Pro Evolution Soccer 2011, j’ai replongé

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Trois ans déjà que je n’avais pas retouché à un PES plus qu’en démo, tant sa qualité était devenue exécrable, tant il était devenu Arcade sans saveur, tant il avait régressé et tant FIFA était quant à lui enfin devenu une Simulation honnête et franche. Et puis…

On y est presque

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Sur coup de pied arrêté les buts pleuvent (comme en vrai) même si ce n’est pas systématique non plus (comme en vrai).
Et puis est arrivée la bêta de PES 2011 qui laissait augurer de très belles qualités qui m’assuraient déjà la venue de la galette finale dans ma console, plaisir de jeu immanquable au bout. Le gameplay a d’ailleurs depuis encore évolué dans le bon sens puisque les problèmes de curseur n’ont plus lieu ce qui améliore vraiment les parties. Conjugué au système de passe enfin libre, tout en dosage, et à l’excellent touché de balle qu’il offre, le feeling PES est vraiment de retour. Vitesse de jeu réaliste, posée, petit touché technique instinctif plein de sens directement sur le stick gauche, animations globalement crédibles, physique de balle impeccable, gestion tactique poussée, les parties s’enchaînent vite sans qu’on s’en aperçoive. Il est 22 heures, déjà, allez encore une petite partie et j’arrête. Malgré un scriptage de certaines courses un peu relou et l’absence totale d’appels manuels qui viennent plomber par intermittence le jeu offensif (ce qui décrédibilise la liberté du système de passes), le plaisir de jeu ne chute pas de grand-chose, les parties se poursuivent inlassablement. Holà, il est déjà minuit, allez encore une petite partie et j’arrête. L’I.A. défensive est vraiment réussie, il faut vraiment écarter et diversifier son jeu pour percer les plus grosses défenses, toujours bien placées. Les gardiens sur certaines frappes sont par contre parfois trop passifs mais essentiellement lorsqu’ils sont de piètre qualité, pour preuve les meilleurs, eux, font preuve de réflexes à te dégoûter de jouer. Reste tout de même un système de pénalties archi aberrant où il est plus difficile d’en mettre un qu’une frappe de 20 mètres… Incompréhensible de la part des développeurs, ils nous ont tous pris pour Brandao ou quoi ? (Quoique les frappes de 20 mètres je fais exprès de les mettre moi…)

La ligue des maîtres extraordinaires

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PES fait encore une fois preuve de bon sens et de précision dans sa gestion tactique. Par rapport à FIFA c’est beaucoup plus poussé et bien mieux géré. Notamment dans le fait de pouvoir paramétrer ses tactiques de jeu sur toute la durée d’un match et selon le contexte (si on mène, si on perd ou en cas d’égalité).
A vrai dire ce qui m’énerve le plus dans ce PES ne concerne pas le gameplay. Par exemple dans une Master League vraiment très addictive où enfin toutes les compétitions sont confondues (Championnat, coupe, Europa league et Champion’s League) on doit quand même se taper à la place du championnat allemand un « Championnat PES » fictif avec des équipes inventées. Ok on peut le remplacer par des équipes européennes pour un peu plus de réalisme mais il était inutile de l’ajouter aux autres championnats dans ces cas là (enfin ceci dit, on sait tous que c’est pour faire plaisir aux moddeurs qui feront eux-même le championnat allemand). De même le système de transferts est une catastrophe avec des tarifs irréalistes et des joueurs sans préférence (vous signerez pour une bouchée de pain un attaquant de renom international en… D2). Et si vous ne mettez pas leur fréquence (aux transferts) en « faible » vous allez au bout d’un an vous retrouver à affronter un Bordeaux avec Rooney et Pirlo, un Balotelli qui a fait 3 clubs en 6 mois ou un Ribéry qui a signé au Panathinaïkos d’entrée de jeu (remarque ça serait plausible tant le joueur est réputé pour son côté mercenaire)… C’est assez détestable dans un contexte où tout est en œuvre pour vous coller au pad (au passage il a fallut attendre un patch il y a quelques jours pour voir enfin tous les transferts de l’été passé mis à jour dans le jeu… discutable). Merde il est une heure du matin, bon bah allez je fini le championnat et je vais me coucher. Online, comme précisé avec la bêta, la Master League est un très bon concept encore plus addictif mais malheureusement le code réseau est à chier (triste habitude chez eux…). Tant que j’y suis c’est aussi un peu chiant (mais entièrement éditable dans le mode dédié, PES-Style) de retrouver des joueurs aux stats abusées comme Ibrahimovic ou aux stats désabusées comme M’Vila, les développeurs ont toujours leurs chouchou et leur ignorance et ça se sent (comme les supporters du PSG).

Je suis une légende

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Un moustachu à sale gueule façon Guy Lacombe vous balance sa causerie d’avant match systématiquement mais les phrases prédéfinies tournent vite en rond. Dommage, c’était sympa comme idée.
Reste tout de même un mode « Vers une Légende » qui n’a pas bougé depuis les dernières versions mais qui se trouve être une découverte pour moi qui n’ai pas voulu me salir les mains sur les bouses qu’on nous a offert depuis l’arrivée de la génération PS360. Bien plus profond et réussi que son homologue « Be a Pro » de FIFA, il est conceptualisé de façon beaucoup plus réaliste et addictif, sur une carrière entière. A la création de son joueur il vous faudra de la chance pour recevoir une offre d’un club français où vous pourrez faire votre trou d’entrée (ce fut mon cas à Saint-Etienne où j’ai vite été titulaire en tant qu’avant centre pour finir meilleur buteur du championnat de L1 dès ma première saison et sélectionné en équipe de France, la classe, surtout pour un avatar de 17 ans avec une immense crête verte fluo sur le crâne. A titre de comparaison j’ai un pote qui se galère dans un pauvre club du championnat PES qu’il n’a pas modifié). Il est 2 heures du matin, fait chier je suis sur une bonne phase là, bon tant pis je continue j’irais me coucher plus tard. La progression se fait naturellement, pas trop vite, et dépend bien entendu de vos performances et de la façon dont le club vous entraîne, il faut donc bien étudier la question avant de signer un contrat. Le coach emploie diverses tactiques en match qui vont réellement modifier la façon de jouer de vos coéquipiers et vous allez devoir vous adapter, je suis parfois extrêmement frustré d’enchaîner 4 matchs où je ne touche pas un ballon parce que le coach a choisi de jouer défensif. La façon de jouer du club est donc également un paramètre extrêmement important à regarder lors de votre signature (ce que ne fait jamais Camel Meriem par exemple).

PES-Style

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La modélisation est très bien réalisée. Et les jeux vidéo c’est mieux que la vie : Henry a marqué, Anelka fait une tête sympa, Gignac est en équipe de France et Gallas a presque l’air intelligent…
Et puis que serait un PES sans la possibilité de se faire une coupe du monde, une copa America, une coupe d’Europe ou une coupe d’Afrique comme bon nous semble ? Ou sans la possibilité de débloquer des équipes et joueurs classiques ? C’est un vrai plaisir de pouvoir se plonger dans ces modes de jeu qui manquent cruellement à FIFA et son appât du gain, surtout entre potes et surtout avec un nombre aussi correct de sélections disponibles. C’est aussi très agréable de pouvoir jouer sans se lancer dans une Master League à la Ligue des Champions, sous licence officielle avec la petite musique qui va bien. Ou même de se lancer dans une Copa Libertadores elle aussi sous licence. Konami l’a joué intelligemment sur ces coups là puisqu’ils pâtissent du manque de licences pour les clubs, mais se rattrapent avec au final des modes de jeux et des compétitions plus riches. C’est sûr, FIFA a encore un temps d’avance mais jamais PES n’aura été aussi près de redorer pleinement son blason et d’en mettre dans la vue à la concurrence, comme à l’époque. Si le gameplay et les animations sont encore moins riche qu’un FIFA (d’après ce que j’ai palpé sur la démo), je prends plus de plaisir sur ce PES et je ne suis pas le seul dans ce cas, question de feeling. Ce qui vous l’avouerez est bien plus que bon signe. En une dizaine de jours je dépassais déjà les 30 heures de jeu, j’ai retrouvé ma drogue, j’ai retrouvé mes sensations… J’ai retrouvé ce truc qui me lobotomise le cerveau à me faire manquer des heures de sommeil comme un crétin et à en redemander tous les jours… PES est de retour ! (Comme Saint-Etienne dans les équipes de tête du championnat.)

Comme c’est bon de retrouver des sensations que je croyais à jamais perdues ! Encore perfectible sur bien des points, le plaisir de jeu est de retour et PES 2011 saura sans mal (re)trouver son public. Adieu vie sociale.

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