Nos sales pattes sur la bêta de Sea of Thieves

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De retour d’un périple dans les mers du sud, nous vous livrons nos premières impressions sur la bêta de Sea of Thieves, le dernier bébé de Rare.

Retour aux affaires

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Accoster aussi bien son bateau au ponton, demande beaucoup d’entraînement.
Après s’être perdu près de dix ans dans des Kinecteries, le mythique studio Rare revient enfin à ce qu’il sait faire de mieux : Des jeux vidéo ! Alors bien sûr, lorsqu’on parle de Rare, nos yeux s’illuminent à la seule pensée des Conker, Banjo Kazooie et autres Donkey Kong Country de notre folle jeunesse. Nombreux sont ceux d’ailleurs, qui tueraient père et mère pour revoir l’inconvenant écureuil venir traîner ses guêtres sur nos consoles. Pourtant, c’est bien avec une nouvelle licence que le studio anglais compte faire son come-back ; une simulation de piraterie à l’ambiance cartoon ‘Raresque’ : Sea of Thieves. Après quelques heures passées sur son Alpha (soumise à NDA), puis sa bêta fermée, nous sommes désormais en mesure de vous en dire davantage sur ce titre qui a, tour à tour, cristallisé les attentes et les fantasmes des joueurs, avant de les effrayer par son concept un peu fou et un contenu encore bien flou.

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A défaut de marquer au fer rouge l’histoire de la piraterie, vous pourrez toujours monter un groupe de musique.
Car si on revient en 2015, à l’époque où Rare dévoilait son jeu dans un enthousiasmant trailer, sur la scène de la conférence E3 de Microsoft, tout le monde s’accordait à rêver d’un retour en grandes pompes du légendaire studio anglais. Il faut dire aussi que l’univers de la piraterie fait fantasmer la plupart des joueurs, d’autant qu’il est curieusement trop peu représenté dans le paysage vidéoludique. Et puis, dès sa nouvelle sortie médiatique, le soufflé est retombé. Là où on s’attendait à un jeu d’Action/Aventure épique, on s’est retrouvé avec une simulation de bateaux à voiles en coopération, dont les contours étaient on ne peut plus flous. Assez incrédules, les joueurs ont commencé à se demander si tant d’années à designer des avatars et pondre des jeux casual à base de Kinect, n’ont pas gangrené le talent des développeurs, désormais incapables de créer un véritable jeu.

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Se bourrer la gueule est une activité indispensable à tout jeu de pirates.

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Rien de tel que de se propulser à coup de canon pour accoster sur une île.
C’est pourtant bien vite oublier que derrière ses licences stars, Rare n’a jamais hésité à bousculer ses habitudes avec des concepts originaux, comme lorsqu’ils transformèrent leur Banjo Kazooie en une improbable simulation de Lego/Mecano, ou lorsqu’avec les deux Viva Piñata, ils nous permettaient de gérer un jardin virtuel peuplé d’étranges créatures de papier. Alors tout le monde n’aura pas forcément accroché à ces trois titres, mais cela n’enlève en rien leurs qualités. Et peut-on reprocher à un studio talentueux de se mettre en danger avec des concepts novateurs, dans cet océan de copiés/collés qui pullulent sur le marché ? Bref, il faut se rendre à l’évidence, Sea of Thieves ne sera pas un jeu de pirates comme les autres. Une fois cette donnée digérée, reste à savoir si le concept a suffisamment d’arguments pour trouver son public.

La piraterie selon Rare

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Naviguer sur des eaux déchaînées est terriblement grisant.
Ce concept justement, c’est de faire se côtoyer les joueurs dans un vaste océan, clairsemé de nombreuses îles, de tailles diverses. Chacun est alors libre de naviguer seul, en duo ou à quatre sur un bateau, afin de partir en quêtes de trésors. A bord, il faut gérer son embarcation : Le gouvernail bien entendu, les voiles forcément, mais aussi les canons ou la navigation. Il faut également réparer à l’arrache les trous qui se forment dans la coque au rythme des combats et/ou des tempêtes, écoper l’eau qui s’infiltre ou monter en vigie pour observer l’environnement. Sur Terre, l’essentiel du temps sera passé à chercher des trésors enfouis, en identifiant simplement un X rouge sur une carte ou en résolvant de simples mais sympathiques énigmes. Enfin sous l’eau, l’exploration des épaves échouées dans les profondeurs de l’océan, ne se fera pas sans l’appréhension d’y croiser un ou plusieurs requins, particulièrement friands de la viande de pirates.

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Les requins prennent un malin plaisir à venir vous boulotter les pieds quand ils vous aperçoivent.

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Plus vous progressez chez la faction des chercheurs de trésors, plus les quêtes sont complexes.
Toujours est-il que si le concept peut diviser, et notamment refroidir celles et ceux qui s’attendaient à un jeu de pirates plus classique, il y a un point qui ne souffrira d’aucune contestation, c’est la technique. Très clairement, jamais un jeu vidéo n’avait retranscrit un océan, aussi fidèlement que ne le fait Sea of Thieves. Et quand je dis jamais, c’est jamais… et de très loin. L’eau est absolument sublime, et lorsque la houle se fait plus insistante, voire carrément violente, c’est à nous en donner le mal de mer. Les personnages et environnements ne sont pas en reste, et le style cartoon colle parfaitement à l’ambiance de flibusterie qui règne. On regrettera juste un manque de variété, tant dans les environnements que dans le bestiaire, ainsi que l’absence, toujours dérangeante à mon sens, des pieds de notre avatar.

Et après ?

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Certains coffres ont d’étranges propriétés, comme celui qui vous rend bourré lorsque vous le portez.
Les périodes d’Alpha et de Bêta terminées, Rare a désormais deux mois pour affiner leur bébé. Et si aujourd’hui les contours du jeu sont bien plus nets que par le passé, il reste tout de même quelques zones d’ombres sur le contenu final qui nous sera proposé. Ainsi, si la Bêta se contentait de nous envoyer chasser des trésors aux quatre coins de l’océan, on sait d’ores et déjà que le jeu final proposera également des missions commerciales, avec des marchandises à livrer d’îles en îles, ainsi que des missions de combats contre des hordes d’ennemis et/ou des boss, pour dénicher de précieux artefacts. Une plongée dans le code du jeu, a également permis de dévoiler quelques surprises, comme la présence d’un Kraken, de quelques accessoires supplémentaires comme le harpon (pour combattre requins et Kraken, justement ?) ou des possibilités de personnalisation de notre navire.

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La version finale du jeu proposera deux autres factions, notamment une guilde commerciale.
Reste à savoir si la carte qui nous était proposé jusqu’alors sera la même dans le jeu final, ou si Rare a prévu de l’agrandir. Quelques précisions restent en suspens également, sur le nombre maximal de joueurs par serveurs (et donc, de potentiels ennemis à croiser sur la map). Enfin, Rare a-t-il entendu les craintes des fans sur le contenu du jeu, et prévoit-il de l’étoffer avec de nouveaux ennemis ou de nouveaux PNJ ? Aura-t-on droit à quelques navires commerciaux ou corsaires dirigés par l’I.A., ou les joueurs seront-ils définitivement les seuls autorisés à naviguer ? Tant de questions dont les réponses détermineront à coups sûr le succès ou le revers du titre, et à fortiori l’avenir de ce studio, dont la cote de popularité n’a cessé de baisser avec les années. Dans tous les cas, cette bêta a su me rassurer sur le potentiel de ce titre, original et terriblement fun. Comme beaucoup je pense, ma seule inquiétude s’articule autour du contenu et de ce que Rare va mettre en oeuvre pour occuper les joueurs à moyen et long terme. Si ça peut vous rassurer, sachez en tout cas que depuis que j’ai remis le pied à terre, je n’ai qu’une seule obsession : Repartir en mer ! C’est plutôt bon signe, non ?

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