Nos sales pattes sur la bêta de Mirror’s Edge Catalyst

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Presque 8 ans… 8 longues années. C’est ce qu’il aura fallut au très chouette et innovant Mirror’s Edge pour avoir une suite, sous titrée Catalyst, prévue pour le 9 juin prochain. On a pu tâter la bêta fermée, sur PS4, voici nos sensations…

Il est quand même agréable de se dire qu’un des plus grands éditeurs mondiaux est capable de proposer une suite à un jeu réclamée par les gamers alors que le premier épisode ne s’était pas immédiatement vendu par camions. Agréable de se dire qu’en 8 ans il n’y aura pas eu 8 suites. Agréable finalement de retrouver Mirror’s Edge, encore plus 8 ans après. D’habitude j’esquive un peu les bêta et les versions previews, le jeu complet sortant généralement une poignée de semaines plus tard. Mais là, au bout de 8 ans, la curiosité était trop forte, d’autant que j’avais vraiment apprécié le premier titre.

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On retrouve enfin la jolie Faith.
On peut se demander l’intérêt d’une bêta pour un jeu principalement solo (si ce n’est montrer une fois de plus au monde entier que les éditeurs s’en tapent de la presse spécialisée, puisqu’elle fut conviée pour jouer en « exclusivité » à cette bêta quelques jours avant qu’elle ne soit mise à dispo des joueurs (même si bêta fermée au moment où j’écris ces lignes)). D’autant que le multi proposé se débloque après les premières heures (2-3) de jeu passées sur l’aventure principale (j’y reviens plus bas) et consiste en tout et pour tout à des courses contre la montre créées par les joueurs eux-même, et même pas vérifiées par les développeurs (trolls à foison). Cette intégration « sociale » est sans conteste la moins bonne idée du titre dont on attendait en guise de multijoueurs de vraies courses à plusieurs où il aurait fallu jouer des coudes. Ça ne fait en résultante pas envie du tout mais heureusement, Mirror’s Edge Catalyst c’est du solo et DICE semble avoir fait de beaux efforts pour en proposer un qu’on espère toujours digne de ce nom. La bêta montre en tous cas beaucoup de belles choses à ce sujet. Elle montre aussi une autre « mauvaise » chose : un monde semi ouvert. S’il se prête très bien au gameplay tout en courses repris sur l’épisode original et aux multitudes de missions secondaires Besancenot (c’est bien le seul jeu où il est plus qu’agréable de faire ce genre de missions puisqu’elles sont ancrées dans l’ADN du gameplay) de Catalyst, on regrette tout de même l’absence d’un côté peut-être un peu plus cloisonné et mis en scène qui laisserait supposément un peu plus de passages anthologiques et vertigineux lors de l’aventure principale. Même si qui dit monde semi ouvert dit level design permettant différents endroits d’approches pour arriver à destination ou encore petites missions secondaires (très ?) relativement variées (time trial social à la con, Feddex, escalade, « campement » ennemi etc)). Un parti pris discutable mais que l’on aura finalement pas trop de mal à accepter, je pense, tant il est plaisant de faire son Yamakazi à la première personne sur les toits de ce monde futuriste totalitaire au design épuré. (Et puis laissons le bénéfice du doute aux missions principales du jeu complet.)

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 »Salut, je suis ton collègue/rival chez les runners et j’ai une gueule de connard fourbe »
Les développeurs suédois ont en effet gardé (bien heureusement) les bonnes idées de design et d’univers pour ce reboot, à ceci près que la colorisation vive des endroits sur lesquels on peut interagir/grimper s’est transformée en une fonction futuriste facultative à la disposition des Runners, Faith, forcément, comprise. Une belle idée d’autant que cet aspect turfu que l’on regrettait de ne pas voir plus poussé fait dorénavant partie intégrante des fonctions à dispositions de notre personnage. Le scénario est lui aussi, a priori, beaucoup plus tourné sur l’univers et semble dès ses premières heures déjà bien plus intéressant que celui de l’épisode phare. Alors que Faith sort de prison, hantée par son enfance, elle rejoint son ancien crew rebelle des runners qui font tout pour retrouver un tant soit peu de liberté dans leur monde fliqué à l’extrême. On n’est pas à l’abris des clichés, des traîtrises (le runner rival a « je suis prêt à vous la mettre à l’envers » affiché sur sa dégaine) au grand méchant pas beau très vilain, mais c’est tout de même bien plus bandant que cette vague histoire débile de sauvetage de princesse (sa sœur) de Mirror’s Edge.

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On voit très distinctement sur cette image le fameux et mystérieux grappin.
Question gameplay, je craignais une surabondance d’armes à feu après un premier titre qui faisait la part belle à l’esquive et à l’escalade, ruinant alors complètement l’âme du jeu (jurisprudence Condemned 2) mais il n’en est rien. Faith ne touche pas du tout aux flingues mais est désormais experte en close combat. Le bonheur total. C’est à base de glissades, de sauts, d’appuies sur les murs, d’esquives et de coups de latte dans la gueule que vous parviendrait (en l’état assez facilement) à calmer vos ennemis, qu’ils disposent d’une belle trique (je vous vois venir) ou d’un gros pétard (taisez-vous). Mais l’essence de Mirror’s Edge – et je suis agréablement surpris que ça soit encore plus le cas dans Catalyst – c’est le déplacement. Si le contrôle de vitesse n’a plus vraiment lieu, se faisant juste au stick, le run parfait est plus que jamais votre objectif et pas spécialement simple sans entraînement préalable. Courir sans jamais vous arrêter, bouger vos ennemis, atteindre une corniche, glisser, sauter, grimper, tout ça, c’est Catalyst. Sans détailler (vous prendrez plaisir à le découvrir vous-même), le freerun est bien entendu amélioré et enrichi de fonctions utiles. Un système classique de débloquage de compétences via points viendra en sus vous donner la sensation de progresser dans le gameplay. La version finale du jeu est d’ailleurs sensée offrir à Faith un grappin (indisponible dans cette bêta) permettant de franchir des gouffres, en espérant qu’il s’agisse là d’une chouette fonction annihilant l’appréhension parfois délicate des sauts de l’épisode d’origine et non pas de proposer des puzzles à la Zelda que je trouverais complètement inappropriés ici, cassant très probablement le rythme, intense, de nos courses. A voir.

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Jamais un jeu en vue FPS n’aura autant donné un body-awareness aussi qualitatif.
Pour en revenir à l’appellation « bêta », c’est vrai qu’on peut se sentir mal à l’aise avec. Les développeurs mettant clairement en avant le fait qu’elle leur permet de peaufiner leur titre (histoire d’observer d’éventuels crash et d’y remédier) et ne pouvant donc pas appeler ça une démo. Finalement, on devrait inventer un nouveau terme pour ce genre de pratiques ou tout simplement accepter qu’il s’agit de versions previews que l’on donnait fut un temps uniquement aux journalistes et qui sont aujourd’hui rendues publiques, la presse spécialisée étant devenue, je me répète, obsolète pour les éditeurs.

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Ça me fait bien plaisir de retrouver Mirror’s Edge.

Bref, vivement la sortie de ce reboot qui s’annonce dans la chouette lignée d’un épisode innovant et mal aimé mais définitivement culte sorti fin 2008. Je comptais déjà bien me procurer Catalyst, cette bêta/démo/preview ne m’a pas le moins du monde donné envie du contraire.

PS : J’oubliais, j’espère une VF intégrale parfaite pour vous les anglophobes ou ceux qui auraient du mal avec l’Anglais parlé. En effet, la bêta (en Anglais intégrale) est plutôt bavarde y compris en plein cours de jeu (ce n’est pas une critique, j’aime les jeux qui ont des choses à raconter) grâce à l’oreillette du turfu de Faith, sauf qu’il est impossible de lire les sous-titres en jouant (on est trop concentré sur son run pour)… J’en viens donc à espérer une VOST facultative, elle risquerait sinon de gâcher l’histoire à beaucoup de personne.

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