Nos sales pattes sur la bêta de… The Division

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Ce week-end, The Division proposait sa troisième bêta sur One (deuxième sur PS4 et PC), ouverte à toutes et tous cette fois-ci. L’occasion pour nous de vous en dire plus sur la nouvelle ip d’Ubi.

Downgrade

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Alors clairement, ça vous pouvez oublier. Le jeu ne ressemble pas à ça, malheureusement.
Comme souvent lorsqu’Ubisoft dévoile ses nouvelles licences, The Division fut annoncé à grand renfort de vidéos tournants sur un PC de compète, dévoilant un jeu aux allures de render plus que de gameplay pur. Un pipeau classique dans l’industrie du jeu vidéo. Mais le pire, c’est que malgré tout, ça marche ! Moi le premier, j’étais halluciné par la qualité des détails fourmillants dans l’environnement. Plus que le graphisme pur et dur, c’était le moteur physique qui faisait vivre ce petit monde qui m’a sidéré. Le moindre objet était doté de physique, la moindre tôle était déformable, le moindre bout de verre, cassable. Bref, c’était plus vrai que nature… en tout cas trop vrai pour être crédible. A l’arrivée bien sûr, il ne reste plus grand-chose de tout cela. Et franchement, la comparaison est violente et en défaveur de cette bêta, mais en réalité le jeu est plutôt joli et le moteur physique va bien au-delà de ce que peuvent proposer d’autres titres du même genre. C’est un peu tout le paradoxe d’Ubisoft : Ils sont conspués pour leurs mensonges récurrents alors que leur travail est suffisamment abouti pour qu’ils puissent communiquer dessus, sans avoir à l’enjoliver.

https://youtube.com/watch?v=9kPd5exMfiw%3F

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Votre look varie en fonction de vos fringues, mais aussi de l’équipement porté.
Car clairement, The Division est plutôt joli pour un Open World. Le souci du détail est tel qu’on peut éteindre les lumières en tirant sur les lampadaires, crever les pneus des voitures, voire faire tomber leur calandre. Les effets de particules pullulent à l’écran, les papiers virevoltent à l’écran, la neige tombe, les balles fusent, etc. Bref, le jeu n’a rien à envier à ses homologues, mais quand on entend les critiques des joueurs ou de la presse, c’est souvent pour fustiger le downgrade de la démo E3. Alors certes, le downgrade est bien réel. Mais il faut parfois se contenter de ce qu’on a, lorsque c’est plutôt pas mal. Le seul truc qui me chagrine un peu dans ce New-York apocalyptique (hormis qu’il s’agisse encore, pour la 8.749ème fois de cette ville), c’est la monotonie qu’on peut parfois ressentir à l’arpenter. En effet, les survivants pacifiques qui errent dans la ville font trop artificiels. On n’a pas l’impression qu’ils soient réels, qu’ils aient une vie. Ils sont là, prostré dans un coin de rue, clonés deux rues plus tard, dans la même position, avec la même attitude, et absolument aucune interaction possible (si ce n’est quelques passants, qui de temps à autres vous offriront items ou XP en échange d’une boisson ou d’une barre énergétique). Et comme on ne croise finalement pas tant d’ennemis que ça, on a parfois tendance à s’ennuyer durant les longs déplacements en ville. Des véhicules n’auraient donc pas été de trop… ne serait-ce que pouvoir emprunter l’un des nombreux vélos clairsemés dans la cité, puisque les voitures sont cantonnées au rôle d’épaves.

Ville hostile

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Recrutez des spécialistes et remplissez des missions annexes pour améliorer votre QG.
Heureusement, pour agrémenter vos déplacements en ville, vous trouverez de nombreuses missions annexes. Certaines demanderont de sauver un otage, de fouiller un bâtiment, des objectifs plus ou moins variés qui finiront quasiment systématiquement par un (voire plusieurs) gunfight. Marrantes deux minutes, je crains que ces missions annexes soient trop répétitives pour nous garder en alerte tout au long de la partie. Si c’est avéré, ce sera d’autant plus problématique que c’est pourtant par-là que les joueurs vont devoir passer, s’ils veulent engranger suffisamment de points pour améliorer leur base. Car en effet, préposé à la réinstauration d’un certain ordre à New-York, vous bénéficiez d’un QG qu’il faudra développer afin de bénéficier d’atouts et bonus particulièrement bienvenus. Cette base d’opération propose trois ailes distinctes : Une aile médicale, une aile technologique et une autre militaire. Pour les développer, il faut acheter des compétences via une « monnaie » spécifique remportée en accomplissant des quêtes de même catégorie. Autrement dit, il faudra se farcir les moult missions annexes. Donc espérons que celles-ci soient un peu plus diversifiées et engageantes que dans la bêta. Côté missions principales, on avait le droit d’en tester deux (contre une pour les deux premières bêta). Dans les deux cas, il s’agit ni plus ni moins que d’avancer dans un niveau relativement cloisonné, tout en dérouillant du péon jusqu’à tomber sur un boss de fin. En cela, The Division rappelle énormément Destiny (les côtés futuristes et FPS en moins) dans sa conception, même si le gameplay se présente lui plus comme un mix entre Gears of War et Borderlands.

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Une petite tourelle au milieu de la zone d’hélitreuillage dans la Dark Zone, ça fait son taf. J’dis ça, j’dis rien…

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Gears of War à NY
Le titre de Gearbox, c’est pour ce côté « je vide trois chargeurs en headshot pour buter un clampin », puisque les dégâts occasionnés par nos armes sont un rapport entre notre niveau d’XP, les DPS de l’arme équipée et le niveau des adversaires. Certes, pour le réalisme on repassera, mais c’est un des principes de base du RPG. Si ça en gêne certains, c’est qu’ils n’ont rien à foutre sur un RPG. Un peu comme ces mecs qui râlent quand ils trouvent du tour par tour dans un Tactical… Le rapport à Gears quant à lui, c’est pour le cover shooting. Bien entendu, aujourd’hui 95% des jeux avec gunfights proposent du cover shooting, mais ici on est dans la copie presque parfaite, y compris dans les errances du gameplay. Car comme dans le titre d’Epic, le joueur se planque derrière des murs et parois qui semblent n’être là que pour ça, avec la possibilité de tirer à l’aveugle ou de courir comme un dératé à la manière de la désormais célèbre CNN Cam. Tout comme dans Gears, on ne peut s’accroupir autrement que derrière un muret. Tout comme dans Gears on se retrouve parfois à s’y coller sans le vouloir alors qu’on se fait copieusement arroser par l’ennemi. Et même les roulades pour fuir rapidement un adversaire ou une grenade tombée à vos pieds, semblent identiques jusque dans l’animation. La seule différence notable, c’est la possibilité de rejoindre un cover automatiquement, même assez loin de votre position, en maintenant la touche A (Croix pour les nases). Votre perso court alors comme un dératé vers la position indiquée en mode auto-pilot, sautant même par-dessus les obstacles. Classe !

Loot Addict

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Fake ! Pendant l’hélitreuillage, c’est plutôt
Outre les compétences, talents et bonus attribués en développant votre base, le côté RPG est renforcé par les nombreuses armes et pièces d’équipement, les mods pour customiser tout cela, et même les fringues pour personnaliser l’aspect physique de votre avatar, histoire d’avoir la classe dans les rues de New-York. De quoi largement contenter les collectionneurs et les accumulateurs compulsifs. Les meilleures pièces d’équipement d’ailleurs, semblent se trouver dans la Dark Zone, cet intelligent module PVPVE qu’Ubisoft a intégré dans la ville. Dans ces zones, vous allez pouvoir accumuler un nombre limité d’items de premier choix, qui seront inutilisables en l’état, car contaminés. Pour vous en équiper, il va d’abord falloir l’extraire en demandant un hélitreuillage dans les zones prévues à cet effet. Le hic, c’est que lorsque vous appelez un hélico, tous les joueurs présents dans la Dark Zone en sont informés. Libre à eux de profiter de votre hélico pour extraire leur propre loot… ou de vous flinguer comme des gros bâtards. Toutefois, en faisant ça, ils deviennent marqués et visibles par tous les joueurs qui ne manqueront pas l’occasion de vous venger. Certes, la compensation est faible, mais on se console comme on peut. Bref, si on peut légitimement craindre les dérives d’un tel système sur le long terme, il faut bien avouer que ce mode te met sous une pression constante qui n’est pas désagréable du tout, loin de là.

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Y a de quoi se faire zizir avec les mods. Et encore, on ne pouvait pas tester le mod d’équipement dans la bêta.

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Les échos de la vie passée, c’est assez classe, mais ça peut vite devenir répétitif.
Notez d’ailleurs la clarté exemplaire de l’inventaire, où d’un seul coup d’œil vous pouvez déterminer l’intérêt d’une arme ou d’une pièce d’équipement sur une autre… Même si pour les fringues, c’est vite le bordel. Le menu dans sa généralité est aux petits oignons d’ailleurs, qu’il s’agisse de la gestion du groupe en coop, de l’inventaire ou de votre fiche de personnage. Alors c’est vrai, j’ai peur que The Division souffre des mêmes symptômes que Destiny. Mais après tout, je n’ai pas loin d’une centaine d’heures au compteur sur le jeu de Bungie, je crois. Si je passe au moins autant de temps sur la nouvelle ip d’Ubi, j’aurai clairement rentabilisé mon achat. En tout cas, les qualités et la richesse que j’entrevois au travers de cette bêta, me rendent plutôt confiant. J’espère juste que les missions seront suffisamment variées pour nous garder en jeu sur la durée. Et puis l’éditeur franco-canadien a su remonter dans mon estime avec Rainbow Six : Siege. J’ai envie de lui faire confiance à nouveau. Je me dis que les OPA agressives de l’ogre Bolloré, lui a ouvert les yeux sur la noirceur de ce monde et que, repenti, il se rachetait une conscience auprès des joueurs, avant de mourir dévoré.

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