesse et franchir le drapeau à damier en vainqueur. Des courses de ce type, j’en ai vécu quelques unes avec Grid, même s’il est vrai que celle-ci est restée gravée dans ma mémoire de joueur. Mais aucun autre jeu ne m’avait apporté cette sensation d’être véritablement au cœur d’une course où vos concurrents ne se contentent pas de suivre la trajectoire la plus parfaite qu’il soit.
It’s a Grid World
A ces louanges, il faut ajouter le Monde de Grid, ce mode carrière particulièrement bien foutu. On y commence en simple pilote freelance à la recherche d’écurie qui pourrait nous permettre de faire nos preuves et d’amasser un peu de fric. Une fois pété de thunes, on monte alors sa propre écurie, avec son propre blase, ses couleurs, ses sponsors et tout le bazar à gérer. Là, le pognon commence à affluer pour peu que vous ne soyez pas trop quiche avec un volant. Les choses évoluent rapidement, puis vous engagez un équipier qui pilotera à vos cotés et vous permettra d’engranger points et argent. Bien sûr au début il ne faut pas s’attendre à des foudres de guerre capable de passer l’avant-dernière place du classement. Il faudra même s’estimer heureux s’ils finissent la course en un seul morceau. Mais petit à petit les choses s’amélioreront et votre équipe fera trembler les plus prestigieuses écuries.
Les épreuves quant à elles sont classées selon trois continents : Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon (oui je sais, seule l’Europe est un continent…). En Europe, on trouvera des courses de supertourisme sur circuit de F1 (Spa, Nurburgring), de la Formule 3000 et quelques courses de rues. Aux Etats Unis, on aura plus à faire aux gros muscles cars lâchés dans les rues vallonnées de San Francisco ou de Détroit. Mais aussi du Stock car et autres joyeusetés typiquement ricaines. Enfin au Japon, le drift fera grincer les dents de tous les réfractaires à Need for Speed, mais d’autres types d’épreuves nous feront bien vite oublier ces désagréments.
Pôle position
Bref, vous l’aurez compris, Grid fait bonne figure au chapitre des meilleurs titres du genre avec Forza 2 et PGR4. Une bonne nouvelle donc pour les possesseurs de Playstation 3 en manque total de jeux de course de qualité (le premier qui me parle de Motorstorm je le bannis à vie !). Bien entendu, tout n’est pas rose et outre le fait que l’ex-franchise Toca décevra ses adeptes de la première heure, on pourra également regretter la relative médiocrité des bruits de moteurs. Idem pour le jeu en ligne qui aurait pu surfer sur les possibilités offertes par le Monde de Grid, pour proposer d’avantage que de simples courses, certes indispensables, mais tellement peu originales.
Quoi qu’il en soit, vu l’ambiance qui règne dans Grid, il serait vraiment dommage de passer à coté à cause d’un pointillisme limite gonflant. Même chose pour les pilotes du dimanche qui ne jurent que par Mario Kart et Burnout Takedown, puisqu’ils pourront profiter de l’accessibilité du soft grâce à la touche replay, quelque peu semblable à ce qu’on pouvait voir dans Full Auto : A savoir un retour en arrière salvateur pour qui se serait mangé un mur de plein fouet. Bref, à ranger au rayon des incontournables aux cotés de Forza Motorsport.
Incontestablement le meilleur jeu de bagnoles de cette génération pour qui cherche des sensations fortes. Seulement les adeptes indécrottables de la simu pure et dure ne devraient pas décoller de Forza qui, sur ce point, garde aisément la pôle faute de concurrent sérieux (sur consoles).
3 Commentaires
Race Driver : Grid sur les chapeaux de roues
J’ajouterais que les adeptes de l’arcade pure et dure n’aimeront pas non plus (ce qui est mon cas).
Race Driver : Grid sur les chapeaux de roues
En fait Grid c’est pas pour les fans de simu, ni pour ceux d’arcade, c’est un jeu de centriste quoi.
Race Driver : Grid sur les chapeaux de roues
Ouais, c’est le Bayrou de la simulation automobile !