No More Heroes 2, pas de répit pour les héros

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Le beat’em all le plus déjanté du moment nous revient dans un suite fleurant toujours aussi bon le nawak et l’abus de substance illicites chez les développeurs japonais.

On a la classe ou on ne l’a pas

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La vie est dure avec les gérants de vidéo club.
Ceci est l’histoire de Xavier Essai, le pendant français de Travis Touchdown, l’homme le plus cool du monde.
Depuis son petit village de Cormelles-les-deux-alouettes, Xavier Essai rêve de se mesurer aux plus grands assassins. Pour devenir célèbre bien entendu, mais un peu aussi pour se taper des nanas canons comme Sylvia Kristel, définitivement la fille la plus hot du jeu vidéo. Pour cela, Xavier a dérobé dans l’entrepôt de son oncle, où il travaille comme aide-comptable, l’un des néons du hangar pour en faire son sabre laser super cool. Un peu bricolo dans l’âme depuis qu’il a monté sa maquette de bateau payé 1.260 euros en magazines Del Prado, Xavier a bricolé une douille et même un interrupteur avec variateur de lumière pour allumer le néon en question.
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Tu feras gaffe, y a la ficelle de ton string qui dépasse.
Celui-ci est relié par un fil à une batterie fixé sur ses épaules tel un sac à dos. C’est un peu lourd, mais au moins Xavier n’aura pas à faire mine de se branler comme Travis lorsqu’il veut relancer les piles de son sabre. Car quand Xavier se branle, il est loin d’être aussi classe que Travis. Travis, même quand il va aux chiottes pour sauvegarder ta partie, tu dis « Respect ». Alors qu’avec Xavier, tu dis « Tu l’as rangé où le Febreze ? ». La seule sauvegarde à laquelle t’as droit, c’est la préservation des différentes espèces de bactéries.

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Fini la censure, place au sang !
Bref, se mesurer aux assassins coute cher. Alors pour financer son projet, Xavier accumule les petits boulots. Il a entendu dire que Travis se la jouait rétro gaming, avec des jobs en 2D façon borne d’arcade des années 80. Du coup, Xavier s’entête à gagner sa vie en jouant à Pac-Man au bar-PMU de Garches-les-Gonesses. Mais pour l’instant, il dépense plus de pièces de dix balles qu’il ne gagne des euros. Surtout que le rétro-gaming, c’est sympa pour le trip nostalgie et faire perler la petite larme sur la tronche du vieux gamer aigri, mais c’est quand même foutrement chiant, non ? Je sais pas, quand je joue à God of War (bon, je ne joue pas à God of War en vérité vu que je n’ai pas de Playstation) je ne me dis pas : « Tiens, et si je me mettais un p’tit Barbarian sur mon émulateur Amstrad CPC 6128 ? ».
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Faire faire de l’exercice à un chat trop gros… c’est complètement débile, donc carrément génial !
Pourtant, dieu seul sait à quel point j’ai kiffé Barbarian… J’avais douze ans et je coupais des têtes, si ce n’est pas le bonheur alors qu’est-ce que c’est ?! Heureusement, après ces jobs peu enthousiasmants, Xavier retrouve la fièvre des combats, organisés comme ils se doivent par la belle Sylvia… enfin Sylvie, caissière hôtesse de caisse chez Super U. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’a même plus à conduire sa 103 kittée, puisque son pass navigo l’y emmène en bus pour pas un rond.

Pareil mais mieux

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Les jobs se font désormais en 2D, façon retro-gaming.
Il faut dire que jusqu’ici, les déplacements en mobylettes étaient pour le moins pénible. Du coup, se déplacer entre les différents lieux de Cormelles-les-deux-alouettes sans avoir à conduire lui fait certes perdre un peu de sa liberté tant convoitée, mais cette perte est largement compensée par le coté pratique et le gain de temps incroyable. Et puis ça lui permet de rester en forme pour les combats, des affrontements plus intenses et sanglants que jamais. D’autant plus que jusqu’ici, verser le sang était interdit à Cormelles-les-deux-alouettes, alors qu’aujourd’hui il coule par hectolitres. Ce qui n’a pas changé en tout cas, c’est la mentalité des habitants, et à fortiori de ses assassins.
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Pour se déplacer, on navigue désormais entre les différents spots de la ville. Fini le GTA-like et c’est tant mieux.
Les blagues nases fusent comme un ballon sur une pelouse trempée, les situations oscillent régulièrement entre l’absurde et le grand n’importe quoi, et les allusions au sexe sont légion ; d’autant plus que Sylvie n’est pas la dernière à user de ses atours féminins pour se jouer de Xavier Essai. Toutefois, Xavier a lui aussi quelques atouts en manche et s’est clairement aguerrit dans le maniement du tube néon, des prises de catch et des vannes foireuses. Il a même réussi à bricoler un deuxième néon, acheté en soldes au Bricorama du coin pour se la jouer chevalier Jedi sur le retour.

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Deux sabres, pour deux fois plus de classe.
Alors certes, Xavier Essai n’est pas Travis Touchdown. On n’est plus guère surpris par les situations, encore moins par son histoire, on a l’impression d’avoir déjà vécu toutes ces choses et même les assassins ne sont plus vraiment ce qu’ils étaient (tout fout le camp !). Xavier a également beaucoup de progrès à faire encore pour maitriser complètement son art. Sans parler de ses récurrentes désorientations qui lui font un peu perdre les pédales dans des moments souvent critiques.
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Les allusions au sexe sont le fond de commerce de No More Heroes.
Mais que voulez-vous, même avec ses multiples défauts, Xavier reste un bon gars qu’on apprécie plus que de raison et à qui on pardonne beaucoup de choses qui, pour d’autres, seraient rédhibitoires. Appelez-ça comme vous voulez, de la partialité, du favoritisme… peu importe. C’est surtout que l’alchimie ne se commande pas. Essayez et vous verrez : Vous râlerez sur tous ces petits rien qui vous pourrissent la vie, mais au final vous y reviendrez à Cormelles-les-deux-alouettes… et plutôt deux fois qu’une.

Toujours aussi fun, toujours aussi débile, No More Heroes nous laisse peut-être parfois sur une impression de déjà-vu, mais il n’en reste pas moins un titre jouissif à jouer et une pure merveille anticonformiste.

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