Nos sales pattes sur l’early access d’Enshrouded

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Après Portal Knights, le studio Keen Games tente de valider l’essai en portant sa formule dans un univers fantasy un peu plus dark.

Annoncé en mai dernier, je dois reconnaître que Enshrouded n’était pas spécialement dans mon viseur. Mais en tombant sur le trailer de lancement de la version Early Access, le mélange entre RPG Fantasy à la TESO et jeu de survie façon Conan, m’a plutôt convaincu. Et comme l’éditeur nous a proposé non pas un, mais deux codes pour pouvoir le tester en coop’, on a sauté sur l’occasion avec Nachcar (le jeu peut être joué jusqu’à 16, sur des serveurs privés ou dédiés).

Votre entrée dans Embervale… et aussi le seul moment où vous verrez votre coupe de cheveux, vu qu’on ne peut pas rendre le casque invisible.

Enshrouded c’est l’histoire d’un monde, Embervale, plongée dans le chaos et la pestilence ; conséquence dévastatrice d’une courses au pouvoir des puissants mages qui le peuplait. Quelques siècles plus tard, vous vous réveillez dans ce monde perdu en vous extrayant d’une cuve d’hibernation. La pestilence a perdu du terrain et le monde redevient vivable, à l’exception de quelques zones encore contaminées. A première vue, peu de vie ou du moins aucune d’amicale. Quelques bêtes sauvages, des bandits et ces êtres aussi mystiques que belliqueux vivants au sein de la brume. Et bien sûr vous, au milieu de tout ça, essayant de survivre tant bien que mal.

Tout comme la nourriture, le housing est très important car votre niveau de confort jouera sur la durée de votre buff « Reposé »

Le premier constat en débutant Enshrouded, c’est que le jeu n’est pas tout à fait un jeu de survie, mais plus un jeu de construction et gestion de base. Bien évidemment, on retrouve les codes du genre, avec la fabrication d’outils de plus en plus sophistiqués pour se munir d’armes et armures de plus en plus efficaces. Mais ici vous ne trouverez nulle jauge de faim, de soif ou de sommeil comme ce type de jeux a coutume de proposer. J’avoue que c’est pas plus mal, car ça évite les dérives de certains, comme Green Hell, où manger trois poulets rôtis entiers ne suffit pas à rassasier votre satiété. Toutefois, la contrepartie c’est que pour les afficionados, le titre de Keen Games prend des faux airs de Survival light. Pourtant, la nourriture et l’eau font bien partie des mécaniques du jeu, puisque s’il n’est pas nécessaire de manger, boire ou dormir, ces trois actions auront un impact assez important sur votre aventure, en proposant bon nombre de bonus comme une endurance ou une force accrue, ou même une jauge de vie provisoirement augmentée.

Les cinq artisans sont à la fois les seuls PNJ du jeu, des distilleurs de quêtes et des ajouts notables dans les possibilités de construction.
Le jeu n’est pas encore prévu sur consoles, mais le gameplay manette est déjà implémenté et même plus efficace que le combo clavier/souris

Côté gameplay, le titre lorgne du côté des Zelda Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, avec des mécaniques A-RPG, pour des combats au corps à corps (épées, masses, haches…) ou à distance (arcs, baguettes, bâtons…). L’équipement se loot ou se craft au fur et à mesure de la progression dans les missions proposées par les artisans (forgeron, charpentier, chasseuse, fermière et alchimiste) et un arbre de compétences circulaire permet d’orienter son build pour gagner en Force, en Dextérité ou acquérir des compétences spécifiques. Force est de constater que si quelques pouvoirs sont bien utiles, les différents builds possibles ne me paraissent pas assez marqués. Je pense que le studio doit encore affiner cette partie pour permettre de bien distinguer un guerrier, d’un barbare ou d’un tank, par exemple.

La brume rouge est une brume mortelle qui vous tuera quasi instantanément si vous n’élevez pas suffisamment votre niveau de flamme.

La grande particularité d’Enshrouded, c’est donc cette brume qui a envahi le monde d’Embervale et pollue des pans entiers de régions. Dans cette brume, la survie est limitée en temps et on y croise des ennemis plus coriaces et quelques ressources rares. C’est aussi là qu’on trouvera les donjons les plus retors, même si ça manque de boss distincts pour éviter de tomber dans la répétitivité. Même constat à l’extérieur de la brume d’ailleurs, où on croisera quelques rares boss copiés collés d’un camp à l’autre. Pour pousser à fond la carte du RPG Fantasy, c’est dommage que le jeu ne propose pas de donjons avec des mécaniques de jeu spécifiques et des boss uniques, tant dans le design que les paterns. Déjà que l’absence de PNJ pèse sur l’ambiance et la crédibilité de l’univers, ce manque de diversité dans les ennemis et les situations a tendance à appuyer cette impression d’évoluer dans un monde bac à sable.

Le planneur est l’accessoire IN-DIS-PEN-SABLE pour se déplacer dans Embervale
Le système de construction du jeu est un vrai régal à utiliser et n’a de limite que l’imagination débordante des joueurs.

Ce sentiment est renforcé par le système de construction du jeu, qui fait parfois penser à Minecraft avec son moteur à base de voxel. Ce système couplé aux nombreux outils offerts aux joueurs, font d’Enshrouded l’un des meilleurs base building du marché, plus riche et à la fois moins complexe qu’un Valheim, par exemple. Quelques heures et un peu d’huile de coude suffisent pour construire un château niché au sommet d’une montagne, une cave gigantesque en sous-sol ou même un village entier (mais inhabité). C’est très simple et n’importe qui peut obtenir un résultat on ne peut plus satisfaisant. Pour moi qui a la fâcheuse tendance d’ériger des cabanes plus moches les unes que les autres, je trouve que ce système proposé par Keen Games est terriblement gratifiant.

L’ascension des tours servant de TP et de point de saut, est l’occasion de se frotter à quelques puzzles relativement simplistes.

Bien sûr, le jeu n’est en l’état pas dénué de bugs et de petits soucis d’équilibrage, mais il faut avouer qu’il est plutôt bien soigné pour un early access. On attend maintenant que le studio communique sur sa road map pour voir quelle direction il souhaite lui faire prendre. Une nouvelle zone me semble évidente ; d’autant que des montagnes enneigées sont visibles en jeu mais restent inaccessible à ce jour, et j’espère quelques surprises pour renouveler l’expérience, et pas seulement tomber dans le toujours plus… de régions, d’ennemis, d’armes et d’équipement. Bref, les bases sont là et elles sont excellentes, mais pour survivre sur la durée face aux nombreux survival à venir et ceux déjà disponibles sur le marché, Enshrouded va devoir sortir de sa zone de confort et proposer suffisamment de variété et de défis pour garder les joueurs occupés de nombreuses heures encore…

 

 

Testé sur PC en chantant I  Will Survive, grâce aux deux codes Steam fournis par l’éditeur

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